samedi 25 avril 2015

NAHD - MCEE, Des "histoires" pour refaire… l’Histoire


Le débat polémique entre les Chenaoua, supporters du Mouloudia d’Alger et les Sanafirs, supporters du CSC est connu comme l’est le mythe du monstre du Loch Ness. Il fait d’ailleurs le bonheur de la presse sportive à sensation qui le remet souvent sur le tapis et des enragés des deux clubs lorsque s’approchent les confrontations entre les deux équipes. Un thème bâti autour d’une question-marronnier : quel est le plus vieux club algérien ? Pour confondre l’autre partie, chacun des supporters des clubs en présence fait appel aux archives personnelles sensées faire foi et loi. Pourtant, les personnes morales (les associations sportives)- tout comme les personnes physiques (les individus) sont inscrites à l’état civil mis en place à la fin du 19ème siècle par l’administration française à leurs naissances, à leurs mariages et à leur décès - ont aussi une généalogie (l’enregistrement des associations).
Pour consolider les preuves qu’ils ont à leur disposition et s’arroger le titre de doyen du football algérien, les historiens des deux clubs, en artistes avérés du ballon pouvant dribbler même leurs ombres, battent le rappel des ancêtres, les associations sportives qui ont précédé le fruit de leurs amours. Un peu comme si chacun de nous disait être leur père, le grand père ou même arrière-grand-père et pourquoi pas faire remonter la lignée jusqu’à l’apparition de la lignée en se revendiquant de Jugurtha, Massinissa et pourquoi pas Noé ou Adam.
La polémique qui vient de naitre entre le NA Hussein Dey, club de la périphérie algéroise, et le MC El Eulma, cité des Haut Plateaux, capitale du commerce, ressemble à s’y méprendre à ce débat haut en couleur qui épuise les Chenaoua et les Sanafirs.
Elle a débuté par une réplique née d’un de ces fameux leurres, ballons de baudruche que lancent des dirigeants désarçonnés, désemparés par la défaite de leur équipe pour désamorcer la colère de leurs supporters. Sauf, que ce qui semblerait n’être qu’une manipulation (le président du club ayant démenti avoir tenu les propos qui lui ont été imputés, à savoir que certains de ses joueurs auraient triché) a débouché sur une histoire de ….grandeur, de palmarès.
Le président du MCEE, répondant aux accusations de corruption, s’est fendu d’une mise au point percutante dans laquelle il a affirmé que son club, qualifié pour un prochain tour d’une compétition continentale dans un stade acquis à son adversaire, n’avait pas les moyens financiers (car redevables vis à vis de ses propres joueurs) d’₺arranger₺ une rencontre contre « la plus faible équipe du championnat » de la Ligue 1. Dans ces propos, il est vrai quelque peu dédaigneux de la part du premier responsable d’une équipe eulmie guère mieux classée que celle d’Hussein Dey, il y a cependant une part de vérité qui répond à un débat qui est peut avant tout interne au NAHD. Et qui est aussi récurrent à quasiment chaque fin de saison.
La réponse est venue des supporters du NAHD indignés par le qualificatif attribué à leur équipe. La direction s’étant tue, prenant de la hauteur, laissant sans doute passer l’orage et ne voulant certainement pas envenimer les relations pour une futilité qui n’avait aucune raison d’être (les propos initiaux n’étant pas revendiqués et la réponse reflétant  la réalité provisoire du classement) les Sang et Or rappelle la grandeur ….passée d’un club prestigieux (ayant accédé cette saison en Ligue 1 et retournera probablement en Ligue 2 à l’issue du championnat) vivant sur son passé et jouant à « l’ascenseur » entre les deux paliers  du foot pro.
S’il est impossible d’occulter l’apport (sous toutes les formes) du NAHD au football algérien, il n’en demeure pas moins que cela  n’est que revivre le Bon Vieux Temps heureux alors que le présent est amer. Pour faire bonne mesure, ces mêmes supporters utilisent des épithètes maladroites pour stigmatiser leurs semblables. En fait, tout ce qu’il faut pour pimenter les futures rencontres entre les deux équipes.    
   


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