L’USM El Harrach est réputée pour avoir la masse salariale la plus
faible des clubs professionnels de Ligue 1. C’est le fruit d’une politique
sportive qui prend en compte les capacités financières dont elle dispose et
contraint donc le club à faire en fonction de ses moyens. Cette politique (que
d’autres attribuent à une tradition plongeant très loin dans le passé ses
racines de club de la périphérie populaire d’Alger) s’est construite sur une
gestion rationnelle des ressources humaines consistant à recruter, dans les
clubs de divisions inférieures, des joueurs à fort potentiel, et à les céder à
d’autres clubs mieux nantis après formation et mise en évidence du talent. La
conséquence de cette politique des ₺petits moyens₺ est que les joueurs de
l’USMH ne sont pas les mieux payés du mercato algérien.
La formulation par Abdelkader Manaa de l’intention de déduire des
salaires les cotisations sociales a forcément et fortement estomaqué les
joueurs harrachis lorsqu’ils ont su que cette déduction atteindrait 30% des
salaires versés. Il est quasiment certain que cette nouvelle (fort déplaisante)
essaimera dans les autres clubs dans les jours à venir et bouleversera tous les
joueurs professionnels. Il ne fait aucun doute que cette information fait suite
au séminaire organisé par la FAF à l’intention des secrétaires généraux des
clubs professionnels dont nous serions étonné qu’ils respectent la
réglementation.
Nous remarquons que l’information rapportée par la presse (malgré sa
justesse réglementaire qui aurait du être mise en œuvre depuis bien longtemps)
à propos du pourcentage à retenir est le fruit d’un amalgame malheureux, d’une
compréhension plus qu’approximative des mécanismes de retenue que nous
attribuerons à l’âge avancé (80 ans) d’Abdelkader Manaa.
En effet, ces fameuses cotisations sociales, que l’on semble découvrir
aujourd’hui, comprennent deux parties. La première, dite ₺part ouvrière₺, est
de 9%. La seconde, ₺part patronale₺, est d’environ 22%. La première est
déductible du salaire brut perçu par le joueur (salaire et primes). La seconde
est versée par l’employeur au prorata de la masse salariale globale brute
(salaires bruts de l’ensemble des employés du club : joueurs, dirigeants,
staffs technique, médical, administratif, etc.). Ces cotisations sociales
doivent être déterminées avant le paiement des salaires, déclarées
(déclarations d’assurances sociales) et versées (chèques ou autre moyens de
paiement) à la CNAS avant le 20 du mois suivant l’échéance salariale. En
conclusion, le montant des cotisations sociales à verser mensuellement est bien
d’approximativement 30% mais le joueur n’est redevable que de 9%.
Nous pouvons envisager qu’Abdelkader Manaa ait intégré dans les
déductions obligatoires à opérer le montant de l’impôt sur le revenu global.
Dans ce cas, le taux de cotisations porté à la connaissance des joueurs de
l’USMH est également erroné ou, concédons-le, très approximatif. Les salaires
des joueurs de football sont exorbitants (plusieurs centaines de milliers de
dinars ou si l’on préfère plusieurs dizaines de millions de centimes). La
retenue IRG habituelle ne prend en considération que les bas salaires (moins de
120 000 dinars, 12 millions de centimes).
Nous ne pensons pas que des joueurs perçoivent un salaire imposable
inférieur à 30 000 dinars. Dans ce cas (salaire imposable compris
entre 30 000 dinars et 120 000 dinars) le taux d’imposition est de
30%. Pour ce qui concerne les salaires imposables supérieurs à 120 000
dinars (ce qui devrait être la situation de la grande majorité des joueurs),
deux taux sont appliqués : 30% pour la tranche 30 000 – 120 000
dinars et 35% pour la tranche supérieure à 120 000 dinars. Nous avons ici
considéré comme négligeable la part de l’impôt du pour la tranche inférieure à
30 000 dinars (en fait de 18 000 dinars à 30 000 dinars dont le
taux est de 25%). Observons aussi que l’assiette de l’IRG (montant assujetti à
l’IRG, montant imposable) est égale à salaire brut – cotisations sociales de 9%).
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