jeudi 8 décembre 2016

Polémiques (64), La pyramide de l’élite

Les informations statistiques sont quasi inexistantes. Elles se résument à un « Top 10 » et aux résultats de quelques compétitions. Celles placées sous la coupe fédérale. Les autres ne comptent pas. Un moyen, nous semble-t-il, de masquer la réalité et de faire naitre (et d’alimenter) la thèse de l’athlète providentiel, surgi du néant. Cela appartient à notre culture depuis que….les colons sont partis. Impossible de tracer les jeunes. Excepté si l’on fournit un effort gigantesque de recherches aidé par le…..pifomètre. Malgré celà, nous tenterons d’esquisser (avec le peu d’informations disponibles) la cartographie de l’élite athlétique composée de plusieurs niveaux.

Le premier niveau, celui qui domine l’ensemble de l’édifice, est celui dans lequel trône impérialement Toufik Makhloufi. Etant le sommet du système pyramidal, Makhloufi se retrouve seul comme Pharaon. Bien qu’il soit accompagné dans ses pérégrinations planétaires par un sparring-partner national, une sorte de chevalier servant.

Incidemment, aucun groupe ne  s’est constitué autour de lui. Contrairement aux années 90 lorsque deux autres champions olympiques (Hassiba Boulmerka et Nouredinne Morceli) étaient entourés par des athlètes dont on pourra objectivement critiquer la proximité régionale, familiale, clubarde avec les champions. Toutefois, les groupes d’entrainement avaient une existence. Les véritables groupes d’entrainement se constitueront autour du MCA/GSP avec Mohamed Djouad et Amar Brahmia pour leaders. Des groupes composés d’athlètes de même niveau, à 3.35 (et moins) sur le seul 1 500 mètres, épreuve de référence nationale.

Depuis les jeux de Londres (2012), le fils de Souk-Ahras est l’icône nationale. La référence de la réussite sportive. Sur le plan des avantages qui lui sont consentis, il n’a rien à envier aux représentants élus et nommés de l’Etat. Nous avons tous constaté qu’il est considéré au même titre qu’un digne enfant, le successeur des héros de la guerre de libération qui n’ont pas vu le recouvrement de la souveraineté. Il se voudrait l’émule de son homonyme Rachid Makhloufi, celui qui fut de l’épopée de l’équipe du FLN, abandonnant la notoriété, la fortune et une participation à la Coupe du monde de football pour une équipe à constituer. Ses références discursives montrent en fait qu’il plagie la nouvelle génération de la révolution bourgeoise contemporaine…..donneuse de leçons de patriotisme.

Au niveau immédiatement inférieur, on trouve Larbi Bouraâda qui, par l’entregent de son entraîneur Ahmed Mahour Bacha, dispose d’un statut spécial intermédiaire entre celui de Makhloufi et du troisième niveau où l’on regroupe tous les athlètes dont l’entraîneur est proche du staff fédéral et de Mahour Bacha.

Sur ce troisième niveau pèse (nous l’espérons à tort) des soupçons de pratiques qui font l’aura sulfureuse du pivot inévitable que serait Mahour Bacha. Celui-ci et son athlète voudraient bénéficier du même statut que Makhloufi. Ils voudraient modifier à leur avantage la règle (énoncée par Zerrifi) qui veut que l’aide vienne après les résultats.

Malheureusement pour eux, Bouraâda n’a pas le même palmarès que Makhloufi. Pas de médaille olympique ou de titre mondial. Il appartient seulement au groupe des 10 meilleurs mondiaux depuis le Mondial de Pékin et traine une casserole. Façon de parler puisque sa casserole (contrôle anti doping positif suivi d’une suspension de 2 ans pour infraction au règles de dopage) ne l’a pas empêché de bénéficier de l’aide et du soutien de la fédération alors que la réglementation définie par l’AMA lui interdit l’utilisation des infrastructures sportives et tant d’autres choses qui lui furent permises qui font de la fédération, la complice de violations des règles en la matière.

Le quatrième niveau est celui des athlètes qui n’appartiennent pas aux trois niveaux précédents, que l’on voudrait bien écarter de l’élite pour différents motifs et que l’on doit accepter à contre cœur car leurs performances parlent pour eux. Sauf, lorsqu’ils acceptent la proposition fédérale de changer d’entraîneurs et de rejoindre les entraîneurs du pôle fédéral. Nous revenons à la fameuse captation d’athlètes qui est synonyme de promotion au troisième niveau.

Zerrifi a rappelé à l’attention de tous la courte carrière  dans le pré carré fédéral d’Anou Abderrahmane. Un ancien champion junior, auteur de belles performances en catégorie Espoirs (3.35 au 1 500 mètres), ancien compagnon d’entraînement de Makhloufi. En retrait depuis qu’il n’a pas concrétisé les attentes.


Un autre coureur de 1 500 suit la même voie. Keddar Salim a tenu lui aussi compagnie à Makhloufi. Ce compagnonnage lui vaut également (il est malheureux de le constater) de voir son niveau de performance régresser de 3.35 à 3.38 au lieu de progresser. 

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