mardi 9 août 2016

Jeux olympiques: Athlétisme. Toufik Makhloufi, le Messie du sport algérien ?



L
es membres de la délégation algérienne présente actuellement dans les tribunes des stades (et autres enceintes sportives) où se disputent les épreuves des Jeux olympiques dit de Rio de Janeiro sont enfin rassurés. La grande (la seule) star du sport algérien, Toufik Makhloufi est enfin arrivé débarquant de la station de préparation française en altitude de Font Romeu où il affutait ses talents de coureur à pied.
Tant que le champion olympique en titre du 1 500 mètres n’avait pas posé les pieds à Rio, nombreux ont été ceux qui se  tenaient les tripes en espérant une arrivée la plus rapide possible. Encore plus nombreux ont été ceux qui ont fait une prière pour que rien de fâcheux ne lui arriva….pendant qu’il était loin des siens
Ne nous voilons pas la face, Toufik est l’arbre qui cache…..le désert sportif algérien. Celui qui, être le plus fragile qui soit, est à la merci de n’importe quoi, de n’importe qui tout en attirant les regards et les espérances.
Un petit nombre est tapi, se faisant discret, dans leurs bureaux à Alger en attendant un retour glorieux. Ils attendent tous - comme les chrétiens ont attendu Sidna Aïssa (Jésus, leur Messie qui n’est pas le footballeur argentin Lionel « Léo » Messi, mais le Sauveur des créatures du Tout Puissant) – qu’il renouvelle son exploit d’il y a quatre ans, à Londres. Un exploit inattendu y compris par les plus grands experts de la fédération algérienne d’athlétisme qui en avait fait un amuseur des foules et le sujet de controverses.
Cette fois-ci, l’effet surprise n’est plus là. L’inconnu d’hier est devenu une star adulée, adorée par son peuple. Même par ces jeunes dont le tour de taille dépasse les normes sanitaires universellement admises ou ceux qui ont pour habitude de courir derrière un ballon de football.
Le jeune athlète (24 ans à l’époque) avait été jeté dans les griffes de cet Aden Jama dont on connait les mésaventures récentes. Il serait bien de connaitre (dans quelques jours, quelques semaines au plus on le saura lorsque les couteaux aiguisés seront de sortie) le nombre de milliers de dinars qui lui furent consacrés en ce temps-là et celui de milliers de dollars ou d’euros qui lui furent attribués depuis Londres. Quatre ans plus tard, c’est Philippe Dupont qui remplace Jama alors que l’on parle de compétences algériennes.
Toufik Makhloufi a (en un sens c’est très bien) a bénéficié de la reconnaissance sociale accordée, depuis la Rome antique, à ceux qui ont brillé dans les stades face aux autres gladiateurs ou aux lions de….. Souk Ahras. Il n’a pas obtenu sa liberté mais a donné le droit à certains de remplir les caisses de la fédération et d’en faire jouir leurs clientèles.
Toufik a maintenant le statut de privilégié, de membre de la nomenklatura. L’hiver dernier, il passa l’intersaison sportive aux frais du comité olympique algérien à l’hôtel Sheraton du Club des Pins. La fédération algérienne d’athlétisme avait dépensé son budget en frivolités et autres prises en charge en pays exotiques.
Son statut particulier a été confirmé avec cette arrivée tardive qui lui a permis de terminer son stage de préparation et de se déplacer dans un autre avion que celui spécialement affrété pour la délégation. Laissant au moins une place à disposition d’autres privilégiés et à des explications boiteuses.

Pendant que T. Makhloufi peaufine sa préparation, s’adapte au climat, le stress, le trac, la peur de mal faire devrait peu à peu s’emparer de lui. Au cas où il ne le saurait pas, nous lui dirons qu’à Rome le « Capitole est proche de la Roche Tarpéienne » et qu’à Jérusalem, le Christ acheva son existence sur la croix. Ce n’est pas le sort que nous lui souhaitons mais c’est celui que lui réservent ceux qui l’ont soutenu à bouts de bras depuis quatre ans.  

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