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ark Daly, le journaliste de la BBC qui rapporta le témoignage de
Stuart Aegon, fait également appel à un autre témoin des actes de Salazar.
Celui-ci, du nom de John Stiner, est présenté, selon la traduction automatique,
comme étant un "massothérapeute" qui aurait exercé ses talents de masseur (?),
à Park City, une petite ville (8 000 habitants environ) de l’Utah, créée
par les Mormons, devenue centre minier à la suite d’une ruée vers l’argent (un
remake de la « ruée vers l’or » qui fit la gloire de la
Californie et de l’Ouest américain) avant de se retrouver avec le statut de station
de sports d’hiver réputée pour avoir accueillie la majorité des épreuves des jeux
olympiques d’hiver (ski alpin) de Salt Lake City (2002).
Cette ville profitant du boom économique est devenue une ville
touristique, une station d’hiver à la mode, dont la population résidente jouit
d’un niveau de vie moyen élevé par rapport aux normes américaines (plus de
80 000 dollars/an) abritant, depuis la clôture des JO, un centre de
préparation en altitude (2 134 mètres) populaire auprès des athlètes de NOP de
Salazar. Selon ses déclarations, il aurait travaillé avec le groupe de Salazar,
pendant plusieurs semaines en 2008, peu avant les "trials"
(sélections olympiques) américains (jeux olympiques de Pékin).
Selon les propos tenus par Stiner, Salazar lui aurait demandé de
procéder à un nettoyage des appartements occupés par le groupe et de lui
rapporter les produits qui se trouvaient dans la sienne. Salazar, nous
supposerons qu’il était mu par l’idée d’anticiper toutes mauvaises interprétations
pouvant découler de ses propos, lui aurait dit « Je ne veux pas que tu ais
une mauvaise idée….. Il y a un tube d’Androgel (gel de testostérone) dans la
chambre et il est sous des vêtements ». Stiner avoue sa surprise
et déclara ensuite : « Je ne suis vraiment pas sûr de ce qu'il
voulait dire ».
Selon Stiner, Salazar l’aurait ensuite sollicité pour poster le gel de
testostérone à destination de l'Oregon. Sur ce point, le récit de Daly ne
précise pas si la destination du colis - dont ni la contenance (nombre de tubes
de gel) ni les dimensions ne sont précisées - a été le domicile de
Salazar.
Pour expliquer la possession de ce gel (incitant obligatoirement des
questions de la part d’un masseur curieux qui aurait jeté un regard suspicieux sur
l’emballage. Mais, pourquoi Stiner l’aurait-il fait ?), il lui aurait dit
que c’était pour son usage personnel, parce qu'il avait une maladie cardiaque.
Trouvant étrange cette situation, Stiner - sachant toutefois que le coach avait
été, l'année précédente (2007), victime d’une crise cardiaque - aurait "googlé"
(fait des recherches sur le moteur de recherche Google) et aurait obtenu
l’information suivante : « contre-indiqué pour toute personne ayant
une maladie cardiaque ».
La BBC et « ProPublica » (assurant la
diffusion de la version écrite du documentaire) auraient interrogé plusieurs
cardiologues afin de savoir si la testostérone pouvait être prescrite à des personnes
souffrant d’une pathologie cardiaque. Unanimement, ceux-ci ont répondu que
c’était une prescription pour le moins très inhabituelle.
Allan Kupscak, un autre « massothérapeute » ayant
travaillé avec le projet pendant plusieurs années, confirme l’information
relative à l’utilisation du gel de testostérone dont il dit que c’est une
pratique qui serait très répandue dans le groupe d’athlètes. Un bémol cependant
à propos de la crédibilité de ce témoignage. Selon Daly, Kupscak aurait été congédié (en 2011) après que le NOP lui ait
imputé des manquements à son contrat.
Kupscak raconte également ce qui semblerait être un rituel qui aurait
lieu avant chaque déplacement, avant chaque voyage. C’est ainsi qu’à l’aéroport
(ou ailleurs), Alberto demandait, à ceux qui étaient présents sur les lieux et
en particulier à tous les athlètes, de ne pas toucher son sac, parce qu'il contenait
« SA » crème de testostérone. Kupscak ajoute un
commentaire à sa déclaration : « Si vous êtes inquiet sur le
fait que quelqu'un puisse y toucher et être ainsi contaminer, pourquoi ne le prenez-vous pas
sous forme de comprimé ou toute autre forme? ».
A ce niveau du récit, Mark Daly rappelle opportunément que, d’après la
réglementation mise en place par l’AMA, l'organisme mondial chargé de lutter contre
le dopage, le personnel de soutien de l'athlète (les masseurs en font partie)
transportant (sans justification acceptable) des substances interdites est
coupable d'une infraction et est passible d'une suspension de deux ans.
Salazar n'a pas répondu à ces allégations
mais à réaffirmer son engagement à un "sport propre".
D’autre part, il affirme croire « …en une approche méthodique,
dédiée à la formation et de n’avoir jamais utilisé ou approuvé l'utilisation de substances
interdites ».
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