Une fausse idée est véhiculée par « les commerçants du sport »
et les illuminés de tous bords. Elle alimente à profusion le discrédit que l’on
attache aux binationaux, en affirmant que ces sportifs se tournent vers les
« Verts » pour avoir rencontré des difficultés à intégrer les
équipes de France. Evidemment, ce qui pourrait être véridique pour ce qui
concerne le football ne l’est pas lorsque l’on se penche sur le passé de
certains champions qui en ont été membres et ont concouru pour des titres
européens avec le maillot arborant le « Coq gaulois».
Yasmina Omrani (en athlétisme) ou Victor Sintès (en escrime) sont les
exemples que l’on ne signale jamais. Des champions confirmés changeant de nationalité
sportive. Normal, dans les milieux
populaires et sportifs, ces deux disciplines sont d’un standing inférieur à
celui du football malgré le palmarès de l’athlétisme regorgeant de médailles mondiales
et olympiques.
En arrière-plan de cette
émigration, on trouve la dimension identitaire. C’est l’argument qui est le plus souvent mise en avant lors des
interviews de circonstance données pour expliquer leurs arrivées en équipe
nationale. L’élément fondateur récurrent de la décision prise laisse entrevoir
l’influence, le souhait familial.
Un sentiment sur lequel se greffe un malaise sociétal, celui de ne pas
avoir trouvé la place espérée dans la
société où très souvent ils sont nés. Souvent aggravé par une impression
latente, diffuse de discrimination. Il renvoie aux ratages de l’intégration et
de l’assimilation, au repli sur soi, dans les communautés regroupées dans ces « quartiers »,
ressemblant plus à des ghettos qu’aux « beaux quartiers » de
leurs villes.
Dans pratiquement toutes les disciplines sportives, ses sportifs
dérangent. Mieux formés, ils prennent la place des « vedettes » des
vendredis footballistiques nationaux ainsi qu’on peut le constater avec la
configuration de l’équipe nationale de football où les « nationaux »
représentent actuellement une infime partie de la composition.
Ces sportifs venus d’une autre
planète sportive dérangent également par un franc-parler (et des habitudes) inhabituel
dans la société algérienne où le sentiment de soumission est dominant.
L’année 2016, l’année des jeux olympiques de Rio, a été riche, en
débats, en polémiques dans beaucoup de disciplines. Surtout pendant la période
des jeux et dans les jours qui ont suivi le retour de la délégation algérienne.
La boxe, le judo ont essuyés quelques rafales car on attendait beaucoup (peut
être trop) de leurs représentants qui, pour différentes raisons, sont passés à
côté des espoirs de médailles qu’ils avaient fait naitre.
Quoiqu’il ait été dit sur les plateaux de télévision où de nombreux
anciens champions, entraîneurs et dirigeants mis sur la touche par le système
fédéral ou affidés à celui-ci, globalement et contrairement aux déclarations
des seigneurs de l’athlétisme, la préparation a très rarement été mise en
cause.
L’athlétisme, la discipline-reine des jeux, a été celle qui a fait énormément
parler d’elle. Bien avant que les jeux n’aient été ouverts, bien avant que la
flamme olympique n’allume la vasque. Avant même que la saison sportive
2015-2016 ne débute. Elle est la discipline qui comptabilise le plus grand
nombre de médailles. Celle que l’on scrute avec le plus d’attention.
Nous avons évoqué le durcissement des critères de sélection et le
raccourcissement de la période de réalisation des minima. Comparativement aux
exigences de l’IAAF et du CIO. La fédération algérienne s’est voulue plus
sévère que les instances sportives internationales. Comme si le réservoir des
athlètes susceptibles de concourir à Rio pouvait être aussi pléthorique que
peuvent l’être certaines délégations
telles les sélections américaine, chinoise ou des nations de l’Union
Européenne.
Nous avons également relevé que les athlètes ayant participé aux championnats
du monde de Pékin 2015 ont été mis dans l’obligation (psychologique et
chronométrique) de confirmer (renouveler les minima) leurs performances au lieu
de se préparer convenablement pour une échéance qui ne se représente que tous
les quatre ans. Le top du top en événements sportifs. La fédération, pourtant
adossée à une agence de communication, n’a pas su transmettre le message aux
athlètes capables d’endosser le maillot national. Ses préoccupations étaient
certainement ailleurs.
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