mardi 26 mai 2015

Communication, Au cœur d’enjeux divers


                                                                                                                              

Nous retrouvons dans cette chronique, le Mouloudia de Béjaïa qui, profitant de son statut de leader du championnat de Ligue 1 et de finalistes fait parler de lui en recommandant à ses joueurs de pas accorder des interviews avant les rencontres importantes qui vont se succéder dans les jours à venir dont une finale de la Coupe d’Algérie. La direction du club avait pris la même initiative dans la semaine très mouvementée (le président de l’ESS s’étant dédit d’une promesse faite au sujet de places à remettre aux Bougiotes ayant alimentée chaudement le chronique médiatique) qui avait précédée la demi-finale de cette même Coupe qui s’est jouée au stade du 8 mai 1945 de Sétif contre l’équipe de la capitale des Hauts Plateaux.
Cette même stratégie de communication est remise sur le tapis. Cette fois-ci pour encore une histoire de places et de domiciliation (jouer au stade du 5 juillet au lieu du stade de Blida). En intimant le silence aux joueurs, elle leur évite, croit-elle, une pression supplémentaire inutile. Si une certaine sagesse avait prévalue dans les rangs bougiotes, cette fois-ci, ce sont eux qui placent le couteau sous la gorge des responsables politiques et du football algérien en annonçant que 30 000 supporters du MOB accompagneront leur équipe favorite et en réservant 1 200 microbus de 30 places chacun qui viendront de chaque village de la wilaya. On verra qu’elle sera la réaction des autorités confrontées à des fans déchaînés mais aussi refoulés des stades Smaïl Makhlouf de l’Arbaâ et de Sétif sans aucune réaction des autorités sportives.
Cette action-réaction bougiote est intellectuellement compréhensible. Ce qui l’est un peu moins est celle de correspondants de quelques titres de la presse sportive nationale qui critiquent une démarche qui n’est pas appréciée par eux et qui font valoir une demande exprimée par les admirateurs de l’équipe. On oublie, dans notre corporation à Béjaïa (mais aussi partout ailleurs sur le territoire national), que beaucoup de joueurs sont jeunes et manquent de maturité communicationnelle en se laissant emporter, malgré eux,  dans des discours à la fois maladroits et empreints  d’émotions qui ne diffèrent pas encore de celles qui étaient les leurs lorsqu’ils étaient supporters. Ce sont ces exagérations qui sont exploitables par les boutefeux.
C’est aussi faire peu cas des conditions déplorables dans lesquelles évoluent nos clubs où justement l’absence de règles d’organisation permet tous les débordements. Pourtant, beaucoup de nos confrères connaissent les pratiques usitées sous d’autres cieux où les zones mixtes₺, les conférences de presse, les points presse sont programmés pour autoriser à chacun d’accomplir son travail dans de bonnes conditions, où les entretiens avec n’importe qui (joueurs, entraineurs, dirigeants, souvent accompagnés par un spécialiste de la communication cadrant et recadrant, autant de fois que nécessaire, les discussions) s’inscrivent dans un programme de travail, à des heures et en des lieux préalablement définis. La communication du club en un mot est régulée, lissée. Les dérapages (toujours craints par une institution) sont ainsi minimisés.
C’est aussi de ce contexte communication institutionnelle excessivement restrictif où les mêmes informations à décrypter, et à analyser pour qu’elles prennent sens, sont communiquées à tous. La verve journalistique fera la différence le lendemain (ou les jours suivants) lorsque l’information sera publiée dans les journaux.
Il existe également un travail de collecte d’informations qui s’écarte de cette approche et se veut ₺journalisme d’investigation₺ ou de ₺recherche de scoops₺, adoptant une démarche de détective privé ou de paparazzi qui s’investit dans les observations par le trou de la serrure. Et, donc n’est pas très regardant sur les méthodes employées. Ce travers propre à la nature humaine intervient aussi lorsque les civilisations, les sociétés humaines se renferment sur elles même, érigeant des enceintes carcérales empêchant non pas de sortir mais d’entrer. Oubliant que ce sont les oukases prononçant  prohibitions et autres interdictions qui encouragent les pratiques qui sortent des sentiers ordinaires.

   

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