samedi 3 juin 2017

Samira Messad (20) Le coût exorbitant de l’échantillon B

Nous nous devons de remarquer que l’athlète a été informée (dans le corps de la « notification d’un résultat d’analyse  anormal » qui lui a été adressée dans le respect procédural par la CNAD) de son droit « d’exiger par écrit sans tarder l’analyse de l’échantillon B ».  
Cette notification précise que l’analyse de cet échantillon B sera à la charge de l’athlète. Nous observerons que le résultat de cet échantillon B devrait, en toute logique, être identique à celui de l’échantillon A.
A moins que l’on ne fasse intervenir dans le raisonnement l’utilisation  de pratiques normalement exogènes au fair-play sportif. Des pratiques qui inciteraient à faire état de manigances accompagnatrices de l’acte de tricherie apparaissant en filigrane dans le système de pensée des instances de lutte contre le dopage. Des instances qui  puisent leurs modes de fonctionnement dans le code mondial du dopage dont l’inspiratrice est l’AMA véhiculant la référence idéologique suprême.
Ces pratiques et ces manigances scabreuses seraient sous-jacentes à l’acte premier qui aurait été l’ingestion de produits illicites. Un acte porté également par un système organisé de tricherie, ayant la capacité à s’adonner à des actes de sabotage normalement inconnus dans un univers où les valeurs olympiques ont cours, afin de décrédibiliser des rivaux gênants. L’univers, selon l’AMA, serait celui de la fourberie. Le sabotage fut l’argument principal invoqué par Bouras et Mahour Bacha.
La notification de la CNAD indique, pour éviter toute équivoque, le montant ainsi que le délai limite  de formulation, de l’exigence. L’analyse de l’échantillon B est envisageable, dit le courrier de l’agence algérienne de lutte contre le dopage,  « à vos frais (290 euros) dans les dix (10) jours à partir de la date de réception de la notification ». Pour faire bonne mesure, dans le cadre du respect de la réglementation et de la procédure, il est d’autre part signalé que « à défaut d’une telle demande, il sera réputé que  vous avez renoncé à ce droit ».
Nous avons vu que les conditions de vie de Samira Messad (décrites dans une précédente chronique) ne lui permettent pas de demander l’analyse de l’échantillon B.
Depuis longtemps, Samira Messad a définitivement intégré, accepté comme une donnée, une Vérité immuable et indéboulonnable, le discours démoralisant, de déstructuration mentale que lui tiennent, depuis des années, les responsables fédéraux qui l’approchaient au pied des podiums des championnats nationaux. Ces mêmes responsables qui aujourd’hui, dit-elle, la sollicitent pour  l’inciter à se taire, à ne pas faire d’esclandre, à ne pas dévoiler…...les magouilles.
Samira Messad sait également, après 20 années de pratique de l’athlétisme (c’est un des passages récurrents de ses déclarations sur les réseaux sociaux) et une olympiade de blessures et de soins, que sa carrière sportive est derrière elle. Elle vit son crépuscule sportif. La page des rêves de gloire a été tournée depuis longtemps. Elle sait qu’elle se situe au mieux parmi les  athlètes de niveau maghrébin dans une discipline où le niveau de performance n’est pas élevé. L’expression populaire lui sied à merveille : « le train est passé » à la fin de la première décennie du XXIème siècle.
La CNAD, dans sa correspondance, dans « la notification d’un résultat d’analyse anormal » lui ayant été adressée, a l’amabilité (bien que ce soit typiquement une formule administrative et juridique à laquelle elle est contrainte) de porter à la connaissance de l’intéressée (à titre indicatif) que le coût de cette analyse revient à 290 euros.
Une somme correspondant (à l’époque, au début du mois d’octobre 2015), à peu de choses près,  à deux fois le salaire mensuel minimum garanti calculé à partir du cours officiel de la devise européenne appliqué dans les agences bancaires.

Appréhendée par le recours au marché parallèle des devises (ce genre d’opérations n’étant pas autorisé par la législation nationale), cette analyse de l’échantillon B reviendrait à trois fois le salaire minimum garanti. Un coût compris entre 45 000 et 50 000 dinars, accessible seulement aux sportifs professionnels et à ceux qui, membres des différentes équipes nationales, ont la possibilité de participer à des stages à l’étranger dispensateurs d’argent de poche en devises. Là aussi, la sélection par les moyens financiers existe.

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