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es membres de la délégation
algérienne présente actuellement dans les tribunes des stades (et autres
enceintes sportives) où se disputent les épreuves des Jeux olympiques dit de
Rio de Janeiro sont enfin rassurés. La grande (la seule) star du sport
algérien, Toufik Makhloufi est enfin arrivé débarquant de la station de
préparation française en altitude de Font Romeu où il affutait ses talents de
coureur à pied.
Tant que le champion olympique en
titre du 1 500 mètres n’avait pas posé les pieds à Rio, nombreux ont été
ceux qui se tenaient les tripes en espérant
une arrivée la plus rapide possible. Encore plus nombreux ont été ceux qui ont
fait une prière pour que rien de fâcheux ne lui arriva….pendant qu’il était
loin des siens
Ne nous voilons pas la face, Toufik
est l’arbre qui cache…..le désert sportif algérien. Celui qui, être le plus
fragile qui soit, est à la merci de n’importe quoi, de n’importe qui tout en
attirant les regards et les espérances.
Un petit nombre est tapi, se
faisant discret, dans leurs bureaux à Alger en attendant un retour glorieux.
Ils attendent tous - comme les chrétiens ont attendu Sidna Aïssa (Jésus, leur
Messie qui n’est pas le footballeur argentin Lionel « Léo »
Messi, mais le Sauveur des créatures du Tout Puissant) – qu’il renouvelle son
exploit d’il y a quatre ans, à Londres. Un exploit inattendu y compris par les
plus grands experts de la fédération algérienne d’athlétisme qui en avait fait un
amuseur des foules et le sujet de controverses.
Cette fois-ci, l’effet surprise
n’est plus là. L’inconnu d’hier est devenu une star adulée, adorée par son
peuple. Même par ces jeunes dont le tour de taille dépasse les normes
sanitaires universellement admises ou ceux qui ont pour habitude de courir
derrière un ballon de football.
Le jeune athlète (24 ans à
l’époque) avait été jeté dans les griffes de cet Aden Jama dont on connait les
mésaventures récentes. Il serait bien de connaitre (dans quelques jours,
quelques semaines au plus on le saura lorsque les couteaux aiguisés seront de
sortie) le nombre de milliers de dinars qui lui furent consacrés en ce temps-là
et celui de milliers de dollars ou d’euros qui lui furent attribués depuis
Londres. Quatre ans plus tard, c’est Philippe Dupont qui remplace Jama alors
que l’on parle de compétences algériennes.
Toufik Makhloufi a (en un sens
c’est très bien) a bénéficié de la reconnaissance sociale accordée, depuis la
Rome antique, à ceux qui ont brillé dans les stades face aux autres gladiateurs
ou aux lions de….. Souk Ahras. Il n’a pas obtenu sa liberté mais a donné le
droit à certains de remplir les caisses de la fédération et d’en faire jouir
leurs clientèles.
Toufik a maintenant le statut de
privilégié, de membre de la nomenklatura. L’hiver dernier, il passa
l’intersaison sportive aux frais du comité olympique algérien à l’hôtel
Sheraton du Club des Pins. La fédération algérienne d’athlétisme avait dépensé
son budget en frivolités et autres prises en charge en pays exotiques.
Son statut particulier a été
confirmé avec cette arrivée tardive qui lui a permis de terminer son stage de
préparation et de se déplacer dans un autre avion que celui spécialement
affrété pour la délégation. Laissant au moins une place à disposition d’autres
privilégiés et à des explications boiteuses.
Pendant que T. Makhloufi peaufine
sa préparation, s’adapte au climat, le stress, le trac, la peur de mal faire
devrait peu à peu s’emparer de lui. Au cas où il ne le saurait pas, nous lui
dirons qu’à Rome le « Capitole est proche de la Roche Tarpéienne »
et qu’à Jérusalem, le Christ acheva son existence sur la croix. Ce n’est pas le
sort que nous lui souhaitons mais c’est celui que lui réservent ceux qui l’ont
soutenu à bouts de bras depuis quatre ans.
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