M.C. Alger, le grand et immense Mouloudia, a de tout temps été à
l’avant-garde du sport algérien qui se résume malheureusement dans l’imaginaire
de la majorité des sportifs au seul football. Il en est même, disent ses
adorateurs invétérés, la vitrine. Bien que son palmarès ne puisse pas rivaliser
à celui d’autres grosses cylindrées du championnat (CR Belcourt ou Belouizdad, USM Alger, ES de
Sétif, JS Kabylie), il a toujours été un pionnier (un titre revendiqué
également par le CSC ce qui ouvre chaque fois que la question est abordée un
débat sans fin que les généalogistes du sport n’ont su conclure formellement).
Un club porteur, y compris dans ses outrances, d’avancées incontestables mais
aussi de dérives intolérables.
Les avancées, il les a connues du temps du sport de performance mis en
place par la ₺Réforme sportive₺ de 1976 lorsque ses sections si elles n’étaient pas de
véritables sélections nationales en étaient bien proches. C’est lorsque le
Mouloudia était géré par la Sonatrach qu’il a connu ses plus belles heures de
gloire sous la houlette d’un dirigeant (et de son staff) dont on ne rappelle
pas souvent les mérites, Mohamed Djouad. Jouissant d’une santé financière
jalousée par tous les autres clubs, le Mouloudia attirait en ces temps bénis
l’élite sportive nationale, les meilleurs athlètes, les meilleurs techniciens,
les meilleurs dirigeants. Chacun professionnel dans son domaine jusqu’….au bout
des ongles. Un professionnalisme d’Etat, certes, comme dans les pays de
l’ex-Europe de l’Est, mais où chacun
avait sa place et, dans la mesure de ses moyens, tentait d’apporter un plus à
la communauté sportive à laquelle il appartenait.
Après avoir accédé aux revendications des dirigeants de l’ex-sport civil
de leur rendre « leur bien historique », Sonatrach s’est désengagé du
vieux club algérois avant d’y revenir à la demande de ces mêmes dirigeants (ou
leurs successeurs, peut importe) dans le cadre du ₺sport professionnel₺ en
permanente gestation, adapté aux pratiques qui ont cours dans l’économie
informelle qui traverse le pays.
Le retour aux affaires de la compagnie
nationale pétrolière ne s’est pas fait sans dégâts. Les méthodes de travail,
les mentalités, les modes de gestion, le savoir-faire acquis ont manifestement
été atteints par la médiocrité ambiante. Le Mouloudia ne vaut guère mieux que
les autres SSPA.
Sauf, qu’il vient d’être rappelé à l’ordre
par une décision de justice qui a donné, avons- nous compris, à un ex-salarié
de la SSPA au détriment d’un dirigeant issu de la compagnie pétrolière. Il
s’agit de l’affaire Kaci Saïd- Boumella que le plaignant (Kaci Saïd), à qui le
juge a donné raison, prolonge en
demandant sa réintégration ou un dédommagement. L’aboutissement de cette action
en justice importe peu. Quoiqu’il en soit, le traitement de cette affaire par la
voie judiciaire insère le ₺football
professionnel₺ dans une démarche où le droit retrouve une place qu’on lui avait
déniée et amorce un début de jurisprudence dans l’univers sportif.
L’₺effet Kaci Saïd₺ a, sans qu’on n’y prenne
garde, ouvert une brèche à travers laquelle peuvent s’introduire dorénavant
tous les conflits individuels de travail qui, sous la forme récurrente de
rupture unilatérale de contrats de travail (joueurs et entraineurs), alimente
les chroniques médiatiques et les discussions de supporters. Les deux instances
sportives de règlements jamais satisfaisants de ces situations éprouvantes
(CRL, commission de règlement des litiges et TAS, tribunal d’arbitrage sportif)
risquent d’être débordées par une avalanche d’affaires portées devant la
justice au sujet des paiements par chèque de salaires et des primes non honorés.
C’est dans cet ordre d’idée que
s’inscrit l’action par voie de justice qu’a enclenché concomitamment le joueur Boukemacha en déposant, entre les mains d’un huissier, pour
recouvrement, un chèque demeuré impayé, depuis la saison 2011-2012, par un
dirigeant du MC Oran une autre grand stature du football algérien.
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