Le C.A. Bordj Bou
Arreridj, club représentant de la capitale algérienne de la fabrication de
produits d’électronique, a connu une saison 2013-2014 très difficile qui lui a
valu une rétrogradation en Ligue 2. L’ambition pour la saison en cours était de
retrouver sa place dans l’élite du football algérien. A ce titre, il postulait
pour une accession rapide. Ces projets se sont réduits comme une peau de
chagrin en raison de la crise financière
qui le frappe et des difficultés qu’ont les membres du conseil d’administration
à renflouer des caisses désespérément vides tandis que les dettes vis à vis des
joueurs s’accumulaient.
La presse sportive
rapporte que, dans une intervention à la radio locale, le président de la SSPA,
M. Kamel Boudjelal a reconnu les difficultés rencontrées. Il a observé qu’il se
trouvait dans une situation intenable qui le conduisait à déposer sa démission
d’abord et qu’il comprenait la réaction de boycott des entrainements par les
joueurs. Il avoua même qu’il était solidaire de leur action. Un comble, soit
dit en passant, pour un notable de la ville, pour un gestionnaire qui n’a pas
pu être à la hauteur de son mandat. Mais, là n’est pas la question !
La crise financière du
CABBA a été atténuée par le wali qui en regroupant les 11 membres du CA de la
SSPA a réussi à leur faire débloquer une participation financière de 2 millions
de DA chacun et à obtenir un prêt (1 milliard de centimes) d’un ancien
président. Ce tour de table a permis au CABBA de collecter 32 millions de
dinars (3,2 milliards de centimes) autorisant ainsi le paiement de 2 mois de
salaires et une prime de match nul.
Par son action, le
wali a réussi un sauvetage inespéré qui fait de lui le premier responsable, le
premier gestionnaire du club à la place des gestionnaires de la structure
sportive. Mais, au delà de cette action salvatrice, le wali de Bordj Bou
Arreridj (d’autres l’ont précédé dans cette voie) a aussi fait la preuve,
malheureusement, encore une fois
renouvelée, que le football professionnel n’est pas viable sans un soutien fort
des pouvoirs publics.
Comme si cette action
bénéfique pour le CABBA n’était pas elle-même suffisante, les collectivités
locales (DJS et l’APC) ont octroyé des subventions dont le montant global est
équivalent à celui collecté auprès des opérateurs économiques membres du CA. Finalement,
le CABBA terminera, financièrement parlant, la saison à l’aise.
Nous remarquerons, en
revisitant le passé récent du club des Bibans, que le scénario a été à maintes reprises expérimenté avec succès et
qu’il est aussi en usage dans d’autres parties du territoire.
Ce mode de financement
par les collectivités locales étant apparemment définitivement ancré dans les
mœurs du football algérien. Il serait sans doute nécessaire de baliser la
démarche à travers deux approches. La première serait d’en faire des
actionnaires de la SSPA au même titre que les autres et donc d’avoir droit au
chapitre via une représentation au conseil d’administration et en conséquence à
un droit de regard (qui ne serait pas de pure forme) sur la manière dont est
géré l’apport financier des contribuables.
La seconde (qui n’est
pas inconciliable avec la première) est de considérer les collectivités locales
comme des sponsors devant bénéficier, tout comme les opérateurs économiques
privés et privés, d’une véritable exposition médiatique en contrepartie du
versement de la subvention.
L’apport financier de
ces collectivités étant souvent déterminant dans la vie (et la survie) des
clubs professionnels, il s’agirait de dépasser la simplissime apparition du nom
de la localité (C.A. Bordj Bou Arreridj, W.A. Tlemcen, R.C. Arbaa, A.S.O. Chlef, etc.) dans la dénomination
officielle ou médiatique du club, par l’apposition, sur les tenues de l’équipe
et autres supports, d’un logo (d’un blason s’il existe ou à créer dans le cas
contraire) ou tout autre moyen pour matérialiser effectivement et symboliquement
la présence de la commune ou de la wilaya dans la vie du club. Sans compter évidemment
la mise en place de panneaux publicitaires autour du terrain.
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