mercredi 23 novembre 2016

Polémiques (52), Ni aide, ni accompagnement

L’année des  championnats du monde de Pékin (2015), Zerrifi avait réussi à faire partie des 40 meilleurs mondiaux sur 3 000 mètres steeple. Ce classement mondial lui avait permis d’être repêché par l’IAAF. L’instance mondiale de l’athlétisme pour cette compétition représentant le niveau le plus élevé de la discipline (ce détail réglementaire ne s’applique pas aux jeux olympiques), s’octroie ce pouvoir lorsque la nation bénéficiaire n’a pas épuisé son quota de trois athlètes maximum par épreuves et qu’il faut compléter les séries (premier tour qualificatif) par des athlètes n’ayant pas accompli les minima.
Il avait également réalisé les minima pour les JO avant que le délai ne soit écoulé. Son chrono (et sa place parmi la meute venue de la Corne de l’Afrique) à Monaco est donc une seconde performance de confirmation dans une course menée tambour battant. Le must du must !
Lorsque l’on examine les deux profils, deux éléments d’appréciation sont favorables à Zerrifi : son record personnel (8.25.96) établi en 2013 (ainsi qu’un niveau de performance régulier à 8.30) et son âge (30 ans) qui est celui de la maturité technique. De plus, Zerrifi a pris part à deux championnats du monde (Moscou 2013 et Pékin 2015) et devrait donc être capable de gérer le stress engendré par ce niveau de compétition.
Pour le malheur d’ « Abdelhamid la malchance », un de ses jeunes concurrents, le jeune Ali Messaoudi (une valeur montante du demi-fond algérien), peu connu avant ce chrono, a réalisé 8.27.99 (62ème mondial), dans une course organisée à Alger, le 28 juin dernier, en plein mois de Ramadhan. Ses atouts sont la jeunesse (20 ans) et un chrono légèrement meilleur de 15 centièmes de secondes. Un chrono qui est aussi son record personnel. Un record couplé à un potentiel de progression important. A son désavantage, son inexpérience des compétitions de cette envergure.
Comme il ne s’agit pas de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, nous décréterons le match nul. Comment départager les deux protagonistes ? L’idéal aurait été de rassembler les quatre coureurs (y compris  les deux autres coureurs – Bilal Tabti et Hicham Bouchiha – qui bénéficiaient d’un avantage chronométrique de plusieurs secondes) dans une sorte de trials à l’américaine (pour l’ensemble des épreuves), à la kenyane (demi-fond) ou à la jamaïcaine (sprint) afin de départager les presque ex-æquo. La fédération donne l’impression d’avoir choisi une autre option : organiser une course pour Messaoudi.
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Abdelhamid Zerrifi fait preuve d’esprit sportif. Il ne remet pas en cause la capacité de Messaoudi à réaliser le chrono qui lui a été attribué. Ni le chrono. D’ailleurs ce qu’il en dit est sympathique puisqu’il qu’il le décrit comme « un jeune qui progresse bien ». Sa cible n’est pas Messaoudi mais la fédération.

Lorsque l’on s’intéresse à Messaoudi, nous devons préciser qu’il avait tenté de réussir les minima en participant à de nombreuses courses en Europe. Comme la majorité des athlètes algériens ayant eu la prétention de participer aux jeux, il s’est épuisé à courir après les minima. Il n’est pas vraiment connu des spécialistes. L’athlète du CNN est un champion en devenir. Un de ces nombreux espoirs qui apparaissent régulièrement. Il présente, cela doit être reconnu  un potentiel non négligeable (8.36.23 sur le 3 000 mètres steeple et 3.42.86 sur 1 500, à 20 ans, en 2015).

Dans ce contexte rétrospectif, sa meilleure performance 2016 (avant cette course spéciale « montée » au Sato) avait été obtenue à Montbéliard en 8.31.42. Il avait fini derrière Zerrifi tout en faisant faire à son record personnel un bond de près de 5 secondes.


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