Avec « Polémiques (12) », nous avions
l’intention de clôturer l’esquisse du « portrait »
d’Amar Bouras. La chronique « Polémiques (13) »
consacrée à l’ascendance possible de Mahour Bacha perçue à travers une vision
ethnolinguistique, nous incite à poursuivre en établissant un contraste
flagrant entre ces deux « leaders » de l’athlétisme
algérien.
Mahour Bacha (malgré son arrogance, son complexe de supériorité, son
esprit de domination à rattacher éventuellement à son ascendance Kouloughli
dépositaire du statut de strate sociale intermédiaire entre les puissances
coloniales ottomane puis française d’une part et la population locale) présente
un côté attachant celui, nous l’avons déjà écrit, qui en font un trublion, un
rebelle, un guérilléro romantique sur le modèle d’ « El
Commandante Che Guevara ». Avec une nette différence entre les
deux.
Alors que Guevara était opposant au système américano-libéral en place
sur l’ile du rhum et du tabac antérieurement à l’avènement du castrisme, Ahmed
Mahour Bacha est en guerre avec les hommes qui font le système sportif algérien,
qui sont plus exactement dans le système. Mahour Bacha n’est certainement pas
en lutte avec le système sportif en lui-même. Celui qui est en place depuis
1990 dans lequel il se meut, depuis plus d’un quart de siècle, avec une aisance
natatoire certaine. Cependant, Mahour Bacha a au moins un mérite que nul ne
peut lui dénier, celui de se battre pour ses idéaux et ses intérêts.
Amar Bouras est à l’opposé de Mahour Bacha. De notre tour d’ivoire,
nous devons reconnaitre que nous n’avons pas compris cette alliance entre deux
personnes que tout oppose. Une alliance dont nous aurions envie de dire qu’elle
est contre-nature.
Dans cette polémique qui ronge le mouvement sportif, personnalisée par
l’opposition Mahour Bacha-Brahmia (il s’agirait, selon nous, après la relecture
d’interviews datant de plusieurs années, en fait d’une opposition Mahour
Bacha-COA qui remonte à au moins une décennie accentuée par une rivalité
personnelle avec Amar Brahmia), certains responsables de fédérations se sont
attirés les foudres du mouvement olympique. Rachid Fezouine, président la
fédération algérienne de cyclisme, en relation très étroite avec le président
de la fédération algérienne d’athlétisme, a pris la défense de Mahour Bacha au
nom de l’amitié qu’il lui porte. Une amitié qu’il ne cache pas, qu’il affirme
envers et contre tous sur les plateaux des chaînes de télévision créées par la
nouvelle oligarchie algérien. Une marque de courage que nous saluons d’autant
que ses déclarations lui ont valu d’être traduit devant la commission de
discipline du COA qui prononça son exclusion provisoire du Bureau Exécutif du
COA.
Amar Bouras, le président de la FAA, dont on nous dit qu’il est l’ami
de Mahour Bacha, s’est quant à lui tu. Il s’est fait tout petit dans un coin.
Il est remarquable d’observer l’absence de soutien qu’il lui a directement
apporté. En fait, il y en a eu. C’est celui (indirect) de la page officielle Facebook
de la fédération qui, pour s’impliquer dans un débat (tout en s’en tenant adroitement
à l’écart) où ce sont ces ténors qui tiennent les micros et devisent devant les
caméras, reprend les dépêches de l’APS répercutant les déclarations de Mahour
Bacha, Bourraâda, Makhloufi et consorts.
Des dépêches dont la médiatisation pourrait porter atteinte à la
crédibilité du comité olympique (dont on ne sait pour quelle raison on refuse
de dire qu’Amar Bouras a assuré la présidence par intérim pendant la maladie et
la convalescence du président Berraf)
et/ou à Amar Brahmia. On en vient à se demander même si cette prise de position,
qui ne dépasse pas la sphère des abonnés de la page, est celle de Bouras (dont
l’effacement est évident) et s’il ne serait pas celui de l’administrateur de la
page ou d’autres personnages de la fédération moins visibles mais influents.
Une situation en retrait qui lui permet de tirer les marrons du feu en
particulier lorsqu’il pose aux côtés de Bourraâda et de Makhloufi.
Cette attitude a été malheureusement confirmée par un membre du bureau
exécutif du COA, ayant requis l’anonymat (preuve de son aptitude à affronter le
regard des autres), qui a témoigné, dans un titre de la presse nationale proche
de Bouras et Mahour Bacha, que le premier vice-président chargé des affaires
juridiques (Amar Bouras, président de la FAA) « a assisté à une
partie de la réunion avant de quitter les lieux avant le verdict ».
Le silence, ce retrait par rapport aux événements qui concernent en
premier la discipline qu’il est sensé gérer est si impressionnant que l’intervention
de sa fille Zahra sur le plateau d’une chaîne de télévision privée a été sidérant, un
véritable coup de tonnerre surprenant tous les acteurs de l’athlétisme algérien.
Présentée par les journaux (en désaccord avec Mahour Bacha) comme l’avocat
de son père, elle s’est faite partie civile, dressant un véritable réquisitoire contre son
ancien coach (qui lui aussi ne veut pas la nommer, ce qui démontre de l’importance
des séquelles de l’affaire de dopage et d’une séparation encore douloureuse,
quatre années plus tard).
Zahra Bouras, qui se distingue nettement de son père, a entrepris un
travail de mise à nu des discours, des attaques portées contre la CPO en
démentant nombre d’informations diffusées pour accabler la commission de
préparation olympique et les pouvoirs publics. Nous retiendrons que, dans son
intervention, elle a nié entre autre la réalité de la blessure de Bourraâda à
la veille des championnats du monde indoor d’athlétisme. En se faisant l’ « avocat
du diable », Zahra Bouras a dévoilé qu’au sein de la famille
Bouras la blessure de l’été 2012 n’est pas cicatrisée et que la fille est
traumatisée par le comportement de son père.
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