Le dopage est un fléau qui prend de plus en plus d’importance. Même si
l’on n’en parle pas beaucoup chez nous (où l’on préfère se voiler la face) il
est impossible de penser que notre mouvement sportif n’est pas touché. Les cas
de contrôles positifs ne sont relativement pas nombreux. Pourtant, cette année,
3 athlètes de valeur nationale et internationale ont été suspendus par l’agence
nationale antidopage (un cycliste, un lutteur, une athlète) faisant pendant au
même nombre suspendus en 2012 (3 membres de l’EN d’athlétisme dont Zahra
Bouras, fille de l’actuel président de la fédération, et Larbi Bouraâda (5ème
au mois d’août dernier du décathlon des championnats du monde de Pékin).
Pourtant, le nombre de nos meilleurs athlètes en contacts avec leurs
pairs de toutes les nations, et en particulier avec ceux où cette pratique est
en vogue, est nombreux. Toutes les préparations s’effectuent à l’étranger
puisque nous ne disposons pas (nous dit-on) d’installations adéquates. On
voudrait nous faire croire qu’ils n’ont pas été contaminés alors que le risque
est élevé, très élevé même.
La réglementation nationale est en phase avec ce qui se fait ailleurs ou
du moins avec les textes mondiaux qui régissent la lutte contre cette insanité.
De larges pans de la loi sur le développement du système sportif (la loi 13.05)
lui sont consacrés et prévoient de sanctionner (par des peines de prison et des
amendes) les sportifs coupables d’avoir enfreint la noble règle de l’éthique
mais frappent aussi leurs complices (entraineurs, dirigeants, managers, etc.).
Il est également prévu que les autorités sportives se dotent des institutions
et se donnent les moyens techniques et scientifiques de lutter efficacement.
Hélas, cette dynamique ( ?) est confrontée à des actions
retardatrices qui permettent de repousser la mise en place d’un contexte qui
puisse décourager ces comportements maffieux. En effet, nous avons eu malheureusement
à l’écrire ici même, les réseaux de commercialisation sembleraient se confondre
(ou du moins se superposer) aux réseaux de trafic de stupéfiants. C’est
d’ailleurs un schéma organisationnel constaté universellement, dont le rapport
bien documenté connu sous l’intitulé de « rapport Alessandro Donati ».
Lutter contre le dopage signifie disposer au moins des structures et
des moyens (humains, matériels et financiers) de contrôler les sportifs et pas
seulement de dévoiler la volonté de le contenir par des discours contredits par
des actes, des logorrhées qui meublent les assises nationales et battent en
brèche les tentatives(en fin de compte volontaristes) de ceux qui in fine se
retrouvent marqués avec un statut d’hurluberlus qui démontre le contexte
idéologique dans lequel ils œuvrent.
Dernièrement, le président du comité olympique algérien a désavoué
l’intention de réaliser un centre de contrôle sur le territoire national. Il
est vrai que, en cette période de crise financière (diminution des recettes
pétrolières), ses arguments peuvent être convaincants pour les pouvoirs publics
engagés dans la rationalisation des dépenses dont le mouvement sportif sera
certainement l’un des secteurs les plus impactés. Selon ce haut responsable du
mouvement sportif national, le coût d’une analyse réalisé, dans le futur cadre
national à mettre en place, serait supérieur à celui d’analyses réalisées dans
les laboratoires étrangers actuellement opérationnels. Sans omettre bien
entendu toutes les difficultés qui accompagnent l’importation des inputs.
Sans en avoir eu conscience (il faut du moins l’espérer sinon cela
relèverait d’une forme de complicité intellectuelle avec les tricheurs), le
président du COA a fourni l’argumentaire nécessaire aux adversaires de la lutte
contre le dopage et à ceux, intéressés par les retards de la mise en place de
ce dispositif, qui se tapissent dans les rouages des institutions sportives
nationales..
Le dopage et l’aide au dopage sont aujourd’hui considérés comme des
délits. Mais, la loi ne peut être appliquée. Puisque l’instrument initial et
primordial est indisponible.
L’approche de l’olympisme algérien n’est en aucune façon dissuasive.
De nombreuses disciplines (athlétisme, cyclisme, boxe, haltérophilie, lutte
libre et romaine, etc.) sont au cœur de cette lutte. Au niveau international,
les instances sportives tentent, chacune en fonction de leurs moyens, de
déceler ces infractions. Certains pays en sont arrivés en élargir le champ
d’action au sport amateur et à sanctionner des marathoniens non licenciés. Chez
nous, on semble vouloir déléguer ce soin, au risque de salir l’image du sport
algérien, aux contrôleurs étrangers qui activent dans le cadre des compétitions
internationales. Réda Arezki Megdoud , Zahra Bouras, Larbi Bouraâda
avaient été pris, en juin 2012, dès leurs premières participations en dehors du
territoire national à Namur (Belgique), Montreuil et à Lille (France) et
Ratigen (Allemagne).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire