Un club de football professionnel est, notre position sur la
question est maintenant connue, avant toute autre chose, une entreprise
commerciale dotée de la personnalité juridique sous la forme de la personne
morale retenue par la réglementation algérienne de SSPA (société sportive par
actions). L’objet de cette entreprise est, selon l’article 79 de la loi 13.05
sur l’organisation et le développement des activités physiques et sportives, « l’amélioration de sa
compétitivité économique et sportive
ainsi que celle de ses sportifs à travers sa participation à des manifestations
et compétitions sportives payantes et l’emploi d’un encadrement et de sportifs
en contrepartie d.une rémunération ainsi que l’exercice de toutes activités
commerciales liées à son objet ».
Ses projets sportif et
économique en s’appuyant (en théorie, il faut malheureusement noter que la
théorie ne correspond pas à la réalité) sur des politiques, sur un ensemble de
visions (fragmentées en fonction des différents volets de l’activité du club
appréhendée à travers ses dimensions sportive, administrative, financière,
infrastructurelles) de l’avenir du club (à court, moyen et long terme) et
d’actions projetées dans le temps autorisant la réalisation de cette perception
idyllique certes mais constituant programme.
On constate, la
relation journalistique de la vie quotidienne des clubs le démontre suffisamment, que les clubs (dans
leur grande majorité) n’ont qu’une vision parcellaire, à très court terme
(résolution en extrême urgence de problèmes survenant, dit-on, à l’improviste)
faisant l’impasse sur la gestion prévisionnelle. Il est par ailleurs étonnant
d’observer que la majorité des clubs rencontrent des difficultés de tous ordres
alors que les entreprises personnelles des actionnaires sont florissantes.
L’aspect financier
prédomine. Sur ce plan, dans tous les clubs, les incidents de trésorerie sont
innombrables (salaires des joueurs non payés à échéance, endettement vis à vis
des organismes sociaux et fiscaux, factures impayées de services faits). Ils ne
se résolvent que par les subventions de l’Etat et des collectivités locales et par
le sponsoring institutionnel des
opérateurs de téléphonie mobile et quelques entreprises locales.
En matière de
ressources humaines liées à la réalisation du ₺projet sportif₺ - nous
n’évoquerons pas ici la défaillance des structures d’accompagnement logistique
(administration, finances, communication) lesquelles sont, de notre point de vue, à
l’origine de tous les problèmes du club - c'est-à-dire l’effectif des joueurs,
des staffs technique et médical dont le taux de rotation est si important que
les instances nationales sportives en sont venues à revoir la durée minimale
des contrats de joueurs (la réglementation générale prévoit des contrats de un
à cinq ans) à deux ans et à limiter le nombre d’engagements d’un entraineur avec
un club à deux par saison sportive.
Ces deux instabilités
notoires (et l’absence d’un véritable centre de formation de jeunes
footballeurs auxquels seraient inculqué un système de jeu préludant l’identité footballistique du club)
sont causes de la dérive des équipes. La prolongation des contrats est une
pratique rare. En fait, tous les clubs semblent douer pour deux actes de
gestion de ressources humaines : le recrutement et la libération de joueurs.
Deux actes symbolisent très bien l’inexistence d’une politique dans le domaine
de la conservation des éléments en place dont des aspects sont négligés. La gestion prévisionnelle permet de connaitre
les besoins du club, d’en définir avec le maximum de précisions le profil et de
choisir (sélectionner parmi les joueurs potentiels à un recrutement) celui qui
répond le mieux aux attentes et besoin du groupe et à son identité sportive.
Le Club Africain vient de montrer aux dirigeants algériens
(sétifiens plus particulièrement qui ont perdu l’ossature de leur équipe au
moment où ils en avaient le plus besoin dans les compétitions continentales)
qu’en la matière l’anticipation est la pierre angulaire du bon fonctionnement
du club. Dans notre football, le joueur Abdelmoumen Djabou (actuellement
blessé, il fera son retour sur les terrains dans un temps indéterminé) aurait
été mis au rencart (si ce n’est libéré comme un pestiféré). Il vient de
prolonger de deux années le contrat qui le lie au club tunisien jusqu’au mois
de juin prochain. Les Tunisiens auraient pu attendre mais ont préféré d’abord
parier sur la guérison du joueur, ensuite sur le retour à son plus haut niveau
sportif et à sa réintégration dans un groupe dont il est un composant. La
démonstration qu’ils connaissent la valeur réelle du joueur et de….leur équipe.
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