L’ensemble des athlètes algériennes ayant pris part aux « championnats
Open », en particulier celles qui n’ont point l’habitude de
participer à des compétitions internationales (ce sont essentiellement les
meilleures jeunes et les plus âgées qui sont admises dans ce cercle restreint),
représentant la quasi-totalité des athlètes, ont pu mesurer que les suprématies
exercées sur les compétitions nationales étaient le plus souvent surfaites.
L’option jumelage est récente. Elle a été concrétisée au début de l’année 2018 lorsque la
convention a été signée entre les représentants des deux parties, réunis lors
d’une cérémonie protocolaire destinée à mettre sur un certes modeste piédestal
les meilleurs jeunes du MAC. Une réception consacrée
uniquement aux athlètes de l’école qui servit
de mise en évidence interne le travail réalisé au niveau des pôles extramuros
de développement.
Pourtant, en y repensant, l’idée de jumelage en elle-même n’est qu’une
remise au goût du jour de pratiques si anciennes qu’elles en paraissent éculées,
hors du temps. Le jumelage, les échanges sportifs ont fait partie des outils de
promotion à la fois de l’essor des activités sportives et de l’organisation des
compétitions sportives extraordinaires, soucieuses d’émerger du calendrier
sportif habituel.
Une sorte de hors normes qui permit à ces actions de se distinguer de
la routine sérieusement implantée dans les rouages et les mentalités. Comme fut
le cas, en son temps (les décennies 80 et 90) du challenge régional interclubs
(CRIC) inédit dans le paysage athlétique algérien et dont le succès le fit passer
au stade de compétition zonale (inter-régionale) en conservant son appellation.
La participation de délégations étrangères aux premières compétitions
sportives sur route (semi-marathon Abdelhamid Benbadis de Constantine et le semi-marathon
Chihani Bachir à El Khroub) organisées dans une collaboration entre la ligue de
wilaya d’athlétisme et les APC, a été favorisée, au milieu des années 1980, par
ce type d’échanges avec des municipalités françaises. Il n’est pas à dissimuler
que celles-ci étaient dirigées par les
courants progressistes favorables aux rapprochements suscités par les proximités
(réelles ou factices) idéologiques. L’Histoire récente montre qu’il a suffi de
peu pour que les maoïstes, trotskystes et communistes d’hier deviennent les ultra-libéraux
d’aujourd’hui. En sport comme dans les autres domaines d’activités.
Quatorze intentions
de jumelage
Depuis que le jumelage avec les Tunisiens a été concrétisé à travers
la signature d’une convention et le « National Open 2018 »
qui en fut la matérialisation, ce modèle de relations a pris une l’ampleur
contrastant étrangement avec la pluie de critiques qui s’est abattue, comme une
nuée de frelons, sur le projet de promotion des jeunes talents athlétiques de
Constantine renvoyant explicitement à la dénomination incomprise de Mawaheeb
Athlétic de Constantine dont les critiques se gaussent sur les réseaux sociaux.
Pourtant, l’idée est prometteuse. Quatorze intentions de jumelage seraient, selon des
indiscrétions qui nous sont parvenue, en phase de finalisation. Ces intentions
associeraient cette fois-ci le MAC à des associations sportives nationales formatrices
dans le domaine du demi-fond, la discipline-reine de l’athlétisme algérien, le
cœur du projet du club initiateur.
Ces associations sont majoritairement domiciliées dans cette Algérie
profonde où la course à pied est le dernier souci des responsables locaux et
nationaux bien que totalisant de multiples succès nationaux dans la course à
travers champs. Ces jumelages formalisent, mieux que milles discours, la
tentative de passage du statut de « laboureurs » à
celui de « pistards », de la ruralité à la citadinité.
La caractéristique essentielle de ces conventions de jumelage est
qu’elles seraient fondées sur des échanges réciproques de prestations de
service (hébergement, restauration) lors de manifestations sportives organisées
sur le territoire national.
Les catégories d’âges concernées par ces accords de partenariat
seraient essentiellement les cadets-juniors des deux sexes sans exclusion
cependant des catégories d’âge supérieures. Ces conventions sont ainsi la
transposition au plan national d’un
modèle mis à l’épreuve, avec un certain succès, à l’international.
Le challenge international de demi-fond est incontestablement au
centre de ce nouveau projet puisant ses racines à la fois dans l’ADN du club et
dans les enjeux internationaux futurs matérialisés par les « IAAF
World Relays » délaissant Nassau (Bahamas) pour Yokohama (Japon).
Dans le nouveau concept du challenge apparu lors de l’édition 2018,
les relais se sont substitués (chez les jeunes uniquement) aux courses
individuelles. Les passionnés d’athlétisme connaissent l’ambiance que font
naître les courses de relais, inscrites généralement aux programmes des
compétitions d’athlétisme, telles le 4x100 et le 4x400 ou ce « Relais
d’argent » qui marque indélébilement le « Challenge des
Aurès » renaissant cycliquement de ses cendres.
Il est possible d’imaginer l’actuel challenge international de
demi-fond, renversant les habitudes solidement ancrées avec une importance
accrue accordée aux jeunes avec un programme repoussant vers la marge les
courses des grands (espoirs et seniors) devenant alors accessoires.
Il est en effet notoire que les meilleurs représentants algériens de
courses de demi-fond sont indisponibles, en préparation quelque part à
l’extérieur des frontières, ou engagés dans une tournée de batailles avec les
seconds couteaux des pays visités.