Sur le plan de l’éthique, la
lutte contre le dopage doit être un combat permanent et sans pitié. En Algérie,
le mouvement sportif n’a pas encore adopté cette doctrine impitoyable ainsi que
le démontre les trois cas constatés au printemps et cet été. L’automne sera
sans doute une saison qui devrait nous donner un autre cas puisque un joueur de
football professionnel aurait été contrôlé positif. Aucune sanction n’a été
prononcée jusqu’à maintenant puisque les investigations n’en sont qu’à la
première phase et le joueur concerné par cette affaire doit être auditionné par
les commissions de discipline de la LFP puis par la commission médicale de la
FAF.
Selon les premières
informations publiées, il s’agirait d’un cas qui découlerait de la consommation
de produits pharmaceutiques prescrits par un médecin (du secteur libéral) pour,
selon les dirigeants de son club informés du résultat positif du contrôle par
la commission médicale fédérale, traiter une angine bactériologique dans le
courant de la semaine qui a précédé la troisième journée du championnat de
Ligue 1. Les informations ne précisent pas si l’ordonnance médicale a été
présentée au moment du contrôle ou s’il s’agit d’une justification a
posteriori.
La France a connu un cas
qui présente de nombreuses similitudes avec celui du footballeur algérien. Il
s’agit d’une athlète suspendue, début juillet, pour une période de 9 mois pour
avoir utiliser un médicament (« Rhinofluimucil ») contre la rhino pharyngite.
Les éléments de l’affaire française sont connus. L’athlète participe, dans le
centre de la France, à un cross le 21 décembre de l’année dernière et est
convoquée pour un contrôle antidopage. A ce moment-là, elle mentionne aux
contrôleurs cette prise de médicaments et présente une ordonnance médicale lui
prescrivant 5 jours de pulvérisations nasales. L’ordonnance est datée du 8
décembre. L’agence française de lutte contre le dopage (AFLD) constate que l’athlète
« a absorbé de son propre chef, postérieurement au 13 décembre 2014 le
reliquat du médicament prescrit le 8 décembre pour une durée de cinq jours ».
A la suite du contrôle
positif, la fédération française d’athlétisme avait infligé, au début du mois
de mars, une suspension de 9 mois à la coureuse. Mais, l’AFLD a jugé bon quelques
jours plus tard (au début du mois d’avril) de s’autosaisir de ce dossier et
d’examiner les faits relevés à l’encontre de la crosswoman. Au début juillet, l’AFLD
prononce la même sanction : 9 mois d’interdiction de compétitions.
Cette sanction a surpris
par cette sanction qualifiée de « surprenante ». Certains ont
même considéré que la lutte anti-dopage est un très beau combat « à
condition de ne pas se fourvoyer dans des dérives incompréhensibles ».
Cette décision rendue par l’AFLD, ont-ils
dit, parait s’inscrire dans cet axe.
Des observateurs sportifs,
habituellement enclins à la sévérité lorsqu’il s’agit d’athlètes d’autres
nations, se sont interrogés d’abord sur les motivations de cette auto-saisine de
l’instance de l’anti-dopage pour un cas aussi bénin que celui d’un médicament
pour le rhume pris trop longtemps et ont tenté de l’expliquer par la volonté de
faire du chiffre et d’augmenter les statistiques des contrôles positifs.
Ils l’ont également replacé
dans un contexte où l’AFLD n’aurait pas lésiné sur les moyens déployés pour examiner
ce dossier alors que le président de l’instance a été au printemps critiqué par
un rapport de la Cour des Comptes pour l’excessivité du coût des contrôles
anti-dopage menés par l’Agence. Le rapport de la Cour des Comptes avait
recommandé de mieux cibler les contrôles.
Le président de l’AFLD avait
alors manifesté son opposition à toute restriction de la cible aux seuls
sportifs de haut niveau et professionnels. Il avait alors réaffirmé, à de
nombreuses reprises, sa volonté de procéder à des contrôles également à
l’encontre des sportifs amateurs, ce qu’est l’athlète sanctionnée.
Rappelons que chez nous, le président du comité olympique a déclaré
son opposition à la réalisation national de contrôle antidopage en prétextant
que le coût d’une analyse réalisée en Algérie serait supérieur à celui des
examens faits à l’étranger. Ce nouveau cas démontre la nécessité contraire.
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