mardi 16 mai 2017

Samira Messad (14), Réapparition du concept de contamination

Dans le prolongement de cet argument de connaissance de l’environnement qui n’est pas exprimé mais auquel on ne peut que se référer implicitement, en leur qualité de citoyens vivants en Algérie connaissant le milieu dans lequel ils évoluent, les trois membres du comité d’audition considèrent que cette viande chevaline (présentée comme étant à l’origine de la présence du produit prohibé et dans le prolongement des déclarations faites devant eux par l’athlète) recèle de «fortes probabilités » d’avoir été contaminée.
Selon toute vraisemblance, la preuve formelle n’a pas été apportée. Ce qui explique sans doute le rebondissement que connaitra l’affaire quelques mois plus tard.
A la lecture du procès-verbal, à partir duquel nous fondons notre extrapolation, le témoignage du boucher (sur le contenu duquel nous n’avons pas d’informations particulières) auquel il est fait allusion doit certainement indiquer que Samira est une consommatrice de viande chevaline et au mieux qu’elle est une cliente régulière de son établissement.
Nous nous devons de constater qu’en Algérie, et dans ce domaine qu’est la pratique sportive accompagnées de très forts soupçons de pratiques prohibées (même si les cas vérifiés ne sont pas nombreux) rassemblées dans le terme de dopage, c’est la seconde fois (à notre connaissance) que le facteur « contamination » est évoqué lors de situations avérées.
La première apparition de ce mot (dans le contexte du dopage) fut au cours des jours et des semaines de juin et juillet 2012 qui suivirent les sanctions de suspension (deux années) prononcées à  l’encontre de Zahra Bouras et Larbi Bouraâda.
Les proches de Zahra Bouras et de Larbi Bouraâda, qui furent et continuent d’être les emblématiques représentants du dopage en Algérie (avant qu’ils ne soient détrônés , pour un temps, par les footballeurs Youssef Belaili et Khair-Eddine Merzougui), à savoir Ahmed Mahour Bacha (qui fut l’entraîneur de ces deux athlètes pendant de longues années) et Amar Bouras (le père de Zahra qui devint son entraîneur quand elle quitta Mahour Bacha, à quelques mois des jeux olympiques de Londres 2012 et par ailleurs président de la fédération algérienne d’athlétisme lorsque se présente le cas de Samira Messad) ont été les introducteurs de cette notion de « contamination ».
Elle est apparue dans le discours sportif et journalistique algériens lorsque les deux entraîneurs considérés, bien avant que les athlètes ne soient épinglés, comme les experts en « préparation biologique » la firent valoir comme moyen de défense pour justifier les contrôles positifs de leurs athlètes. Des contrôles positifs observés à l’étranger (France et Allemagne) dans un contexte tel qu’ils ne pouvaient être effacés ainsi qu’on le laisse entendre.
 Il va s’en dire qu’au début de l’été 2012, l’expression fit florès dans les médias. N’oublions pas que les athlètes Zahra Bouras et Larbi Bouraâda figuraient sur la liste des espoirs de médailles alors dégagée par les dirigeants de la FAA pour les jeux olympiques qui se tinrent quelques semaines plus tard à Londres.
Il s’agissait alors d’injections de « vitamines » qui auraient pu être dénaturées. Leurs déclarations faites à l’époque laissèrent à penser à une contamination volontaire, à une action criminelle qui les incita (sans que l’on connaisse les suites données) à envisager au dépôt d’une plainte contre X. (cf. les chroniques « Sous l’olivier » N° 339 et suivantes, série « Dans le rétro »).
S’il est difficile de considérer comme une justification probante cette thèse (voir à ce sujet les explications du docteur Yacine Zerguini reprise dans la chronique « Sous l’olivier. N° 353. Malveillance, négligence ou amateurisme » du 25 juin 2016) lorsque l’on est face à un processus de fabrication industrielle de produits pharmaceutiques, parapharmaceutiques ou de compléments alimentaires habituellement objets de conditions de fabrication strictes, elle le devient (peu ou prou mais avec une très forte prévalence) lorsque l’on a à l’esprit les conditions de l’élevage de bétail perçu en tant que moyen d’enrichissement rapide y compris par l’emploi de pratiques déloyales, aux limites quelque fois de la criminalité. N’a-t-on pas vendu, pendant des mois de Ramadhan, de la viande d’ânes ? Des pratiques qui résulteraient des pratiques commerciales informelles et (cela va de pair) l’inexistence de contrôle vétérinaire dans les circuits commerciaux non réglementés, pour ne pas écrire illicites.


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