jeudi 31 août 2017

Samira Messad (46), D’autres dérapages de la FAA

Ce passage du procès-verbal de réunion (dont nous traduisons seulement l’idée) est expressif d’abord de l’ambiance générale, de l’incompétence qui prévaut dans cette sphère et ensuite du mode de fonctionnement de l’esprit du rédacteur.

Nous devrions sans aucun doute le situer également dans le contexte de ce mois de janvier 2016. Un début année qui est marqué par la déstabilisation de la structure fédérale, handicapée par l’absence de son secrétaire général et son remplacement par…...un « on ne sait qui » devenu omnipotent, détenteur de tous les pouvoirs de décision.

Nous mentionnerons ici, pour lever toute équivoque, que, sur le plan réglementaire, la FAA dispose du droit de faire appel d’une décision de la CNAD. Nous y reviendrons plus tard.

La commission nationale de la lutte antidopage, ou plus exactement son comité d’audition et de décision, a statué sur le cas Samira Messad et a prononcé une sanction. L’application de cette sanction est du ressort exclusif de la fédération. Nous verrons, un peu plus loin, que cette même fédération se soustraira à ses obligations de représentativité nationale souvent exhibée, ces derniers temps, par elle (et par d’autres instances sportives nationales) comme pour témoigner finalement de son incapacité à prendre ses responsabilités.

Le second cas évoqué dans le PV de réunion est celui de (Abdelghani) Bensaadi. Celui-ci est un spécialiste de demi-fond et cross-country. Pendant la saison 2014-2015, il  était signataire d’une licence à l’OBBA, un des deux clubs-référence de Bordj Bou Arreridj.

La capitale de l’électronique est un des réservoirs du demi-fond algérien. C’est dans cette localité qu’est licenciée, dans le second club de la ville (le NCBBA), Souad Aït Salem, la marathonienne internationale, sélectionnée pour une participation aux championnats du monde et aux jeux olympiques. Elle est entrainée par Abdallah « Rachid » Mahour Bacha, son époux (accessoirement frère d’Ahmed Mahour Bacha, l’entraîneur connu pour avoir été le coach de Zahra Bouras et de Larbi Bouraâda).

Au début de l’été 2017, à la suite d’un contrôle positif (résultat d’analyse anormal) lors des championnats nationaux de semi-marathon qui se sont déroulés à Sidi Belabbès au mois de mars de la même année, Souad Aït Salem a été annoncée suspendue pour une durée de 4 ans.

Depuis le mois d’août 2015, l’anonymat de Bensaadi avait été préservé (en conformité avec la notion de la confidentialité telle que vue par le docteur Mekacher et l’AMA) jusqu’à ce que son nom apparaisse dans le PV n°08/16. Son nom (ainsi que  celui du troisième cas de résultat d’analyse anormal de 2015) nous était connu par Samira Messad.

Samira Messad ne pouvait que les connaître. Elle a eu à les croiser (en tant qu’athlète) dans les tribunes et aux alentours du Sato. Puis, un peu plus tard, dans les locaux de la CNAD lors de leurs auditions respectives par le comité d’audition et de décision.

Nous dirons également que la qualité de l’étanchéité phonique des murs de cette FAA (et de l’ensemble des fédérations abritées par la construction en préfabriqué de la « Maison des fédérations) possède la capacité incomparable de retenir (ou de laisser passer) au gré des occupants des locaux, certaines informations qui font le délice des très nombreux amateurs de commérages qui sévissent à proximité.

Nous dirons que, pour ce qui concerne le troisième cas, cette étanchéité a été hermétique comme elle le fut pour Bensaadi jusqu’à l’incrimination du médecin. Il s’agit d’un jeune coureur de demi-fond, ayant réalisé de bonnes performances l’ayant conduit à participer aux jeux olympiques de Rio et qui depuis a disparu des radars de l’athlétisme algérien. Ceci explique les remarques de Messad, sur les réseaux sociaux, lorsqu’elle établit une relation entre le dopage et la participation aux jeux olympiques et aux championnats du monde. Une relation que l’annonce de la suspension d’Aït Salem nourrit.


Remarquons aussi la rédaction plus que déplorable de ces seulement deux lignes de PV. Une rédaction bâclée qui fut pourtant adoptée par ces membres du BF que l’on devine pressés. Dans le compte-rendu des débats, nous noterons d’abord l’absence de cette délicatesse linguistique et protocolaire (qui sied aux décisions importantes comme peuvent l’être celle d’une instance nationale) qui attribue à  Samira Messad le statut, pour le moins désinvolte et pernicieux, de « fille dopée » sans que l’athlète ne soit nommée. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire