lundi 24 juillet 2017

Samira Messad (33), Le laboratoire avoue ses limites

La suite de la lecture du rapport de contrôle est à la fois passionnante et…en grande partie incompréhensible pour qui n’appartient pas au milieu scientifique. Surtout ceux (dont nous faisons partie) ne disposant pas d’une expertise dans le domaine du dopage.
Contrairement aux résultats d’analyses médicales courantes, les résultats ‘ainsi que les normes acceptables) des analyses pratiquées par le laboratoire ne sont pas indiqués dans le document. Dans un commentaire précédant l’annonce des résultats, le rapport de contrôle nous apprend  que les données résultant de l’analyse ont permis de définir en premier lieu un « profil stéroïdien » et qu’ensuite ce profil a été introduit dans le système ADAMS auquel ne peuvent accéder que des  personnes accréditées. Le souci de confidentialité, la protection de la vie privée, est encore mis une  fois en avant.
Le système ADAMS est l’acronyme (en anglais) de « Système d’administration et de gestion antidopage ». Il a été  conçu  pour être un instrument de gestion en ligne (sous forme de banque de données) permettant la saisie, la conservation, le partage et à la transmission de données, d’informations afin aider l’AMA et ses partenaires (les organisateurs de grandes manifestations sportives multidisciplinaires telles que les Jeux Olympiques, les fédérations internationales et les agences nationales) dans leurs opérations antidopage en conformité avec la législation relative à la protection des données. A ce titre, il  centralise l’ensemble des données relatives aux d’athlètes dont le profil sportif implique un suivi par les instances sportives  concernées.
Quelques informations (ne nécessitant pas d’expertise particulière) nous sont cependant accessibles. Parmi ces informations à l’intérêt évident figurent celles par lesquelles les experts du laboratoire français notent que certaines valeurs ne peuvent pas être mesurées (par eux) car se situant « à des limites inférieures au niveau de quantification du laboratoire ».
Ce niveau de quantification inaccessible en raison des méthodes et des technologies utilisées, l’impossibilité de  s’aventurer au-delà d’une certaine frontière quantifiable amène les néophytes que nous sommes à conclure que les résultats d’analyse menées par le laboratoire de Châtenay-Malabris ne sont pas véritablement déterminants….bien que des indices (la présence de produits prohibés expressément dénommés par la réglementation sportive) laissent à supposer un cas de dopage que l’on ne peut toutefois affirmer sans risques, sans vérification par d’autres moyens  puisque cette présence se situerait en dessous d’une norme minimale dont nous devons considérer, en l’absence d’informations complémentaires, comme étant susceptibles de ne pas cataloguer ce cas comme une situation de dopage.
Dans le rapport du laboratoire de Châtenay-Malabris, il est également indiqué (dans une possible confirmation de ce qui précède) que « le profil stéroïdien est invalide en raison de la présence d’un stéroïde anabolisant » d’une part et de « la présence de signes de dégradation urinaire ».
Nous devons certainement comprendre que le « profil stéroïdien » dégagé par les analyses n’est pas valide, normal (ne correspondant aux normes habituellement constatées) et que l’échantillon porte les marques du temps ce qui expliquerait les signes de cette dégradation urinaire que nous retrouverons un plus tard.
D’ailleurs, le laboratoire conclue dans le même sens que les néophytes en recommandant de recourir à une analyse complémentaire par « GC-C-IRMS ….. s’il s’agit d’un premier contrôle » et donc de faire appel aux services d’un laboratoire mieux outillé. L’absence de quantification pourrait donc être surmontée par le rapprochement du résultat de cette analyse avec des analyses antérieures.
Ceci laisse supposer que la CNAD, dans une bonne démarche de la gestion de ce résultat d’analyse anormal, doit d’abord consulter le dossier de l’athlète et ensuite se rapprocher dans les meilleurs délais (compte tenu des signes de dégradation de l’urine analysée, qui pourrait ne plus être analysable en l’absence de réactivité de l’agence algérienne) d’un laboratoire disposant d’une accréditation plus élevée et pouvant donc entreprendre la quantification.

Le laboratoire de Châtenay-Malabris a indiqué ses limites et la conduite à tenir devant ce cas en particulier. Il semblerait que la CNAD n’ait pas saisi cette opportunité de jugement équitable pour des raisons de coût. Pour la même raison (290 euros) et par ignorance (celle de l’athlète et celle de son entourage), Samira Messad n’a pas demandé l’analyse de l’échantillon B qui aurait pu, dans les nouvelles conditions émises par le laboratoire de Châtenay-Malabris) orienté le choix du laboratoire. 

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