mardi 6 février 2018

Youssef Belaili (5), La grosse tête

Youssef Belaili avait oublié (ou pire n’avait pas conscience) qu’en championnat de Ligue 1 algérienne, lorsqu’il faisait étalage de ses prouesses qui le conduisirent en Tunisie, il disputait, dans le meilleur des cas, le ballon rond avec des joueurs dits « franco-algériens », issus de C.F.A. (Championnat de France Amateur ou mieux de « Nationale », les vestibules et antichambres du football professionnel français. Un niveau correspondant grosso modo à celui des joueurs professionnels algériens. Un niveau inférieur à celui de la Ligue 2 française.
Gonflé à l’hélium par son entourage et les médias algériens (en particulier ceux proches des leaders politiques, économiques et populaires du football mis en coupe réglé) qui l’encensent à longueur de temps, il n’a pas compris qu’il devait – dans un autre milieu que celui où il a fait ses premiers pas et où il a évolué, dans un autre contexte qu’il doit découvrir, sur lequel il n’a aucune prise directe ou indirecte - non pas refaire ses gammes mais faire ses classes.
Il devait montrer et démontrer son savoir-faire à ceux qui lui ont fait confiance en faisant abstraction d’un dérapage non contrôlé.  Plus tard, après qu’il eut quitté le SCO Angers, lorsqu’il prit enfin la parole, on apprendra qu’il fut  certainement l’objet d’une erreur de casting de la part des Angevins.
Très rapidement, en Algérie, la bataille médiatique pour l’acquisition de ses faveurs, une signature au bas d’un contrat se réduisit en un duel inutile entre les frères ennemis de Bab El Oued : le MC Alger et l’USM Alger.
Ce ne fut finalement qu’une mémorable bataille de polochons entre les hérauts de la Sonatrach et ceux du groupe de l’ETRHB. Une bataille opposant Mohamed Kaci-Saïd et ses compères (les anciens combattants des batailles mémorables du football de 1982 et 1986, présentement confortablement installés, en tant que consultants, dans les fauteuils sinécure d’une chaîne de télé privée et des principaux journaux sportifs proches du MCA) d’une part et d’autre part, Rabah « Rebouh » Haddad, président délégué, gérant l’USMA au nom de son frère Ali, ci-devant patron du Forum des Chefs d’Entreprises, soutenu par un autre puissant groupe de presse rencontrant quelques difficultés à régler les salaires de ses collaborateurs et les droits de retransmission des rencontres de la Ligue 2, filiale du groupement d’entreprises ETRHB.
Le SCO Angers, le club français dont on rapportera plus tard qu’il fut considéré comme quantité négligeable par le tout puissant manager général du MCA, même s’il n’est plus aussi présent sur le devant de la scène footballistique française, possède une maitrise des rouages du football professionnel international dont ne dispose pas les dirigeants algériens, y compris ceux des clubs les plus prestigieux.
Les dirigeants de la « douce France », au vu d’une situation devenant de plus en plus ingérable, se sentirent dans l’obligation de mettre Youcef Belaili sur le marché des transferts des footballeurs, ce fameux mercato hivernal sur lequel sont placés les joueurs qui n’ont pas totalement convaincus leurs dirigeants ainsi que ceux qui par leurs comportements et ceux de leurs proches sont devenus des perturbateurs. Belaili, le prestidigitateur du ballon rond, était devenu un fardeau dont il fallait se débarrasser à tous prix. Tout faisant une bonne affaire financière avec un joueur à solder.

 Contre toute attente, tout en progressant, Youssef Belaili n’a pas réussi à retrouver la forme, l’aptitude physique nécessaire pour tenir, à un rythme endiablé, la totalité d’un match. Il était pourtant sur la bonne voie. Il lui fallait un peu plus de temps que prévu initialement par les espérances des uns et des autres. Mais, la star algérienne avait d’autres ambitions, d’autres  envies….d’ailleurs. 

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