Pour comprendre du mieux possible le cas Samira Messad, nous
sommes dans l’obligation de revenir à cette décision n°02. Bien que, dans le
cadre d’une recherche de responsabilité, cette bizarrerie qu’est cette copié
adressée à la fédération algérienne de cyclisme puisse être assignée logiquement
et préalablement d’abord aux inattentions respectives de la secrétaire puis du
signataire de la décision (la présidente du comité d’audition et de décision),
cet impair est une anomalie formelle qu’aucune des parties prenantes du
processus n’a (nous semble-t-il) relevé. Cette anomalie est à imputer, cela est
indéniable, à la structure, à la CNAD chargée de la gestion de la lutte contre
le dopage.
Elle n’est malheureusement que la première d’une série d’étrangetés
que nous avons rencontrée en tentant d’assimiler et comprendre les éléments
constitutifs de ce dossier.
Les membres des comités d’audition et de décision mis en
place pour lutter contre le dopage (en conformité à l’impérialisme, au mode de
pensée, à l’idéologie dominante en action dans les institutions administratives
et de gestion algériennes) ont de toute évidence considérés que les athlètes
(et leurs entourages) sont réputés maitriser la réglementation en matière de
lutte de dopage telle que celle-ci est définie par la législation algérienne et
par le code national de 2015. Ce qui est loin d’être les cas.
On comprendra donc que le document (ayant par ailleurs su
admirablement poser les arguments conduisant à la décision prise ) s’en soit tenue
à énoncer la sanction retenue et à déterminer la date à laquelle « elle
commence à courir » : à partir du 26 août 2015 qui est la
date d’effet de la suspension provisoire débutant le lendemain de l’envoi de la
notification de résultat anormal.
Caricaturalement, malgré le caractère hautement sérieux de la
situation et les implications de la décision sur l’athlète, nous dirons que nous
sommes plongés dans la dictature de la sentence « Hugh, j’ai
dit ! » prononcée par le grand sachem, chef des tribus
amérindiennes des bandes dessinés d’antan qui, dans le cas présent, revêt la forme
d’un décret administratif. Une décision irrévocable et sans appel. Impérative
certes mais passible de tous les contournements.
Nous affirmerons que les cadres permanents présents et passés
de la fédération algérienne d’athlétisme n’ont pas la maitrise du code national
ou (tout nous incite à le penser ce qui serait pire et tendrait à confirmer la
duplication des pratiques russes sur l’empire athlétique algérien), ils ont, particulièrement
remarqué dans les cas de Bouras et Bouraâda, sciemment fermés les yeux.
Un fait dommageable pour la crédibilité de la fédération, ses
cadres et aussi et surtout pour la majorité des athlètes dont la respectabilité
est écornée sachant que la décision prise le fut en bureau fédéral en présence
de l’actuel président lequel était alors en charge de la vice-présidence et de la présidence de la commission juridique.
Il faut reconnaitre et admettre que l’élément le plus
important de la décision de suspension (celui auquel on s’intéresse avant tout)
est la durée de l’interdiction de la pratique sportive en milieu
institutionnalisé, la participation essentiellement aux compétitions sportives
organisées par les institutions sportives. Le reste est secondaire sauf en des
conditions marginales.
Le reproche qui peut être porté à l’encontre de la rédaction
de cette décision est de ne pas indiquer (sous une forme ou une autre) les interdictions
collatérales découlant de cette sanction. Nous signalerons à titre
d’illustration que à l’étranger, en cette Italie où le dopage est un véritable
fléau, le marcheur Alex Schwazer a été interdit d’accès aux infrastructures
sportives publiques de sa ville de résidence pendant la durée de sa première
suspension qui a pris fin au printemps 2016. La marcheur a continué à
s’entrainer en utilisant soit des infrastructures sportives privées soit les
accotements de voies publiques qui, par la force des choses, ne peuvent lui
être interdites.
Des interdictions qui avaient été antérieurement et largement
outrepassées par la fédération algérienne d’athlétisme. En particulier, lorsqu’elle
a intégré les athlètes suspendus précédemment (Zahra Bouras et Larbi Bouraâda)
dans le programme de prise en charge de l’élite en vue de leur retour à la
compétition. Un retour envisagé une année plus tard après que la décision
d’attribution de ces avantages ait été entérinée par le bureau fédéral sur
proposition du DTN.
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