Les deux équipes devant
se rencontrer en finale de la Coupe d’Algérie sont aujourd’hui connues. Le MOB
rencontrera le RC Arbaa. Un remake de la rencontre qui s’est jouée il y a
quelques semaines au stade Saïd Makhlouf de l’Arbaa dans des conditions plus
que douteuses pour ceux qui en ont été les témoins par presse interposée. On se
souvient que l’équipe locale n’avait autorisé que la présence d’une
cinquantaine de Bougiotes qui auraient assisté (en dehors du carré vert) à un
spectacle indigne du fair-play sportif. Les membres de délégation officielle du
MOB ont prétendu, dans les jours qui suivirent cette rencontre, dans les
colonnes de la presse, avoir fait l’objet de manœuvres d’intimidations verbales
et physiques. Des accusations récusées, il va s’en dire, par les dirigeants de
l’équipe de la Mitidja.
Depuis cette
rencontre, les deux équipes ont remporté leurs demi-finales respectives face à
l’ASO Chlef et l’Entente de Sétif. Deux matchs aussi mouvementés (dans leurs
à-côtés) l’un que l’autre. A l’instigation des deux équipes qui finalement
furent vaincues. Il semblerait d’ailleurs que, cette saison, le spectacle
footballistique n’a pas lieu seulement dans le stade, sur le terrain de foot,
mais aussi dans les colonnes des journaux où les propos provocateurs sont
monnaie courante au grand bonheur des lecteurs et des supporters entrainés par
l’exhibitionnisme outrancier de certains dirigeants sportifs à la dérive.
Ce qui pourrait n’être
qu’un épiphénomène récurrent de la part
de clubs qui ne peuvent faire autrement l’actualité (JSK, MCA, ASO) faute de
résultats probants et doivent donc désamorcer par ce biais des situations
critiques envenimées par des promesses (réelles ou imaginaires) non tenues de
faire partie du gotha du foot national. Sans que ne soit exclue l’hypothèse
d’une démarche commerciale incitative et populiste (très « presse-people-
foot ») fort rentable de la part de certains journaux Nous noterons ici que le cas de l’Entente de
Sétif est l’exception qui confirme la règle.
Il est patent que les
discours (et les actes) préliminaires à la rencontre ESS- MOB ne s’inscrivaient
pas dans cette perspective au vu de sa place dans la hiérarchie actuelle aux
plans national et africain. Les dirigeants du MOB avaient apparemment perçu les
approches déstabilisatrices des « Noirs et Blancs » (popularisés par
l’enfant disparu de la vallée de la Soummam, le cinéaste Abderrahmane
Bouguermouh), icônes incontournables de « Dame Coupe » où ils
alignent un palmarès impressionnant et à nul autre pareil.
Ayant saisi le sens de
la démarche des dirigeants du club des Hautes Plaines, les Bougiotes ont laissé
faire, ont laissé parler leurs adversaires en leur donnant rendez-vous sur le
terrain et en les prenant au piège de la billetterie en refusant le quota de la
discorde. Un refus qui obligea les Sétifiens à se charger d’une corvée où,
techniquement, ils laissèrent des plumes.
Sur le stade du 8 mai
1945, les enfants de la capitale des Hammadites (nouveaux venus dans l’élite
footballistique nationale) ont donné du fil à retordre aux joueurs de l’Entente
à l’expérience éprouvée sur tous les terrains d’Algérie et d’Afrique. Les
obligeant à jouer d’abord les 90 minutes réglementaire puis les prolongations
et enfin les tirs aux buts, ils leur firent perdre ce fameux « second
souffle » qui fait partie de la légende sétifienne.
Certains ont noté la
performance de l’équipe bougiote qui, dans cette édition de la Coupe d’Algérie,
ont joué 4 fois 120 minutes (et les tirs aux buts) contre des équipes du même
palier (Ligue 1) pour se hisser au match ultime, la finale. Une façon très
sportive de démontrer que le « second souffle » sétifien est dépassé
par le « troisième poumon » bougiote. La démonstration également que
la réussite passe surtout par le travail et non par les gesticulations.
La victoire récente du
MOB confirme aussi que c’est dans les situations difficiles que les clubs à
ascendance berbéro-numide affichée (le MOB a été précédé dans cette voie par la
JSK, l’US Chaouia, l’AS Aïn M’Lila, la JSM Béjaïa) ont démontré que le
« nif » fait partie des gênes.
La finale se jouant
certainement au stade du 5 juillet rénové, sur un terrain neutre, le président
Amani (ancien joueur international, ancien agent de joueur) du RCA ne pourra
jouer la carte qu’il a l’habitude de jouer.
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