Encore une affaire de dopage. Cette fois-ci, nous appréhendons la
question, qui est beaucoup plus sérieuse qu’on ne le croit et qui semble voler
au dessus des têtes de tous les responsables sportifs et politiques, contrairement
à d’autres nations où le problème est abordé à bras le corps et même dans les
enceintes parlementaires ainsi que l’a démontré l’ « affaire
Paula Radcliffe » qui a pris une dimension inhabituelle pour ce
genre d’affaires, reléguées généralement aux pages sportives ou dans celles des
faits divers.
En plus d’être un problème de santé publique (souvenons-nous simplement,
pour rester dans les affaires qui ont concernées notre pays, de l’affaire dite
« des enfants handicapés » des joueurs de football des
équipes nationales de 1982 et 1986 qui avait mis en émoi la presse nationale
avant de se dégonfler comme un ballon de….baudruche et être reléguer aux
oubliettes), le dopage et la lutte contre le dopage sont des problématiques qui
sont prises en charge par les services de sécurité (gendarmerie, police,
carabiniers, douanes, etc.).
Aux Etas Unis, la DEA et le FBI, deux agences fédérales mises en place
pour lutter contre le trafic de drogue d’une part et la criminalité sous toutes
ses formes d’autre part, sont fortement impliqués dans la lutte contre ce fléau qui touche
toutes les disciplines sportives (avec une gravité accrue pour celles qui
connaissent le professionnalisme) mais aussi (cela semble être le créneau
privilégié) des salles de sport où les pratiquants de la musculation et du body building seraient
des consommateurs réguliers de produits (très souvent en vente libre en
pharmacies ou parapharmacie) qui augmentent la masse musculaire et dont la
composition n’est pas toujours transparentes.
L’AMA (agence mondiale de lutte contre le dopage) utilise les mêmes
pratiques que le FBI. Du moins, celles qui ont été popularisées par la
littérature et séries télévisées policières, celles où un accusé, pour bénéficier
de circonstances atténuantes, d’une réduction de peine, se transforme en
informateur de l’agence. Une pratique qui ne nous est pas inconnue puisqu’utilisée
à grande échelle lorsqu’il s’est agit de réinsérer dans la vie sociale les
partisans de l’islamisme radical, à travers le processus de réconciliation
nationale. L’opacité des réseaux de commercialisation des produits dopants, la
loi de l’omerta (selon le rapport Alessandro Donati, ces
réseaux n’auraient rien à envier à la Maffia lorsqu’ils n’y seraient pas
intégrés) qui y règne ont conduit à cette option.
Des cas de « repentis du dopage » sont
connus. Le premier est celui du sprinter américain Tyson Gay que l’on a revu
sur les pistes aux derniers championnats du monde de Pékin. Il avait été précédé
par Conte, le patron d’un laboratoire de fabrication de produits dopants (le
laboratoire Balco) qui avait fourni, au début des années 2 000, des
champions américains parmi les plus connus : Marion Jones (condamnée quelques
années plus tard à 6 mois de prison pour parjure devant les institutions
judiciaires américaines) et son compagnon, Tim Montgomery, un des meilleurs
coureurs de 100 mètres de son époque, qui sera condamné à cinq ans de prison pour
trafic de drogue (cocaïne).
Le dernier cas connu est tout récent (il date de la fin du mois d’août
2015). C’est celui qui a vu la marathonienne russe Liliya Shobukhova bénéficier
d’un raccourcissement de sept mois de la sanction qui lui avait été
précédemment infligée par les instances disciplinaires du mouvement sportif
international. La décision d’adoucissement de la peine a été prise par l’Agence
Mondiale Anti Dopage en contrepartie des informations que l’athlète avait
livrées sur les pratiques douteuses d’autres athlètes ou de coaches.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire