samedi 12 août 2017

Samira Messad (37), Quelques explications du Dr Mekacher

Les effets du méthandrosténolone expliqueraient son utilisation par les culturistes au début seulement d'un "cycle de stéroïdes". Cette utilisation faciliterait l'augmentation rapide de la force et le développement musculaire apparent. La nandrolone ou la testostérone sont également signalées comme des produits dont l’action aurait un effet à long terme et qu’ils augmenteraient de manière soutenue les fonctions anabolisantes dans l'organisme.
Nous arrivons à un tournant crucial du dossier Samira Messad. Les éléments d’informations que nous croyons avoir apporté pour une meilleure compréhension semblent être déterminants pour expliquer la décision clémente du comité d’audition et de décision (suspension d’une année). Pourtant, même ainsi ce dossier continue de présenter des zones d’ombres que nous allons tenter de continuer à éclairer.
L’une de ces zones d’ombre est celle qui tient à l’annotation du laboratoire de Châtenay-Malabris faisant état de deux faits.
Le premier étant ce prélèvement (introducteur d’un doute très important sur la fiabilité du contrôle anti dopage tel qu’il a été effectué venant s’ajouter aux anomalies recensées dans les vestiaires du Sato) réalisé dans une compétition qui se serait déroulée en France en ce 1er août 2015 alors que ce même jour Samira Messad remportait, sur les hauteurs d’Alger, le titre de championne d’Algérie Open du 100 mètres haies (un titre qui lui sera retiré par la suite).
Le second est celui de cette dégradation urinaire, qui aurait rendu plus complexe les analyses, explicable en partie par le laps de temps écoulé entre le moment du prélèvement et la réception de l’échantillon « A » par le laboratoire, le 5 août. Un laps de temps inexplicable pour un contrôle effectué en France par une équipe de contrôleurs français normalement mandatée. Cette notion temporelle est invoquée pour justifier les doutes émis sur la fiabilité des résultats des analyses effectuées sur les athlètes des Hauts Plateaux africains (Kenyan, Ethiopie, etc.).
Dans l’ambiance soupçonneuse qui prévaut en Algérie, et surtout dans l’athlétisme algérien, cet événement qui n’est pas aussi anodin qu’il n’y parait de prime abord, laisse à penser (revoyons le processus de coopération entre agences nationales de dopage) que le contrôle a été réellement effectué par une équipe française pour le compte d’un commanditaire inconnu. Mais, pouvant vraisemblablement être la FAA.
Nous pouvons toutefois imaginer que l’échantillon « A » attribué à Samira Messad a été prélevé en France, rapatrié en Algérie (on se demande bien pourquoi) pour être ensuite envoyé par la voie officielle, par la CNAD au laboratoire de Châtenay-Malabris.
Nous devons toutefois reconnaitre que cette thèse est rocambolesque. Elle est en effet digne des meilleurs films policiers hollywoodiens et impliquerait également l’assistance complice à la fois de la CNAD et de l‘équipe de prélèvement de l’AFLD, toutes deux jusqu’à présent hors de tout soupçons.
Nous décrocherons encore une fois du dossier Samia Messad en rapportant des propos significatifs du docteur Redouane Lamine Mekacher, le président de la commission nationale antidopage (CNAD), recueillis, à la fin de l’année 2015, par nos confrères du « Temps d’Algérie » à propos de l'activité antidopage en Algérie.
Interrogé sur le coût d'un contrôle antidopage (dont savons qu’il a été arrêté à 290 euros lorsqu’il a été porté à la connaissance de Samira Messad, dans le cas où elle souhaiterait faire analyser l’échantillon « »), le docteur Mekacher indique qu’un contrôle « revient à peu près à 300 euros par échantillon ».

Un coût dont il dit qu’il serait variable selon qu’il s’agisse d’un prélèvement en compétition (environ 200 euros) ou hors compétition (150 euros). A ces deux montants, il faut ajouter « l'indemnité versée à l'agent contrôleur et le coût du transport par courrier aérien express ».

Le docteur Mekacher précise que le contrôle antidopage est financé par l’Etat algérien via le ministère de la jeunesse et des sports…. En attendant la création de l’ANA (agence algérienne antidopage) qui « va bientôt être créée pour suppléer la CNAD et elle bénéficiera de son propre budget pour réaliser toutes ces opérations ».


L’interview a été accordée à une période qui se situe approximativement au moment où le cas Samira Messad est étudié par la CNAD et où le président du COA a jeté un pavé dans la mare au sujet de la construction d’un laboratoire antidopage en Algérie.

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