Il est intellectuellement intéressant de noter que le commentaire
sur l’article 2.1.2 prévoit de pallier à l’éventualité du renoncement de
l’athlète à faire procéder à l’analyse l’échantillon B en autorisant l’organisation
antidopage responsable de la gestion des résultats (ici il s’agit de la CNAD) « de
faire analyser l’échantillon B même si
le sportif n’en demande pas l’analyse ».
Nous drapant dans la toge de l’avocat du diable, nous
affirmerons que le contexte général – avec en arrière-plan le resserrement des
ressources financières allouées (lié à la diminution des rentrées pétrolières)
ainsi que la réticence du président du comité olympique algérien à faire
achever les travaux de réalisation d’un laboratoire national d’analyses - ne
milite pas pour la prise en charge financière de cet échantillon B par la CNAD
sachant que, par ailleurs, l’athlète n’a pas sollicité son analyse.
Le statut de l’athlète - qui n’est pas reconnue par sa
fédération en tant que partie de l’élite nationale (celle habituellement recouverte
par le vocable de « athlète de niveau international ») -
n’est pas (il faut également le reconnaitre) une incitation à la prise en
charge par la CNAD de cette charge financière supplémentaire. D’autant plus que
subsidiairement la notoriété de l’athlète ne peut attirer l’attention et
l’intérêt des médias. Son résultat d’analyse anormal n’est, médiatiquement
parlant, qu’un banal fait divers qui, même si Samira Messad en a pris ombrage
en raison des répercussions sur sa vie privée de la publication de
l’information dans quelques titres de la presse généraliste, n’a pas fait la
« une » sportive.
Comparativement aux cas précédemment connus (ceux de Zahra Bouras et Larbi Bouraâda dont la
médiatisation a plus tenu aux espoirs de médailles olympiques placés en eux et surtout
à la notoriété dans le milieu sportif et médiatique du père de l’une et de
l’ex-entraîneur des deux athlètes) et, un peu plus tard (quelques semaines), à
celui de Youcef Belaili (le footballeur au salaire mensuel de 500 millions de
centimes soit environ 5 millions d’euros au cours officiel de l’époque), le cas
de Samira Messad n’est ni porteur, ni vendeur.
Ce dernier aspect (la médiatisation) n’est pas à négliger
dans un milieu présentant les caractéristiques fondamentales d’un système féodal
basé sur les mécanismes de la vassalité (donc de l’allégeance aux puissants, la
reconnaissance de la suzeraineté et des protocoles de soumission que cela
impose), de l’hégémonie de certaines parties infiltrées dans les rouages du
système et du mutisme qui en découle. Ayons aussi à l’esprit la classification
des athlètes et la perception qu’en a le mouvement sportif. Samira Messad est
une athlète de club. La fédération le lui fera sentir au début de l’année 2017.
Le comité d’audition et de décision a été magnanime. Il a
prononcé en l’article 1 de sa décision, une suspension légère de 12 mois. Une
décision qui excite la curiosité en ce qu’elle interdit seulement à l’athlète
de « participer à toute compétition ou manifestation sportive
organisée ou autorisée par la fédération algérienne d’athlétisme, un club
sportif ou une ligue sportive qui lui est affilié(e) ou par une organisation
responsable de manifestation sportive internationale ou nationale ».
Les autres éléments, ceux qui accompagnent la sanction (inéligibilité
aux stages et aux bourses de préparation), qui ont été au cœur des échanges
épistolaires polémiques non ébruités en leurs temps de Kamel Benmissi avec la
fédération d’athlétisme (avec ampliation aux instances sportives nationales
dont la CNAD) au sujet de la prise en charge de Zahra Bouras et de Larbi
Bouraâda par les autorités sportives nationales (en réalité de la fédération
algérienne d’athlétisme bénéficiant de l’autisme du COA et du MJS), ne sont pas,
d’une manière ou d’une autre, rappelés. Un effet certainement de la forme prise
par une décision ne revêtant pas une de celles auxquelles nous sommes habituellement
confrontés.
Quoiqu’il en soit, en de telles circonstances, un tel rappel
n’est pas indispensable. Samira Messad ne bénéficie pas de ces avantages et
autres privilèges liés au statut d’athlète de l’élite nationale. Elle
n’ambitionne, alors qu’elle participa aux championnats d’Algérie Open, en ce 1er
août 2015, que d’être retenue pour une sélection aux championnats d’Afrique
Zone 1 (championnats maghrébins).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire