dimanche 29 octobre 2017

Samira Messad (80), Boubrit prend le pouvoir

La fonction de secrétaire général, laissée provisoirement vacante par Azaoun, est confiée au…DTN, Ahmed Boubrit. Celui-ci est un des cadres permanents affectés par le ministère de la jeunesse et des sports à la fédération algérienne d’athlétisme. A ce titre, il occupait une des fonctions organiques prévus par les statuts  de la fédération algérienne d’athlétisme.

Avec cette nomination, il devient de fait - par la double casquette (de DTN et de secrétaire général par intérim) qu’il porte maintenant - le véritable patron de la fédération algérienne d’athlétisme. Il a la main mise sur les deux piliers fondamentaux de la fédération : le volet technique, c’est-à-dire l’élite nationale et la logistique, la gestion  des moyens, des ressources humaines et financières.

Nous avons vu que dans l’interview par téléphone, diffusée par la chaine de télévision « Annahar TV », alors que se déroulent les championnats du monde d’athlétisme de Pékin, Boubrit disait ne pas être concerné par le cas de dopage, relevé 48 heures plus tôt, de Samira Messad. Selon les déclarations à chaud, cette athlète n’appartenait pas au groupe très restreint des athlètes internationaux et des athlètes de haut niveau disputant les championnats du monde.

Depuis sa nomination en sa qualité de secrétaire général par intérim, Ahmed Boubrit est en charge de ce dossier des plus délicats. De par ses fonctions de DTN, il avait déjà eu à faire face aux multiples rumeurs (vraies ou fausses, cela n’a guère d’importance) qui surgirent à propos des pratiques de dopage qui seraient employées par le très haut niveau algérien. Dans le cadre de ses fonctions,  il se devait de défendre et promouvoir ses représentants de l’athlétisme algérien.

A postériori, on a le sentiment qu’il n’avait pas su (ou pu, la question reste pendante) éviter les commérages que produisirent inévitablement les relations des athlètes algériens avec les groupes controversés d’entraînement étrangers. On ne sort pas indemnes des contacts avec Aden Jama et ses athlètes et des sessions d’entraînements organisées sur les installations de nations sur lesquelles pèsent de forts soupçons de pratiques systématisées de dopage (Kenya, en Ethiopie ou  Maroc). Au contraire, il semble s’y être fourvoyé en connaissance de cause. Il est incontestablement prisonnier du milieu.

Pour Boubrit, cette nomination est comme l’apothéose de sa carrière. Aucun cadre permanent de la fédération n’avait cumulé entre ses mains autant de pouvoir. Il en est à son deuxième mandat à la tête de la DTN. Ces huit années à la tête de l’élite athlétique algérienne ont été mouvementées et peu productives sur le plan des résultats.

Au cours de ces deux mandats, il a affronté, avec l’aide du groupe formé par certains entraîneurs de l’élite nationale que l’on dit proches de la préparation biologique, plusieurs tentatives de destitution. Les noms de ces entraîneurs sont connus du milieu athlétique pour avoir été en relations, à plusieurs reprises, avec Jama ou pour avoir été impliqués dans des affaires scabreuses aux relents de scandales médiatiques. Il était déjà en poste en 2012, lors des contrôles positifs de Réda Megdoud, Zahra Bouras.

L’un d’entre ces entraineurs de haut niveau qu’il côtoie au quotidien (décrit par ses nombreux contradicteurs comme le plus impliqué dans le phénomène du dopage en Algérie) s’enorgueillit, avec l’arrogance qui fait partie de son personnage, dans un commentaire (à une chronique consacrée à ce thème : Sous l’olivier n° 263: La méthode Aden Jama, Pas aussi révolutionnaire qu’elle le parait) publié sur son mur Facebook, d’avoir mis en relation un de ces entraineurs de haut niveau avec Jama.
Ce qui s’en est suivi (participation à des stages financés par la FAA et/ou la CPO en des lieux où la présence de Jama est attestée) est un fait qui ne pouvait être réalisable qu’avec la collaboration du DTN et du secrétaire général de la fédération algérienne d’athlétisme : le premier en entérinant la proposition (les programmes de stage et de compétitions) et le second en actionnant la procédure des dossiers de sortie y afférent.   

Ces tentatives de destitution ne sont pas affabulatoires. L’une d’elles a été enregistrée, dans la forme la plus officielle qui soit,  celle de l’inscription sur le procès-verbal de la réunion du bureau fédéral qui s’est tenue le 04 août 2013. 

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