vendredi 17 novembre 2017

Samira Messad (90), La guéguerre des clubs

Les titres africains et les honorables places aux jeux olympiques furent les premières lignes importantes inscrites au palmarès de Hassiba Boulmerka avant qu’elle ne quitta Labed pour rejoindre Amar Bouras. Bien avant (en 1986) elle avait remporté  le titre de championne arabe de cross-country de la catégorie « juniors » et elle avait battu, quelques jours plus tard, le record d’Algérie « seniors » du 3000 mètres.

 Grâce à la mise en place d’une néo-politique ministérielle et fédérale, née de la mise au placard de la « Réforme sportive » évoluant d’un professionnalisme étatique à un professionnalisme libéralisé, Amar Bouras, soutenu par le président de la fédération de l’époque, pu mettre à sa disposition les gros moyens de la fédération algérienne d’athlétisme engagée dans l’élitisme à outrance.

Ces moyens étatiques, dépassaient de très loin, relevons-le, ceux qui lui avaient été offerts par le trio d’entraineurs constantinois de demi-fond (Labed, Grabsi et Benmissi) et un responsable local d’entreprises publiques connu comme étant monsieur Abdelatif. Il était alors le directeur d’une unité de la Sonacome, avant de devenir directeur régional d’Air Algérie. Ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme « un passionné de la course d’endurance ».

Ce quatuor avaient permis l’intégration de Hassiba Boulmerka à l’unité SNVI ex-Renault du « 4ème kilomètre » qui géographiquement est à la fois proche de son domicile et du stade du 17 juin. C’est alors qu’elle devint, très jeune, une athlète de performance  au CM Belcourt.

Au cours de sa courte existence (une décennie à peine), le MAC a été confronté à la dure réalité vécue par l’ensemble (hormis peut-être le Mouloudia d’Alger puis le Groupement Sportif des Pétroliers qui lui succéda ainsi que les associations des corps constitués) des clubs d’athlétisme.

Cette réalité fait que la survie des associations sportives est exclusivement dépendante des subventions accordées par les collectivités locales (communes et wilayas) en fonction, officiellement, des résultats obtenus (représentatifs en quelque  sorte de la notoriété acquise dans l’opinion administrativo-sportive) et d’autres raccourcis, moins visibles, mais plus effectifs.

Le MAC n’a guère profité des subventions souvent retardées ou supprimées pour des motifs divers et saugrenus comme celui faisant allusion (dans les coulisses des univers sportif, administratif et  politique constantinois) des capacités financières que pouvait offrir Hassiba Boulmerka, devenue chef d’entreprises florissantes, à SON club.

La réussite locale et régionale n’est pas financièrement rentable. C’est comme cela qu’est apparu au sein du MAC l’objectif de ce qui s’apparente à une révolution, à une révision de la politique interne. Une vision consistant à marquer des points, à remporter des titres et des médailles, synonymes d’amélioration de la position dans la classification nationale des clubs, prendre place dans la hiérarchie locale et nationale. La formation et le développement laissent un peu de place à la quête des résultats.

Pour le MAC, confronté à une situation qui l’oblige à rompre avec son crédo originel, il s’agit essentiellement, maintenant, de se positionner aux côtés ou, mieux encore, devant l’ASC Bounouara.

L’ASC Bounouara est un club de la périphérie constantinoise, élisant domicile dans une commune située  géographiquement dans le triangle ayant trois sommets : El Khroub - Ouled Rahmoune et Ain Abid, la ville martyrisée en  20 août 1955 de triste mémoire.

Il a possédé la réputation, fortement accolée à sa dénomination et à ses couleurs, d’avoir été le club chouchouté par le président de la fédération, Amar Bouras. Le club où a été licenciée sa fille Zahra, à son retour à la compétition, après qu’elle eut purgée la sanction de deux années de suspension pour dopage dont elle avait écopée. Un club dont (on le constate en 2017) le niveau de classification nationale a fortement décliné avec le départ de Zahra Bouras et de Skander Djamil Athmani ainsi que le retrait de Souhir Bouali.


Pour cette raison (l’accueil de Zahra Bouras), et bien d’autres, il se dit, avec fortes insistances, que cette association et la ligue d’athlétisme de Constantine (qui aurait servi d’intermédiaire dans une affaire constantino-constantinoise) auraient bénéficié de privilèges : matériels pédagogiques pour le club, deux compétitions nationales, inscrites aux challenges nationaux, dotées d’une aide financière fédérale intéressante lorsque les capacités financières de la fédération le permirent : un cross au Khroub ainsi qu’une course sur route à Ouled Rahmoune. 

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