mercredi 30 septembre 2015

Lutte contre le dopage, L’AMA encourage la repentance


Encore une affaire de dopage. Cette fois-ci, nous appréhendons la question, qui est beaucoup plus sérieuse qu’on ne le croit et qui semble voler au dessus des têtes de tous les responsables sportifs et politiques, contrairement à d’autres nations où le problème est abordé à bras le corps et même dans les enceintes parlementaires ainsi que l’a démontré l’ « affaire Paula Radcliffe » qui a pris une dimension inhabituelle pour ce genre d’affaires, reléguées généralement aux pages sportives ou dans celles des faits divers.
En plus d’être un problème de santé publique (souvenons-nous simplement, pour rester dans les affaires qui ont concernées notre pays, de l’affaire dite « des enfants handicapés » des joueurs de football des équipes nationales de 1982 et 1986 qui avait mis en émoi la presse nationale avant de se dégonfler comme un ballon de….baudruche et être reléguer aux oubliettes), le dopage et la lutte contre le dopage sont des problématiques qui sont prises en charge par les services de sécurité (gendarmerie, police, carabiniers, douanes, etc.).
Aux Etas Unis, la DEA et le FBI, deux agences fédérales mises en place pour lutter contre le trafic de drogue d’une part et la criminalité sous toutes ses formes d’autre part, sont fortement impliqués dans la lutte contre ce fléau qui touche toutes les disciplines sportives (avec une gravité accrue pour celles qui connaissent le professionnalisme) mais aussi (cela semble être le créneau privilégié) des salles de sport où les pratiquants de  la musculation et du body building seraient des consommateurs réguliers de produits (très souvent en vente libre en pharmacies ou parapharmacie) qui augmentent la masse musculaire et dont la composition n’est pas toujours transparentes.      
L’AMA (agence mondiale de lutte contre le dopage) utilise les mêmes pratiques que le FBI. Du moins, celles qui ont été popularisées par la littérature et séries télévisées policières, celles où un accusé, pour bénéficier de circonstances atténuantes, d’une réduction de peine, se transforme en informateur de l’agence. Une pratique qui ne nous est pas inconnue puisqu’utilisée à grande échelle lorsqu’il s’est agit de réinsérer dans la vie sociale les partisans de l’islamisme radical, à travers le processus de réconciliation nationale. L’opacité des réseaux de commercialisation des produits dopants, la loi de l’omerta (selon le rapport Alessandro Donati, ces réseaux n’auraient rien à envier à la Maffia lorsqu’ils n’y seraient pas intégrés) qui y règne ont conduit à cette option.  
Des cas de « repentis du dopage » sont connus. Le premier est celui du sprinter américain Tyson Gay que l’on a revu sur les pistes aux derniers championnats du monde de Pékin. Il avait été précédé par Conte, le patron d’un laboratoire de fabrication de produits dopants (le laboratoire Balco) qui avait fourni, au début des années 2 000, des champions américains parmi les plus connus : Marion Jones (condamnée quelques années plus tard à 6 mois de prison pour parjure devant les institutions judiciaires américaines) et son compagnon, Tim Montgomery, un des meilleurs coureurs de 100 mètres de son époque, qui sera condamné à cinq ans de prison pour trafic de drogue (cocaïne).
Le dernier cas connu est tout récent (il date de la fin du mois d’août 2015). C’est celui  qui a vu  la marathonienne russe Liliya Shobukhova bénéficier d’un raccourcissement de sept mois de la sanction qui lui avait été précédemment infligée par les instances disciplinaires du mouvement sportif international. La décision d’adoucissement de la peine a été prise par l’Agence Mondiale Anti Dopage en contrepartie des informations que l’athlète avait livrées sur les pratiques douteuses d’autres athlètes ou de coaches.


mardi 29 septembre 2015

Dopage, La marche russe au cœur de la cible


A en croire la presse sportive européenne (plus particulièrement la presse sportive française spécialisée en athlétisme), l’absence des marcheurs russes aux championnats du monde d’athlétisme (qui se sont disputés fin août  à Pékin), aurait été la conséquence de présomptions (aujourd’hui confirmées) de dopage. L’information qui, pendant la période estivale précédant ces championnats, n’était qu’une rumeur, vient d’être confirmée par la suspension de 6 marcheurs contrôlés (au mois de juin dernier) positifs hors compétition. Ce serait selon la presse occidentale, la seule et unique raison de l’absence des marcheurs russes à cette compétition attendue par tous les athlètes du monde. Rétrospectivement, on comprend un peu mieux la décision, prise à la fin du mois de juillet, par les autorités russes de dissoudre ses équipes de marcheurs.
Les passionnés d’athlétisme international avaient alors estimé que Vadim Zelichenok, le président de la fédération russe, avait été contraint de prendre cette décision après les très nombreux cas positifs frappant cette discipline au cours des mois précédant la compétition mondiale. Il avait alors argué  que la présence de ces marcheurs pourrait porter atteinte à l’ensemble de la délégation russe au détriment des intérêts supérieurs de l’Etat.
A cette époque-là et pour beaucoup, une décision aussi radicale avait laissé apparaître le nouveau patron de l’athlétisme russe sous un jour plutôt courageux. Mais, il s’avère aujourd’hui, donc quelques semaines plus tard, le voile s’étant levé sur les raisons officielles du retrait des marcheurs, que celui-ci y avait été contraint et forcé
Selon une information révélée par l’IAAF à l’agence de presse Associated Press, six marcheurs avaient en fait été contrôlés positivement (à Saransk) hors compétition conduisant donc à la suspension des marcheurs concernés dans l’attente d’une décision finale de la fédération de Russie.
A nouveau, ce sont des marcheurs à la réputation internationale affirmée qui sont impliqués dans ce nouveau scandale qui touche la marche russe. Ce qui fait dire aux observateurs internationaux et surtout occidentaux que « la domination de la marche russe sur les grands rendez-vous depuis tant d’années n’était visiblement qu’une très belle arnaque, avec des athlètes préparés scientifiquement ». Le chef d’orchestre de cette œuvre maléfique serait Viktor Chegin, présenté comme LA REFERENCE MONDIALE en matière de préparation des marcheurs, qui était  sur la sellette depuis la fin de l’année 2014, un moment critique pour l’athlétisme et surtout la marche russe qui a vu une augmentation considérable du nombre de cas positifs et qui finalement s’est retiré seulement cet été de ses fonctions. Cette nouvelle moisson de cas positifs explique mieux la décision de retrait. Et de Victor Chegin et des marcheurs russes.
Ne soyons cependant pas dupes. Le déclin de l’athlétisme russe s’expliquait par l’attention, de plus en plus grande, qui lui était portée. Pourtant, la Russie rêvait de revenir  à son niveau, au sommet de l’athlétisme. Le recul était trop important pour une nation qui, depuis des décennies, rivalisait avec les meilleures nations de la planète. Classée à la première place au classement des médailles lors des Mondiaux-2013 organisés à Moscou (17 dont 7 d’or), elle s’était retrouvée à la  4ème place lors de l’Euro 2014 de Zurich (22 dont 3 d’or).
Pour redorer un blason terni  par les affaires de dopage, avérées et révèlées ces dernières années, confortées par un battage médiatique ayant pris la forme des révélations de la chaine allemande ARD et du journal britannique  Sunday Times, le gouvernement russe, via le ministère des Sports a poussé le président de la fédération russe d’athlétisme, Valentin Balakhnichev, à démissionner du poste qu’il occupait depuis 1991.

Son successeur, Vadim Zelichenok, qui, un mois avant les Mondiaux, déclarait avoir « le pressentiment que cette discipline pourrait nous embarrasser aux Mondiaux »  a mis en œuvre sa déclaration puisqu’aucun Russe n’était au départ des épreuves de marche. 20 marcheurs russes pris pour dopage ces dernières années pesaient trop lourd dans la recherche d’une virginité à retrouver. 

lundi 28 septembre 2015

Affaire Rafik Boussaid, La preuve de l’amateurisme du foot algérien


L’ « affaire Rafik Boussaid », ce dossier de dopage dans lequel est impliqué le joueur éponyme du RC Arbaâ, présidé par un ancien international, ancien joueur professionnel  en Turquie et agent de joueur, interpelle les observateurs avertis de la scène sportive algérienne. Comme beaucoup de joueurs professionnels algériens de Ligue 1, Rafik Boussaid, un manieur de ballon pourtant mature, ne mérite le statut de professionnel que par ses qualités techniques et le nombre de zéro alignés sur sa fiche de paye. On ne peut certes lui en vouloir, il n’est pas porteur des dimensions culturelles et éducationnelles que recouvre, en d’autres lieux, cette qualité.
Les informations qui ont fuité dans les colonnes de la presse ne font pas de Rafik Boussaid un tricheur. Une qualification que malheureusement on peut attribuer sans trop de réflexion à d’autres athlètes épinglés par le passé par la patrouille de contrôle anti dopage. Nous pensons ici plus particulières (malgré les dénégations des athlètes) à Ali Saidi Sief, Zahra Bouras, Larbi Bouraâda, Hichem Chaabane et bien d’autres.
Bien que le produit décelé dans les urines de Boussaid n’ait pas été dévoilé par les instances du football national (LNF et FAF) – ce qui laisse penser qu’elles veulent étouffer dans l’œuf les suspicions naissantes ( ?) sur les pratiques du football algérien - il apparaitrait (contrairement aux cas précédents dont on connait le produit incriminé synonyme souvent d’intention volontaire de la part de l’athlète et/ou de son entourage) que les circonstances précédant le contrôle positif appartiennent justement à cet amateurisme idéologique qui est le label du football national.
Rafik Boussaid aurait été « contaminé » par des produits pharmaceutiques prescrits par ordonnance médicale délivrée par un médecin du secteur libéral  et obtenu auprès d’une pharmacie agréée par les services sanitaires de l’Etat. Sur la base de ces informations (restant cependant à confirmer, l’intention délibérée de tricherie ainsi que le recours à un réseau occulte de commercialisation des produits dopants ne serait pas avérée. Comprenons-nous bien, les traces de produits prohibés par la réglementation nationale et internationale font que Rafik Boussaid est un sportif dopé.
Ce qui dérange les observateurs est cette pratique généralisée dans le domaine sportif qui fait que des sportifs de haut et très haut niveau aient justement recours à n’importe quel médecin pour traiter une angine ou un rhume (ce n’est pas faire injure à ces médecins souvent respectables peu accoutumés à ces patients différents des autres, aux besoins sanitaires très spécifiques et pour qui un traitement permettant une guérison rapide n’est pas toujours approprié).
Rafik Boussaid est à peine sanctionné que l’on apprend toujours par la presse sportive que l’entraineur en chef de la JSK vient de s’entendre (pour juguler le phénomène de l’absentéisme à la reprise des entrainements et non pas pour lutter contre le dopage, ce n’est pas sa fonction essentielle) pour refuser tous les arrêts de travail délivrés par des structures sanitaires (privées et publiques) et de n’accepter que ceux validés par médecin-chef du club.
On voit donc bien qu’un club supposé faire partie des clubs algériens les mieux organisés (malgré les difficultés qu’il connait présentement) n’a pas pris en charge cette problématique. Nous devons croire qu’il en est de même au RCA et à l’USMA, le club auquel est affilié Youcef Belaïli, sanctionné pour le même motif de dopage positif, quasiment à la même date, par la CAF, l’instance dirigeante du football continental.
Il n’est pas interdit à Rafik Boussaid (ou à tout autre joueur professionnel ou sportif) de tomber malade, de se traiter avec les produits pharmaceutiques disponibles sur le marché. Mais, cela l’est de le faire à l’insu d’un médecin maitrisant ces subtilités négatives pour son avenir, pouvant lui substituer un autre plus adapté à sa situation de joueur professionnel de football, d’enregistrer la prescription interdite et de l’empêcher (avec l’accord de l’entraineur et des dirigeants) de prendre part à une quelconque rencontre tant que les traces du produit peuvent être déceler dans un contrôle ou encore, dans le pire de cas (celui où sa présence sur le terrain serait absolument nécessaire, compte tenu des contingences clubardes qui prennent toujours le dessus sur toute autres considérations) de détenir et de présenter immédiatement le dossier médical. 


dimanche 27 septembre 2015

Dopage, Réaction illusoire et à contre courant de la FAF


 Les seigneurs de Delly Ibrahim se sont réunis sous la houlette de leur suzerain, le prince du football algérien, Mohamed Raouraoua,  président de la FAF et autre seigneurie du côté du Maghreb, des pays arabes et de l’Afrique en attendant un retour, dans quelques mois, au conseil planétaire. Enfermés dans leur tour d’ivoire, comme à leur habitude, ces grands seigneurs du ballon rond se sont retrouvés dans les salons du château, du fort imprenable où se décident les stratégies et les plans de riposte aux agressions. 
Alors qu’ils étaient restés quasi indifférents aux précédentes affaires de dopage qui ont été ébruités ces dernières années et ont secoué ponctuellement leur domaine, les membres du bureau fédéral se seraient regroupés après la secousse sismique de magnitude 10 (donc au-delà des mesures de l’échelle de Richter) qu’a produit l’affaire de dopage Youcef Belaïli succédant à une autre affaire du même type, l’affaire Rafik Boussaid. Deux affaires, sanctionnées officiellement par des suspensions de deux ans, susceptibles de se prolonger par cinq autres cas potentiellement positifs dont trois dans les rangs du club (l’USMA) dont fait partie Belaïli.
Deux secousses d’une telle amplitude en quelques jours, cela fait beaucoup même pour les membres de la FAF, habitués aux mésaventures réglementaires, qui n’ont véritablement réagi que parce que la CAF est à l’origine de la détection du contrôle positif d’un joueur de l’équipe nationale lors d’une compétition (phases des poules de la Ligue des champions) placée sous l’égide de l’association continentale s’étant déroulée sur le territoire national. En d’autres temps, si un autre joueur était impliqué, l’affaire serait passée presque inaperçue. Qui se souvient des affaires Zarabi et Zmit contrôlés positifs lorsqu’ils jouaient respectivement au Portugal et au MOC?
Obligée de réagir, la FAF a trouvé une solution qui n’en est pas une. Une solution à l’algérienne qui permet de faire croire à qui de droit que l’instance sportive a pris le taureau par les cornes pour mettre un terme à une situation qui porte préjudice à l’image de marque du pays et des intérêts supérieurs de l’Etat, une expression-valise que l’on emploie dans de tels contextes et qui ne signifie strictement rien en de telles circonstances.
La solution fafienne miracle consisterait, selon les fuites parues dans la presse sportive nationale, à imposer à tous les 800 joueurs des championnats de Ligue 1 et 2 de subir un contrôle antidopage. Des analyses, si nous avons bien compris, qui viendraient compléter le bilan médical habituellement et annuellement préalable en vue de la validation-homologation des licences. Un contrôle positif à ces analyses entrainerait donc une non-qualification et une lourde sanction. Pour bien faire, cet amendement à la réglementation sera présenté pour approbation lors de la prochaine réunion du bureau fédéral qui se tiendrait à la fin du mois au CTN de Sidi Moussa.
Bien sur, on se demande ce qui se passera ensuite, pendant le déroulement de la compétition. Y aura-t-il des contrôles réguliers à l’issue de chaque match? Des contrôles inopinés? Quelle sera l’organisation qui sera mise en place ? De quels moyens sera-t-elle dotée ?
De toute évidence, après ce laissez-passer initial, la FAF retournera à sa tranquillité naturelle laxiste….jusqu’au prochain incident malheureux qui troublera la sérénité des borgnes…… qui ne veulent pas voir le danger là où il est. La FAF (et les autres fédérations également) bénéficie sur ce plan de la caution du président du COA qui, il y a quelques jours, mettait en exergue le coût faramineux d’un contrôle antidopage réalisé dans le futur centre national, à mettre selon lui au frigo.

En l’absence d’indications sur le produit décelé dans les urines de Belaïli et supposé se trouver dans celles des joueurs potentiellement positifs (faisant partie de son proche entourage), en considérant les rumeurs qui ont cours, on peut subodorer qu’il s’agirait de produits en vogue dans les soirées et fiestas de la jet-set algéroise et algérienne où la chicha fait fureur. Des produits identifiables dans des laboratoires actuellement opérationnels plutôt spécialisés dans la lutte contre les stupéfiants. On comprend donc que la recherche est déplacée vers un autre univers qui n’est pas celui de la lutte contre le dopage mais contre les drogues.

samedi 26 septembre 2015

Affaire Sokambi, Loi du silence règne à Chlef


Alors que Bonaventure se morfond dans les geôles de son pays puis vit en reclus avant de se mettre à la recherche d’un interlocuteur qui puisse lui restituer sa liberté fondamentale de se déplacer, on s’agite un peu du côté de Laâguiba. Les dirigeants belouizdadis tonnent dans les couloirs de leur direction, dans les vestiaires et long de la main courante  du stade du 20 août contre le comportement indélicat de leur joueur. Parce que dans un premier temps, ils ne perçoivent dans le retard du joueur que la manœuvre qui serait devenue une habitude de la part des joueurs étrangers prolongeant à loisir leur séjour au pays. Puis, informés de la réalité des faits, ils alertent les journalistes-correspondants-supporters, ceux qui sont toujours présents à leurs côtés dans leur rôle de chargés de la communication au service du club,  qui houspillent l’attitude inconvenante des dirigeants gabonais.
Un peu de pitié est certes ressentie pour le joueur, mais à Belouizdad, le club est considéré comme la seule et unique victime de cette situation rocambolesque. On ne cache pas que l’ASO Chlef est la cause de tout ce méli-mélo. Sans trop s’étendre cependant. La solidarité des clubs algériens face à l’agression gabonaise. 
Le point de vue du club chélifien n’est pas connu. Personne apparemment ne s’est rapproché de ses dirigeants. Pourtant, tous les grands organes de presse (généraliste et sportive) y disposent soit de bureaux soit de correspondants. La presse aussi, nous semble-t-il a choisi son camp.
Le Gabon est plus proche. Par téléphone s’entend. Lorsqu’on peut disposer du numéro d’une personne précise. Un numéro que l’on ne peut se procurer qu’auprès d’un dirigeant du CRB et ou de l’entourage proche du club. Un journaliste d’un journal arabophone appartenant à un puissant groupe de presse sportive prend attache avec le président du CF Manouna pour une interview manquant de préparation parue dans l’édition en langue française  dans laquelle nombre de leçons ont été données.
Hervé Opiangah, le président du CF Manouna, dément fermement avoir agi à titre personnel dans la retenue de Sokambi et met en avant le club, au nom duquel il aurait agi, qui aurait engagé des poursuites judiciaires pour faire valoir ses droits à l’indemnité convenue avec l’ASO Chlef et non perçue jusqu’au moment de l’entretien. Il qualifie la pratique chélifienne d’abord de non respect de contrat et (à plusieurs reprises) de vol.
Sur l’insistance du journaliste à vouloir faire reconnaitre par Hervé Opiangah le statut de victime au CRB, le président du club gabonais remarque d’abord qu’il ne connait pas ce club, qu’il n’a aucune raison de le connaitre et que si problème il y a celui-ci ne peut être réglé que par les autorités algériennes. Sa réponse ne présente aucune équivoque : « Le CF Manouna n’est pas concerné par cette histoire de prêt ». Peu à peu, Hervé Opiangah est amené à reconnaitre que le CRB pourrait être une victime d’une faute qui n’est pas imputable aux Gabonais mais à Chlef : « la faute ne provient pas de nous mais de l’ASO Chlef, son premier club en Algérie qui n’a pas tenu ses engagements… ».
Alors que le journaliste tient à tous prix à se poser en intermédiaire en le CF Manouna et le CRB, le président Hervé Opiangah le remet à sa place : « Je ne connais pas les dirigeants du Chabab de Belouizdad et je ne pense pas que parler avec eux puisse nous mener à quelque chose puisque la solution se trouve chez le club qui n’a pas payer la somme du transfert du joueur ». Pour fermer le ban, le président du CF Manouna ne trouve pas mieux que de mettre son homologue chélifien au pied du mur en parlant de ternissement de l’image de marque de l’Algérie.      
Mais de cela, le président de l’ASO Chlef n’en a cure. Le président de l’ASOC a été suspendu de ses fonctions (6 mois ferme + 6 mois avec sursis et 150 000  dinars d’amende) au sein du club (où il a le titre de porte-parole en raison de son statut de parlementaire) pour avoir été à l’origine d’échauffourées lors de la rencontre à Chlef contre l’USM El Harrach (23ème journée) tandis que, quelques mois plus tard, son fils de 19 ans a été détenu au Maroc (où il résiderait) pour détention de fausse monnaie (euros) rapatriée d’Espagne.

Ceci étant, le problème Bonaventure Sokambi sera certainement réglé. Le CF Manouna touchera son du sans que les caisses de l’ASO Chlef ne soient débitées.  Le bon renom de l’Algérie doit être maintenu avant que le dossier n’atterrisse à la FIFA.

vendredi 25 septembre 2015

Indemnités de formation de Sokambi, Les mésaventures de Bonaventure

Comme beaucoup de joueurs de football de l’Afrique subsaharienne de bonne valeur, il avait cru que le fait de ₺monter₺ vers l’un des trois pays du Nord du continent lui ouvrirait les portes du véritable professionnalisme qui, selon les récits qui se racontent de bouches à oreilles dans les gourbis et les huttes du Continent Noir, se pratique au-delà de la mer Méditerranée, dans les pays d’Europe connue aussi pour être le Vieux Continent. Un passage le plus court possible pour mieux se faire connaitre des agents de joueurs et des recruteurs européens. Surtout, lorsque l’on rejoint une équipe disputant les compétitions continentales qui augmentent l’exposition médiatique qui est déjà la leur lorsqu’ils ont revêtu la tunique de leurs sélections nationales jeunes ou plus.
On s’accorde à dire que cette aventure ₺préprofessionnelle₺ est financièrement rentable pour les joueurs africains de talent noyés dans la masse qui, dans les clubs du Maghreb, perçoivent des salaires mirobolants comparativement à ceux qui ont cours dans leurs pays. En tous cas, pour ces jeunes joueurs à peine sortis de l’adolescence, sélectionnés dans des équipes nationales médianes (Espoirs, Olympiques, CHAN) les contrats se signent au moins à la hauteur des rémunérations offertes par les clubs des divisions inférieures françaises, formateurs de  beaucoup de joueurs binationaux évoluent dans les championnats élites des pays maghrébins et surtout d’Algérie. Une fortune comparativement au niveau de vie dans leurs pays.
L’Algérie était le rêve du jeune (24 ans aujourd’hui) international gabonais Bonaventure Sokambi recruté par l’ASO Chlef qualifié pour les compétitions africaines. Un rêve, une aventure qui se sont  transformés en mésaventure et cauchemar.
Comme pour la quasi-totalité des clubs professionnels algériens, le triple challenge (championnat  de Ligue, Coupe d’Algérie, Ligue des champions ou Coupe de la CAF) est synonyme, non pas de promotion mais de retour dans le ventre mou du championnat et souvent de relégation en Ligue 2 (le MC El Eulma et l’ASO Chlef peuvent en témoigner).
En signant à l’ASO Chleff, Bonaventure Sokambi ne connaissait pas la malédiction qui frappe les clubs algériens. Il l’a appris à ses dépens. Relégué avec son équipe en division inférieure, Sokambi ne peut plus faire partie de l’effectif. La réglementation algérienne ne permet le recrutement de joueurs de nationalité étrangère qu’aux clubs de Ligue 1 qui en cas de relégation doivent les libérer bien que rien dans ce cas d’espèce ne soit stipuler expressément dans le corpus réglementaire et encore moins dans le contrat qui lie le joueur et le club.
Contraints et forcés, l’ASO Chlef et Sokambi s’entendent avec le CR Belouizdad pour un transfert. Tout est bien qui finit bien. Sauf que l’histoire n’aurait aucun charme s’il n’y avait pas un rebondissement. Le club où Sokambi était signataire (CF Mounana) avant de rejoindre l’ASO Chleff se rappelle au bon souvenir de chacun en réclamant l’indemnité de transfert (60 000  euros) dont est redevable le club chélifien qui fait la sourde oreille.
En Algérie, la situation des trois parties (Sokambi, ASO Chlef, CRB) est en règle. Le CF Mounana doit attendre le bon vouloir des dirigeants chélifiens ou plutôt que la situation financière du club s’améliore dans un temps…. Indéterminé et indéterminable. D’autant que le cas Sokambi (on s’en doute bien) n’est pas leur priorité.

Afin d’honorer une sélection en équipe nationale gabonaise, Sokambi rentre au pays, participe à la victoire et s’apprête à rejoindre le CRB quand il est interpellé par les forces de l’ordre de son pays, mis en détention, libéré après avoir passé une nuit en cellule et interdit de quitter le territoire (retrait du passeport) à la demande du CF Mounana qui a entrepris des actions en justice. Pour tout le monde (les dirigeants du CRB, la presse nationale et la presse africaine), Bonaventure est retenu en otage.  

mardi 22 septembre 2015

Youcef Belaili, Dopé avec la complicité des instances sportives ?


L’USM Alger, Soustara où est regroupé le noyau dur des supporters de l’équipe, Alger et l’Algérie sportive et amatrice de football sont sous le choc. Youcef Belaili, qui serait LE joueur professionnel emblématique algérien (et celui qui perçoit le salaire le plus élevé) a été suspendu par la confédération africaine de football, pendant deux ans de toutes compétitions.
Youcef Belaili, un jeune joueur de 23 ans, porté à bouts de bras par la presse sportive nationale faisant peser sur ses épaules l’énorme pression de représenter le football local en pleine déconfiture puisque les joueurs formés localement sont en nombre restreint en équipe nationale A et qu’un grand nombre de joueurs des équipes de Ligue 1 sont recrutés dans les rangs du football français, a été contrôlé positif à un produit non identifié dans les communiqués de la CAF et de la FAF, lors d’un prélèvement effectué au début du mois d’août dernier lors d’un match de la Champion’s League africaine disputé entre le MC El Eulma et l’USMA Alger disputé au stade Messaoud Zeggar d’El Eulma, capitale du commerce et des services, pour le compte de la quatrième journée de la phase de poules.   
Entendu par la commission médicale de la FAF, le joueur a, selon le communiqué de l’instance dirigeante du football algérien, « reconnu les faits qui lui sont reprochés et a renoncé au droit de faire l’analyse de l’échantillon « B » comme le prévoit la réglementation ».
La première conséquence immédiate est que l’USMA sera privée de celui considéré comme son maître à jouer, son métronome à quelques jours de son rendez-vous africain pour le compte de la demi-finale de la Ligue des champions face à Al Hillal du Soudan.
Pourtant ce dossier ne semble pas clair. Tandis que Belaili avoue devant la commission médicale s’être dopé, devant la presse sportive, il dénonce une manipulation permettant à ses soutiens de préparer le terrain à l’élaboration d’une théorie du complot. Au moment où il est interviewé, Belaili déclare être « sous le choc »ayant appris l’information par le biais de la presse et « n’avoir rien officiellement ni de la CAF ni la FAF »(1).
Interrogé sur ses premières réactions, il dit avoir essayé de joindre Haddad (le président de l’USMA)qui l’aurait rassuré en déclarant que le club n’avait rien reçu et qui lui aurait  demandé de se présenter à Bologhine pour s’entraîner et de tenter d’oublier cette affaire. Il aurait aussi pris attache, après plusieurs tentatives, avec le président de la FAF qui était aux Lieux saints dont il attend « qu’il réussira à m’extirper de cette affaire ».
Devant la presse et surtout les caméras, Youcef Belaili est affirmatif « je n’ai pas besoin de prendre un produit dopant pour me distinguer. Je le répète, je ne l’ai jamais fait depuis le début de ma carrière ». Il observe également  que « quelques personnes malsaines tentent de profiter de chaque occasion pour stopper mon ascension, c’est malheureux. Je suis déçu de constater qu’on veut à tout prix me détruire ».
Cette malheureuse affaire permet à beaucoup de personnes d’intervenir sur le terrain médiatique. Un quotidien sportif a rapporté hier que, juste après la diffusion du communiqué de la FAF, un responsable non identifié de la FAF aurait déclaré  que le contrôle anti-dopage aurait révélé une consommation antérieure de longue durée du produit incriminé.
 Plus grave encore, selon cette source journalistique non identifiée, trois autres joueurs de l’USMA utiliseraient le même produit « risquent eux aussi de connaître le même sort, dans le cas où un contrôle anti-dopage serait effectué prochainement. D’ailleurs, même la FAF devrait se pencher sur leur cas prochainement».
Selon le journal en question la source aurait cité « un défenseur central, un milieu offensif et enfin le troisième, un élément polyvalent qui peut jouer à tous les postes ». La FAF attendrait la fin de l’aventure africaine de l’USMA pour se pencher sur ce dossier.
Si cela s’avérait véridique, la FAF  serait alors à considérer comme complice de dopage en vertu de l’article 189 de la loi 13.05 du 23 juillet 2013 qui stipule que « Le dopage constitue une violation des règles antidopage établies par le code mondial antidopage, notamment par les faits suivants  (….), l’incitation, la contribution, la dissimulation ou toute autre forme de complicité impliquant la violation ou la tentative de violation d’une règle antidopage, (…) ».
Cette complicité par dissimulation n’est pas à écarter lorsque toutes les instances fédérales sportives ferment les yeux sur ce phénomène et que le comité olympique algérien, par la voix de son président, préconise de ne pas mener à son terme le projet de réalisation du centre national de lutte antidopage resté dans les tiroirs.
L’avalanche des cas positifs est symptomatique d’une situation de déliquescence. Le joueur Rafik Boussaid du RCA a été suspendu pour deux ans le jour de la diffusion de la sanction prononcée par l’Afrique footballistique à l’encontre de Youcef Belaili. Au cours de l’été, trois sportifs de haut niveau (champions nations et internationaux en cyclisme, lutte et athlétisme) ont été suspendus pour des faits identiques. Par ailleurs, la rumeur publique fait état de 10 athlètes suspectés de dopage lors des championnats d’Algérie Open (début août). C’est aussi dans les milieux de l’athlétisme que circule une information faisant état de l’existence d’un réseau d’approvisionnement en produits interdits depuis la Russie


1. L’interview aurait été réalisée lundi  en début d’après-midi, donc au moment où l’information commençait à s’ébruiter.

lundi 21 septembre 2015

Choix de lutte antidopage, Excès français ou économies algériennes


Sur le plan de l’éthique, la lutte contre le dopage doit être un combat permanent et sans pitié. En Algérie, le mouvement sportif n’a pas encore adopté cette doctrine impitoyable ainsi que le démontre les trois cas constatés au printemps et cet été. L’automne sera sans doute une saison qui devrait nous donner un autre cas puisque un joueur de football professionnel aurait été contrôlé positif. Aucune sanction n’a été prononcée jusqu’à maintenant puisque les investigations n’en sont qu’à la première phase et le joueur concerné par cette affaire doit être auditionné par les commissions de discipline de la LFP puis par la commission médicale de la FAF.
Selon les premières informations publiées, il s’agirait d’un cas qui découlerait de la consommation de produits pharmaceutiques prescrits par un médecin (du secteur libéral) pour, selon les dirigeants de son club informés du résultat positif du contrôle par la commission médicale fédérale, traiter une angine bactériologique dans le courant de la semaine qui a précédé la troisième journée du championnat de Ligue 1. Les informations ne précisent pas si l’ordonnance médicale a été présentée au moment du contrôle ou s’il s’agit d’une justification a posteriori.
La France a connu un cas qui présente de nombreuses similitudes avec celui du footballeur algérien. Il s’agit d’une athlète suspendue, début juillet, pour une période de 9 mois pour avoir utiliser un médicament (« Rhinofluimucil ») contre la rhino pharyngite. Les éléments de l’affaire française sont connus. L’athlète participe, dans le centre de la France, à un cross le 21 décembre de l’année dernière et est convoquée pour un contrôle antidopage. A ce moment-là, elle mentionne aux contrôleurs cette prise de médicaments et présente une ordonnance médicale lui prescrivant 5 jours de pulvérisations nasales. L’ordonnance est datée du 8 décembre. L’agence française de lutte contre le dopage (AFLD) constate que l’athlète « a absorbé de son propre chef, postérieurement au 13 décembre 2014 le reliquat du médicament prescrit le 8 décembre pour une durée de cinq jours ».
A la suite du contrôle positif, la fédération française d’athlétisme avait infligé, au début du mois de mars, une suspension de 9 mois à la coureuse. Mais, l’AFLD a jugé bon quelques jours plus tard (au début du mois d’avril) de s’autosaisir de ce dossier et d’examiner les faits relevés à l’encontre de la crosswoman. Au début juillet, l’AFLD prononce la même sanction : 9 mois d’interdiction de compétitions.
Cette sanction a surpris par cette sanction qualifiée de « surprenante ». Certains ont même considéré que la lutte anti-dopage est un très beau combat « à condition de ne pas se fourvoyer dans des dérives incompréhensibles ». Cette  décision rendue par l’AFLD, ont-ils dit,  parait s’inscrire dans cet axe.
Des observateurs sportifs, habituellement enclins à la sévérité lorsqu’il s’agit d’athlètes d’autres nations, se sont interrogés d’abord sur les motivations de cette auto-saisine de l’instance de l’anti-dopage pour un cas aussi bénin que celui d’un médicament pour le rhume pris trop longtemps et ont tenté de l’expliquer par la volonté de faire du chiffre et d’augmenter les statistiques des contrôles positifs.
Ils l’ont également replacé dans un contexte où l’AFLD n’aurait pas lésiné sur les moyens déployés pour examiner ce dossier alors que le président de l’instance a été au printemps critiqué par un rapport de la Cour des Comptes pour l’excessivité du coût des contrôles anti-dopage menés par l’Agence. Le rapport de la Cour des Comptes avait recommandé de mieux cibler les contrôles.
Le président de l’AFLD avait alors manifesté son opposition à toute restriction de la cible aux seuls sportifs de haut niveau et professionnels. Il avait alors réaffirmé, à de nombreuses reprises, sa volonté de procéder à des contrôles également à l’encontre des sportifs amateurs, ce qu’est l’athlète sanctionnée.

Rappelons que chez nous, le président du comité olympique a déclaré son opposition à la réalisation national de contrôle antidopage en prétextant que le coût d’une analyse réalisée en Algérie serait supérieur à celui des examens faits à l’étranger. Ce nouveau cas démontre la nécessité contraire. 

dimanche 20 septembre 2015

Déplacements princiers, Le luxe tacle la performance


Deux départements ministériels sont totalement compatibles et complémentaires : le ministère de la jeunesse et des sports (dans la partie initiale de sa dénomination qu’est le volet sportif)  et celui du tourisme qui en profite en particulier dans le développement du tourisme urbain, celui qui consiste, pour les investisseurs privés, à édifier dans toutes les villes (grandes et moyennes) du pays des complexes hôteliers, des hôtels et des restaurants.
Les lecteurs sportifs ont certainement constaté qu’une partie notable du taux d’occupation de ces infrastructures  est à porter au compte des équipes sportives dont les délégations ont permis un retour sur investissement rapide et donc (l’un entraînant l’autre) l’agrandissement (extension) de l’infrastructure de départ.
Le football professionnel est le principal acteur de cet ₺enrichissement₺ rapide des investisseurs hôteliers. Du moins à l’intérieur du pays, dans les villes où ce type de structures touristiques n’est pas diversifié, nombreux et donc concurrentiel. Dans un déroulement normal des championnats nationaux de Ligue 1 et 2, ces hôtels-restaurants sont assurés de bonnes recettes au moins un weekend sur deux, grâce aux délégations qui souvent atteignent (et quelquefois dépassent) la quarantaine de personnes dont seulement 18 joueurs.  
Les équipes professionnelles de football (mais les autres ont le même schéma de fonctionnent) ne sont pas regardantes sur les dépenses de déplacements (transports, restauration, hébergement). Un examen sérieux de leurs comptabilité montrerait qu’elles sont le second chapitre des dépenses de fonctionnement (après les salaires évidemment).
Ceci est compréhensible puisqu’il s’agit, aux yeux des responsables, d’assurer et/ou de maintenir le standing du club, ces apparences qui font qu’il mérite ou pas ce statut fort valorisant qui permet toutes les dérives, toutes les dépenses y compris les plus saugrenues comme celles de devenir des habitués des hôtels les plus prestigieux (Sheraton, Hilton, Mercure, Marriott, etc.).
On notera aussi que, du point de vue des investisseurs, la gestion de ces infrastructures n’est pas aisée. Les clubs sportifs ne sont pas de bons payeurs et que, le plus souvent, ils bénéficient de crédits dont le paiement est difficile, toujours remis aux calendes grecques et toujours en attente de la réception des subventions étatiques englouties par le règlement des salaires astronomiques des joueurs. En fait, les clubs jouent aux grands seigneurs sans en avoir les moyens, en s’endettant.
Les clubs de football « amateurs » et les autres disciplines sportives (celles des sports collectifs en particulier) sont moins extravagants certes mais se plient (à un niveau moindre) à cette tentation à vouloir donner aux athlètes des conditions qui ne sont pas celles dont ils sont coutumiers et auxquelles ils n’aspirent même pas puisqu’elles leurs sont inconnues. Le standing n’est pas (en priorité) pour les athlètes mais pour les dirigeants qui s’y sont accoutumés au fil des ans, de leurs carrières d’entraineurs ou de dirigeants de clubs ou de leurs affaires personnelles.
Au cœur de la confrontation médiatique de l’hiver dernier entre Taoufik Makhloufi, la fédération algérienne d’athlétisme et le ministère de la jeunesse et des sports, un des sujets d’opposition frontale a été le refus de valider un stage de préparation en altitude (2 800 mètres) à Iten au Kenya. Un lieu connu par l’athlète pour y avoir déjà séjourné avec son groupe d’entrainement précédent (celui du somalien Adem Djamaa) et qui semblait le satisfaire. Le motif du refus ministériel était que le lieu d’hébergement de l’athlète ne correspondait pas à son statut de champion olympique. Pourtant Iten et Eldoret sont deux villes où la densité  de champions du monde est la plus importante en plus d’être lieu d’entrainement de David Rudisha, recordman du monde du 800 (1.40.91), champion du monde de la distance en 2011 et 2015, et incidemment l’auteur de la moitié des performances figurant au Top 20 de tous les temps)  qui les fit découvrir à Makhloufi. Ce qui n’est sans doute pas une référence pour des ronds de cuir.

Un article du journal « Le Monde », publié le 20 août dernier (deux jours avant le début des championnats du monde de Pékin), décrit le lieu qui avait vu la préparation des champions du monde kenyans : « Le gouverneur du comté d’Elgeyo-Marakwet a donc organisé un déjeuner d’adieux à l’hôtel d’altitude qui accueille les sept champions durant leur entraînement. Dans la salle à manger, la peinture n’est pas terminée, des traces de pinceau blanchâtres zèbrent le plafond d’où pendent des câbles électriques ».

samedi 19 septembre 2015

Lutte contre le dopage, Les discours retardateurs de la "purification" du sport


Le dopage est un fléau qui prend de plus en plus d’importance. Même si l’on n’en parle pas beaucoup chez nous (où l’on préfère se voiler la face) il est impossible de penser que notre mouvement sportif n’est pas touché. Les cas de contrôles positifs ne sont relativement pas nombreux. Pourtant, cette année, 3 athlètes de valeur nationale et internationale ont été suspendus par l’agence nationale antidopage (un cycliste, un lutteur, une athlète) faisant pendant au même nombre suspendus en 2012 (3 membres de l’EN d’athlétisme dont Zahra Bouras, fille de l’actuel président de la fédération, et Larbi Bouraâda (5ème au mois d’août dernier du décathlon des championnats du monde de Pékin).
Pourtant, le nombre de nos meilleurs athlètes en contacts avec leurs pairs de toutes les nations, et en particulier avec ceux où cette pratique est en vogue, est nombreux. Toutes les préparations s’effectuent à l’étranger puisque nous ne disposons pas (nous dit-on) d’installations adéquates. On voudrait nous faire croire qu’ils n’ont pas été contaminés alors que le risque est élevé, très élevé même.
La réglementation nationale est en phase avec ce qui se fait ailleurs ou du moins avec les textes mondiaux qui régissent la lutte contre cette insanité. De larges pans de la loi sur le développement du système sportif (la loi 13.05) lui sont consacrés et prévoient de sanctionner (par des peines de prison et des amendes) les sportifs coupables d’avoir enfreint la noble règle de l’éthique mais frappent aussi leurs complices (entraineurs, dirigeants, managers, etc.). Il est également prévu que les autorités sportives se dotent des institutions et se donnent les moyens techniques et scientifiques de lutter efficacement.
Hélas, cette dynamique ( ?) est confrontée à des actions retardatrices qui permettent de repousser la mise en place d’un contexte qui puisse décourager ces comportements maffieux. En effet, nous avons eu malheureusement à l’écrire ici même, les réseaux de commercialisation sembleraient se confondre (ou du moins se superposer) aux réseaux de trafic de stupéfiants. C’est d’ailleurs un schéma organisationnel constaté universellement, dont le rapport bien documenté connu sous l’intitulé de « rapport Alessandro Donati ».
Lutter contre le dopage signifie disposer au moins des structures et des moyens (humains, matériels et financiers) de contrôler les sportifs et pas seulement de dévoiler la volonté de le contenir par des discours contredits par des actes, des logorrhées qui meublent les assises nationales et battent en brèche les tentatives(en fin de compte volontaristes) de ceux qui in fine se retrouvent marqués avec un statut d’hurluberlus qui démontre le contexte idéologique  dans lequel ils œuvrent.
Dernièrement, le président du comité olympique algérien a désavoué l’intention de réaliser un centre de contrôle sur le territoire national. Il est vrai que, en cette période de crise financière (diminution des recettes pétrolières), ses arguments peuvent être convaincants pour les pouvoirs publics engagés dans la rationalisation des dépenses dont le mouvement sportif sera certainement l’un des secteurs les plus impactés. Selon ce haut responsable du mouvement sportif national, le coût d’une analyse réalisé, dans le futur cadre national à mettre en place, serait supérieur à celui d’analyses réalisées dans les laboratoires étrangers actuellement opérationnels. Sans omettre bien entendu toutes les difficultés qui accompagnent l’importation des inputs.
Sans en avoir eu conscience (il faut du moins l’espérer sinon cela relèverait d’une forme de complicité intellectuelle avec les tricheurs), le président du COA a fourni l’argumentaire nécessaire aux adversaires de la lutte contre le dopage et à ceux, intéressés par les retards de la mise en place de ce dispositif, qui se tapissent dans les rouages des institutions sportives nationales..
Le dopage et l’aide au dopage sont aujourd’hui considérés comme des délits. Mais, la loi ne peut être appliquée. Puisque l’instrument initial et primordial est indisponible.

L’approche de l’olympisme algérien n’est en aucune façon dissuasive. De nombreuses disciplines (athlétisme, cyclisme, boxe, haltérophilie, lutte libre et romaine, etc.) sont au cœur de cette lutte. Au niveau international, les instances sportives tentent, chacune en fonction de leurs moyens, de déceler ces infractions. Certains pays en sont arrivés en élargir le champ d’action au sport amateur et à sanctionner des marathoniens non licenciés. Chez nous, on semble vouloir déléguer ce soin, au risque de salir l’image du sport algérien, aux contrôleurs étrangers qui activent dans le cadre des compétitions internationales. Réda Arezki Megdoud , Zahra Bouras, Larbi Bouraâda avaient été pris, en juin 2012, dès leurs premières participations en dehors du territoire national à Namur (Belgique), Montreuil et à Lille (France) et Ratigen (Allemagne).  

vendredi 18 septembre 2015

Controverses footballistiques, En sirotant un thé devant les caméras



Nacer Bouiche, ancien goléador du Mouloudia d’Alger et de l’équipe nationale, silencieux depuis bien longtemps, s’est autorisé une intervention, une pique à l’intention des dirigeants du Mouloudia auxquels il a demande de se faire plus discret, de s’occuper de leurs affaires de dirigeants et de laisser aux joueurs la place dans les médias.
C’est quasiment le même message que nous avons envie d’adresser aux dirigeants de la JS Kabylie, à « Moh » Cherif Hannachi et à ses « ennemis intimes » du comité de sauvegarde. Les membres de ce dernier et le plus vieux président de club jouent depuis quelques mois une partie de ping-pong. Chaque déclaration de l’une des partie est suivie automatiquement d’une répartie aussi fracassante de l’autre, dans une guerre de la parole qui ne dit pas son nom mais s’étale amplement dans les journaux. Il est devenu patent aujourd’hui (même pour ceux qui, il y a quelques mois, voulaient restreindre le débat à l’univers sportif) que la querelle dépasse  le cadre du football et s’est immiscé dans d’autres sphères où le fair play n’est pas de rigueur. D’ailleurs, ce sont les mêmes outils, les mêmes moyens de propagande qui sont employés avec un débordement sur la voie publique qui, à Tizi Ouzou et ailleurs en Kabylie, rappellent des heures où le sang fut versé et qu’il vaut mieux tenter de ne pas répéter pour des histoires sans queue ni tête de ballon rond. Non, pardon ! Nous oublions que le football est un fabuleux levier capable de soulever le monde.  
Les apostrophes, les interpellations se succèdent en rafales. On se croirait presque dans les vieux films de série B d’antan, que diffusaient les salles de cinéma aujourd’hui fermées,  où le héros disait, avant d’ouvrir le feu sur son rival, avec son Colt à six coups ou son Magnum 357 : « pas de pitié pour les salopards».
« Moh » Cherif Hannachi, Menad, Aiboud, Abdeslam, maitre Meriem et bien, d’autres encore, ceux que l’on fait revivre dans les colonnes de journaux le temps d’une déclaration insipide ou incendiaire (selon le tempérament des uns et des autres), avec toutefois une médiatisation exacerbée pour celles du second type, sont à bien y réfléchir comme des gamins ou des adolescents dans la cour de récréation où chacun, mots à l’appui voudrait dominer les autres avant que les coups ne soient donnés.
Les intentions (véridiques ou factices) sont prises pour des actions à la réalisation immédiate. Quand Hannachi dit en substance « je laisse ma place à qui met 20 milliards sur la table », Menad répond qu’ « il vienne demain chez le notaire ». Pourtant, tous les deux savent que les démarches ne sont pas aussi aisées que le laissent entendre leurs déclarations. En fait, disons le crûment, les grands et vieux gamins ont quitté les bancs de l’école et se sont installés dans le café du coin (les cafés du commerce d’hier et d’avant-hier) sirotant un thé (ou autre chose) tout en jouant une partie de cartes ou de dominos devant les copains du quartier.
Sauf que l’aréopage qui les entoure est décuplé d’abord par la presse sportive devenue presse-people et les chaînes de télévision satellitaires privées, toutes deux à l’affut de sensationnel.
Hannachi, Menad et consorts se donnent en évidence en spectacle. Eux et leurs pairs (à la JSK ou ailleurs, au MCA, au CSC, à l’ESS, etc.) ne peuvent d’ailleurs se passer de cette puissante drogue qui fait partie de leur existence depuis le temps où ils s’exhibaient en cuissettes et maillots sur les terrains de foot.

Les improvisations de ces épanchements dignes de la commedia dell arte ont cependant des répercussions négatives dans les gradins des stades. La pierre qui a tué Albert Ebossé, les menaces qui ont conduit Yesli à fuir Tizi et à se réfugier chez lui, hors de frontières, sont le produit de cette fermentation déplorable et inutile. La solution à cette guerre des chefs existe, ils la donnent dans leurs imprécations et au lieu de la mettre en œuvre, ils préfèrent continuer à s’égosiller.       

mercredi 16 septembre 2015

Sélections nationales, Le devoir national pénalise les joueurs


Nous devons certainement appartenir à l’espèce disparue des diplodocus pour fulminer en lisant, dans les colonnes d’un titre bien installé de la presse sportive nationale, qu’un joueur est pénalisé pour avoir été retenu en équipe nationale. Il est vrai que nous appartenons à cette catégorie de personnes qui a cru qu’une sélection en équipes nationales, ne serait-ce que pour un stage de courte durée jamais renouvelé, était une récompense pour des efforts fournis auparavant pour se hisser justement au…..plus haut niveau de la pratique dans une discipline sportive (ou autres) quelconque. Y compris pourquoi pas dans une sélection de jeux de cartes. Une récompense certes mais aussi un honneur de faire partie des…meilleurs du pays à un moment donné.
Dans le corps de l’article consacré à ce sujet ou plus exactement (la nuance est extrêmement importante) aux causes qui seraient à l’origine du début de saison difficile d’une grande équipe du championnat de Ligue 1 qui serait privé du talent de ce joueur. Celui-ci, à en croire notre confrère, n’aurait plus sa place dans l’équipe avec laquelle il est en contrat. D’abord parce qu’il est souvent convoqué par le sélectionneur de l’équipe nationale militaire en préparation des jeux mondiaux militaires qui se disputeront prochainement en Corée du Sud. Ensuite, cela revient finalement au même, car l’entraineur de son club l’aurait relégué sur le banc de touche pour être souvent absent aux entrainements de son équipe.
La position du coach en chef est compréhensible. Nouvellement arrivé, il ne connait pas encore la valeur de ce joueur et attend de se faire un jugement personnel pour l’incorporer. Cet entraineur (étranger de surcroit), dont c’est la première expérience dans notre pays, doit se douter que le joueur en question possède des qualités indéniables. Sinon, il n’aurait pas été retenu dans une sélection nationale. Interrogé à ce propos, l’entraîneur en question nous dirait certainement que le joueur dont il s’agit ne fait pas encore partie de ses plans et qu’il attend qu’il ait achevé ses obligations nationales pour mieux le connaitre, etc.
Il faut dire aussi qu’aucune des parties intéressées par le sujet (joueurs, entraineur(s), dirigeants du club) n’ont abordé le sujet. Chacune d’elles connait parfaitement la situation. Toutes sont dans l’obligation de se plier à cette règle qui veut qu’une sélection doit être honorée et que le refus d’une sélection sans justification est passible de sanction.
Dans de nombreux pays, il aurait été dégradant de faire état de désagréments comme ceux invoqués. Au-delà de l’obligation administrative, réglementaire que porte l’intégration dans une sélection de son pays, pour un sportif digne de ce nom, la sélection est  plus qu’un honneur. Elle est la marque de la reconnaissance sociale, de l’appartenance à la nation. Un signe qui dépasse tous les désagréments en tous genres dans la vie personnelle, familiale et sociale (on a tendance à souvent l’oublier) qui accompagnent ce choix. Y compris les ponctions qui sont opérées ailleurs (dans des pays où la législation sportive n’est pas aussi accommodante que la réglementation algérienne) sur la rémunération ou les droits aux congés.
La peur de la sanction est secondaire. La sélection sublime. Elle véhicule aussi un certain nombre d’avantages que l’on feint de ne pas percevoir.
La sélection est une forme de valorisation. Le football professionnel algérien balbutiant en a fait son crédo. Un joueur étranger ne peut être qualifié par la LNF s’il ne fait pas la preuve de sa qualité d’international dans son pays (cf le cas Robertson du MCA, resté en attente de qualification pendant de longs mois). La Grande Bretagne est encore plus exigeante. Elle ne délivre pas de permis de travail « joueur professionnel » si le joueur en question ne justifie pas de sa participation à des tournois internationaux reconnus par les instances mondiales du football.
Au-delà de cet aspect distinctif, la sélection impacte positivement la rémunération du joueur et la valeur monétaire transcrite en droits d’images.   

mardi 15 septembre 2015

Commissariat aux comptes, Sonatrach ferme la vanne


La législation algérienne fait obligation à l’ensemble des intervenants dans le mouvement sportif (associations, ligues, fédérations) de faire appel aux services d’un commissaire aux comptes pour la validation de leurs comptabilités. Ce commissaire aux comptes est le garant du respect des règles de la comptabilité nationale et donc, en dernière instance, que la gestion des deniers publics s’est déroulée dans les règles de l’art. Cette obligation est liée à la répartition de l’aide publique.
Les clubs sportifs professionnels sont astreints à la mise en place d’un système de contrôle de la gestion qui prend naissance avec le comptable de l’entreprise à objet sportif chargé de la comptabilisation des flux monétaires (entrants et sortants) de la société et de leurs inscriptions sur les registres comptables aux rubriques adéquates. Il se poursuit avec le contrôle interne auquel est censée procéder la hiérarchie (chef comptable, directeur financier, directeur général) et se termine par un contrôle externe portant sur la régularité de la comptabilité d’une part (commissaire aux comptes) et la bonne gestion de la société (conseil d’administration) qui permet à cette instance de donner (ou pas) quitus aux dirigeants exécutifs du club. Pour les clubs professionnels de football, le contrôle externe culmine avec le contrôle de gestion mis en place au niveau des instances fédérales. Remarquons que cette description est à la limite de la caricature et n’entre donc pas dans la complexité des différentes fonctions.
En examinant la comptabilité et sa tenue, le commissaire aux comptes certifie les comptes sociaux (accepte donc les documents comptables – bilans et comptes de résultats essentiellement- présentés constatant par là une bonne gestion comptable), les rejette en raison d’anomalies portant préjudice à la véracité, à la sincérité, à l’exactitude des comptes) ou émet des réserves sur des opérations au sujet desquelles il sollicite des gestionnaires des explications supplémentaires qui ne lui auraient pas été communiquées en temps opportun (le temps de l’examen des comptes). Notons que le commissaire aux comptes est responsable, sur le plan pénal, des dérives qu’il n’aurait pas constatées et signalées à qui de droit (conseil d’administration et procureur).
En émettant des réserves (non précisées à l’intention du grand public) à propos du bilan de l’année 2014, le commissaire aux comptes de la SSPA/ MCA a causé un séisme dont les multiples répliques risquent de mettre en émoi l’univers mouloudéen. La première est la fermeture des vannes par Sonatrach qui refuserait de continuer à alimenter en fonds la SSPA tant que les réserves n’auront pas été levées. Les suivantes seront inévitablement (si ces réserves ne sont pas levées rapidement) des difficultés financières (de trésorerie) qui perturberont le fonctionnement normal de la société sportive (règlement des factures et des salaires). Cette décision de la compagnie pétrolière (bien qu’elle soit tout à fait naturelle et logique) attirera à n’en pas douter des commentaires acerbes de la part des inconditionnels du Mouloudia.
La Sonatrach, pourvoyeur de fonds de la SSPA/MCA, n’a certainement pas oublié les deux affaires qui l’ont touché directement (SSPA/MCA vs Omar Ghrib) et par le biais de sa filiale du groupe Tassili (SSPA/CSC vs Boulhabib et consorts) qui l’ont vu débourser respectivement 9 milliards et 19 milliards de centimes représentant des dettes dont l’actionnaire principal de ces clubs professionnels n’auraient pas eu connaissance en temps utile, signifiant que ces ₺dettes₺ n’auraient pas figuré dans les bilans et comptes de résultats.
Les affaires ayant été jugées définitivement, Sonatrach semble avoir pris acte des défaillances de gestion qu’entraînent les écritures extracomptables ou les opérations non comptabilisées qui semblent être légions dans le monde du football professionnel.

Au niveau d’une grande fédération olympique, des membres de l’assemblée générale s’agitent. Un bilan certifié par le commissaire mandaté pour ce faire serait remis en cause a postériori. Ici, il s’agit d’enregistrement comptable de dépenses dont les justificatifs ne seraient pas probants. L’affaire en serait au stade des investigations. Le président de la fédération, le bureau exécutif et le commissaire aux comptes seraient concernés par cette action dont nous suivons les développements. 

lundi 14 septembre 2015

Formation des joueurs, Le Mouloudia change de cap


Nous étions décidés à tourner, au moins pour quelques jours, la page MCA où, de notre humble point de vue qui n’engage finalement que nous,  des dirigeants  continuent à se complaire dans des attitudes impertinentes qui discréditent ce club pourtant doté de tous les atouts pour une réussite sportive exemplaire. Certains, au lieu de s’occuper des affaires courantes de leur club chéri, déclarent vouloir ouvrir une enquête pour connaitre les tenants et aboutissants de la volte-face de leurs pairs de l’USMA d’Alger que l’on pourrait qualifier comme étant une forme d’ingérence dans la gestion d’un autre club ou l’expression d’un complexe de supériorité mal placé.
Ceci dit, oublions-les pour nous pencher sur un thème plus intéressant passé inaperçu dans la presse sportive nationale motivée essentiellement par les ₺équipes premières₺ de football, cette fameuse élite nationale qui ne subsiste que par l’apport de joueurs (que ceux-ci nous excusent) ₺importés₺ après avoir été formés hors des frontières nationales, débauchés de clubs de 3ème et 4ème divisions françaises. La démonstration (reconnue par ailleurs internationalement) de la qualité du travail des centres de formation de ce pays. Mais, aussi de la médiocrité du système de formation algérienne. Pourtant, les entraineurs étrangers en activité sur le territoire national reconnaissent que les jeunes joueurs algériens sont bourrés de talents. 
Le président du conseil d’administration de la SSPA a annoncé que le poids lourd du football algérien se tournera vers la formation. A l’issue de la dernière réunion du CA, il a déclaré que le thème avait été abordé et a reconnu que lui-même, la saison dernière au cours de laquelle la fameuse ₺équipe première₺ jouait sa survie en Ligue 1, ne s’était « pas préoccupé des jeunes sauf les U 21».
L’organe de gestion, à en croire son président, aurait changé de cap et souhaiterait mettre, aujourd’hui, « le paquet pour la formation ». Les bases de ce changement de perception ou de vision  auraient été posées au cours d’une réunion qu’il aurait tenu avec les responsables des équipes de jeunes afin que ces derniers  accordent plus d’intérêt à ce volet. Pour mieux donner de consistance à ce projet, le même président, indique qu’un programme de réunion du CA est prévu laissant supposer des mesures de financement sans lequel le projet n’est pas viable.
 Nous prendrons acte de cette déclaration d’intention tout en restant dubitatif. Le sujet n’ayant pas été approfondi, on peut imaginer plusieurs éventualités. La première serait (l’approche actuelle étant considérée comme dépassée) celle inspirée de la méthode Charef-USM El Harrach (et qui pendant les années 1976- 1990 a été l’approche du Mouloudia des Pétroliers d’Alger) consistant à recruter sur tout le territoire national de jeunes joueurs (équivalents U19 -U20) pour les préparer (physiquement et tactiquement) à intégrer à moyen terme les équipes U21 et première.
Cela peut être aussi, l’approche tentée par l’ASO Chleff de la contractualisation de jeunes joueurs prometteurs. Et enfin, la voie royale, empruntée par le Paradou AC, de prendre en charge, dès leur plus jeune âge, de jeunes joueurs prometteurs dans le cadre d’une Académie de football. Un projet de cette envergure doté des moyens (matériels, humains et financiers) que pourraient engager Sonatrach devrait donner des résultats autrement plus éloquents et consistants que ceux obtenus jusqu’à présent, avec des moyens  comparativement dérisoires mis en œuvre par les frères Zetchi.
Nous ne devons pas occulter que le Mouloudia, en matière de formation, n’avance pas sur un terrain vierge. Au cours de la première décennie du 21ème siècle, nous nous garderons de l’oublier, un jeune conseiller des sports (aujourd’hui devenu entraineur national jeunes) avait pris en charges des jeunes qui avaient donné des résultats probants avant d’être éparpillés à tous vents par la politique de la ₺starisation₺ et de la dilapidation des moyens financiers : chercher ailleurs à des coûts astronomiques des joueurs de même qualité ou de qualité inférieure  alors qu’à des prix moindres des joueurs de niveau supérieur étaient disponibles à portée de main dans les équipes de jeunes. Peu considérés par les dirigeants de l’époque, ils ont été libérés, quelquefois bradés, avant de revenir faire briller les couleurs du club qui les avaient abandonnés sur le bord de la route professionnelle. Ailleurs, ils étaient devenus ces fameuses stars que le Mouloudia appréciait tant et continue d’apprécier au nom du résultat immédiat.     


dimanche 13 septembre 2015

Gestion des joueurs, Blessé, Djabou prolonge au Club Africain


Un club de football professionnel est, notre position sur la question est maintenant connue, avant toute autre chose, une entreprise commerciale dotée de la personnalité juridique sous la forme de la personne morale retenue par la réglementation algérienne de SSPA (société sportive par actions). L’objet de cette entreprise est, selon l’article 79 de la loi 13.05 sur l’organisation et le développement des activités physiques et sportives,  « l’amélioration de sa compétitivité économique et  sportive ainsi que celle de ses sportifs à travers sa participation à des manifestations et compétitions sportives payantes et l’emploi d’un encadrement et de sportifs en contrepartie d.une rémunération ainsi que l’exercice de toutes activités commerciales liées à son objet ».
Ses projets sportif et économique en s’appuyant (en théorie, il faut malheureusement noter que la théorie ne correspond pas à la réalité) sur des politiques, sur un ensemble de visions (fragmentées en fonction des différents volets de l’activité du club appréhendée à travers ses dimensions sportive, administrative, financière, infrastructurelles) de l’avenir du club (à court, moyen et long terme) et d’actions projetées dans le temps autorisant la réalisation de cette perception idyllique certes mais constituant programme.
On constate, la relation journalistique de la vie quotidienne des clubs  le démontre suffisamment, que les clubs (dans leur grande majorité) n’ont qu’une vision parcellaire, à très court terme (résolution en extrême urgence de problèmes survenant, dit-on, à l’improviste) faisant l’impasse sur la gestion prévisionnelle. Il est par ailleurs étonnant d’observer que la majorité des clubs rencontrent des difficultés de tous ordres alors que les entreprises personnelles des actionnaires sont florissantes.
L’aspect financier prédomine. Sur ce plan, dans tous les clubs, les incidents de trésorerie sont innombrables (salaires des joueurs non payés à échéance, endettement vis à vis des organismes sociaux et fiscaux, factures impayées de services faits). Ils ne se résolvent que par les subventions de l’Etat et des collectivités locales et par le  sponsoring institutionnel des opérateurs de téléphonie mobile et quelques entreprises locales.
En matière de ressources humaines liées à la réalisation du ₺projet sportif₺ - nous n’évoquerons pas ici la défaillance des structures d’accompagnement logistique (administration, finances, communication)  lesquelles sont, de notre point de vue, à l’origine de tous les problèmes du club - c'est-à-dire l’effectif des joueurs, des staffs technique et médical dont le taux de rotation est si important que les instances nationales sportives en sont venues à revoir la durée minimale des contrats de joueurs (la réglementation générale prévoit des contrats de un à cinq ans) à deux ans et à limiter le nombre d’engagements d’un entraineur avec un club à deux par saison sportive.
Ces deux instabilités notoires (et l’absence d’un véritable centre de formation de jeunes footballeurs auxquels seraient inculqué un système de jeu  préludant l’identité footballistique du club) sont causes de la dérive des équipes. La prolongation des contrats est une pratique rare. En fait, tous les clubs semblent douer pour deux actes de gestion de ressources humaines : le recrutement et la libération de joueurs. Deux actes symbolisent très bien l’inexistence d’une politique dans le domaine de la conservation des éléments en place dont des aspects sont négligés.  La gestion prévisionnelle permet de connaitre les besoins du club, d’en définir avec le maximum de précisions le profil et de choisir (sélectionner parmi les joueurs potentiels à un recrutement) celui qui répond le mieux aux attentes et besoin du groupe et à son identité sportive.

Le Club Africain  vient de montrer aux dirigeants algériens (sétifiens plus particulièrement qui ont perdu l’ossature de leur équipe au moment où ils en avaient le plus besoin dans les compétitions continentales) qu’en la matière l’anticipation est la pierre angulaire du bon fonctionnement du club. Dans notre football, le joueur Abdelmoumen Djabou (actuellement blessé, il fera son retour sur les terrains dans un temps indéterminé) aurait été mis au rencart (si ce n’est libéré comme un pestiféré). Il vient de prolonger de deux années le contrat qui le lie au club tunisien jusqu’au mois de juin prochain. Les Tunisiens auraient pu attendre mais ont préféré d’abord parier sur la guérison du joueur, ensuite sur le retour à son plus haut niveau sportif et à sa réintégration dans un groupe dont il est un composant. La démonstration qu’ils connaissent la valeur réelle du joueur et de….leur équipe.   

samedi 12 septembre 2015

Dopés à leur insu, Powell et Simpson obtiennent un dédommagement



Depuis le début de l’année, le dopage, ce fléau avéré qui ronge le sport de très haut niveau dont il semble devenu le compagnon inséparable, alimente les tribunes de la presse sportive et généraliste internationale à coup de scoops qui, malgré la dimension sensationnaliste, (re)valorise la profession de journaliste.
On ne compte plus les documentaires, les analyses et les commentaires stigmatisant cette démarche trompeuse qui dénature la pratique sportive par l’utilisation de produits pharmaceutiques et a entrainé la déchéance de nombreux athlètes ayant atteint les plus hauts sommets et se retrouvant, quelques années après la découverte de leurs turpitudes, dans les bas-fonds de la société dans un ₺remake₺ de la formule de la Rome antique : « Le Capitole est proche de la Roche Tarpéienne » signifiant qu’il n’y a qu’un pas entre les plus grands honneurs (une place au Sénat romain) et la mort dans le précipice dont on dit qu’il est contigüe.   
C’est un véritable système maffieux qui s’est mis progressivement en place se superposant, selon des enquêtes sérieuses, sur des réseaux de commercialisation de drogues dans lesquels sont impliqués des dirigeants sportifs, des entraineurs, des médecins, des pharmaciens et des athlètes, plébiscitant de bouche à oreilles la qualité de ces produits.
Ces réseaux de ₺bons samaritains₺, composés de gens qui ₺vous veulent du bien₺ prétendant aidés les athlètes à atteindre leurs limites dans les règles, ont été décrits à travers les dossiers formalisés autour de systèmes de dopage en Russie, aux Etats-Unis, au Kenya, en Jamaïque, en Grande Bretagne, en Espagne, en Italie avec des extensions vers d’autres nations (Grèce, Turquie, France, Maroc).
Même l’Algérie semble avoir été contaminée. Un cycliste, un lutteur, une athlète ont été épinglés (ces derniers mois) par les contrôles antidopage réalisés sur le territoire national. Des rumeurs, malheureusement fort insistantes, laissent entendre qu’une dizaine d’autres auraient été pris lors des derniers championnats open (toutes catégories d’âges) d’athlétisme et que l’approvisionnement en produits interdits se ferait à partir de Moscou. Mais, ce ne sont pour l’instant que des rumeurs attendant confirmation.
Certains laboratoires sont impliqués dans ce trafic. Ce fut, dans les premières années du 21ème siècle, l’affaire Balco aux USA dans laquelle furent incriminés et condamnés, après de longues péripéties, par la justice américaine, les sprinters US Marion Jones (pour parjure) et son compagnon Tim Montgomery (trafic de drogue).   
D’autres laboratoires le sont incidemment (?) en n’indiquant pas la composition des produits mis sur le marché. Telle est la conclusion qui peut être tirée de l’affaire en justice ayant opposé le Jamaïcain Assafa Powell et sa compatriote Sherone Simpson à un laboratoire de fabrication de compléments alimentaire américain.
Les deux sprinters jamaïcains avaient utilisé un produit (Epiphany D1) du laboratoire Dynamic Life Nutrition et avaient été contrôlés positifs lors des sélections jamaïcaines en juin 2013. Il s’en était suivi une suspension de 18 mois que le tribunal arbitral du sport avait ensuite réduit à 6 mois, et l’ex-recordman du monde du 100 mètres avait pu reprendre la compétition à la saison 2014.
Asafa Powell et Sherone Simpson ont conclu un arrangement et recevront un dédommagement du laboratoire qui a produit le complément alimentaire ayant conduit à leur contrôle anti-dopage positif et à leur suspension. Il contenait de l’oxilofrine, un stimulant de la famille des amphétamines, figurant sur la liste des produits interdits par l’agence mondiale antidopage (AMA).
Le montant du dédommagement obtenu est inconnu. Ce que l’on sait c’est que les deux coureurs réclamaient 8 millions de dollars (7 millions d’euros) au laboratoire
Ils l’avaient esté en justice pour obtenir un dédommagement pour compenser les pertes supportées, avec une saison 2013 stoppée prématurément, des engagements perdus pour les meetings, et bien sûr les conséquences sur leur image de marque.

Depuis cet épisode, ce supplément frelaté a été placé sur la liste des produits interdits par l’USADA (agence américaine de lutte contre le dopage) et sa production a été arrêtée.

vendredi 11 septembre 2015

Mouloudia d’Alger, Le dindon de la farce


Nous avions terminé la semaine dernière avec une chronique centrée sur le MCA et nous avions l’intime conviction de pouvoir trouver un thème de réflexion et de discussion dans les "événements" qui agiteraient un autre club pour nous éviter la tentation de faire une fixation sur cette institution sportive dont l’environnement ne peut qu’attirer la sympathie et qui, avec quelques efforts, pourrait s’avérer être la locomotive du football professionnel algérien. Une dimension qu’elle pourrait, malheureusement ne pas atteindre, malgré les moyens financiers et humains possédés, si elle persévère dans ses travers.
Un siècle d’Histoire mouvementée aurait du mettre à la disposition de l’équipe dirigeante actuelle (et celles qui l’ont précédées), un corpus référentiel, un ensemble d’éléments d’informations autorisant la compréhension du mouvement sportif, des réussites et des échecs qui jalonnent un passé impérissable.     
Nous débutons donc cette semaine en posant à nouveau un regard sur ce Mouloudia qui, démontre encore une autre fois, qu’il ne peut être et paraitre sans afficher ses ratages. A y regarder de plus près, et en toute sérénité, certains observateurs lucides ont le mérite d’expliquer ses déboires par la sur-médiatisation dans laquelle se complaît ce qui est, on ne peut le contester, une référence sportive légendaire.
Le Mouloudia d’Alger forme avec Sonatrach, première entreprise nationale et continentale, un duo de choc. Plus exactement, la combinaison des deux auras prédisposait, depuis bien des années (déjà avec la réforme sportive de 1976), le couple à devenir un duo irrésistible. Dans toutes les disciplines sportives, le Mouloudia (y compris dans sa version GSP), nul ne peut le nier et le palmarès des autres sections sportives l’atteste, a été un leader incontestable lorsqu'il n’a pas tenté d’émerger par la médiatisation mutant avec une rapidité inouïe en outil de propagande.
Le "grand" Mouloudia n’est pas une illusion de l’esprit. Il a existé et…n’est plus… En attendant de revenir lorsque l’environnement sera serein et plus propice à la pratique sportive qu’aux ébats médiatiques. Le Mouloudia est un grand club. Il l’est par ses dirigeants, son encadrement, ses joueurs, etc. qu’il serait malséant de dénigrer alors qu’il regorge de talents et d’un potentiel prétendument avéré.
Le Mouloudia ne peut échapper aux embûches qui se dressent devant tous les clubs professionnels algériens, ni aux problèmes dans lesquels ils se débattent. Son environnement l’a placé dans une situation encombrante trop souvent nuisible à un fonctionnement "normal". La différence est (qu’exception faite des clubs à très forte popularité), toutes ces questions qui, quelquefois touche à la pérennité de la structure, se règle, autant que faire se peut,  dans la discrétion.  Au Mouloudia, autour du Mouloudia, ceci est impossible. Tout se fait sur la voie publique, la presse agissant en catalyseur.
Cet été, la domiciliation du Mouloudia du 5 juillet a tenu en haleine tous les lecteurs y compris ceux qui n’ont aucune attirance pour ce club. Tout a été entrepris pour que cette domiciliation ait lieu. La pression a été mise sur tous les intervenants assaillis par médias interposés. Les dirigeants, les joueurs, les "historiques" ont été requis, par une presse avide d’informations succulentes, assurée d’avoir découvert le filon d’or, pour de petites déclarations fracassantes et extravagantes comme le sont (et le seront) celles des passionnés.
Au final, tous les acteurs du dossier ont été indisposés. Y compris, ceux qui, situés à la périphérie de la problématique, non concernés directement par la prise décision, se sont sentis désavoués pour l’aide apportée. Parmi ces derniers, l’USMA Alger, ses dirigeants et ses supporters ont été pendant la période des vaches maigres (appelée à perdurer) un adjuvant essentiel à la poursuite de l’aventure sportive mouloudéenne. Ils ont su prendre leurs dispositions (comme le CRB, le NAHD, l’USMH et le RSK) et se contenter de ce minimum qui permet de survivre et autoriser le MCA à jouer ses match dans ce stade de Bologhine si décrié. Ne proposant que le minimum vital à un club qui se respecte (l’USMA en fait partie), le stade de l’ex-Saint Eugène ne verra pas le Mouloudia s’y entrainer. Tous les créneaux horaires ont été affectés. Pendant que le Mouloudia se dispersait, la direction du stade et l’USMA s’affairaient à rationaliser leur organisation. La demande d’utilisation des installations sportives exprimée dans les formes administratives a été rejetée dans les mêmes formes, sans tambours ni trompettes. Pour eux, le Mouloudia n’est qu’un épiphénomène.