jeudi 5 mai 2016

Préparation olympique (7), Le clash des ténors de l’athlétisme

L
a conférence de presse organisée par le comité olympique algérien au sujet de la préparation olympique en vue des Jeux de Rio (qui débuterons dans moins de 3 mois) a abordé la question de ce que nous avons appelé la rébellion des entraîneurs de l’élite de l’athlétisme national. Cette question n’était pas essentielle mais a été celle qui a fait réagir les représentants de cette corporation et quelques journalistes.
Ahmed Mahour Bacha est ces derniers temps en bisbille avec le COA. En fait, depuis que l’instance algérienne olympique n’a pas souhaité intégré dans son programme de financement un stage de 2 mois à l’étranger. Ceci expliquerait qu’il ait pris les choses en mains.
Dans un texte daté du 25 avril, publié sur sa page Facebook, il explique que ce qu’il désigne comme étant une conférence-débat aurait été « organisée à la vite pour contrer notre réunion prévue » à la même date (le 26 avril) au siège de la FAA. Une rencontre regroupant les entraîneurs dont les athlètes sont qualifiés pour les Jeux.
Avant même que la réunion ne soit tenue, en maître de cérémonie, Ahmed Mahour Bacha indique qu’il y sera décidé de ne plus avoir affaire de près ou de loin avec le COA. Dans le même texte, il annonçait qu’à la fin de la semaine une conférence  de presse serait tenue « afin d’informer, avec des preuves, l’opinion publique et les pouvoir publique (sic) sur la réalité de la préparation dite " Olympique " version COA ». Depuis aucun écho de cette conférence de presse, ce qui suppose qu’elle a été soit annulée soit reportée à une date ultérieure.
Pour ceux qui connaissent l’athlétisme algérien, pour la « tribu Mahour Bacha » (ceux qui gravitent autour d’Ahmed Mahour Bacha à distinguer de la « famille Mahour Bacha » puisque les membres de cette famille sont nombreux dans la corporation des entraîneurs d’athlétisme, dont celui de la sélectionnée olympique sur marathon, Souad Aït Salem), il est évident que la présence d’Amar Brahmia, en sa qualité de chargé de la préparation olympique au COA, éternel rival du duo Bouras- A. Mahour Bacha, a été le déclic de cette pseudo-crise sportive et médiatique (après les JO tout rentrera dans l’ordre, du moins retrouvera la routine habituelle).
L’antagonisme n’est pas récent. Bien au contraire, on pourrait le dater du début des années 90, lorsque ces trois entraîneurs apparurent au firmament de l’athlétisme algérien, sur le devant de la scène avec leurs athlètes (Morceli, Boulmerka, Brahmi et Azzizi). Une question de leadership, tout simplement.
Dans une précédente chronique, nous avons indiqué que la réussite passée de Brahmia (à travers la génération de coureurs de demi-fond ayant assuré la transition entre N. Morceli et T. Makhloufi) tient d’abord au soutien logistique apporté, à ce qui fut le « groupe Brahmia », par le Mouloudia d’Alger (dans ses différentes formes). Tandis que les « groupes » Bouras et Mahour Bacha n’ont pu exister que grâce aux subsides de la FAA et du COA (dont jouissaient également les athlètes du groupe Brahmia). La rivalité entre ces trois ténors de l’athlétisme est donc aussi liée à l’aspect pécuniaire, au partage de la rente sportive.
A noter aussi que Brahmia, qui n’est plus fonctionnaire du Mouloudia (GSP)-Sonatrach, dispose d’un statut et d’une fonction dans la hiérarchie sportive qui le distingue de ses éternels rivaux. Membre du COA au même titre que Bouras, qui s’y retrouve en sa qualité de président de la FAA et occupe la fonction de vice-président, Brahmia est, pour bien exacerber ce clash des ténors, en charge de la cogestion de la préparation olympique.  Dans cette situation, qui est aussi un retournement par rapport au passé pas si lointain qu’il n’y parait,  Bouras, Mahour and c° sont devenus des demandeurs de subventions distribuées (si notre compréhension est correcte) par A. Brahmia à qui ils doivent également rendre compte. Difficile à accepter quand les rapports ont été tendus.

Ahmed Mahour Bacha fait partie de ces personnes qui ont ouvert plusieurs pages Facebook : une sous son propre nom et une autre sous un pseudonyme qui, selon un avertissement qu’il a fait paraitre, serait une page piratée (ouverte pour lui nuire en offrant des informations, des idées qu’il ne partage pas). Une information à conserver en mémoire car nous y reviendrons.

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