Dans l’interview que le docteur Mekacher a accordé au quotidien
« Le Temps d’Algérie », nous trouvons le bilan
provisoire de la lutte antidopage que le président de la CNAD veut bien communiquer.
Un bilan arrêté à la fin du mois de septembre 2015, à la fin du troisième
trimestre, le temps d’une gestation.
Un point de situation statistique (celui des contrôles
effectués depuis le début de l’année 2015) qui passa quasiment inaperçu et ne
suscita pour ce motif peu de réactions sur une situation pourtant alors
extrêmement délicate pour le mouvement
sportif algérien avec le plus grand nombre de cas de dopage jamais recensés et
surtout médiatisés.
Le docteur Mekacher segmente les contrôles effectués en
plusieurs parties identifiées en tant que contrôles effectués par la CNAD
(263), ceux qui l’ont été à la demande de l’organisation régionale antidopage (23
contrôles) dont la CNAD est membre. Des contrôles auxquels sont ajoutés les 361
contrôles pris en charge par la Fédération algérienne de football, qui dispose
de sa propre commission antidopage. Le docteur Mekacher indique que le total
est alors de 647 prélèvements pour un objectif de « 1 000 contrôles
d’ici la fin de 2015 ».
Le docteur Mekacher détaille ces 647 prélèvements en 84%
effectués en compétition, 77% sur des hommes, 78% des sportifs contrôlés étant
des Algériens. Enfin, il signale que « l’athlétisme est la
discipline où on effectue le plus de contrôles (34%), suivis du cyclisme, de la
boxe, de l’escrime, de la natation, etc. ».
Au sujet de ce
laboratoire algérien de contrôle antidopage qui (à la fin de l’année 2015, à
l’heure où cette interview est publiée)
fait débat sur les hauteurs d’Alger (entre Ben Aknoun et Dely Ibrahim) avant
d’être remisé dans les oubliettes mémorielles, le docteur Mekacher estime
(contrairement à l’avis du président du comité olympique) qu’il serait
rentable.
Il apparait
aujourd’hui que Mustapha Berraf avait surestimé le prix de revient d’un
contrôle antidopage. Son appréciation du coût s’appuyait (nous devons le
relever) sur d’autres paramètres que ceux qui soutiennent l’approche du docteur
Mekacher. Le premier prenant en compte l’incontournable importation des
produits nécessaires aux analyses. Le second se référant au cout d’une
prestation de service dans des laboratoires domiciliés à l’étranger.
Le premier responsable
de la commission chargée de la lutte contre le dopage ne doute pas de la
rentabilité de cette réalisation. Il apporte
une précision de taille, en affirmant que ce laboratoire s’il « venait
à être équipé de toutes les commodités nécessaires à ce genre de travail, il sera
plus que rentable ».
Son point de vue
dépend toutefois d’une condition qu’il développe : « Une fois
construit et inauguré, si ce laboratoire venait à obtenir l'accréditation de
l'AMA, il deviendrait une mine d'or, car en Afrique, il n'y a qu'un seul laboratoire
de ce genre et il est situé à l'autre bout du continent, en Afrique du sud ».
Une perspective que le président du COA n’avait pas prise en compte. Une
perspective anticipatrice de la part du président de la CNAD.
L’argument présenté en
2015 revêtira, moins de deux années plus tard, une importance inouïe, alors quasiment
impossible à imaginer. A moins de disposer d’informations non diffusées,
d’allégations sur la qualité des prestations sud-africaines.
L’argument présenté
par le docteur Mekacher est même prémonitoire. Il ne pouvait pas savoir ( ?)
alors que le laboratoire sud-africain perdrait, au cours de l’année 2017, son
accréditation. Le retrait de l’accréditation AMA (qui toucha également d’autres
laboratoires) fit le bonheur des laboratoires européens puisque le laboratoire
asiatique de Doha, le plus proche de l’Afrique de l’Est concernée par des suspicions grandissantes
alimentées depuis l’Europe, fut concerné par la mesure de retrait.
Au début de cet automne 2015, quelques temps après les
championnats du monde d’athlétisme de Pékin, soit deux ans après les faits,
l’affaire dite « des médicaments, dont certains contiendraient des
produits prohibés achetés par la délégation de la Fédération algérienne
d'athlétisme lors des Mondiaux de Moscou en 2013 » ainsi qu’elle
est définie dans la question posée au docteur Mekacher, revient sur devant de
la scène. Il est demandé au président de la CNAD d’en faire un état des lieux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire