Sontrairement aux athlètes précédemment
cités, Ali Saïdi-Sief marque le plus bas. Après avoir fait partie de l’illustre
catégorie.
Il a été le premier athlète
algérien de niveau mondial à avoir été
classé, par les instances sportives internationales, dans l’ensemble des
athlètes ayant eu recours aux produits prohibés par la réglementation sportive,
ayant fait appel aux adjuvants pharmaceutiques interdits à l’usage sportif. Ceux
(les athlètes) qui prendront sa suite, au cours des décennies suivantes,
appartiendront aux niveaux pré-mondial, africain, arabe et national.
En effet, à la mi-août de l’année
2001, dans les jours qui suivirent le franchissement, à la seconde place, de la
ligne d’arrivée du 5 000 mètres, Ali
Saïdi-Sief a été pris en flagrant délit de dopage lors du contrôle des urines
des trois meilleurs, des trois médaillés de toutes les épreuves de l’une des
deux plus importantes compétitions planétaires, les championnats du monde
d’athlétisme organisés à Edmonton (Canada).
Cette grave infraction aux règles
de base du fait sportif et de l’éthique inscrite dans le fair-play anglo-saxon
(dévoyé aux yeux du public depuis l’exclusion du sprinter canadien Ben Johnson
terminant premier du 100 m des Jeux Olympiques de Séoul, en cette année
remarquable de 1988), lui vaudra d’être mis au ban de la société sportive. Il
écopa de deux années de suspension. La sanction lui fut infligée par l’IAAF, la
fédération internationale, instance tutélaire mondiale de l’athlétisme,
discipline-phare des Jeux Olympiques.
On ne dit pas (ou si peu) que cette
peine clôtura, en ce mois d’août 2001, une décennie, un cycle décennal qui
débuta, à la fin de l’été 1991, à Tokyo. Ce fut (avec le recul) un tournant, un
retour vers le passé et une plongée vers le présent.
Dans la capitale nippone, deux
athlètes (une femme et un homme) remportèrent, à quelques heures d’intervalle,
une médaille d’or, somptueuse car surprenante aux yeux de tous, sur le 1 500
mètres, la distance-reine du demi-fond court sur laquelle s’illustrèrent les
plus admirables champions de la course à pied portée par les terres africaine,
maghrébine et de ce monde arabo-musulman illusoire, comme il plaira, alors et
plus tard, à certains commentateurs moyen-orientaux et leurs feudataires
oublieux de l’Histoire, d’ajouter dans le but de s’approprier ce qui ne leur
appartient pas et ne peut décemment leur appartenir.
Avec ces deux victoires,
l’athlétisme algérien, le mouvement sportif algérien, la société algérienne
entrent de plain-pied dans une ère
nouvelle. Une longue période faite d’un mélange de bonheur et de malheurs, de
joie et de larmes. Une ère plus étincelante que celle qui la précéda qui ne manqua
simplement que des titres mondiaux et olympiques inexplicablement absents des
palmarès bien que les performances figurent en bonne place dans les bilans internationaux
de ce temps-là.
L’emprise maghrébine sur la
distance mise sur orbite, dans les années 1980, par Abderrahmane Morceli, Amar
Brahmia, Rachid Kram, fut poursuivie par Saïd Aouita et ensuite Noureddine
Morceli et enfin, pour clôturer le millénaire, Hichem El Gueroudj. Avec ses
3.29.51 (juillet 2001), Ali Saïdi-Sief aurait pu prolonger cette hégémonie. Le
Maghreb avait succédé à la Grande Bretagne (Steve Ovett, Steve Cram, Sébastian
Coe) avant de laisser place aux coureurs Kenyans toujours présents aux
avant-postes.
Par leurs foulées victorieuses, Hassiba
Boulmerka et Noureddine Morceli deviennent les symboles médiatisés de la réussite sportive et les
icônes, à, des degrés divers, de la résistance aux forces obscures, rétrogrades
et sanguinaires. Dans ce dernier aspect, Hassiba Boulmerka emporta la palme par
son soutien au parti né avec une moustache appelé à devenir en quelques mois
majoritaire dans l’éventail politique algérien.
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