mercredi 6 mai 2015

La qualification du MOB, Une question de nif


Les deux équipes devant se rencontrer en finale de la Coupe d’Algérie sont aujourd’hui connues. Le MOB rencontrera le RC Arbaa. Un remake de la rencontre qui s’est jouée il y a quelques semaines au stade Saïd Makhlouf de l’Arbaa dans des conditions plus que douteuses pour ceux qui en ont été les témoins par presse interposée. On se souvient que l’équipe locale n’avait autorisé que la présence d’une cinquantaine de Bougiotes qui auraient assisté (en dehors du carré vert) à un spectacle indigne du fair-play sportif. Les membres de délégation officielle du MOB ont prétendu, dans les jours qui suivirent cette rencontre, dans les colonnes de la presse, avoir fait l’objet de manœuvres d’intimidations verbales et physiques. Des accusations récusées, il va s’en dire, par les dirigeants de l’équipe de la Mitidja.
Depuis cette rencontre, les deux équipes ont remporté leurs demi-finales respectives face à l’ASO Chlef et l’Entente de Sétif. Deux matchs aussi mouvementés (dans leurs à-côtés) l’un que l’autre. A l’instigation des deux équipes qui finalement furent vaincues. Il semblerait d’ailleurs que, cette saison, le spectacle footballistique n’a pas lieu seulement dans le stade, sur le terrain de foot, mais aussi dans les colonnes des journaux où les propos provocateurs sont monnaie courante au grand bonheur des lecteurs et des supporters entrainés par l’exhibitionnisme outrancier de certains dirigeants sportifs à la dérive.  
Ce qui pourrait n’être  qu’un épiphénomène récurrent de la part de clubs qui ne peuvent faire autrement l’actualité (JSK, MCA, ASO) faute de résultats probants et doivent donc désamorcer par ce biais des situations critiques envenimées par des promesses (réelles ou imaginaires) non tenues de faire partie du gotha du foot national. Sans que ne soit exclue l’hypothèse d’une démarche commerciale incitative et populiste (très « presse-people- foot ») fort rentable de la part de certains journaux  Nous noterons ici que le cas de l’Entente de Sétif est l’exception qui confirme la règle.
Il est patent que les discours (et les actes) préliminaires à la rencontre ESS- MOB ne s’inscrivaient pas dans cette perspective au vu de sa place dans la hiérarchie actuelle aux plans national et africain. Les dirigeants du MOB avaient apparemment perçu les approches déstabilisatrices des « Noirs et Blancs » (popularisés par l’enfant disparu de la vallée de la Soummam, le cinéaste Abderrahmane Bouguermouh), icônes incontournables de « Dame Coupe » où ils alignent un palmarès impressionnant et à nul autre pareil.
Ayant saisi le sens de la démarche des dirigeants du club des Hautes Plaines, les Bougiotes ont laissé faire, ont laissé parler leurs adversaires en leur donnant rendez-vous sur le terrain et en les prenant au piège de la billetterie en refusant le quota de la discorde. Un refus qui obligea les Sétifiens à se charger d’une corvée où, techniquement, ils laissèrent des plumes.
Sur le stade du 8 mai 1945, les enfants de la capitale des Hammadites (nouveaux venus dans l’élite footballistique nationale) ont donné du fil à retordre aux joueurs de l’Entente à l’expérience éprouvée sur tous les terrains d’Algérie et d’Afrique. Les obligeant à jouer d’abord les 90 minutes réglementaire puis les prolongations et enfin les tirs aux buts, ils leur firent perdre ce fameux « second souffle » qui fait partie de la légende sétifienne.
Certains ont noté la performance de l’équipe bougiote qui, dans cette édition de la Coupe d’Algérie, ont joué 4 fois 120 minutes (et les tirs aux buts) contre des équipes du même palier (Ligue 1) pour se hisser au match ultime, la finale. Une façon très sportive de démontrer que le « second souffle » sétifien est dépassé par le « troisième poumon » bougiote. La démonstration également que la réussite passe surtout par le travail et non par les gesticulations.
La victoire récente du MOB confirme aussi que c’est dans les situations difficiles que les clubs à ascendance berbéro-numide affichée (le MOB a été précédé dans cette voie par la JSK, l’US Chaouia, l’AS Aïn M’Lila, la JSM Béjaïa) ont démontré que le « nif » fait partie des gênes.

La finale se jouant certainement au stade du 5 juillet rénové, sur un terrain neutre, le président Amani (ancien joueur international, ancien agent de joueur) du RCA ne pourra jouer la carte qu’il a l’habitude de jouer.         

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