jeudi 30 avril 2015

El "maratoune" de Constantine (2), A la mode du "2 en 1"

     
                                                                                                                
"El Maratoune". Voila ce qu’est la course de route de Constantine que l’on affublé pompeusement du qualificatif de semi-marathon alors que sa distance n’effleure que les 15 kilomètres au lieu des 21 kilomètres et une centaine de mètres que prévoit la règlementation internationale. Une course qui s’est mise à la mode du « 2 en 1 » par la fusion de deux courses qui chacune avait son charme (la course entre les ponts et le "semi-marathon"Abdelhamid Benbadis) et la disparition du plus ancien et du plus emblématique (₺"e Benbadis").
La langue dialectale, "el Derdja" que des universitaires s’efforcent de réhabiliter et de promouvoir face à l’impérialisme de la langue enseignée dans les établissements scolaires, est savoureuse, porteuse de la richesse populaire. "El maratoune" a suscité nombre de réflexions ironiques tout le long du parcours de la course. Des moqueries et des remarques pleines du bon sens populaire que les officiels n’ont pu entendre dans l’espace policé qui leur était réservé à l’arrivée de la course.
Le petit peuple, s’arrêtant un instant, plus ou moins long, pour regarder passer les coureurs, a émis des observations édifiantes qui démontrent que le populaire n’est pas dupe. « "Maratoune"? Ils viennent du centre ville, ils retournent au centre ville » pour caractériser la brièveté de la course conçue comme une seule et unique boucle.
« Chouf, le parcours ! Ils leur ont mis une côte qu’une voiture ne peut  monter qu’en deuxième. Ilveulent les tuer ! ».
Jeunes et vieux, tous ont eu la dent dure pour ces organisateurs de ….. "pacotille" pour reprendre une expression trop souvent entendue. L’expression populaire en dialectal est encore plus expressive et n’est pas rendue par notre traduction.
Sans être des connaisseurs indiscutables de la course à pied, sur le parvis de la mosquée Emir Abdelkader surplombant une partie de la course (près de 500 mètres de pente), des témoins de mariages religieux qui fleurissent avec le retour des beaux jours, passionnés par Internet et les télévisions satellitaires, attendant la célébration des cérémonies,  ont eu des commentaires à faire rougir de honte "les techniciens" bon teint et bien d’hommes de culture. Des propos qui invalident tous les discours sur… l’inculture populaire.
Certains ont fait des rapprochements avec les "courses de montagne". Un autre revenant d’un voyage à Lyon (France) raconta qu’il avait assisté à une course dans les rues de la ville qui ne s’appelait pas "semi-marathon" mais "Lyon urban trail"  qui serait justifié par les successions de pentes et de descentes affrontées par les coureurs.
Toujours sur le même lieu, le changement de nom a fait débat. Nombreux ont été ceux qui ont lié la débaptisation de la course à un autre événement s’étant déroulé quelques jours plus tôt : le déboulonnage de la statue de l’imam Benbadis offerte par un promoteur étranger à la ville de Constantine à l’occasion de la manifestation culturelle « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe ».
L’un deux venu d’El Eulma, capitale du commerce, ayant beaucoup voyagé pour ses affaires, dans les pays du bassin méditerranéen, dit avoir vu une statue inesthétique de Christophe Colomb installée au port de Lisbonne regardant vers l’Ouest, l’Océan Atlantique, vers l’Amérique centrale et les Caraïbes. Un autre monde qu’il découvrait pendant que les musulmans débutaient leur reflux d’Andalousie et que les Barberousse régentaient Alger. « Ils n’ont pas cherché la ressemblance mais la symbolique », affirma-t-il. « Colomb représente, quoiqu’on en dise, la découverte de l’Amérique. C’est ce que les Portugais ont retenu. Pas que la statue est moche ou inexpressive ! ».
Un autre, à l’accent caractéristique des frontières orientales du pays numide où subsisterait encore ce qu’un homme politique avait qualifié d’ « archaïsmes sociétaux », commence par un « Loukane fi bledna… » pour terminer par « on n’aurait jamais retiré la stèle d’une personnalité locale, d’une personne représentative de la localité ».

C’est du pays chaoui qu’est venu le coup de grâce : « l’imam Ibn Badis, avait placé l’islamité et l’arabité avant l’amazighité. Il a placé, dans son triptyque, l’authenticité des racines de la population algérienne après les apports extérieurs. Voila ce qu’il advient lorsque on oublie ses origines. On commence à effacer son existence. On enlève sa statue à peine érigée et on retire son nom à un non-événement sportif». 

El "maratoune" de Constantine , Les élus et les "techniciens" se fourvoient



Depuis la nuit des temps, l’athlétisme, discipline sportive par excellence ou du moins reconnue comme étant la première discipline olympique, propose à ses pratiquants et aux publics qui l’accompagnent deux catégories de course à pied : celles qui se disputent dans l’enceinte du stade et celles que l’on regroupe sous l’intitulé de courses hors stade₺. Les deux sont codifiées par une réglementation à valeur internationale et régies par des commissions. Les courses dans le stade se déclinent en distance dont la mesure-étalon est le mètre, les secondes en kilomètres.
Les premières sont connues pour avoir donné au sport algérien quelques champions du monde et champions olympiques (Boulmerka, Morcelli, Benida-Merah, Saïd Guerni). Les secondes ont acquis une certaine popularité pour se pratiquer soit dans les champs (cross-country) soit sur la route (les rues). Nous remarquerons que chez nous règne une confusion lexicale et sémantique certaine. Au fil des années, sous l’impulsion populiste des élus locaux ne maitrisant pas le domaine (ce qui ne peut leur être totalement reproché) et la ₺fonctionnarisation₺ des cadres du sport, aux diplômes certes validés par l’institution universitaire et la Fonction Publique mais au vécu claudicant, engagés dans un processus où la gestion de carrière a pris un importance essentielle, nous avons assisté à un glissement inapproprié, ₺spécifique₺ menant le ₺cross-country₺ à se courir dans les rues des villes et des villages (cross du Parti) et les appellations contrôlées (semi-marathon et marathon) des courses sur routes à être dénaturées. Le marathon se court réglementairement (qu’on le veuille ou pas) sur une distance de 42 kilomètres 195 et le semi-marathon sur 21 kilomètres 095. Point barre !
La réglementation n’interdit pas l’organisation de courses sur routes dont la distance ne répondrait pas à cette définition. Les adaptations sont possibles à condition de ne pas adopter ces appellations officielles, réglementées. Dans les pays latinos américains de l’hémisphère Sud (Brésil), les ₺corridas₺ (courses) – qui ne sont pas uniquement les₺corridas de toros₺  (courses de toros) où s’affrontent à mort ₺toros₺ et ₺matadores₺ -  ont lieu au passage d’une année à l’autre (nuit du 31 décembre au 1er Janvier) sur des distances variables pouvant atteindre ou dépasser celle d’un semi-marathon.
Dans toutes les nations affiliées ou pas à la fédération internationale d’athlétisme se déroulent des courses sur routes dont la distance n’est pas celle du marathon ou du semi-marathon. Partout, les règles fondamentales sont respectées et on ne fait pas dans la publicité mensongère. Surtout lorsque la compétition s’inscrit dans un challenge national qui permet la comparaison entre les courses et les valorise les unes par rapport aux autres.
Contrairement à ce que l’on peut croire, la motivation des participants n’est pas seulement financière, même si cet aspect est évidemment présent. L’athlète, quel que soit son niveau, se compare à ses adversaires mais aussi et surtout à lui-même, à la recherche de la meilleure performance possible qui peut être un ₺record₺ personnel, local, national, etc. dont l’homologation répond au respect d’un certain de critères ou d’avantages que peut procurer la morphologie, le tracé de la course choisi par des experts en la matière.
Malgré la rigueur mise en place par la réglementation, on a assisté à une prolifération de courses sur route (ici et en Europe) qui rivalise avec les courses cyclistes d’antan, aux ₺kermesses₺ organisées pour célébrer un événement local. Mais, aucune ne s’approprie ce qui ne lui appartient pas. Elles ne sont pas toutes semi-marathons encore moins marathons. Chacune porte un costume fait sur mesure. ₺El maratoune₺, dans un tel contexte, aurait été et aurait du être en toute simplicité ₺La course sur route entre les ponts de Constantine₺. Une recherche sur n’importe quel site ouvrira les esprits réfractaires

Meeting d’athlétisme handisport de Constantine, Un rendez-vous dérangeant



Samedi 2 mai, le stade annexe - du complexe sportif Chahid Hamlaoui qui arbore pompeusement une plaque le désignant comme ₺stade d’athlétisme₺ dont il n’a que le nom puisque les athlètes disputent l’espace qui leur est théoriquement consacré à l’impérialisme du football – accueillera une compétition d’athlétisme réservée aux athlètes aux besoins spécifiques. Cette compétition organisée par la ligue handisport de la wilaya de Constantine (avec la collaboration technique de la ligue d’athlétisme de Constantine) est la 4ème  étape d’un circuit de meetings nationaux d’athlétisme mis en place, pour le bonheur des athlètes licenciés, par la fédération algérienne d’handisports.
Après Annaba, Béjaïa, Mascara, Constantine sera donc l’hôte (avant Oran le 23 mai, et Béjaïa à nouveau ou Alger – le lieu n’a pas encore été arrêté – pour l’étape finale qui se déroulera les 4 et 5 juin) d’une série d’épreuves connaissant la participation d’athlètes essentiellement locaux et régionaux mais aussi de ceux appartenant à l’élite nationale. Si pour les premiers, il s’agit de se frotter aux meilleurs pour améliorer leurs niveaux de performance et acquérir l’expérience qui leur fait défaut, pour les seconds, l’objectif est d’évaluer leur degré de préparation et de se placer dans la liste des compétiteurs susceptibles de se rendre aux championnats d’Afrique (en septembre) et aux championnats du monde de Doha (en octobre). Une petite minorité s’attend à mieux encore, améliorer des records du monde ou leurs classements au ₺ranking₺ (classement mondial) établi par l’IPC.
Trois constantinois, athlètes de l’USH Constantine, font partie de cette dernière catégorie. Il s’agit des athlètes (connus depuis des années par le public), Karim Bettina et Nadia Medjmedj - détenteurs de titre mondiaux et paralympiques et de multiples records du monde  - figurant toujours dans le "Top five mondial" et de la jeune valeur montante du lancer de javelot (classe T 33), Asmahan Boudjaadar, dont la performance réalisée au meeting international de Doha (en début mars) à été reconnue par les instances internationales en tant que record du monde. Son objectif est d’ailleurs de renouveler sa performance.
D’Alger, de Béjaïa, d’Annaba et bien d’autres villes du pays, de nombreux athlètes feront le déplacement constantinois. Bien que placé – nous dit-on -  sous l’aile bienveillante du commissariat de « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe » (dont le commissaire rehausserait de sa présence la compétition), ils sont confrontés à des questions quasiment insolubles de logistique dont celui de l’hébergement qui est le plus délicat à résoudre compte tenu de leurs besoins et de l’indigence financière dans laquelle ils se meuvent. Les associations handisports ne sont pas les mieux nanties et les structures d’hébergement bon marché  (auberges de jeunesse), selon des conversations téléphoniques surprises entre des dirigeants de l’handisport constantinois et leurs pairs d’autres villes à la recherche d’une aide bienfaitrice, saturées et pas toujours disposées à recevoir ces personnes.
Malgré ces avanies, les visiteurs d’un weekend semblent désireux de marquer sportivement leurs présences par des performances dignes d’intérêt. Cependant, certains d’entre eux éprouvent un sentiment fort de marginalisation né de l’impossibilité décrétée de concourir sur les installations du ₺grand stade₺ et des absences de commodités pour les invités, athlètes, accompagnateurs et dirigeants.


lundi 27 avril 2015

"Semi-marathon " des ponts de la ville de Constantine, Les "errements"de l’A.P.C.

                                                                                                       

Il est de tradition, depuis une trentaine d’années, à Constantine, « la ville aux huit ponts », d’organiser -  à l’occasion des festivités du 16 avril (Youm El Ilm), une course sur route, le « semi-marathon Abdelhamid Benbadis ».
Cette course aura lieu le samedi 25 avril. Sauf que…..l’APC de la ville, « capitale de l’Est » devenant pour une année (débutant justement le 16 avril) « capitale 2015 de la culture arabe », s’est empêtrée, nous semble-t-il, dans ses pinceaux, pour rester dans le registre artistique et culturel.
Après avoir annulé le « semi-marathon entre les ponts » (de création récente)  qui aurait du se courir le 13 mars dernier, elle a décidé de faire disparaitre, du calendrier de la fédération algérienne d’athlétisme (challenge national des courses sur route) sur lequel il était inscrit - et bénéficiait à ce titre d’une contribution financière non négligeable - l’historique « semi marathon Abdelhamid Benbadis » et de le remplacer, au pied levé, par le « semi-marathon des ponts de la ville de Constantine » ressuscité.
Sur ce plan, la décision de la commune de Constantine est aujourd’hui irrévocable. Les placards publicitaires ont été confectionnés marquant ainsi l’impossibilité d’un recours en arrière. Au-delà de l’aberration que constitue la suppression d’une course sur route, considéré par la FAA comme un moyen de développement de la pratique de la course à pied, dans une ville qui avait  la chance de se démarquer des villes de sa périphérie (El Khroub, Hamma Bouziane, Ouled Rahmoune) ou de sa proximité (Sétif, Bordj Bou Arreridj, etc.) en organisant deux épreuves de niveaux différents (l’une de niveau local, « la course des ponts » et une autre de renommée nationale et internationale, le « Benbadis »), l’APC s’est désengagée en privilégiant la course de moindre notoriété. Il est vraisemblable aussi que, dans le système de pensée des communicants de l’APC et des décideurs, l’apport idéologique, philosophique et cognitif du penseur musulman constantinois Abdelhamid Benbadis (en cette année qui voit le statut culturel de la ville rehaussée par les manifestations qui seront organisées) est moins porteur, moins parlant - pour les intellectuels, savants, penseurs, artistes qui séjourneront dans la cité multimillénaire - qu’une « course entre les ponts ».
A cet état de fait pour le moins incongru, s’ajoute une anomalie pour le moins déplaisante. Le parcours de la course n’est pas encore définitivement arrêté et, en conséquence, la distance exacte à courir n’est pas définie. Le tracé qui tient actuellement la corde est celui qui aurait le stade Ramdane Benabdelmalek pour point de départ et conduirait à la place du 1er novembre (La Brèche) -où serait tracée la ligne d’arrivée-  en passant par la rue Kaddour Boumedous, la mosquée Emir Abdelkader, le Palais de la Culture Malek Haddad et traverserait les ponts de l’Indépendance (pont géant, trans-Rummel), et Sidi Rached.      
L’organisation d’un semi-marathon, répondant aux cahiers des charges réglementaires, oblige à ce que la course se déroule sur une distance définie et mesurée avec exactitude. La distance réglementaire est de 21 kilomètres 095 mètres. Toute course sur route dont la distance déroge ne peut bénéficier de cette appellation officielle. Ce sera, selon les cas existant partout sur la planète :  « 21 kilomètres de…. »,  « 20 kilomètres de…. »,  « 10 kilomètres de …. »  ou en toute simplicité « course sur route de … ». De toute évidence, le pseudo « semi-marathon des ponts de la ville de Constantine » n’est qu’une simple et petite « course de route entre les ponts de Constantine ». L’APC devra donc revoir sa copie pour que la course qu’elle organise mérite le label qu’elle s’est pompeusement attribuée.
Par ailleurs, nous avons appris qu’à moins de 10 jours du départ de la course le barème des primes n’avait pas encore était élaboré. Selon des indiscrétions, le montant global réservé à ce volet de l’organisation atteindrait 400 000 dinars à distribuer dans les catégories qui auront été retenues part les organisateurs. Un beau pactole pour les athlètes de l’élite nationale qui seront grassement rémunérés pour une bonne séance d’entrainement à « seuil » ou à « seuil + ».

Il y a lieu de s’interroger sur l’attitude des experts (cadres de la direction des sports et de la ligue d’athlétisme) qui n’ont pas relevé ces aberrations logiquement hors de portée des politiciens locaux. 

Stade Chahid Hamlaoui, La rentabilisation passe par la caisse


Le complexe sportif chahid Hamlaoui est apparemment devenu une enceinte réservée aux seules personnes connues et reconnues par le personnel de gardiennage dont l’importance est de plus en plus flagrante au point que l’on peut considérer qu’il prend des décisions en lieu et la place de la direction. D’ailleurs, le degré de présence de celle-ci peut se mesurer à l’inverse du tour de taille du premier responsable ventripotent qui prend pour modèle ses collègues rondouillards du secteur des sports.
Nous avons, à plusieurs reprises, relaté dans ces mêmes colonnes quelques uns des écarts et des comportements ineptes de ce personnel recruté on se demande dans quelle contrée où le sport n’a pas le droit d’exister, où la culture sportive est inexistante ou le savoir-comprendre puis parler ne fait pas partie des mœurs.
Rappelons entre autres les propos tenus à un parent de sportive qui (pour la première fois accompagnait sa fille pour une séance d’entrainement au stade d’athlétisme qui n’en porte que la plaque) voulu entrer dans le parc de stationnement du bloc administratif et en fut empêché par un gardien sous le prétexte que l’accès était seulement permis à ceux qui en ont payé le droit d’entrée. Pour ces cerbères, entrer dans le parc, déposer sa fille (ou son fils)  et repartir avant de revenir plus tard pour les récupérer ne fait partie des usages en vigueur dans cette infrastructure relevant des biens de l’Etat. Le parc du stade ne vaut guère mieux, semble-t-il, qu’un parking sauvage dans un des quartiers populaires de la ville où le gardien agite son bâton devant l’automobiliste récalcitrant à payer la dîme.
Rappelons aussi cet incident, en marge du meeting national d’athlétisme handisport où les cars transportant les délégations participantes furent dans l’obligation de stationner en dehors de l’enceinte. Ce fut un gardien encore qui prit la décision (ou du moins en fit part aux invités de la ligue constantinoise handisports, organisatrice de cette compétition, placée sous l’égide de la fédération nationale, et qualificative pour les compétions internationales, à laquelle participèrent des champions du monde et des champions paralympiques) de l’interdiction de garer sur le parking.
C’est par contre le directeur du stade (en personne) qui s’emporta (nous a-t-on raconté) contre les dirigeants d’une association sportive handisports qui voulaient des explications sur la fermeture des installations sportives annexes (salle de musculation) à la barbe et au nez de leurs athlètes en préparation pour une compétition internationale à Doha (celle où une justement une des athlètes renvoyées battit le record du monde de sa classe et de sa spécialité).
Le dernier incident eut lieu hier, quand - nous présentant au stade d’athlétisme pour y recueillir des informations complémentaires sur l’athlète constantinoise (Souheir Bouali) retenue dans la sélection nationale (voir ci-contre) qualifiée pour les championnats arabes d’athlétisme (Bahreïn, 22 au 25 avril) et ambitionnant d’y remporter deux médailles d’or - un gardien (du moins une personne revêtue du gilet floqué OPOW) s’interposa pour nous empêcher d’accéder au stade d’athlétisme. Nous étant présenté, il nous fut répondu que cette journée (vendredi), seuls les jeunes étaient autorisés à s’entraîner, que je pouvais revenir un autre jour avec les « vieux » (« Lekbar »). Notre tenue prêtant à confusion (training, survêtement, K-way, casquette), nous lui redîmes notre fonction et lui expliquèrent que nous ne venions pas pour un footing (ce qui semblait être sa fixation) mais pour exercer notre mission. Reconnaissons que difficilement nous nous fîmes comprendre et  qu’il nous autorisa à continuer notre chemin. L’ayant entendu cependant se plaindre à ce qui paraissait être un de ses supérieurs, nous revînmes sur nos pas pour clarifier les choses. C’est là que nous eûmes la désagréable surprise de nous entendre dire que pour pouvoir nous entrainer (encore une fois !) nous devions passer à la caisse pour payer un abonnement mensuel de 1 500 dinars. Pour le personnel du stade, il est impensable qu’un journaliste se déplace pour rencontrer de jeunes athlètes. Un vendredi matin de surcroit. Les journalistes ne sont portés que sur le football, semble-t-il.

De cet incident, nous devons retenir – qu’en dehors des rencontres de football - le journaliste n’est repérable que s’il porte une tenue correcte (costume trois pièces ?) et que la rentabilisation des infrastructures sportives construites par l’Etat passe par un passage à la caisse de ceux qui ont le malheur de s’y rendre pour une raison ou pour une autre. Heureusement que, compte tenu de sa localisation, un déplacement au stade Chahid Hamlaoui doit être véritablement nécessaire. Une explication également à la déconfiture du sport constantinois. Il suffit de se présenter à ce fameux stade d’athlétisme pour se rendre compte que le nombre de notables payant leurs séances de maintien en forme (ce qui est tout à leur honneur par ailleurs) sont aussi nombreux que les véritables athlètes soumis à mille et une contraintes parce qu’ils pratiquent gratuitement.

dimanche 26 avril 2015

Les franco-algériens, Rihet el bled


                                                                                                                              
Les supporters algériens couvent de leurs attentions énamourées les joueurs de football ramenés d’horizons divers. De jeunes joueurs, la vingtaine à peine dépassée, ayant encore tout à apprendre pour devenir de grands joueurs et que l’on incorpore dans les sélections appelées à disputer les plus grands tournois qui sont organisés sur le continent (Coupe d’Afrique des Nations)ou sur la planète (Coupe du monde).  
La sélection de ces joueurs talentueux, mais manquant encore de maturité, fait l’objet de débats médiatiques houleux autour de ces franco-algériens ou autres binationaux (M’Bolhi, Taïder, Cadamuro) qui ne peuvent se permettre de réfléchir trop longuement sur la décision à prendre (celle de choisir l’équipe nationale avec laquelle il jouera alors que son cœur balance entre les deux rendant cornélien un choix… attendue par tous). Surtout, lorsque la presse se met à battre le tambour. Ils n’ont pas le droit de décevoir…les millions de supporters qui, en d’autres circonstances plus normales, celles faisant partie de la vie quotidienne, n’auraient pas la même attitude. Il ne faut pas faire fuir la fiancée surtout lorsqu’elle est belle.
A des niveaux différents bien sur. Surtout, lorsque le joueur réfléchit à ce qui l’attend de l’autre côté de la mer et ne veut pas se lancer dans une aventure dont il connait (en partie) les risques. Ceux dont il a eu à pâtir lors des vacances scolaires pendant laquelle la langue qu’il parle, son accent, ses habitudes, ses attitudes sont l’objet de…commentaires (de la part des cousins et cousines, oncles et tantes et camarades de jeu, etc.) où l’étrangeté, la différence est notablement marquée et remarquée. C’est là que se trouve le substrat de la prétendue polémique entre les joueurs locaux et les joueurs professionnels auquel se greffe la jalousie de l’Autre qui vient prendre une place qui nous est due parce qu’il n’est pas comme nous et de chez nous.
Il est vrai que le statut de joueur de l’équipe nationale en fait un être à part. Le fait qu’il évolue dans un club de bonne notoriété européenne en fait une starlette à laquelle on fait les yeux doux, que l’on courtise, et dont on satisfait les moindres caprices…. en attendant qu’elle soit enchaînée, pieds et mains liées ….par les liens de l’union, de la lettre d’engagement à signer si « on » a joué en équipe jeunes ou de la première sélection irrévocable en match officiel. A ce moment-là, on lui fera sentir à cette…..canaille de quel bois on se chauffe, en lui sortant tous les petits défauts (ou ceux que l’on regarde comme tel) d’un petit jeune venu…d’ailleurs, d’un autre univers, d’une autre culture.
Si le choix de revêtir la tunique algérienne est considéré comme allant de soi, le choix inverse est peu apprécié. Sahnoun, Meriem, Zidane, Benzema, Nasri (et dans quelques temps Fekir lorsqu’il aura joué ses premiers matchs avec l’équipe de France), bien qu’ils soient considérés comme de bons joueurs voire d’excellents joueurs, souffrent d’une tare indélébile, celle de n’avoir pas revêtu la runique des Fennecs. Ils sont en manque de patriotisme.
Le lien avec la mère-patrie ou du moins celle de leurs parents (ou de leurs ancêtres) est distendue, semble-t-il. Pourtant il existe fortement. Plus fortement qu’on ne le croit. Mais, jamais dit. D’ailleurs même si la proximité avec la terre ancestrale est avouée, elle n’est jamais crue. Du moins par les gardiens de ce temple qui n’existe que dans leurs lubies et n’attire pratiquement pas de fidèles, si ce n’est des courtisans prosélytes. Pour eux, le choix de l’équipe de France est plus que significatif de la dérive patriotique.

C’est lorsque le joueur n’est plus en activité, que les micros et les caméras se sont détournés, que remontent à la surface des anecdotes racontées par des personnes étrangères à cette problématique. La dernière a été narrée récemment par un grand entraineur italien de renommée internationale, Marcello Lippi. Celui-ci répond (au journaliste algérien qui veut savoir pourquoi il a cité Zinedine Zidane parmi les joueurs algériens alors que ce dernier a joué pour l’équipe de France avec laquelle il a remporté un titre de vainqueur de la Coupe du monde) qu’il avait, du temps où Zidane jouait à la Juventus de Turin dont il était alors l’entraineur, vu le joueur (déjà renommé internationalement) jouer, à une heure très tardive, dans une rue de Turin. Interpellé par son coach, Zizou eut une réponse à laquelle Lippi ne s’attendait certainement pas. Lippi dit « il me répond : ce sont mes amis de mon pays l’Algérie ». Tout cela, dans une ville du Sud de l’Italie, à l’heure où les gens honnêtes sont sous la couette et les joueurs professionnels récupèrent, Zidane joue au ballon, à la lumière des lampadaires avec des inconnus venus de son pays apportant Rihet El bled, l’odeur de son pays où il n’est pas né et n’a pas vécu.      

USM El Harrach, A “little big club”


                                                                                                                                 
L’USMH est un petit grand club. D’extraction modeste, il est  - malgré tous les événements heureux et malheureux qui ont marqué son histoire - un phare du football algérien qui s’est engagé, selon le discours de ses dirigeants les plus médiatiques, dans une mutation qui copie le discours des autres présidents de clubs.

L’USM El Harrach est, quoiqu’on en dise, un « little big » club, à la fois un petit et un grand club. D’extraction populaire, fondé dans un des quartiers de l’ex-couronne populaire d’Alger, l’ex-club de Maison Carrée ne pouvait qu’être le représentant footballistique du petit peuple, celui à peine arrivé de ses douars et de ses montagnes, qui s’est établi dans la capitale d’un pays sous domination coloniale en y érigeant ce que l’on nomme aujourd’hui des constructions illicites.
Dans de telles conditions, l’USMH, portée par ses valeurs et traditions originelles (du monde paysan et montagnard), ne pouvait que vivre petitement, en fonction de moyens financiers dérisoires, à la mesure des capacités de ses fondateurs et de ses admirateurs. 
Mais, l’USM El Harrach est aussi grande. Un phare dans l’histoire du football algérien. Ballottée par les événements heureux et malheureux, l’association s’est pourtant maintenue dans le gotha national sans avoir animée le marché des joueurs, s’en tenant à une politique sportive où la formation des joueurs a été un leitmotiv permanent. Même les recrutements (lorsqu’il y en a) ne sont pas dispendieux puisque effectués dans les effectifs des divisions dites inférieures et donc parmi des cohortes de jeunes joueurs montrant quelques dispositions devant simplement être affirmées. Un processus réalisé par les différents staffs techniques jalonnant l’histoire du club et lui a donné cette image qui perdure.
Cette vision du sport, cette philosophie – tout en étant encore vivace et fortement ancrée dans les mentalités – certainement en corrélation avec une politique dite des moyens dont l’on dispose, est en cours de mutation ainsi qu’en témoigne les déclarations récentes de ceux qui sont présentement les leaders du staff dirigeant.
Celles qui nous intéressent aujourd’hui sont celles d’Abdelkader Mana (présenté en tant que membre du conseil d’administration et porte-parole officiel de la SSPA, donc la partie concernée par le professionnalisme) qui, dès son retour de soins médicaux à l’étranger (remarquons que les responsables de clubs professionnels sont souvent en voyage en dehors des frontières soit pour soins soit pour des affaires professionnelles), reprend à son compte des arguments tendancieusement et outrancièrement médiatisés par ses pairs des autres SSPA et de la panacée qui permettrait d’y remédier : l’ouverture du capital, l’appel à de nouveaux investisseurs.
Abdelkader Mana reconnait à juste raison qu’ « à l’ère du professionnalisme, il est clair que nos moyens financiers très limités ne nous permettent pas de répondre aux exigences d’un vrai club professionnel et donc l’apport financier d’un éventuel investisseur ne peut être que bénéfique pour le club ».

Une confusion conceptuelle

Les appréhensions des dirigeants du club, doté dit-on du plus faible budget de la Ligue 1 Mobilis, sont compréhensibles. Cependant, le discours tel qu’énoncé ne correspond pas aux actions entreprises (recherche d’investisseurs et de sponsors) pour mener l’équipe à bon port et introduit une confusion (en optant prioritairement pour la recherche d’investisseurs) dans un plaidoyer basé sur des fondements théoriques biaisés.
Le discours de Mana, copie conforme de celui de ses pairs, mêle des concepts financiers différents. Les difficultés financières rencontrées par les clubs sportifs sont des problèmes de trésorerie découlant en premier lieu de décalages dans les mouvements monétaires (entrées vs sorties, ressources vs charges, recettes vs dépenses) ou de leur inadéquation volumétrique (recettes faibles vs charges élevées) pouvant être résolus par une équation consistant à augmenter les recettes (recherches de nouveaux sponsors, révisions à la hausse des contrats de sponsoring ou des subventions , etc.) d’une part et à réduire le train de vie dispendieux, c'est-à-dire les dépenses (salaires, dépenses d’hébergement, restauration et transports, etc.) pouvant l’être, d’autre part. Il s’agit donc d’équilibrer la gestion financière du club.
Mana, comme tous les dirigeants de clubs, estime qu’une meilleure assise financière du club découle inéluctablement d’une augmentation du capital social (quelle que soit la forme juridique qu’elle peut revêtir) via l’acceptation de nouveaux actionnaires (propriétaires du club) que l’on dissimule sous la dénomination d’ « investisseurs » alors qu’ils ne sont que des apporteurs d’argent frais, des renfloueurs permettant de surmonter une situation critique temporaire ou d’assurer la soudure entre deux exercices ou d’éviter le déficit comptable en contrepartie de la prise de possession d’une partie du club matérialisé par des actions. Devenir actionnaire d’un club, investir (engager des dépenses aujourd’hui pour engranger des bénéfices demain) dans un club c’est en fin de compte acheter des actions, une partie du club. Prétendre le contraire n’est que dissimulation de la réalité patrimoniale de l’opération.
En fait, les dirigeants de clubs ont besoin de mécènes, de personnes qui apportent des fonds en sachant pertinemment qu’il n’y a rien à attendre réellement en retour. De l’argent dépensé en pure perte. Ou qui apporte (sous forme de prêts et non de dons) de l’argent remboursable à réception des subventions étatiques. Des personnes (des fans du club) très peu regardants sur les mécanismes réels de gestion pour peu qu’il y ait exposition médiatique concrétisée par une place dans le conseil d’administration de la SSPA, permettant de fructifier ailleurs, dans d’autres activités plus rentables.

Prisonniers d’ambitions démesurées

L’expérience du professionnalisme montre que les fondateurs de la SSPA ne laissent que très rarement la place aux « investisseurs ». Lorsque c’est le cas, lorsqu’ils (les « investisseurs ») prennent la direction du CA, il s’avère que la solution n’en est pas une. Le club ne fonctionne pas comme une société commerciale (ce qu’elle est sensée être) mais continue d’agir comme une association. L’essentiel n’est pas de dégager des bénéfices mais de ne pas être en déficit, d’équilibrer les comptes. C’est pour cela que l’on fait appel « aux enfants du club » qui apportent dans « la corbeille de la mariée « essentiellement l’amour qu’ils vouent aux couleurs. Des individus qui n’y porterons pas sciemment atteinte mais se comportent toujours en amateurs (en personnes qui aiment) mais non pas en gestionnaires (en véritables professionnels du domaine d’activité dont ils ont la charge dont ils ne possèdent pas toujours les compétences attendues pour un fonctionnement harmonieux.

Cette situation est aggravée par les comportements des responsables réels de la SSPA prisonniers des enjeux et des objectifs qu’ils se sont assignés et (ce qui est plus grave) ont médiatisé auprès des supporters dont les attentes sont alors surdimensionnées. Ligotés par leurs promesses, ils sont pris dans le tourbillon inflationniste des salaires alors que la recherches de ressources financières à même dans permettre la concrétisation en sont réduites à leurs plus simples expressions, celles de contacts avec des opérateurs économiques sollicités à l’excès en s’appuyant sur des démarches de type administratif et de projets sportifs qui ne sont que des rêves, des illusions si ce n’est des mirages.
Yassine Benzia (Olympique de Lyon)
Lancement d’une nouvelle série médiatique
                                                                                                                                  
La page Nabil Fekir est à peine tournée (jusqu’au prochain match officiel de l’équipe de France en 2016, même si le joueur déclare que son choix est définitif) que la presse écrite sportive  nationale ouvre un autre dossier, démarre une nouvelle série de rebondissements qui s’annoncent haletants. Cette fois-ci, la cible est un autre joueur franco-algérien Yassine Benzia, aussi jeune (à peine 21 ans) que Nabil Fekir dont il est le partenaire dans les rangs de l’Olympique lyonnais occupant les premières places du championnat de Ligue 1 française. Un club dont le centre de formation a accueilli de nombreux franco-algériens (les frères Abdelkader et Rachid Ghezzal, Yanis Tafer, Farès Bahlouli, Mehdi Zeffane, etc.), un vivier dans lequel le sélectionneur national (d’origine française) se plonge avec délectation pour former l’équipe nationale d’aujourd’hui et surtout de demain. Les joueurs en question sont si jeunes, à peine sortis du centre de formation, qu’ils manquent, malgré toutes les qualités qu’ils montrent sur les terrains de France et de Navarre, d’expérience du très haut niveau. Il est vrai aussi que dans un football national qui n’accorde aucune importance sérieuse à la formation, ces joueurs ne sont pas seulement des pépites d’or mais de véritables diamants qui pourtant doivent encore être taillés pour donner l’éclat de leurs potentiels.
De jeunes joueurs qui, comme beaucoup parmi leurs prédécesseurs en équipe nationale algérienne, ont fait leurs preuves en équipes de France jeunes et frappent à la porte de l’antichambre de l’EDF, la fameuse équipe des « Bleuets », l’équipe des Espoirs, une équipe de transition, de maturation, de préparation aux joutes footballistiques ultimes (Coupe du Monde, championnats d’Europe des nations). Une étape que les franco-algériens franchissent allégrement poussés par l’ambition dévorante des responsables du football national incapables d’avoir pu mettre en place un système pérenne de formation, de renouvellement des effectifs. Mais, qui voudraient présenter des bilans avantageux aux décideurs.
Ceci étant dit afin d’éclairer le contexte dans lequel s’est engagé la bataille  médiatique pour la récupération de Nabil Fekir (et des autres franco-algériens que l’équipe nationale algérienne aura la prétention de convoquer dorénavant) et dans laquelle se présente la future campagne  de presse pour racoler Yassine Benzia, il semble que la préparation à cette arrivée soit très mal entamée.
L’annonce par certains médias du souhait qui aurait été émis par des responsables fédéraux de se rapprocher de Yassine Benzia en prévision des matchs du mois de juin prochain et de l’entame des éliminatoires de la CAN 2017 a valu au jeune Lyonnais une convocation en équipe de France Espoirs qui disputa deux rencontres à la fin de ce mois de mars. Une façon très ingénieuse (sans ce fracas étourdissant que nos confères et les responsables fédéraux semblent apprécier) de marquer l’intérêt qui lui est porté par les dirigeants français du football et de délimiter un territoire à défendre. Une réédition de la démarche, subtile à tous points de vue, empruntée pour convaincre Nabil Fekir.
Comme il est de coutume dans l’univers footballistique algérien où la communication désordonnée via la compromission médiatique prévaut, on a sorti les tambours et les trompettes pour battre le rappel des joueurs visés, les influencer, leur faire sentir maladroitement (par un matraquage médiatique inapproprié proche d’un conditionnement béhavioriste) qu’ils seraient de super-joueurs de football, nouveaux héros présents et futurs porteurs d’un discours patriotique qui n’a pas baigné leurs vécus.

Même si ce climat n’est pas celui souhaité par l’instance fédérale, on ne peur s’empêcher de constater que celle-ci, au nom de la liberté de presse, s’est laissée prendre dans les rets tendus et a permis à certains de la noyauter et d’éventer ses moindres faits et gestes. L’ancien sélectionneur Vahid Halilhodzic avait compris que les intérêts de l’équipe nationale n’étaient pas, aux yeux de certains, prioritaires. Ce qui avait entrainé en son temps des crispations entre les deux parties (la corporation des collecteurs d’informations et les staffs de l’EN), entre les tenants d’une communication débridée et ceux d’une médiatisation peut être pas contrôlée (comme l’ont invoqué certains) mais au moins organisée.            

Nabil Fekir, Bis repetita


                                                                                                                                  
Nous pensions que « l’affaire Nabil Fekir » était bouclée, que les médias algériens avaient tourné la page et allait laisser, pendant quelques temps, ce dossier dans les archives des rédactions. Le temps qu’un autre joueur, de même statut et de stature équivalente, montre le bout de son nez pour compenser les déficits et déficiences d’un ballon rond national incapable d’en former et, en conséquence, que le dit joueur soit dans le viseur du football algérien comprenant aussi bien les instances sportives nationale gérant cette discipline que les médias dont la proximité semblent en faire momentanément des partisans ou des alliés naturels.
Nabil Fekir, espoir franco-algérien de football, a choisi – malgré les attentes de prétendument une quarantaine de millions d’Algériens –de porter les couleurs des ennemis de plus d’un siècle et demi…. que nous ne portons toujours pas dans nos cœur…. tout en quémandant des visas et, pour certains même, la naturalisation qui permet de circuler en toute liberté entre les deux pays ou plutôt de franchir plus aisément les frontières.
Nabil Fekir a dédaigné les « One, two, three, Viva l’Algérie » des supporters des Fennecs pour « les cocoricos » de ceux des Coqs.
Rabah Madjer, joueur connu mondialement pour la talonnade qui porte son nom, icône parmi les icones, représentant du football algérien ayant atteint en tant que tel des sommets de notoriété médiatique inaccessibles aux communs des actuels joueurs, techniciens, dirigeants et journalistes, s’est élevé au dessus de la mêlée putride et eut (ce qui aurait du clore le débat) des propos sensés. Une sorte de  « que Fekir fasse son choix et que l’on passe à autre chose de plus intéressant ! ».
La presse sportive nationale ne peut vivre sans polémiques. Quitte à la créer à partir de rien,….d’idées si préconçues que même leurs concepteurs n’y croient pas une seconde. A moins bien sur qu’ils ne fassent une fixation.
Nabil Fekir a opté pour une couleur de maillot. On l’a traité de toutes sortes de noms d’oiseaux funestes et même de « traitre » et de « harki », un qualificatif de la pire ignominie dans une société qui voue aux gémonies les troupes supplétives de l’occupant d’hier. Une attaque frontale qui a révulsé ses proches (grand père, oncle, copains) installés dans le village d’origine de la famille, ici au pays) mais a à peine écorché les membres de la cellule familiale lyonnaise adepte d’une politique du type « pousse avec les autres ». Même si accusant les coups, elle est aussi capable de répliques qui mettent à mal l’instance fédérale accusée d’incompétence dans le traitement du dossier.
Chaque attaque (elles sont toutes virulentes) est suivie d’une riposte qui ne l’est pas moins. La dernière provient de la fédération, d’un responsable en fait, non identifié qui déplace le débat sur un terrain mouvant, typique des discussions de cafés. Après un échange où chacune des deux parties (le père du joueur et la fédération) accuse la partie adverse (dans des propos dignes d’une cour d’école primaire) de n’avoir pas tenu ses engagements ou de ne pas s’être présentée à des rendez-vous préalablement fixés pour des motifs futiles (maladie, fatigue), ce responsable informe qu’il s’agit avant tout d’une question d’argent, que la situation financière du joueur ne serait pas fameuse et que pour remédier à cela, il était prévu par la fédération, concomitamment à la signature de la lettre d’engagement, la signature d’un contrat publicitaire avec l’opérateur de téléphonie mobile public (sponsor de la FAF) de 100 000 euros. Avant de conclure « le dossier est totalement clos. On souhaite bonne chance au joueur. J’espère qu’on ne va plus parler de cette affaire ».
Quant à nous nous parierons presque qu’elle va rebondir. Au moment de la signature de la prolongation du contrat qui lie le joueur à l’Olympique de Lyon et de la revalorisation de salaire qui lui sera accolée. Un salaire si minable, à en croire ce responsable de la fédération algérienne, que lire (dans les colonnes de la presse française) le montant du salaire (40 000 euros par mois) - en attendant une revalorisation estimée à 400 000 euros/mois - semble une galéjade à la hauteur de …. la sardine qui aurait rempli le port de Marseille.


Présidents de clubs, Tels des dieux tutélaires


                                                                                                                                 

« Moh » Cherif Hannachi est un personnage adorable. Un de ceux que les commentateurs sportifs apprécient avec volupté … un plaisir inénarrable et inégalable. A se demander ce que nous ferions s’il n’existait pas. En effet, le président de la JSK est incontournable. Il est partout et parle de tout. Comme s’il possédait la science infuse….  du football. « Moh » (permettez-nous cette familiarité de vous appelez ainsi par un diminutif) est un interlocuteur …inévitable des journalistes qu’il aide sans aucune peine à remplir, tant il est disert sur tous les sujets, leurs missions d’information. Qu’il en soit ici vivement remercié.
 « Moh » Cherif Hannachi est un personnage respectable et … respecté. Comment ne le serait-il pas avec une présence dans les  vestiaires de la JSK (club emblématique de  la  fière Kabylie) qui doit avoisiner, si ce n’est dépassé le demi-siècle et dont la présence n’est certainement pas déplacée dans les hauts lieux du football national, aussi bien dans les bureaux (et salons) de la fédé, de la LFP et de tant d’autres institutions sportives parmi les plus prestigieuses du pays. Cette longévité dans le milieu du football (dont une vingtaine d’années, nous dit-on, comme premier responsable des « Verts et Jaunes » ou des « Canaris », comme est surnommée l’équipe) en font le doyen des présidents de clubs professionnels encore en activité, nous glisse-t-on à l’oreille, depuis le retrait de Boualem Tiab, son ex-collègue de la JSM Béjaïa, mais aussi et surtout pour la raison qu’il est très fin connaisseur des mécanismes qui régissent le football algérien.
C’est ce qui fait qu’il est indétrônable de ce poste que lui envient quelques uns et jalousent beaucoup. Oubliant souvent que « Moh » a toujours été devant des rudes coups portés au symbole de la Kabylie sportive, parant, de son armure, (aujourd’hui percée de toutes parts et pour le moins cabossée) des chevaliers des temps …anciens, les estocades dont il a quelque fois été la cause. « Moh » a été de toutes les campagnes footballistiques, de tous les combats. Mais, souvent (si ce n’est toujours)….. seul devant les difficultés qui se dressaient.
Se dressant comme un totem, « Moh » fait de l’ombre à tous. Il impressionne même ses plus proches collaborateurs qui se font bien petits en sa présence imposante et de la légitimité que lui donne l’histoire. C’est cette présence omniprésente et omnisciente, tel un dieu tutélaire, qui fait que ses détracteurs (du moins ceux qui osent l’affronter via les médias) ne lui pardonnent pas.
Mais, peut-on reprocher à une icône du football modelée sur le format d’autres icones aux ambitions personnelles plus prestigieuses, d’être une icône. De faire le vide autour de soi, de ne déléguer que ce qu’il veut bien consentir à déléguer. D’être au four et au moulin.
Hannachi est un représentant d’un mode de gestion éprouvé dans d’autres domaines d’activités plus structurantes de la vie sociale de notre pays. Hannachi ne donne pas le sentiment d’être un adepte de la collégialité qui pour certains sont des vestiges visibles des archaïsmes sociétaux. Mais, il n’est pas le seul. La majorité des autres dirigeants de clubs est formatée de la même manière… à la recherche d’un pouvoir à ne pas partager bâti sur des fondements divers : la légitimité historique que donne le fait d’être un « enfant du club », celui de l’entregent ou de la puissance financière.


En phase avec l’environnement

                                                                                       

Lu dans la presse (sportive évidemment) que le bureau exécutif, en réunion délocalisée à Biskra, capitale des Zibans, loin des tracas de la capitale, a pris deux décisions importantes destinées à remettre de l’ordre dans la baraque (ébranlée par les affaires Djabou et Fekir, en fait des déclarations à la fois tonitruantes et dérangeantes) de Dely Ibrahim.
Nous eûmes, en cette occasion, (et, seulement pour ceux qui ne pouvaient jusqu’alors l’admettre) confirmation que le microsystème footballistique est en phase avec son environnement. Un groupe social au sein duquel aucun redressement n’est nécessaire puisque son fonctionnement répond aux exigences de l’ordre établi et des critères d’appréciation des gate-keepers₺, des gardiens du Temple et de la Loi.
La fédération nationale de football a décidé, par l’entremise de son instance exécutive, de réprimer sévèrement tous ceux (il s’agit pour précision des joueurs récalcitrants ou réfractaires aux décisions, orientations fédérales) qui porteraient atteinte à l’image du football algérien (en récusant par exemple les choix du sélectionneur national) ou qui refuseraient une sélection en équipe nationale comme le fit Nabil Fekir.
La sanction sera exemplaire : la radiation à vie. Une sanction que l’on peut, ultérieurement, lorsque cela s’inscrit à nouveau dans l’intérêt du football national, blanchir par le recours à une grâce accordée par l’assemblée générale (affaire JSK-Ebossé) ou que tel que l’on envisage de le faire (affaire Ghrib). 
Il semblerait que ces deux atteintes à l’ordre ne soient que des effets secondaires ou collatéraux, des effets boomerang de décisions prises (ou de politiques mises en place) antérieurement. Mais, également d’une prise de recul insuffisante par rapport à des faits cataclysmiques.
Djabou (par ses déclarations à la presse avide de sensationnel) et Fekir (par sa volte face et le choix de l’équipe de France après avoir donné -mais non formalisé réglementairement - son accord verbal de revêtir la tunique des Fennecs) ont terni, dans ce que l’on considérerait ailleurs ou en d’autres circonstances comme des indicateurs de la liberté d’expression ou de choix, la façade d’un édifice branlant malgré les apparences de solidité financière et de réussite sportive. La fédération  est la victime des avancées, non maitrisées (car parasitées de l’intérieur par des acteurs extérieurs aux objectifs divergents perçus comme des partenaires privilégiés) dans le domaine de la médiatisation effrénée. Elle est dans l’obligation de l’admettre et de se pencher sur une amélioration de sa communication. Un secteur que Vahid Halilhodzic avait verrouillée, certes au grand désespoir des collecteurs d’informations que nous sommes, mais apparemment à bon escient ainsi que le montre la situation à laquelle est confrontée la FAF.
Ceci dit, il faut remarquer l’inanité d’une sanction à vie dans un cas comme celui de Fekir ou de ceux qui choisiront d’opter pour l’EDF. En quoi une telle sanction est-elle significative puisqu’un tel choix interdit un revirement. En refusant de venir rejoindre les Fennecs, le joueur franco-algérien s’auto-condamne à ne plus jouer en EN des Verts. On comprend donc quelle est l’inanité de la décision fédérale !

Une analyse moins émotionnelle de l’affaire Fekir (qui dans le fond n’en est pas une et n’est qu’un débat dans la presse et sur les réseaux sociaux) montre en fait que c’est le matraquage médiatique qui a fait capoter la possible venue du joueur en incitant (ce qui est de bonne guerre) la fédération française de football et ses alliés naturels que sont les clubs français et les personnalités sportives françaises  à activer en catimini ses mécanismes d’attraction.      

"Régularisation" des salaires de joueurs, Normal …. Ou pas normal ?


                                                                                         
Trois clubs sportifs professionnels parmi les plus réputés occupent les colonnes de la presse sportive. La JSK, le MCO et l’USMH. Les trois ont des difficultés pour régler les salaires qu’ils doivent à leurs joueurs. Ne pas s’affoler, ils ne sont pas les seuls à figurer sur la liste. Quasiment tous ceux participant (ou ayant participé) aux championnats professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2 y sont inscrits depuis que l’aventure du  professionnalisme sportif a débuté. Bof, comme le disent sans penser à mal les jeunes dans la rue : « c’est normal ! ». Sauf que cette situation est tout sauf « normale ». Elle devrait être l’exception qui…., en grammaire de la langue française, confirme la règle.
Il n’est pas certainement normal qu’un employeur assujetti à l’application de la réglementation relevant du code du travail ne règle pas le salaire de ses employés à l’échéance légalement convenue, c'est-à-dire à la fin du mois. Il n’est pas normal non plus que les salaires dus représentent des périodes plus ou moins longues s’étalant pour les cas qui nous occupent aujourd’hui de 2 mois  (MCO) à 6 mois (JSK). Pire encore, il est tout à fait normal qu’aux yeux des dirigeants,  des supporters, des pouvoirs publics, des administrations publiques en charge de faire respecter la réglementation du travail (et d’autres), cette infraction soit considérée comme quantité négligeable à laquelle on ne doive pas accorder une quelconque importance.
Dans cet engrenage de faits anodins, il est tout à fait normal que l’on (le président ou un autre dirigeant influent) puisse également conditionner le paiement de plusieurs mois de salaires non réglés à une victoire lors d’une prochaine rencontre décisive pour la survie du club bien que tout le monde sache que les caisses sont vides et ne seront pas alimentées…. tant que les collectivités locales n’auront pas dégagé LA SUBVENTION. Mais, il n’est pas normal que les joueurs (et les autres salariés du club) récriminent ou menacent ou font grève.
Il n’est pas normal, semble-t-il qu’un joueur se sentant flouer, berner par ses dirigeants fasse valoir ses droits devant les juridictions compétentes. Il n’est pas normal qu’il aille devant la CRL (commission de résolution des litiges) ou le TAS (tribunal arbitral sportif) et qu’il obtienne une sorte de compromis à l’amiable (des dirigeants sportifs peuvent-ils déjuger leurs pairs ?). Il n’est pas non plus normal que la justice lui donne gain de cause. Mais, il est normal et juste que le club (ou ses dirigeants) tente à ce moment-là, quand la justice a tranché et que la décision de justice devient éxécutoire qu’il (les  dirigeants, le club) veuille négocier à…..l’amiable.  
 C’est ce qui arrive à Laïb, président de l’USMH, qui condamné à verser 700 millions de centimes dus au joueur Hanister voudrait aujourd’hui transiger à…. 300 millions.
Il est devenu patent aujourd’hui que l’instauration du professionnalisme passe inéluctablement  par le regroupement des parties prenantes dans des associations corporatistes revendiquant chacune leurs droits, exigeant une application stricte de la réglementation (nationale et internationale) régissant les relations avec les clubs professionnels (après un délai de 3 mois et 1 jour, un joueur non payé est délié de facto de ses obligations contractuelles et est en droit d’obtenir réparation pour les préjudices subis. Ce qui signifie que le joueur pourra obtenir – en plus de sa libération - le paiement des salaires et de dommages et intérêts éventuels), que chacun de ceux qui sont lésés se pourvoient devant les tribunaux et présentent les fameux chèques sans provision qui leur ont été remis pour garantir un paiement de salaire qui n’est jamais assuré.
Lorsque les joueurs et les entraineurs ne se comporteront plus en … enfants de bonne famille, les dirigeants réfléchiront à deux fois avant de commettre leurs actes passibles (quasiment sans exception) devant les tribunaux qui en feront des…. repris de justice….. indésirables dans le monde du sport.


samedi 25 avril 2015

Communication, Au cœur d’enjeux divers

                                                                                                                                

Nous retrouvons dans cette chronique, le Mouloudia de Béjaïa qui, profitant de son statut de leader du championnat de Ligue 1 et de finalistes fait parler de lui en recommandant à ses joueurs de pas accorder des interviews avant les rencontres importantes qui vont se succéder dans les jours à venir dont une finale de la Coupe d’Algérie. La direction du club avait pris la même initiative dans la semaine très mouvementée (le président de l’ESS s’étant dédit d’une promesse faite au sujet de places à remettre aux Bougiotes ayant alimentée chaudement le chronique médiatique) qui avait précédée la demi-finale de cette même Coupe qui s’est jouée au stade du 8 mai 1945 de Sétif contre l’équipe de la capitale des Hauts Plateaux.
Cette même stratégie de communication est remise sur le tapis. Cette fois-ci pour encore une histoire de places et de domiciliation (jouer au stade du 5 juillet au lieu du stade de Blida). En intimant le silence aux joueurs, elle leur évite, croit-elle, une pression supplémentaire inutile. Si une certaine sagesse avait prévalue dans les rangs bougiotes, cette fois-ci, ce sont eux qui placent le couteau sous la gorge des responsables politiques et du football algérien en annonçant que 30 000 supporters du MOB accompagneront leur équipe favorite et en réservant 1 200 microbus de 30 places chacun qui viendront de chaque village de la wilaya. On verra qu’elle sera la réaction des autorités confrontées à des fans déchaînés mais aussi refoulés des stades Smaïl Makhlouf de l’Arbaâ et de Sétif sans aucune réaction des autorités sportives.
Cette action-réaction bougiote est intellectuellement compréhensible. Ce qui l’est un peu moins est celle de correspondants de quelques titres de la presse sportive nationale qui critiquent une démarche qui n’est pas appréciée par eux et qui font valoir une demande exprimée par les admirateurs de l’équipe. On oublie, dans notre corporation à Béjaïa (mais aussi partout ailleurs sur le territoire national), que beaucoup de joueurs sont jeunes et manquent de maturité communicationnelle en se laissant emporter, malgré eux,  dans des discours à la fois maladroits et empreints  d’émotions qui ne diffèrent pas encore de celles qui étaient les leurs lorsqu’ils étaient supporters. Ce sont ces exagérations qui sont exploitables par les boutefeux.
C’est aussi faire peu cas des conditions déplorables dans lesquelles évoluent nos clubs où justement l’absence de règles d’organisation permet tous les débordements. Pourtant, beaucoup de nos confrères connaissent les pratiques usitées sous d’autres cieux où les zones mixtes₺, les conférences de presse, les points presse sont programmés pour autoriser à chacun d’accomplir son travail dans de bonnes conditions, où les entretiens avec n’importe qui (joueurs, entraineurs, dirigeants, souvent accompagnés par un spécialiste de la communication cadrant et recadrant, autant de fois que nécessaire, les discussions) s’inscrivent dans un programme de travail, à des heures et en des lieux préalablement définis. La communication du club en un mot est régulée, lissée. Les dérapages (toujours craints par une institution) sont ainsi minimisés.
C’est aussi de ce contexte communication institutionnelle excessivement restrictif où les mêmes informations à décrypter, et à analyser pour qu’elles prennent sens, sont communiquées à tous. La verve journalistique fera la différence le lendemain (ou les jours suivants) lorsque l’information sera publiée dans les journaux.
Il existe également un travail de collecte d’informations qui s’écarte de cette approche et se veut ₺journalisme d’investigation₺ ou de ₺recherche de scoops₺, adoptant une démarche de détective privé ou de paparazzi qui s’investit dans les observations par le trou de la serrure. Et, donc n’est pas très regardant sur les méthodes employées. Ce travers propre à la nature humaine intervient aussi lorsque les civilisations, les sociétés humaines se renferment sur elles même, érigeant des enceintes carcérales empêchant non pas de sortir mais d’entrer. Oubliant que ce sont les oukases prononçant  prohibitions et autres interdictions qui encouragent les pratiques qui sortent des sentiers ordinaires.

   

Football professionnel algérien, Un spectacle…déshumanisé

 

Le football est un spectacle ! Nous le savions et nous en avons eu une nouvelle fois la preuve le weekend dernier. Malgré les péripéties malheureuses qui font partie de la vie, un spectacle doit continuer jusqu’à la dernière seconde, « the show must gone one » disent les artistes anglophones. Le programme doit être mené à son terme quelle que soit les circonstances.  Devant la mort, le clown doit continuer à faire comme si de rien n’était, à faire rire les spectateurs. Il  doit continuer… son cirque.
La veille de la rencontre de la 25ème journée de Ligue 1, s’étant disputée entre le MCA et le CRB, un derby algérois frappé de huis clos, l’emblématique joueur du Mouloudia, chouchou de la presse, Abderrahmane Hachoud a été meurtri par le décès de sa sœur ainée. Après un rapide déplacement entre Alger (lieu de l’activité professionnelle du joueur) et El Attaf (sa ville natale et de résidence de sa sœur) le joueur est revenu rejoindre ses coéquipiers pour se mettre à la disposition de son coach et de son équipe décimée par les suspensions et les blessures. Pour ce faire une force de caractère est nécessaire. Comme l’amour des couleurs d’ailleurs. Hachoud doit être loué pour le sacrifice consenti au nom de la noble…cause du Mouloudia. On rapporte que les Chenaoua (les supporters du MCA) ont apprécié ce geste et ils auraient affirmé, sur les réseaux sociaux, leur solidarité avec leur idole.  
Si le geste du joueur doit être apprécié à sa juste valeur, il n’en demeure pas moins que, dans quelques semaines, dans quelques mois, il sera….oublié et le défenseur, connu pour sa spécialité de marquer des buts sur coups de pieds arrêtés qui en font un des butteurs de son équipe,  sera durement critiqué pour avoir manqué un pénalty. Le public et, encore plus les dirigeants, sont versatiles. Ce ratage lui sera même reproché, avec les mots les plus durs qui soient, par…..les journalistes, supporters invétérés du Mouloudia qui aujourd’hui le porte aux nues.
Au-delà de ces événements présents et probablement futurs, c’est le fonctionnement du Mouloudia qui doit être mis au pilori. La présence de Hachoud sur le terrain aurait du - qu’elle qu’en soit les conséquences pour une équipe jouant pourtant son avenir en Ligue1 - être humainement refusée par le fameux peuple du Mouloudia (supporters, joueurs, dirigeants, coachs) qui aurait été au premier rang du cortège, présent auprès des siens si la mort avait touché un de ses proches. D’autant plus que Hachoud, malgré son apport inestimable, n’est pas le seul joueur sur lequel le MCA peut compter. La Sonatrach a tant investi sur les joueurs. Le temps d’un match, aussi important soit-il, il peut (il doit, serait plus exact) être numériquement remplacé par d’autres joueurs de la liste des 25, de l’équipe Espoirs et même, si la situation est vraiment critique, par un junior.
Notons aussi que le football professionnel est régi par le code du travail qui autorise des absences exceptionnelles de 3 jours, dans des cas particuliers connus de tous les salariés relevant des secteurs publics et privés (mariages, naissances, décès, etc.). Les joueurs de football n’auraient-ils pas droit à cet avantage socioprofessionnel ? Quand pourront-ils en bénéficier puisque la réglementation  les oblige à en jouir dans les quinze jours et que les joueurs ne peuvent que difficilement s’absenter?
Disposer de ces 3 jours légaux d’absence (dont l’importance est primordiale au moment de l’événement heureux et surtout malheureux) devient un véritable parcours du combattant (présence obligatoire au match et aux entrainements) que les dirigeants des clubs (et les correspondants locaux) rendent plus difficile encore par leurs insinuations.

Une nouvelle preuve que le professionnalisme, existant pourtant dans les textes législatifs et réglementaires, n’a pas encore atteint les esprits de toutes les parties impliquées dans son bon fonctionnement. Le football professionnel algérien ne diffère guère de l’organisation des jeux de l’arène romains, que les joueurs ne sont que des gladiateurs régis par un seul mot d’ordre « marche ou crève ! ».    

NAHD - MCEE, Des "histoires" pour refaire… l’Histoire


Le débat polémique entre les Chenaoua, supporters du Mouloudia d’Alger et les Sanafirs, supporters du CSC est connu comme l’est le mythe du monstre du Loch Ness. Il fait d’ailleurs le bonheur de la presse sportive à sensation qui le remet souvent sur le tapis et des enragés des deux clubs lorsque s’approchent les confrontations entre les deux équipes. Un thème bâti autour d’une question-marronnier : quel est le plus vieux club algérien ? Pour confondre l’autre partie, chacun des supporters des clubs en présence fait appel aux archives personnelles sensées faire foi et loi. Pourtant, les personnes morales (les associations sportives)- tout comme les personnes physiques (les individus) sont inscrites à l’état civil mis en place à la fin du 19ème siècle par l’administration française à leurs naissances, à leurs mariages et à leur décès - ont aussi une généalogie (l’enregistrement des associations).
Pour consolider les preuves qu’ils ont à leur disposition et s’arroger le titre de doyen du football algérien, les historiens des deux clubs, en artistes avérés du ballon pouvant dribbler même leurs ombres, battent le rappel des ancêtres, les associations sportives qui ont précédé le fruit de leurs amours. Un peu comme si chacun de nous disait être leur père, le grand père ou même arrière-grand-père et pourquoi pas faire remonter la lignée jusqu’à l’apparition de la lignée en se revendiquant de Jugurtha, Massinissa et pourquoi pas Noé ou Adam.
La polémique qui vient de naitre entre le NA Hussein Dey, club de la périphérie algéroise, et le MC El Eulma, cité des Haut Plateaux, capitale du commerce, ressemble à s’y méprendre à ce débat haut en couleur qui épuise les Chenaoua et les Sanafirs.
Elle a débuté par une réplique née d’un de ces fameux leurres, ballons de baudruche que lancent des dirigeants désarçonnés, désemparés par la défaite de leur équipe pour désamorcer la colère de leurs supporters. Sauf, que ce qui semblerait n’être qu’une manipulation (le président du club ayant démenti avoir tenu les propos qui lui ont été imputés, à savoir que certains de ses joueurs auraient triché) a débouché sur une histoire de ….grandeur, de palmarès.
Le président du MCEE, répondant aux accusations de corruption, s’est fendu d’une mise au point percutante dans laquelle il a affirmé que son club, qualifié pour un prochain tour d’une compétition continentale dans un stade acquis à son adversaire, n’avait pas les moyens financiers (car redevables vis à vis de ses propres joueurs) d’₺arranger₺ une rencontre contre « la plus faible équipe du championnat » de la Ligue 1. Dans ces propos, il est vrai quelque peu dédaigneux de la part du premier responsable d’une équipe eulmie guère mieux classée que celle d’Hussein Dey, il y a cependant une part de vérité qui répond à un débat qui est peut avant tout interne au NAHD. Et qui est aussi récurrent à quasiment chaque fin de saison.
La réponse est venue des supporters du NAHD indignés par le qualificatif attribué à leur équipe. La direction s’étant tue, prenant de la hauteur, laissant sans doute passer l’orage et ne voulant certainement pas envenimer les relations pour une futilité qui n’avait aucune raison d’être (les propos initiaux n’étant pas revendiqués et la réponse reflétant  la réalité provisoire du classement) les Sang et Or rappelle la grandeur ….passée d’un club prestigieux (ayant accédé cette saison en Ligue 1 et retournera probablement en Ligue 2 à l’issue du championnat) vivant sur son passé et jouant à « l’ascenseur » entre les deux paliers  du foot pro.
S’il est impossible d’occulter l’apport (sous toutes les formes) du NAHD au football algérien, il n’en demeure pas moins que cela  n’est que revivre le Bon Vieux Temps heureux alors que le présent est amer. Pour faire bonne mesure, ces mêmes supporters utilisent des épithètes maladroites pour stigmatiser leurs semblables. En fait, tout ce qu’il faut pour pimenter les futures rencontres entre les deux équipes.