dimanche 13 septembre 2015

Gestion des joueurs, Blessé, Djabou prolonge au Club Africain


Un club de football professionnel est, notre position sur la question est maintenant connue, avant toute autre chose, une entreprise commerciale dotée de la personnalité juridique sous la forme de la personne morale retenue par la réglementation algérienne de SSPA (société sportive par actions). L’objet de cette entreprise est, selon l’article 79 de la loi 13.05 sur l’organisation et le développement des activités physiques et sportives,  « l’amélioration de sa compétitivité économique et  sportive ainsi que celle de ses sportifs à travers sa participation à des manifestations et compétitions sportives payantes et l’emploi d’un encadrement et de sportifs en contrepartie d.une rémunération ainsi que l’exercice de toutes activités commerciales liées à son objet ».
Ses projets sportif et économique en s’appuyant (en théorie, il faut malheureusement noter que la théorie ne correspond pas à la réalité) sur des politiques, sur un ensemble de visions (fragmentées en fonction des différents volets de l’activité du club appréhendée à travers ses dimensions sportive, administrative, financière, infrastructurelles) de l’avenir du club (à court, moyen et long terme) et d’actions projetées dans le temps autorisant la réalisation de cette perception idyllique certes mais constituant programme.
On constate, la relation journalistique de la vie quotidienne des clubs  le démontre suffisamment, que les clubs (dans leur grande majorité) n’ont qu’une vision parcellaire, à très court terme (résolution en extrême urgence de problèmes survenant, dit-on, à l’improviste) faisant l’impasse sur la gestion prévisionnelle. Il est par ailleurs étonnant d’observer que la majorité des clubs rencontrent des difficultés de tous ordres alors que les entreprises personnelles des actionnaires sont florissantes.
L’aspect financier prédomine. Sur ce plan, dans tous les clubs, les incidents de trésorerie sont innombrables (salaires des joueurs non payés à échéance, endettement vis à vis des organismes sociaux et fiscaux, factures impayées de services faits). Ils ne se résolvent que par les subventions de l’Etat et des collectivités locales et par le  sponsoring institutionnel des opérateurs de téléphonie mobile et quelques entreprises locales.
En matière de ressources humaines liées à la réalisation du ₺projet sportif₺ - nous n’évoquerons pas ici la défaillance des structures d’accompagnement logistique (administration, finances, communication)  lesquelles sont, de notre point de vue, à l’origine de tous les problèmes du club - c'est-à-dire l’effectif des joueurs, des staffs technique et médical dont le taux de rotation est si important que les instances nationales sportives en sont venues à revoir la durée minimale des contrats de joueurs (la réglementation générale prévoit des contrats de un à cinq ans) à deux ans et à limiter le nombre d’engagements d’un entraineur avec un club à deux par saison sportive.
Ces deux instabilités notoires (et l’absence d’un véritable centre de formation de jeunes footballeurs auxquels seraient inculqué un système de jeu  préludant l’identité footballistique du club) sont causes de la dérive des équipes. La prolongation des contrats est une pratique rare. En fait, tous les clubs semblent douer pour deux actes de gestion de ressources humaines : le recrutement et la libération de joueurs. Deux actes symbolisent très bien l’inexistence d’une politique dans le domaine de la conservation des éléments en place dont des aspects sont négligés.  La gestion prévisionnelle permet de connaitre les besoins du club, d’en définir avec le maximum de précisions le profil et de choisir (sélectionner parmi les joueurs potentiels à un recrutement) celui qui répond le mieux aux attentes et besoin du groupe et à son identité sportive.

Le Club Africain  vient de montrer aux dirigeants algériens (sétifiens plus particulièrement qui ont perdu l’ossature de leur équipe au moment où ils en avaient le plus besoin dans les compétitions continentales) qu’en la matière l’anticipation est la pierre angulaire du bon fonctionnement du club. Dans notre football, le joueur Abdelmoumen Djabou (actuellement blessé, il fera son retour sur les terrains dans un temps indéterminé) aurait été mis au rencart (si ce n’est libéré comme un pestiféré). Il vient de prolonger de deux années le contrat qui le lie au club tunisien jusqu’au mois de juin prochain. Les Tunisiens auraient pu attendre mais ont préféré d’abord parier sur la guérison du joueur, ensuite sur le retour à son plus haut niveau sportif et à sa réintégration dans un groupe dont il est un composant. La démonstration qu’ils connaissent la valeur réelle du joueur et de….leur équipe.   

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