mercredi 6 mai 2015

Attribution de la CAN 2015, Une année à oublier rapidement


La saison 2014-2015 est bien douloureuse pour le football algérien qui prend eau de toutes parts après une un fin de saison 2013-2014 somptueuse, rehaussée par une phase finale de la Coupe du Monde qui marque les mémoires avec ces inoubliables et belles rencontres face aux meilleures nations de la planète.
En 2015, les icones du football national font triste figure. Les grosses cylindrées du championnat national (JSK, MCA) flirtent jusqu’à présent avec les dernières places et pourraient bien connaitre une fort désagréable rétrogradation. L’équipe nationale s’est faite éliminée en phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations pendant que la FAF se faisait évincer des organisations des prochaines éditions qui sedisputeront au cours de la prochaine décennie. Même celle qui semblait la plus facile à obtenir (celle de 2017, suite à la défection de nos voisins libyens) nous est passée sous le nez. Les responsables du football algérien fustigent la mauvaise foi de certains de leurs pairs africains qui ont joué un mauvais tour à la FAF.
Les dirigeants sportifs algériens ne sont pas fair-play. On le savait bien qu’en certaines circonstances, ils sont capables de l’être, dans les situations où ils sont position de force.
Ce dernier camouflet infligé par le bureau exécutif de la CAF devrait nous permettre de remettre les pieds sur terre et de ne plus rêver comme de grands enfants. En position de domination à l’intérieur de nos frontières, les dirigeants du football algérien ont cru qu’il en serait de même dans les enceintes sportives africaines. C’était oublié qu’ici comme ailleurs les instances footballistiques sont minées par les mêmes maux. Il est de notoriété publique que ces instances ont un fonctionnement de type maffieux, qu’elles sont organisées selon un organigramme en réseaux étendant ses tentacules vers les plus petites unités qui  les composent fondées elles aussi sur la base d’une cooptation qui se donne des allures démocratiques. Au plus haut niveau de l’univers du football international, l’instance suprême (la FIFA) est aussi engluée dans des scandales beaucoup plus médiatiques et médiatisées telles que les attributions de l’organisation de Coupe du monde à des nations peu appréciées (pour le moins) par les représentations des états fonctionnant selon les règles du marché agissant,  réagissant et maitrisant à la perfection aux manœuvres des réputées « mains invisibles » qui le sous-tend.
 La réalité est dure à accepter. Nos dirigeants sportifs ne veulent pas la voir. Le prétendu « dossier solide » n’était en fait qu’un ballon de baudruche offert à la communication domestique. Un assemblage de rêves, de projets d’infrastructures sportives à rénover (Alger et Annaba) ou à terminer (Oran et Baraki). Un montage qui aurait pu causer à beaucoup, stress, infarctus, AVC ou tant d’autres maladies chroniques silencieuses. Malgré les discours pompeux, l’Algérie se serait sans doute retrouver dans une situation identique à celle qu’ont connue les responsables brésiliens avant la Coupe du monde 2014 ou ceux de la Guinée équatoriale avant la Coupe d’Afrique 2015. Achever à la va-vite les stades devant abriter les rencontres.
Suite à la décision du bureau exécutif de la CAF d’attribuer au Gabon l’organisation de la Coupe d’Afrique qui était en jeu, nos dirigeants sportifs incriminent naïvement le travail de coulisses (ce fameux lobbying qui fait partie des mécanismes de gouvernance dans toutes les activités et dans tous les systèmes idéologiques) qui pourtant chez nous est l’objet d’une expertise à maintes reprises validées. 
Après cet échec, les réactions des hauts responsables sportifs ressemblent à celle d’une vierge effarouchée. L’un d’eux (Berraf, président du COA) propose – si nous avons bien compris sa déclaration – de délaisser les compétitions organisées sous l’égide de la CAF et de valoriser les compétitions maghrébines.  
Un autre  (Mecherara, ancien président de la Ligue nationale de football) demande, dans les colonnes de la presse nationale, une enquête sur l’attribution de cette Coupe et accuse le président de la CAF d’avoir le bureau de cette instance sportive à sa botte. Il serait judicieux de lire (ou de relire) la biographie (par C. Baudouin) du psychanalyste des profondeurs, le Suisse C.G Jung. En particulier le passage sur la théorie de la projection-perception.  


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