lundi 27 avril 2015

"Semi-marathon " des ponts de la ville de Constantine, Les "errements"de l’A.P.C.

                                                                                                       

Il est de tradition, depuis une trentaine d’années, à Constantine, « la ville aux huit ponts », d’organiser -  à l’occasion des festivités du 16 avril (Youm El Ilm), une course sur route, le « semi-marathon Abdelhamid Benbadis ».
Cette course aura lieu le samedi 25 avril. Sauf que…..l’APC de la ville, « capitale de l’Est » devenant pour une année (débutant justement le 16 avril) « capitale 2015 de la culture arabe », s’est empêtrée, nous semble-t-il, dans ses pinceaux, pour rester dans le registre artistique et culturel.
Après avoir annulé le « semi-marathon entre les ponts » (de création récente)  qui aurait du se courir le 13 mars dernier, elle a décidé de faire disparaitre, du calendrier de la fédération algérienne d’athlétisme (challenge national des courses sur route) sur lequel il était inscrit - et bénéficiait à ce titre d’une contribution financière non négligeable - l’historique « semi marathon Abdelhamid Benbadis » et de le remplacer, au pied levé, par le « semi-marathon des ponts de la ville de Constantine » ressuscité.
Sur ce plan, la décision de la commune de Constantine est aujourd’hui irrévocable. Les placards publicitaires ont été confectionnés marquant ainsi l’impossibilité d’un recours en arrière. Au-delà de l’aberration que constitue la suppression d’une course sur route, considéré par la FAA comme un moyen de développement de la pratique de la course à pied, dans une ville qui avait  la chance de se démarquer des villes de sa périphérie (El Khroub, Hamma Bouziane, Ouled Rahmoune) ou de sa proximité (Sétif, Bordj Bou Arreridj, etc.) en organisant deux épreuves de niveaux différents (l’une de niveau local, « la course des ponts » et une autre de renommée nationale et internationale, le « Benbadis »), l’APC s’est désengagée en privilégiant la course de moindre notoriété. Il est vraisemblable aussi que, dans le système de pensée des communicants de l’APC et des décideurs, l’apport idéologique, philosophique et cognitif du penseur musulman constantinois Abdelhamid Benbadis (en cette année qui voit le statut culturel de la ville rehaussée par les manifestations qui seront organisées) est moins porteur, moins parlant - pour les intellectuels, savants, penseurs, artistes qui séjourneront dans la cité multimillénaire - qu’une « course entre les ponts ».
A cet état de fait pour le moins incongru, s’ajoute une anomalie pour le moins déplaisante. Le parcours de la course n’est pas encore définitivement arrêté et, en conséquence, la distance exacte à courir n’est pas définie. Le tracé qui tient actuellement la corde est celui qui aurait le stade Ramdane Benabdelmalek pour point de départ et conduirait à la place du 1er novembre (La Brèche) -où serait tracée la ligne d’arrivée-  en passant par la rue Kaddour Boumedous, la mosquée Emir Abdelkader, le Palais de la Culture Malek Haddad et traverserait les ponts de l’Indépendance (pont géant, trans-Rummel), et Sidi Rached.      
L’organisation d’un semi-marathon, répondant aux cahiers des charges réglementaires, oblige à ce que la course se déroule sur une distance définie et mesurée avec exactitude. La distance réglementaire est de 21 kilomètres 095 mètres. Toute course sur route dont la distance déroge ne peut bénéficier de cette appellation officielle. Ce sera, selon les cas existant partout sur la planète :  « 21 kilomètres de…. »,  « 20 kilomètres de…. »,  « 10 kilomètres de …. »  ou en toute simplicité « course sur route de … ». De toute évidence, le pseudo « semi-marathon des ponts de la ville de Constantine » n’est qu’une simple et petite « course de route entre les ponts de Constantine ». L’APC devra donc revoir sa copie pour que la course qu’elle organise mérite le label qu’elle s’est pompeusement attribuée.
Par ailleurs, nous avons appris qu’à moins de 10 jours du départ de la course le barème des primes n’avait pas encore était élaboré. Selon des indiscrétions, le montant global réservé à ce volet de l’organisation atteindrait 400 000 dinars à distribuer dans les catégories qui auront été retenues part les organisateurs. Un beau pactole pour les athlètes de l’élite nationale qui seront grassement rémunérés pour une bonne séance d’entrainement à « seuil » ou à « seuil + ».

Il y a lieu de s’interroger sur l’attitude des experts (cadres de la direction des sports et de la ligue d’athlétisme) qui n’ont pas relevé ces aberrations logiquement hors de portée des politiciens locaux. 

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