jeudi 8 septembre 2016

Polémiques (10), Nouria a vieilli


A cette 21ème édition du « semi-marathon Chihani Bachir », (l’un des plus anciens sur le territoire de la ligue constantinoise d’athlétisme, chronologiquement précédé par le « semi-marathon Abdelhamid Benbadis » - ce dernier ayant vu le jour, au début de la décennie 1980, grâce au soutien du directeur des sports de la DGSN (sûreté nationale) de l’époque  (le regretté Talhi Mohamed Salah,  frère aîné de Talhi Azzedine, l’entraîneur de Triki Mohamed Tahar Yasser) jumelé cette année-là avec le championnat national de semi -marathon,  était présente, en qualité d’invité d’honneur, la vice-présidente de la FAA, la championne olympique 2000 du 1500 mètres, Nouria Benida-Merah ainsi que le SG de la fédération, Rezki Azaoun. Sans omettre….le fameux, le célèbre camion-podium de la fédération algérienne de cyclisme dont on parlait beaucoup et que nous n’avions jamais vu. Un camion qui fait partie du décorum des semi-marathons intégrés dans le challenge national. Un camion-podium qui symbolise parfaitement la symbiose, la bonne entente, les accointances disent certains,  entre les fédérations algériennes d’athlétisme et de cyclisme ou plus exactement entre leurs présidents. Un camion sillonnant le pays au gré des courses cyclistes et des « semis ».
Nous sûmes plus tard, alors que nous lui tenions compagnie, de la bouche de la ravissante championne, bien esseulée  dans la tribune officielle, abandonnée par le président de la FAA - affairé, comme un régisseur, à vérifier la conformité de la mise en place des panneaux publicitaires - et les autorités civiles et militaires de la localité, qu’elle était arrivée d’Alger par l’avion du matin (départ 7 heures) qui fait donc supposer un réveil matinal. Elle avait d’ailleurs les traits tirés et cachait ses yeux derrière de grosses lunettes.
Pour meubler le temps en attendant l’arrivée des coureurs, nous avons discuté de tout et de rien. A dire vrai, Nouria, que nous avons rencontré pour la première fois en 1990 (c’était si nos souvenirs sont bons, ses débuts en athlétisme, au niveau national. Nous eûmes d’ailleurs une discussion pour savoir si c’était aux championnats d’Algérie scolaires à Sétif ou aux championnats nationaux Open d’Alger) nous faisait (qu’elle nous pardonne) pitié.
Le mot n’est pas fort. Chaque fois que nous éloignions d’elle pour saluer un ancien athlète, un entraîneur ou un dirigeant (pouvions-nous décemment les éviter ? Faire comme si, 20 ans plutôt, ils n’avaient pas existé alors que nous revenions brièvement sur le circuit ? ) et que nous revenions vers elle, nous nous représentions la jeune femme (resplendissante de santé et de beauté, élégante dans une tenue étonnante de simplicité) comme cette grand-mère (ou cette arrière-grand-mère) à l’esprit légèrement dérangé qu’habituellement  - dans les familles campées sur leurs positions dans la société bien-pensante et surtout aux apparences - on tient à l’écart des regards et que l’on doit cependant montrer, exposer, exhiber aux membres de la famille et aux invités lors d’une festivité, d’une cérémonie familiale. Cette pensée, biscornue (il faut bien le dire) mais malheureusement très forte, envahissait notre esprit.
C’est ce que nous avions donc à l’esprit, lorsque Bouras (ayant achevé sa tournée des obligations liées sans doute aux clauses contenues dans les conventions de sponsoring et celles relatives aux activités médiatiques) revint vers nous interrompre une discussion éclaircissant un détail mineur de l’histoire partagée avec Nouria.
Il crut bon d’avoir un trait d’esprit en évoquant l’écoulement du temps. Ulcéré par le peu de cas fait à madame Benida, nous eûmes une réponse cinglante et, disons-le sans fioritures, un peu inappropriée : « Oui, elle a vieilli ! ». Aujourd’hui, Nouria, certainement blessée (mais n’ayant pas réagi), qui n’a pas eu d’explications, comprendra sans doute mieux cette réaction instinctive, impulsive. De notre point de vue, Nouria méritait plus que d’être une potiche.

Bouras, lui aussi eu une réponse qui montra tout son désarroi : « Ah, ces Constantinois, ils ne savent pas parler ! » adressé à celui qui est autant Constantinois que lui est Algérois.

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