samedi 30 janvier 2016

Regards sur l’athlétisme (4), Ahmed sent le soufre

I
l nous a été reproché, par des lecteurs-commentateurs, d’avoir inclus Ahmed Mahour Bacha dans la liste des quelques personnes ayant honoré l’athlétisme national. On lui tiendrait rigueur d’être à l’origine de ce que nous avons qualifié de « glacis athlétique ».
Notre chronique « Regards sur l’athlétisme (1), Un passé revigorant » a voulu rappeler, le temps d’un article journalistique trop bref, que l’Histoire de l’athlétisme algérien fut brillante. Quelques noms ont été cités, trop peu à notre goût. Mais, dans l’espace restreint qui est imparti nous avons tenté de cibler quelques noms (nous les avons tous rencontré et majoritairement apprécié) sur lesquels le plus grand nombre peut se regrouper, faire consensus ainsi que  de survoler plus d’un demi siècle. Il en est quelques uns (heureusement très rares) qui nous laissent un souvenir mitigé. Ahmed Mahour Bacha en fait partie.
Ce que nous avons voulu, à travers les noms que nous avons mis en avant, c’était de rappeler quelques uns des pionniers dont on ne salue que très rarement la mémoire, des villes, des athlètes, des épreuves et dans un vaste mouvement de montrer que l’athlétisme, sport individuel par excellence, a été porté au pinacle par tout le pays, que toutes les régions ont participé à son développement même si (nous ne l’avons pas écrit), le Mouloudia d’Alger (dans toutes ses variantes, en particulier postérieurement à 1976) en fut la locomotive et très souvent le tremplin vers les équipes nationales et les podiums internationaux.
Quoiqu’on en dise, Ahmed Mahour Bacha a objectivement sa place dans cette Histoire. Il est difficile à quiconque de lui dénier d’avoir été le premier Africain à plus de 8 000 points au décathlon et d’avoir détenu le record d’Afrique du lancer du javelot. On ne peut lui enlever aussi d’avoir participé au succès mondiaux (finales des championnats du monde) de ces mêmes épreuves combinées de Yasmina Azzizi et de Larbi Bouraâda. Cependant, certaines vérités (le sont-elles vraiment lorsque la subjectivité se mêle à l’objectivité) doivent être dites.
Dans ce milieu où la passion domine, où l’on se permet tous les excès langagiers (où l’on en vient quelque fois même aux mains sous les yeux de responsables fédéraux sans que ceux-ci ne réagissent), on ne se gêne pas pour affirmer péremptoirement et sans détours qu’Ahmed Mahour Bacha est un entraineur qui, au cours de sa carrière, a « massacré » des athlètes au talent prometteur et qu’il n’a rien produit entre ces deux athlètes (Azzizi et Bouraâda) au cours d’un parcours professionnel d’un quart de siècle. Un parcours décrit par ailleurs comme s’étant toujours situé dans la proximité immédiate soit de la DTN soit du bureau fédéral dont il aurait été depuis longtemps l’éminence grise. Certainement un discours de jaloux enviant ce personnage haut en couleurs devenu incontournable et, pour les plus virulents, le deus ex machina de la fédération.

On entend souvent des récits scabreux dont il est le personnage central. Surtout lorsqu’est abordé le sujet (particulièrement présent, en ces derniers mois, dans le mouvement sportif national, en athlétisme comme en football) du dopage. Des propos qui l’accompagne depuis le temps où il fut athlète d’abord avant que ces propos, pour le moins désobligeants lorsqu’il s’agit du respect de l’éthique sportive,  ne soient accolés également à Yasmina Azzizi  (notons que AMB et son athlète ne furent jamais contrôlés positivement à une époque où la lutte contre le dopage n’était pas aussi développée qu’actuellement) et que Larbi Bouraâda ne soit attrapé par les contrôleurs et suspendu durant deux ans (juin 2012-juin 2014). C’est de la même sanction qu’écopa la championne d’Afrique du 800 mètres, Zahra Bouras qui fut également positive  (à la même période) juste après qu’elle ait quitté son groupe d’entraînement pour s’entraîner avec son père, Ammar Bouras, président de la FAA. Celui-ci, sur ce plan, n’est pas indemne de tous reproches. Il fut, en sa qualité de technicien, un partisan de la préparation biologique, de la complémentation alimentaire dont on voit avec le cas du footballeur Kheireddine Merzougui qu’elle conduit, même involontairement, au dopage, ou du moins à un contrôle positif.  

vendredi 29 janvier 2016

Regards sur l’athlétisme (3), Pratiques népotiques ou pas ?

D
ans les milieux de l’athlétisme algérien, personne ne parle de corruption, d’extorsion de fonds comme c’est le cas au plus haut niveau, dans les rangs de la fédération internationale (IAAF) dont le président sortant (Lamine Diack) a été placé en examen par la justice française à laquelle a eu recours l’AMA (agence mondiale de la lutte contre le dopage). On fait plutôt allusion à des manœuvres destinées à taire ces pratiques déloyales. Les personnes confondues de dopage seraient proches des décideurs fédéraux.
Un conflit d’intérêt est aussi soulevé. On ne s’empêche pas de critiquer (sans entrer pourtant dans les détails) la relation de la fédération avec une boite de communication (celle qui aurait négocié les contrats de sponsoring avec la fédération et aurait donc bénéficié à ce titre des commissions de négociation) qui serait une sorte de clone algérien peut être pas de la société « Black Tidings » dont  Papa Massata Diack (conseiller marketing de cette organisation et fils de Lamine Diack, anciennement président de l’IAAF) serait l’associé ou de « International Sport and Leisure (ISL)», poursuivie par la justice suisse pour avoir « arroser » des dirigeants de la FIFA et du CIO, mais plutôt  de « CSM » (Chime Sports Marketing), très proche de lord Sébastian Coe (actuel président de l’IAAF), que certains (le Britannique Nick Davis, directeur de la communication de l’IAAF devenu chef du cabinet du président de la fédération, et Papa Massata Diack) tentèrent d’utiliser pour étouffer les cas d’anomalies de passeports biologiques des athlètes russes à la veille des championnats du monde d’athlétisme de Moscou (2013).  La justice française procède à des investigations à ce sujet et sur le rôle de Coe dans l’attribution des championnats du monde d’athlétisme à Eugène, capitale de l’Etat d’Ontario et fief de Nike, l’équipementier sportif  dont Coe fut l’ambassadeur jusqu’à la fin de l’année 2015.
On évoque aussi le favoritisme dont bénéficièrent deux des dopés de 2012 (Zahra Bouras, la fille du président de la fédération algérienne et le décathlonien Larbi Bouraâda). Entraînés tous deux par Ahmed Mahour Bacha (Zahra revint s’entraîner sous la coupe de son père quelque mois avant qu’elle ne soit contrôlée positivement), les deux athlètes furent accusés de continuer à figurer dans le programme d’accompagnement des athlètes algériens retenu par le bureau fédéral pendant la période où les deux athlètes étaient suspendus. Aujourd’hui, le joueur Merzougui (après Belaïli et Boussaid), qui vit de la pratique sportive (contrairement aux deux athlètes considérés comme des amateurs), a connu la résiliation de son contrat de joueur professionnel de football. 
Ces pratiques népotiques semblent être légions. Les réseaux sociaux font état, en ce début d’année 2016, d’un déplacement en France de Zahra Bouras dont le billet d’avion aurait été payé par la FAA pour lui permettre de disputer, sous les couleurs de son club français (le SCO Sainte Marguerite), une compétition très importante, le championnat de cross country du……département des Bouches du Rhône, le même jour que le cross du challenge national Cherdioui de Tizi Ouzou. Par un malencontreux  hasard, la fédération algérienne a interdit la pratique de la double licence sauf …accord de la fédération.

On ne peut pas aussi  interdire aux mauvaises langues de  préjuger de l’existence d’un lien entre le fait que la fille du président de la FAA soit licenciée (depuis la fin de la sanction de suspension de juin 2012 à juin 2014) à l’ACS Bounouara et l’organisation (à la fin de l’année 2014)  d’une course sur route à Ouled Rahmoune le même jour que le challenge national de cross country de Bordj Bou Arreridj. Elles ne peuvent aussi manquer de la relier à l’inscription de cette même course sur route au calendrier fédéral 2015- 2016 du challenge national des courses sur routes et l’ouverture du challenge national de cross country  par la première édition du cross du Khroub. Bounouara est, pour ceux qui ne connaissent pas, située entre ces deux localités de la wilaya de Constantine.    

mercredi 27 janvier 2016

Regards sur l’athlétisme (2), Le temps des chasseurs de primes

D
epuis l’intrusion de l’argent dans l’athlétisme, depuis que les contrats de sponsoring contractés avec les plus importantes entreprises publiques d’énergie (Sonatrach, Sonelgaz) et de téléphonie mobile (Mobilis) alimentent généreusement les caisses de la fédération algérienne d’athlétisme, la première des disciplines olympiques connait un repli qui alarme ceux qui furent ses valeurs les plus sures. Les Hassiba Boulmerka, les frères Morceli (Nouredinne et Abderrahmane) ne se sont pas tus mais leurs voix ne portent guère. Que dire alors de celles des autres qui n’ont pas la même notoriété, la même aura en dehors du milieu, en dehors des stades !
Hassiba Boulmerka, dans une de ses interventions fracassantes, a mis le doigt sur ce qui est, de ce son point de vue, le mal de l’athlétisme national, la régression phénoménale du nombre de licenciés  qui ne serait plus que de 3 000 après avoir été de 30 000 à l’époque où elle et Morceli remportaient victoire sur victoire. A l’international, SVP ! Ces données statistiques démontreraient la désaffection du « peuple sportif » vis-à-vis de la discipline reine de l’olympisme.
La profusion monétaire sert l’athlétisme algérien. Comment cela ne serait-il pas le cas dans un monde où l’argent est devenu incontournable et où les commissions et les pourcentages soulèvent le monde ? La politique de la FAA est de protéger les compétitions existantes et d’en créer d’autres. Nous reconnaitrons que c’est la manne fédérale qui a permis à certains compétitions de conserver leurs prestiges, de ne pas être à la traîne quand les athlètes sont devenus (comme le sont les footballeurs) des mercenaires, des chasseurs de…. primes qui ne remplissent leurs poches que s’ils réussissent des résultats. Et ceux-là sont peu nombreux. L’athlétisme, contrairement au sport-roi, n’offre pas de rémunérations mirobolantes. Dans le meilleur des cas, des indemnités mensuelles appelées d’ailleurs à disparaitre avec la nouvelle réglementation qui interdit aux clubs sportifs amateurs (ce qui est le statut de toutes les sections et clubs d’athlétisme) de verser des indemnités et autres rémunérations aux sportifs amateurs.
Les compétitions concernées par ces subventions fédérales sont essentiellement les courses sur routes et les cross country. Ce qui dans d’autres pays sont les courses hors stades qui ne sont pas la préoccupation première des fédérations mais d’entreprises commerciales rentabilisant par tous les moyens leurs manifestations. Nous avons cru comprendre que l’athlétisme (les compétitions se déroulant dans les stades), même s’il a réussi à délocaliser quelques meetings à l’intérieur du pays, n’est pas aussi rémunérateur. Ce ne serait en fait qu’une illusion, un mirage servant à distribuer quelques miettes à des athlètes en devenir et peu considérés par les instances fédérales. Des seconds couteaux qui ne perceront jamais parce que jamais réellement aidés. La perception fédérale est de jeter de la poudre aux yeux, de tenter de faire croire qu’elle prend en charge les jeunes talents en leur proposant, de temps à autre, un regroupement prétendument national. Alors que l’essentiel de la prise en charge des jeunes talents, nous affirme des gens sérieux, est à porter au crédit du comité olympique algérien qui s’intéresse aux cadets et cadettes potentiellement sélectionnables pour les jeux (africains et olympiques) de la jeunesse.
Les gorges chaudes de l’athlétisme, des opposants à la politique fédérale et à ceux qui composent les instances fédérales, ces voix qui ne veulent pas se taire et propagent des informations outrageantes pour cette discipline malmenée et stigmatisée par le comportements des plus hautes dirigeants de la fédération internationale en butte à des affaires de corruption, de blanchiment d’argent, d’extorsions de fonds et de conflits d’intérêts. Ainsi que nous l’avons écrit dernièrement, beaucoup de commentaires portent sur l’implication de certains responsables fédéraux dans le silence qui entoure de nombreux  cas de dopage ce qui permettrait de protéger des athlètes susceptibles d’être bannis à vie des rangs de la discipline et qui donc profiteraient de ce temps de latence pour gonfler (en dinars et en euros) leurs comptes.

Ce qui est étrange est cette réflexion que l’on entend malheureusement souvent : où vont les 25 milliards de budget que l’on ne voit pas sur le terrain ? 

mardi 26 janvier 2016

Regards sur l’athlétisme (1), Un passé revigorant

L
‘athlétisme, première discipline sportive, pilier des jeux olympiques, présente dans notre pays une image très contrastée. Une image où se côtoient, se juxtaposent, se superposent des moments heureux et glorieux d’hier et d’avant-hier et d’autres, ceux des moments présents, qui le sont beaucoup moins. On nous dira bien sur que ces propos reflètent la théorie du « Bon Vieux Temps », ce BVT qui serait l’expression d’un « Age d’or » de l’athlétisme algérien qui ne fut pas pourtant à la hauteur des espérances placées en lui.
Les vieux routiers de l’athlétisme (du moins ceux qui sont encore de ce monde) raconteront avec plus de ferveur et de précisions, ces temps où le nerf de la guerre, l’argent qui (selon une formule d’Archimède, le savant grec mort sur les murailles de sa ville assiégée) sert de levier pour soulever le monde, n’existait pas ou très peu. L’activisme et le militantisme des pionniers, des  M’Ghezzi, des Mechkal, des Moussa-Embarek et de bien d’autres (que nous ne pourrions tous citer tant la liste est longue) firent (dans l’ombre) la fierté des Algériens qui venaient de retrouver leur indépendance en formant des athlètes conquérant les univers maghrébins, arabes et africains. Ali Brakchi, Rahoui Boualem, Sakina Boutamine  furent les plus brillants jalons de cette époque.
On n’oubliera pas ces armées de coureurs de demi-fond excellant dans « les labours », ces parcours de cross country  d’antan où seuls les athlètes les plus solides sur leurs appuis pouvaient se hisser au premier rang. En 1965, déjà une équipe masculine s’illustra au « Cross des Nations », l’ancêtre des championnats du monde, dominé par les athlètes d’Europe.
Elle précéda des athlètes qui firent la renommée de l’Algérie bien avant la venue des Tunisiens, des Marocains et des coureurs de la « Corne de l’Afrique » (Kenyans, Ethiopiens, Erythréens et Somaliens). Aâmi Amri était à la tête des cohortes des appelés et des contractuels de l’ANP qui défiaient le monde et remportaient titre sur titre en disputant la première place nationale aux coureurs de l’ASSN. Au point que cela en devenait monotone, routinier.
Mada, Habchaoui, Abdenouz (El Hachemi), Abderrahmane Morceli, Amar Brahmia, Rachid Kram, etc. en furent et annoncèrent Nouredinne Morceli, Azzedine Brahmi, un autre Abdenouz (Rédha), Djabir Aïssa Guerni, Ali Saïdi Sief (malgré sa dérive)  et Taoufik Makhloufi. Après Ali Brakchi apparurent les sauteurs à la perche Lakhdar Rahal (fils du gardien du stade de Colombes à Paris), de triple saut et de longueur (Khaida Lotfi), en hauteur (Othmane Bellefaa précédant les Krim). Hakim Toumi et Yacine Louail dominaient le lancer du marteau africain et Ahmed Mahour Bacha les épreuves combinées et le lancer du javelot, avant qu’il ne débroussaille le terrain pour ses protégés d’hier (Yasmina Azzizi)  et d’aujourd’hui (Larbi Bouraâda).
Chez les dames, Dalila Mial, Amina Chaâbane (que l’on apercevait il y a peu sur le bitume des courses sur route), Bendahmane, Hadj Embarka prirent la succession de Sakina Boutamine, la jijelienne, et de Fatma, el asnamia bien avant que n’arrivent Hassiba Boulmerka et Nouria Merah-Benida  qui apportèrent les titres mondiaux et olympiques qui manquaient au palmarès de l’athlétisme féminin.
La force de l’athlétisme algérien d’hier résidait dans la dispersion des pôles de détection et de perfectionnement des talents athlétiques partagés entre d’abord Annaba, Skikda, Oran pour les épreuves de sprint et de haies puis Biskra d’où émergèrent les Mustapha Kamel Selmi et les frères Hacini (Aïssa et Adem). Dans les courses de demi-fond (court, long, cross country, courses sur routes) les wilayas-leaders étaient  Souk Ahras (les frères Si Mohamed et les frères Brahmia), Guelma, Tébessa, Batna (les Hadef et Menaï d’Arris en plein cœur chaoui  ainsi que les Diffalah, Khellil Alloua, Miloud Abaoub, un  cadet éblouissant de talent et champion du monde de sa catégorie), Sétif (Bessou Laïd), Bordj Bou Arreridj (Samir Moussaoui), Lakhdaria (Kamel Kohil), Ksar El Bokhari (Yahia Azaïdj), Tiaret (Nasria Baghdad), M’Sila (M’cif et ses équipes de cross toujours présentes), Chleff et tant de clubs de petites communes d’Est en Ouest squattant les premières places des petites catégories.    

En ces temps-là bien révolus, Tlemcen et Oran, Constantine et  Annaba (et bien sur Alger) fournissaient des champions et des championnes (dans toutes les catégories d’âges et toutes les épreuves du programme d’une compétition) quasiment à la demande. C’était avant l’avancée du glacis athlétique.   

dimanche 24 janvier 2016

Présidents de C.A, Réactions populistes et à l’emporte pièce


N
ous reconnaissons être vieux jeu. Si vieux que parfois nous avons l’impression d’être dépassé par les événements, d’être dans un autre continuum spatio-temporel, dans une Algérie parallèle comme le sont les univers du même nom dans la littérature et la filmographie d’anticipation.
Quoiqu’on en dise, nous avons une haute impression de principe sur les personnes qui  président aux hautes destinées du football professionnel national et assument les responsabilités managériales des SSPA, des sociétés commerciales gérant le football professionnel, en tant que présidents-directeurs-généraux ou de présidents de conseils d’administration de ces commerciales. Les conditions d’exercice de ces fonctions sont telles que nous pouvons dire que ce n’est pas certainement une sinécure, surtout pour des personnes, des cadres qui ont leurs carrières professionnelles derrière eux et sont (pour certains, si ce n’est le plus grand nombre) d’un âge avancé, confirmant encore une fois que le pouvoir est réservé aux gérontocrates.  
Il semblerait que ce soit le propre des générations actuelles et de celles qui les ont précédées d’émasculer  ces fonctions qui dans d’autres espaces sont prestigieuses, tracent des politiques, des stratégies, des plans d’action que d’autres cadres d’entreprises (ce qu’est une SSPA) doivent mettre en place, appliquer avant d’en rendre compte en fin d’exercice. Têtes pensantes du club et décideurs en dernière instance, ils sont l’ultime recours, le dernier niveau de la prise de décision.
L’une des caractéristiques de ces deux fonctions managériales est l’inaccessibilité dans le cadre normal de leurs fonctions et une exposition médiatique réduite à sa plus simple expression en dehors des situations exceptionnelles où le prestige de la fonction est mis (et doit être mis) en avant.
Chez nous, ces deux fonctions, dont la subtilité sémantico-juridique est à découvrir, sont galvaudées. Précisons que cette dénaturation ne vaut que pour l’univers du football professionnel qui ne s’est pas hissé à la hauteur du statut juridique qui lui a été octroyé par la législation. Paraphrasant Gavroche dont nous avons cité, il y a quelques jours, les paroles de la chanson qui accompagne son agonie, son chant du cygne, nous dirons que si la fonction est par terre ce n’est pas la faute à Voltaire mais au…….. populaire.
Deux présidents de clubs très populaires (pour ne pas écrire les plus populaires au risque d’incommoder d’autres équipes qui méritent tout autant cette qualification) de la capitale (le Mouloudia d’Alger et l’USM El Harrach) nous en font régulièrement la démonstration en s’engageant dans la voie d’un populisme primaire (empruntée par quasiment tous leurs pairs) participant de la starisation de la fonction et d’une hypermédiatisation qui dépasse celle des joueurs.
Ces deux personnalités devenues publiques se sont fait remarquer, en situation de crise interne perlée pouvant être consécutive à des engagements non tenus, par des réactions inappropriées.
Le premier en s’esquivant d’une réunion qu’il avait lui même provoqué pour s’entretenir avec « ses » joueurs, les faire patienter quelques jours de plus au sujet de la régularisation de leurs situations salariales et leur faire approuver un règlement intérieur controversé. Puis, en s’en prenant vertement à eux, le lendemain, par des déclarations incendiaires, menaçantes dans la presse qui apprécie ce type de dérapages, cet autoritarisme par presse interposée, ces sorties médiatiques envenimées qui font discourir à n’en plus finir.
Le second, absent du territoire national, en prise avec une santé délicate, trouve le temps d’interrompre sa thérapie pour stigmatiser lui aussi « ses » joueurs et « son » entraîneur qui ont eu l’audace de réclamer leurs salaires en retard de plusieurs mois. Sa mise au point téléphonée a eu au moins le mérite de faire connaître au grand public les montants des salaires négociés et qui ne sont jamais étalés sur la voie publique (et voire dissimulés) pour éviter les commentaires déplacés qui pourraient en découler.

Les deux responsables ont pris ces deux situations au demeurant délicates comme des affronts et ont réagi en se comportant comme n’importe qui en les menaçant de leurs foudres…jupitériennes. Celles d’un dieu tombé de son piédestal. Un véritable crime de lèse-majesté. 

Benzia et Ounas, Temporisation et précipitation

N
ous avons ici même, il y a quelques jours, aborder la complexité de la relation liant la nouvelle génération de joueurs franco-algériens, la FAF et l’équipe des Fennecs. Une relation (que certains veulent conflictualiser puisque, semble-t-il, dans notre société, seules les divergences de points de vue, d’appréciations, les polémiques stériles donnent du piment à l’existence)  marquée par la temporisation des premiers et la précipitation des dirigeants du football. Il ne fait aucun doute que, dans les semaines à venir, les hostilités vont être déclenchées et que tous les moyens seront utilisés pour ramener à la raison ces récalcitrants, ces jeunes joueurs de football imperméables aux raisons fédérales et de la communauté footballistique nationale. Des raisons fondées sur une perception historique de l’algérianité qui n’est pas, à n’en pas douter, la leur.
Chacune des deux parties détient le ballon. L’une au bout de ses pieds, l’autre entre les mains. Toutes les deux ont des projets. Pour les joueurs, ces projets sont individuels et les concernent au premier degré en particulier dans le choix de vie et de carrière. Problématique cornélienne s’il peut en être. On ne peut les contraindre à ne pas réfléchir sur une situation difficile qui n’est pas uniquement celui du choix entre deux sélections nationales (la question n’est pas encore posée et risque de ne pas l’être pour beaucoup d’entre eux) mais sur les avantages de l’une ou l’autre éventualité. Ne soyons pas indifférent aux réflexions et autres considération qui peuvent intervenir lorsqu’on examine sereinement les perspectives qui leurs sont offertes dont celles bien réelles et effectives de jouer, pendant quelques années ou quelques rencontres, avec les équipes de France jeunes disputant des matchs  d’un niveau élevé contre des équipes européennes et mondiales  et la certitude d’un strapontin, d’une place dans la liste élargie (compte tenu de la qualité actuelle et des avantages comparatifs des joueurs titulaires et remplaçants des Verts) de l’équipe d’Algérie confortée par l’impossibilité causée par les embuches de leurs employeurs étrangers à rejoindre les équipes algériennes jeunes non soumises aux dates FIFA.  
Pour les dirigeants, motivés par d’autres considérations dont ne sont pas exclues celles liées à un plan de carrière post-retraite professionnelle dans des sphères autres, sont mus par l’effet de l’immédiateté, d’une réaction positive immédiate qui mettrait en valeur leurs compétences managériales dans un contexte psychosociologique de poursuite de la légitimation historique du pouvoir dominant finissant.
La sur-médiatisation est certainement le travers majeur de la caste dirigeante du football national ainsi que le démontre les fuites d’informations et les accointances avec les milieux journalistiques utilisés comme moyen de pression et de conditionnement des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Prenant au pied de la lettre, ce concept de communication qui serait la caractéristique de la transparence que l’on voudrait concéder à la gestion des affaires du football national. Une communication débridée, à l’emporte pièce, dans l’outrance alors que dans ces cas d’une sensibilité extrême (si l’on prend en compte les substrats émotionnels, historiques, etc. marquant les relations bilatérales) alors que c’est le silence du protocole diplomatique qui devrait être de mise. Les passages en force, la manipulation des esprits sont mis en valeur par les réactions intempestivement exagérées à ce qui est perçu comme un échec alors qu’il n’est que mise en attente, marqueur n’ont pas  d’une indécision ou d’une trahison, mais de la longue mise en route d’un processus de maturation dont l’intégration à l’équipe nationale est l’étape finale. Le dévoilement des intentions des instances fédérales algériennes contribuent immanquablement à une réaction en chaîne de la part des dirigeants de clubs étrangers auxquels on ne peut pas reprocher un nationalisme aussi exagéré que le notre dont ces franco-algériens sont la cible. L’ « affaire Fekir Nabil » n’a pas été assimilée dans l’ensemble de ses implications. Malheureusement.

La politique de renforcement des Verts par les franco-algériens est aussi matérialisée (à tous les niveaux de la hiérarchie du football professionnel) par l’ostentation, par cette volonté d’afficher pour les uns (la fédération) son aisance financière et pour les clubs par l’illusion de richesse se traduisant, dans la relation médiatique documentée des rencontres entre les dirigeants (ou le sélectionneur national) et les joueurs démarchés dans des hôtels dont on met en première intention le luxe pour signifier sans doute que les gros moyens ont été employés alors que le but essentiel est d’impressionner.   

samedi 23 janvier 2016

Identités, Entre le droit du sang et le droit du sol

N
ous revivons à peu de choses près le long et ennuyeux, fastidieux même (lorsqu’on y repense) « feuilleton Fekir ». Un feuilleton qui fit et fait le bonheur de la presse et de ses agents en eaux troubles et des marionnettistes qui se tiennent, semble-t-il, en retrait quelle que part dans les couloirs de la FAF ou de quelque autre  compagnie  restant à identifier. Un feuilleton dont on connait (presque) tous les mécanismes d’écriture qui font justement que la nouvelle série, dont les acteurs principaux sont Benzia et Ounas, nous mène en ce pays connu où règnent la médiocrité et l’indigence intellectuelle. Une série, dont les scénaristes n’ont pas pris la mesure de l’inaboutissement du « projet Fekir », accumulant à nouveau les mêmes ressorts.
Cette fois-ci, les responsables du casting de l’EN, fonctionnant en circuit fermé, sans tenir compte du contexte général  convoitent pour le renforcement de l’effectif des Fennecs, de jeunes franco-algériens à peine sortis du centre de formation, venant de signer leurs premiers contrats professionnels et n’ayant que quelques rencontres ou plutôt (selon cette formule qui a cours chez nous pour signifier l’insignifiance du temps de jeu) quelques minutes dans le haut niveau. Pourtant, ces adolescents, émargeant depuis quelques mois à peine sur les listes électorales des rives Nord et Sud de la Méditerranée, sont courtisées (de ce côté de la mer) comme des rosières à la dot fabuleuse. Dotés de formations tactique et technique de bon aloi, ils n’ont pas l’expérience (douloureuse pour les organismes, les chevilles en particulier) des rencontres à l’intensité physique et mentale que possèdent les joueurs de leurs âges exerçant leurs talents dans les championnats (dantesques sur tous les plans) de Ligue 1 et de Ligue 2.
S’ils n’ont pas encore acquis cette culture (ce savoir-faire) qui nait de la pratique, ils possèdent une maturité qui démontre qu’ils ont les pieds sur terre, qu’ils savent raison gardée et que leurs egos ne sont pas encore surdimensionnés par les dithyrambes journalistiques dont on se demande si elles ne sont pas commandées dans les haute sphères du football algérien pour les inciter à franchir le plus rapidement le pas……….du changement de la nationalité…… sportive pour occulter les nombreuses carences indéniablement constatées du football national.
Le cocon dans lequel ils ont évolué et dont ils viennent d’émerger ne les a pas empêché (à moins que cela ne fasse partie de leurs cursus de formation de joueur professionnel) de noter l’existence d’une progression qui passe obligatoirement par le perfectionnement de leurs profils et le respect de phases d’apprentissage du métier dans un pays où l’accès n’est pas permis par un oukase fédéral mais par un comportement sur le terrain et de sa répétition étalé dans le temps, par l’acquisition d’un statut qui permette l’ancrage dans la durée en équipe nationale. La brièveté du statut d’international n’est pas leur apanage et ne fait partie de leurs éducations et de leurs cultures. Du moins, leurs explications (ou celles de leurs proches) le laissent entendre.
Dotés d’une double nationalité citoyenne attribuée par un double droit dont  le droit du sol  produit par le lieu de naissance  (que notre législation n’accepte pas) et le droit du sang (transmission d’une nationalité héréditaire y compris depuis quelques années par la ligne maternelle qui autorise l’élargissement du terrain de chasse des pisteurs (des « scouts » comme les dénomment les commentateurs et l’univers footballistique britannique) aux triples nationalités, ces joueurs ont matérialisé leur appartenance à la nationalité algérienne qui n’intervient (et quoiqu’on en dise) qu’en second lieu (dans un contexte où le droit du sol est prépondérant puisqu’ils vivent dans la société qui les a vu naitre et dans laquelle ils ont la quasi-totalité de leurs attaches) en formulant une demande d’établissement de passeport algérien. Une démarche qui s’inscrit actuellement par  la délivrance d’un document de voyage spécifiant l’identité de son détenteur qui n’est pas aisée en territoire consulaire ainsi que le démontrent certains épisodes récents ayant milité pour une adaptation de la procédure d’entrée sur le territoire national.     

Le premier pas, celui de la reconnaissance identitaire, ayant été fait, il ne reste plus que celui de l’engagement pour une nationalité….sportive. C’est une autre question qui s’inscrit dans le temps pour le joueur et l’immédiateté pour les dirigeants (et commentateurs) qui pourtant laisseraient bien tomber (s’ils ne l’ont pas déjà fait) la nationalité découlant le droit du sang pour celle du droit du sol.  

vendredi 22 janvier 2016

La rébellion des joueurs pro, Comme les gladiateurs de Spartacus

D
epuis que l’univers de football algérien s’est professionnalisé, il est attendu qu’il améliore son fonctionnement, son efficacité et que chacun apprenne de ces erreurs qui font partie de l’acquisition de nouvelles compétences. Il avait semblé, aux yeux de beaucoup de dirigeants, de la grande masse des supporters et des observateurs que la transition (de l’amateurisme au professionnalisme) serait de courte durée compte tenu de l’expérience, fruit de plusieurs dizaines d’années de « professionnalisme déguisé ». Une période où la totalité des clubs survivaient et les dirigeants géraient grâce aux subsides accordés par les pouvoirs publics.
La privatisation du football (cela en est une quoiqu’en disent les puristes, coupeurs de cheveux en quatre par excellence qui ne veulent pas appréhender la réalité) à conduit certains dirigeants à s’approprier (via les SSPA créées légalement pour gérer le sport professionnel) une grande partie des actions constituant le capital social de ces entités juridiques, en s’interdisant, dans un geste d’élégance langagière et discursive n’appartenant qu’aux grands seigneurs, de reconnaitre qu’ils ont acheté ces mêmes clubs qu’ils se refusent à vendre (ouvrir le capital) à d’autres investisseurs qui pourraient aider à en réduire le déficit. Même si nous avons l’intime conviction que ce n’est pas l’augmentation et l’ouverture du capital social qui est la condition idoine d’une bonne gestion mais l’augmentation des ressources financières et la diminution des charges. Deux chantiers qui ne sont pas la portée de tous et surtout de ceux qui ont profité des faveurs de l’Etat (subventions).
Remarquons également que le football professionnel  est né dans un contexte économique et social de recherche de paix sociale actionnée, à travers la perception qu’ont les dirigeants, dans une sorte de grand cirque digne de l’Histoire césarienne faite de pain et de jeux.
Comme les gladiateurs, formés pour combattre dans l’arène, les joueurs professionnels de football ont été engagés, comme acteurs d’une  idéologie , pour proposer un jeu insipide qui comble le vide rencontré par des supporters souvent en marge de la société, reclus dans des activités professionnelles également marginales et en dehors de tout statut légal et sans aucune reconnaissance sociale plongeant ses racines dans des groupes.  A l’image de ces joueurs pris dans les rets de l’esclavage qui, le temps d’un après-midi, s’offrent et procurent un moment de bonheur éphémère. Comme les gladiateurs, on (les dirigeants de clubs) leur a promis de nombreux avantages, des salaires époustouflants faisant rêver les plus incrédules se voyant promis aux plus grandes destinées sportives, un envol vers les terres lointaines et des salaires plus conséquents payés en devises affolant les plus indécis par la contrepartie en monnaie nationale qui, du jour au lendemain (même si ce laps de temps se calcule en années d’exil), changent de position sociale passant de la servitude au statut de citoyen vénéré.
L’incapacité, aujourd’hui notoire, de tenir les promesses (que l’on sait pourtant qu’elles sont impossibles à réaliser dans le contexte présent) a conduit les joueurs qui, par la starisation et par essence, sont des individualistes nés à se regrouper, s’allier (sans arriver encore à la phase de la syndicalisation) et à se dresser face à la démagogie. Après les actions individuelles de rébellion rapidement étouffées et écrasées en jetant les joueurs à la vindicte populaire, la mutinerie gronde. Un peu partout, on entend dire, on peut lire que les joueurs se regroupent, réclament leurs droits, refusent les nouvelles obligations qu’on veut leur imposer et osent affirmer le recours à des actions collectives de grève ou de boycott des entrainements et des matchs.  
Le football professionnel algérien tremble sur ses assises fragiles. Les dirigeants (y compris les plus récemment arrivés dans le circuit), certainement endoctrinés par leurs pairs pestent, tempêtent et exigent.
Il ne reste plus aux  joueurs, à tous les joueurs d’un club de prendre une décision. Une seule décision pour mettre leurs clubs à genoux. Une seule action (que nous ne dévoilerons pas aujourd’hui) pour mettre fin à cette mascarade. Mais, ils en payeront chèrement le prix. Comme l’armée de gladiateurs de Spartacus.

mardi 19 janvier 2016

Conférence de presse de l’AMA L’athlétisme algérien dans le viseur

J
eudi dernier, les membres de la commission indépendant de l’AMA donnait une conférence de presse à Munich, dans le fief de l’enquêteur allemand, et dévoilait la seconde partie tant attendue du rapport de ses investigations.
Cette rencontre avec la presse mondiale a permis aussi à la procureure française chargée de l’enquête sur les agissements du groupe de responsables de l’IAAF mis en examen de faire un point d’étape sur le traitement du dossier de corruption, d’extorsions de fonds et de blanchiment d’argent pris en charge par la justice française.
Attendue de pied ferme par les journalistes, cette conférence de presse a accouché d’une souris. Rien de bien nouveau sur le dopage dans d’autres nations citées et qui, pour l’instant, s’en tirent à bon compte puisque la commission indépendante mise sur pied par l’AMA n’avait qu’une mission : enquêter et examiner les accusations de dopage portées contre les athlètes russes et la fédération de ce pays. Rien d’autre. Mais, d’autres commissions pourraient être mises sur pied pour remettre de l’ordre.
Comme on aurait pu s’en douter, la deuxième partie du rapport a servi simplement à enfoncer un peu plus l’ancien président de l’IAAF, le Sénégalais Lamine Diack, qui aurait été le pivot d’un système de gouvernance parallèle de l’instance faîtière de l’athlétisme. Un système se réduisant, dans l’état actuel des fuites provenant du parquet financier national français alimentant les colonnes de notre confrère « Le Monde » (qui avait publié la veille de la rencontre l’essentiel du rapport de la commission de l’AMA et des éléments constitutifs du dossier judiciaire) et des déclarations du trio de la commission AMA qui les ont en quelque sorte officialisées, à un groupe népotique se limitant à trois membres de la famille Diack et à des comparses grassement rémunérés pour occulter des passeports biologiques d’athlètes présentant des profils anormaux en contrepartie de véritables fortunes : 450 000 euros pour Liliya Shobukhova et 500 000 euros (la totalité des primes reçues) pour la Turque Asli Alptekin (championne olympique du 1 500 de Londres 2012) qui, refusant de passer à la caisse et de se soumettre, écopa de 8 ans de suspension.
Le rapport a donc évacué toutes les informations et suspicions de tous genres pesant sur d’autres responsables de l’IAAF (dont l’actuel président Sébastian Coe impliqué dans un conflit d’intérêts ne concernant pas directement l’AMA et l’IAAF mais relève dorénavant de la justice française mais touché par les agissements de son compatriote et actuel bras droit, son chef de cabinet à la présidence de l’IAAF)) et des fédérations nationales visées suite au nombreux cas de dopages enregistrés dans leurs rangs. C’est ainsi que le Maroc est perçu aujourd’hui comme une nation où, en plus des pratiques de dopage fortement référencées dans la liste des interdits de compétitions (aussi bien à travers ses athlètes que ceux concourant pour d’autres pays tels que la France, la Belgique, l’Espagne ou le Qatar), la corruption à la manière russe serait développée.
Des indiscrétions laissent à penser que l’athlétisme algérien ne serait pas indemne. Les cas médiatisés sont certes peu nombreux (trois en 2012, dont la fille de l’actuel président de la FAA et le 5ème du décathlon des championnats du monde de Pékin et 2 autres l’été dernier sur lesquels six mois après aucune information n’a été diffusée). Mais, les gorges chaudes proches de la FAA susurrent que le dossier dopage serait lié aussi à celui de la mauvaise gestion de la fédération et à des conflits d’intérêts. On ne se gêne guère pour affirmer que la délégation algérienne  serait revenue des championnats du monde de Moscou (2013) avec une pharmacie (valeur 3 000 euros) comprenant des produits interdits et que cette facture, ainsi que d’autres dysfonctionnements, n’auraient pas permis la certification du bilan financier de l’année 2013. Une affaire dont on dit qu’elle serait pendante tant au niveau du ministère de la jeunesse et des sports que de la justice.

Pour corser le tout, la gestion des cas de dopage de 2012 par la fédération algérienne (prise en charge des athlètes et participations des athlètes dopés à des stages, sur le territoire national et l’étranger, organisés et financés par les deniers publics) aurait valu une mise en garde de l’IAAF, indiquant par là même que malgré ses dérives, elle garde un œil pointé sur l’athlétisme algérien.   

Elite du demi-fond algérien, Détruite par la politique fédérale

A
mina Bettiche, la spécialiste algérienne du 3 000 steeple serait à la recherche d’un entraîneur depuis qu’elle aurait rompu (à l’amiable) avec Mohamed Salem. S’il est vrai qu’un (e) athlète de haut niveau, espérant remporter des médailles aux championnats d’Afrique, du monde ou aux jeux olympiques, se doit d’être conseillé par ce qui se fait de mieux dans la corporation des entraîneurs (ou des « coachs » comme on les dénomme de plus en plus), beaucoup, à juste titre d’ailleurs, sont étonnés que l’élite nationale du demi-fond (ces dernières années) se tourne vers des étrangers.
Amina Bettiche, ainsi que deux autres athlètes algériens de demi-fond (Hathat et Belferrar), auraient rejoint, du moins pour un stage de préparation en altitude organisé en Ethiopie, le groupe d’athlètes dirigé par l’entraîneur américano-somalien Adem Djamaa qui fut aux commandes de la préparation de Taoufik Makhloufi lorsque l’athlète algérien remporta la médaille d’or du 1 500 mètres des jeux olympiques de Londres (2012) et qui aujourd’hui préside aux destinées du demi-fond qatari se préparant pour les championnats du monde qu’abritera ce pays.
Adem Djemaa est un entraineur très controversé dans les milieux de l’athlétisme mondial d’abord pour les performances atteintes (dont le record du monde du 1 500 mètres de Genzebe Dibaba qui suscite maintes suspicions)  par ses athlètes mais aussi pour avoir coacher des athlètes contrôlés positivement à des produits interdits par la réglementation.
Si cette information est confirmée, ce serait donc 5 athlètes algériens connus (si l’on compte Taoufik Makhloufi et Salim Keddar entrainés par Philippe Dupont et actuellement en stage en Afrique du Sud avec les meilleurs coureurs de demi-fond français)  qui seraient cette saison sous la coupe d’entraîneurs étrangers. Un paradoxe dans un pays où les grands champions de demi-fond (court et long) ont été, de tous temps, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale, découverts, formés et conduit sur les cimes de l’athlétisme africain et mondial par des entraîneurs algériens formés en Algérie.
En fait, l’athlétisme algérien comme le football et les autres disciplines, malgré quelques éclats, périclite. Il n’est plus ce qu’il a été. Un sport qui il est vrai n’était pas représenté sur les podiums mondiaux et olympiques mais fournissait des armadas d’athlètes parmi les 50 meilleurs continentaux en s’appuyant sur une politique de démocratisation de la pratique athlétique, dont les plus anciens parmi nos lecteurs se souviendront avec ravissement. La Réforme sportive était passée par là faisant de nos coureurs de demi-fond des années 70, 80 et 90, l’élite africaine, rivalisant avec grand bonheur et honneurs avec les Kenyans dans les classements africains. Devant les Ethiopiens, les Erythréens  et même les Marocains qui ne s’étaient pas encore adonnés au dopage et n’avaient pas encore découverts les Aouita, Boutayeb, Skah et autres Guerroudj.
En 1990, l’entraîneur de Saïd Aouita jeune, déclara avec  respect que le modèle marocain qui se construisait alors s’était grandement inspiré de l’organisation sportive algérienne. D’autre part, quelques mois plus tard, le Tunisien Mohamed Gammoudi, le premier maghrébin champion olympique du 10 000 mètres (Mexico 1968) - vainqueur des plus grands coureurs d’Europe et du Commonwealth (Britanniques et australiens dont le récemment disparu « Ron » Clarke)  dominateurs de ces courses -  représentant la fédération tunisienne d’athlétisme à Saket Sidi Youcef (championnats maghrébins de cross scolaire)  et à Alger (championnat maghrébin de cross), disait qu’il était en admiration devant les coureurs, les entraîneurs et l’athlétisme algériens. Hassiba Boulmerka et Nouredinne Morceli venaient tout juste d’émerger au plan mondial !
Nos anciens athlètes, entraîneurs, officiels et dirigeants se souviennent dans aucun doute que le demi-fond algérien reposait en ce temps-là sur un système pyramidal de prospection des talents de coureurs qu’était « le cross du Parti et de collectivités locales » qui deviendra ensuite (à partir de 1990 et le tournant démocratique) le « cross de la jeunesse » organisé dans les moindres recoins de l’Algérie profonde  mais aussi sur un sport scolaire très fortement ancré dans les mœurs.

Aujourd’hui, il nous semble que le moteur du demi-fond, si l’on considère la politique fédérale, soit les courses sur route. Avec un challenge national richement rémunéré dont les participants sont essentiellement des coureurs usés sous le harnais. Ce ne sont pas les quelques courses réservées aux jeunes des 11 localités retenues qui nous feront changé d’avis. 

lundi 18 janvier 2016

Football olympique, Les rêves tombés dans le ruisseau

E
n prenant la décision de ne pas considérer la période des Jeux Olympiques, se déroulant à la fin du mois d’août à Rio de Janeiro, comme une date FIFA, c'est-à-dire une période où les clubs professionnels de toute la planète sont dans l’obligation de laisser leurs joueurs à la disposition de leurs sélections nationales, la fédération internationale de football a mis dans un embarras certain la FAF, membre de l’institution faîtière, dont son (et notre) équipe nationale olympique a obtenu le droit d’y prendre part grâce à la qualification acquise sur le terrain .
Les arguments présentés par la FIFA tels que donner aux joueurs professionnels la possibilité de récupérer des efforts fournis pendant la saison qui viendra de s’achever, de régénérer leur force de travail  et ensuite de se préparer en vue de la saison à venir sont évidemment recevables. La FIFA, comme toutes les fédérations internationales, défend son territoire qui couvre aussi bien le football professionnel que le football amateur. La vigueur financière de la FIFA (nous devons nous garder de l’occulter) est fonction de la puissance financière des clubs professionnels, de leurs ambitions, de leurs ressources qui sont essentiellement le produit de leurs engagements et de leurs places dans la hiérarchie des compétitions nationales et internationales dans lesquels ils sont engagés (championnats nationaux et internationaux des clubs, multiples coupes nationales et internationales), qui génèrent des ressources permettant de rivaliser avec leurs rivaux.  
Le tournoi de football des Jeux Olympiques, bien que relevant du point de vue technique de la FIFA, est organisé sous l’égide du CIO (comité international olympique) dont les préoccupations sont tout autres (même si l’aspect financier n’est pas exempt). La référence idéologique de cette compétition planétaire plonge ses racines dans un idéal ancien (paraissant désuet même en ces temps de professionnalisation effrénée des pratiques sportives) porté par des dirigeants européens qui, au 19ème et dans la première moitié du 20ème siècle, de par leurs positions sociales, adeptes d’une pratique sportive ludique, ne se voyaient pas concourir face à des adversaires dont cela aurait été la profession, l’activité principale.  
C’est dans ce contexte socio-économique et philosophique structurant un courant idéologique puissant, ancré dans les sociétés occidentales que la participation EXCEPTIONNELLE des professionnels (toutes disciplines sportives confondues) de plus de 23 ans est admise, un âge qui correspond dans ses sociétés à celui de la fin des études universitaires et à l’entrée dans la vie active. Par ailleurs, dans les pays anglo-saxons,  formant le noyau dur des institutions internationales et de la formulation des chartes qui les régissent, l’éthique et la réglementation sportive scolaire et universitaire interdit formellement le bénéfice d’avantages financiers (contrats de sponsorings, primes de participation et/ou de résultats, rémunérations, etc.) autres que ceux octroyés par les établissements scolaires et universitaires (bourses) dont l’accès gratuit n’est pas la caractéristique première.   
On ne sait si la fédération nationale s’était préparée à cette mesure qui bouleverse des ambitions nées de la qualification récente de la sélection olympique. Mais, il est quasiment certain que - compte tenu du niveau de la compétition nationale élite-  cette qualification, ce voyage à Rio n’était pas dans les plans. La valeur, le potentiel, le talent de ces joueurs nationaux de moins de 23 ans ne sont  pas autant mis en question que l’organisation générale du  sport qui n’incitait pas à une telle perspective jamais entrevue depuis 35 ans et les jeux olympiques de Moscou.
Seule la confusion des genres dans l’esprit des commentateurs et de quelques dirigeants (qui en sont proches ou leur servent de relais) a pu faire croire qu’une part importante de l’équipe nationale aurait pu être du voyage faisant naitre ainsi des rêves de médailles inespérée en d’autres circonstances. Un rêve, né de la politique fédérale de faire appel à de jeunes joueurs formés ailleurs et jouant ailleurs sur lesquels, en de pareilles circonstances, n’a plus de consistance.
Si pour beaucoup de fédérations nationales (européennes, américaines) la problématique ne se pose pas ou très peu, pour la fédération algérienne (et beaucoup de fédérations africaines s’appuyant sur leurs diaspora pour réaliser des résultats), il s’agit de revoir l’ensemble de la philosophie qui sous tend leurs démarches.  Compter sur les joueurs locaux (moins soumis aux contraintes imposées par les clubs professionnels étrangers).

Dans « Les misérables », l’espiègle titi Gavroche est abattu sur des barricades de la Commune de Paris. Agonisant sur le pavé parisien, Victor Hugo lui fait chantonner, dans un dernier souffle, que les rêves sont tombés dans le ruisseau  par la faute à…Rousseau.

dimanche 17 janvier 2016

Dopage en France, 16 passeports biologiques suspects


I
l y a quelques jours, au début de cette année 2016, nous nous étions arrêtés sur les déclarations du président de la fédération française d’athlétisme qui se faisait une gloire de mettre au premier plan  les avancées de la lutte antidopage dans son pays et de faire connaitre son crédo. Des informations publiées dans la presse française semblent indiquer que « la version française du passeport biologique », opérationnelle depuis deux ans pourrait conduire à des sanctions dans le courant de cette année.
Il semblerait en effet que 16 profils de sportifs de haut niveau (sur la soixantaine établie par l’AFLD, agence française de lutte contre le dopage) présenteraient des anomalies qui les rendraient suspects au premier niveau de filtrage des données et qu’en conséquence, ils (les profils suspects) auraient été transmis à trois experts indépendants (un  Français, un Allemand et un Italien).
Il a été relevé qu’il ne s’agit que de la première étape d’un processus potentiellement long et que, jusqu’à présent,  aucun sportif français n’a été suspendu sur la base des données contenues sur son passeport biologique. Il est de même indiqué que les cas de suspension, sur la base de l’examen du passeport biologique de l’athlète par une agence nationale de lutte contre le dopage, sont très rares.
Il est intéressant d’observer que les deux premiers cas soumis, il y a déjà un an, à cet examen complémentaire sont ceux de deux athlètes ayant déjà participé aux Jeux olympiques sous le maillot de l’équipe de France d’athlétisme et qui pourraient en toute vraisemblance  disputer les Jeux de Rio au mois d’août. Mais, ce que l’AFLD appelle le « profil biologique » comporte certes de nombreux prélèvements qui  n’ont cependant pas entièrement convaincu les experts.
Si l’un d’entre eux est catégorique sur l’origine de leurs variations hématologiques (le dopage sanguin),  aucun n’a conclu que leur profil était normal. Ils ont cependant estimé qu’il fallait soit davantage d’échantillons, soit les analyser sous un autre angle pour élaborer un « scénario de dopage ».
Pour ce qui concerne les quatorze autres profils de sportifs français (transmis fin 2015 aux mêmes experts) les trois experts ont jugé qu’ils présentaient des courbes suspectes nécessitant des informations complémentaires (calendrier de compétition et d’entraînement, lieux de stage) avant qu’ils puissent statuer.
Si les experts sont d’accord sur l’anormalité d’un profil, il sera alors engagé un échange avec le sportif,  souvent assisté d’un scientifique, qui tentera  généralement de convaincre les experts que les anomalies constatées sont explicables (pathologie, une maladie au moment d’un prélèvement ou par des variations d’altitude à l’occasion de stages). De leur côté, les experts s’attachent à constituer un dossier suffisamment solide pour résister à un éventuel appel.
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) n’étant pas reconnu par la France, c’est le Conseil d’Etat qui statuera sur un cas de passeport biologique anormal. La longueur et l’incertitude sont les défauts du processus de validation alors que le temps presse puisque la France pourrait être représentée aux jeux olympiques brésiliens par des sportifs risquant de provoquer des affaires à cause de leurs valeurs sanguines douteuses.
Il est également observé une autre difficulté tenant à l’inexistence de données antérieures à janvier 2014 et à l’impossibilité juridique d’accéder aux prélèvements effectués par les fédérations internationales dans le cadre de leur propre passeport biologique. Ces prélèvements ne peuvent être utilisés dans le dossier disciplinaire du sportif.
Selon le conseiller scientifique de l’AFLD, 8 à 10 échantillons suffisent pour se faire une idée à condition que les prélèvements aient eu lieu en compétition mais aussi en période de récupération, lorsque l’athlète n’ayant plus d’objectifs sportifs n’a pas recours aux produits dopants.
L’AFLD est soumise à des contraintes financières qui l’ont conduite à diminuer son budget, à fonctionner ave une seule salariée travaillant à l’élaboration des profils biologiques, en collaboration  avec les conseillers interrégionaux dopage et le responsable des contrôles.

Ayant effectué, depuis 2014, 2 000 prélèvements pour alimenter ses profils hématologiques, l’AFLD espère en 2016, pouvoir établir un profil efficace de 150 sportifs, ciblés en fonction de leurs valeurs sanguines ou performances atypiques.

samedi 16 janvier 2016

Recrutement d’ex pros, La nouvelle folie du foot algérien

L
e mercato qui s’achève confirme malheureusement une des tendance du football professionnel algérien. Celle qui consiste à faire appel, pour renforcer des équipes peinant à trouver leurs places dans la hiérarchie nationale ou un standing se délitant, à avoir recours aux anciennes gloires du football algériens
Après Mansouri et Bezzaz qui, quoiqu’on en dise, ont achevé (ou achève) en beauté, un parcours professionnel des plus exemplaires, ce sont Ziani, Djebbour, Matmour et bien d’autres qui ont  été cités pour rejoindre (dans le cadre d’une pige) quelques unes des équipes les plus huppées et les plus (prétendument) solides financièrement  du pays.
Nous comprenons (il ne faut pas le cacher) que ces joueurs (et bien d’autres) aient des fourmis dans les jambes et, comme beaucoup d’autres en Europe et ailleurs, estiment qu’ils peuvent apporter un petit quelque chose supplémentaire (en plus de leurs exploits passés sur les terrains de foot de la planète) au football algérien en pleine déroute. Nous concevons également qu’ils aient à l’esprit l’intention de gagner quelques  millions d’euros (ou milliards de centimes algériens) supplémentaires en jouant à un jeu de pousse-ballon qui ne fut jamais le leur mais auquel il s’adapte rapidement en échange d’un regain de notoriété à un âge où l’on est encore vif et vigoureux mais pas tout à fait apte (bien que de nombreux exemples prouvent le contraire) à pratiquer le très haut niveau et à être au diapason des exigences de ce métier.
Le football national algérien, (celui de la Ligue 1 en particulier) dont le niveau coïncide plus ou moins à celui du championnat dit de « Nationale » en France ou au CFA (Championnat de France Amateur), correspondant au 3ème et 4ème  niveaux de la hiérarchie footballistique française, desquels sont issus la majorité des joueurs binationaux qui remplissent les rangs des effectifs de l’élite algérienne, est une bonne voie de sortie, de préretraite. Ils sont cahin-caha (nous devons l’admettre) des supports de savoir faire, d’exemples d’une pratique véritablement professionnelle qui ne peut être acquise autrement que par le partage générationnel puisque le système ne prend pas en charge les plus jeunes dont on reconnait le talent et le potentiel.
Ce qui nous dérange, c’est le retour anticipé de joueurs qui se voient attribués la qualité de « joueurs  professionnels » après un séjour raté dans un des championnats du Golfe (ou ailleurs) auquel ils n’ont pu s’adapter pour différentes raisons qu’il faudrait élucider mais parmi lesquelles figurent sans doute  la mauvaise qualité de la préparation mentale et physique ou l’inadaptation à une pratique professionnelle réelle. Faisant partie de la pseudo-élite algérienne en raison du parcours de leurs équipes dans les compétitions continentales, de quelques actions ou gestes techniques attractifs, ils se sont lancés (à l’instigation d’agents de joueurs malicieux) dans cette aventure professionnelle inachevée. Ils reviennent au pays pour toucher des salaires importants, à la hauteur de celui perçu dans des pays au niveau de vie plus élevé.
La dernière des tendances des dirigeants, acculés à tous les expédients pour redorer les couleurs aujourd’hui usurpées de leurs clubs,  est de se tourner vers des joueurs pros méritants ce qualificatifs dont las capacités physiques ont été réduites par des blessures graves, ayant entrainé des interventions chirurgicales lourdes, nécessitant de ce fait une rééducation fonctionnelle longue et pénible qui n’est pas totalement achevée lorsqu’ils rejoignent leurs nouvelles équipes à la recherche de locomotives.
C’est dans un contexte particulier  où ces joueurs ne sont pas encore prêts à retrouver les stades et à montrer ce dont ils ont encore capables que l’on appâte les supporters et les propriétaires dont l’attente est évidemment déçue. Aoudia à l’USMA, Meghni au CSC sont les victimes actuelles de cette publicité mensongère. Djabou en sera la prochaine. Donnons le temps de retrouver la plénitude leurs moyens qui nous ont enchantés.    

  


vendredi 15 janvier 2016

Binationalité, Une semaine de débats et de polémiques


M
ême si le débat a commencé il y a bien longtemps - depuis en fait que l’Algérie récupère, par moisson entière,  de jeunes  joueurs de football  professionnels pour les intégrer dans son équipe nationale qui dispute les compétitions du niveau le plus élevé de la hiérarchie mondiale (Coupe du monde) et continentale (championnat d’Afrique des Nations), celles qui marquent le plus intensément les esprits et émotionnellement les supporters - la semaine qui vient de s’écouler a été animée à propos de cette bi-nationalité, un sujet  qui excite tout le monde, ici et ailleurs.
Depuis plusieurs semaines, en fait depuis les attentats du « vendredi 13 », une journée maléfique si l’on en croit les superstitions, les autorités politiques françaises, les hommes politiques de tous bord, la population française sont branchées, si l’on peut s’exprimer ainsi, sur la déchéance de la nationalité des binationaux, auteurs ou complices d’actes portant atteinte aux fondements de la société de la France. Un artifice juridique et constitutionnel considérée le moyen adéquat pour que la « France blanche et chrétienne », pourtant critiquée un moment, ne fasse sa réapparition dans les discours d’une formation politique qui, sous ses oripeaux humanistes, a servi et soutenu, sans émotion ni pitié aucune, les intérêts colonialistes et pré-djihadistes qu’ils prétendent aujourd’hui combattre et cherchent aujourd’hui à se débarrasser de ses éléments qui, sur les plans culturels, religieux surtout, font tâche.
Chez nous, en Algérie, me dois-je de préciser, puisque, avec ce débat transfrontalier, cette notion est devenue ambigüe, avec ce « chez nous » qui peut se trouver aussi bien ici que là-bas (en France pour la plus grande majorité, en Italie, en Espagne ou en Grande Bretagne ou cers pays lointains où conduisent les filières d’émigration, ouvertes pendant la décennie rouge, que sont le Canada ou ces Etats Unis d’Amérique offrant sa  « green cart», instrument d’une émigration régulière maitrisée en fonction de ses besoins économiques, la polémique politicienne fait rage autour de cet article 51 (devenu sujet incontournable  de discussions depuis  qu’un responsable de parti, possiblement impliqué dans non pas deux nationalités mais dans trois) ait contesté la proposition présidentielle de révision de la Loi fondamentale du pays qui récuse aux binationaux le droit d’occuper des fonctions importantes dans les institutions administratives et politiques du pays.
Le tennis de table fut un moyen de rencontre entre deux puissances économiques et politiques mondiales. C’est sans doute ce jeu, ce sport (fait d’envois et de renvois interminables et rapides de la petite balle) qui accroitra le fossé entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée occidentale. En football (et dans d’autre disciplines sportives), le recours aux binationaux, à cheval sur deux nations, deux cultures, deux mentalités, véritables produits d’un métissage inabouti, sont le butin à s’approprier. Pour les uns , ils sont la représentation symbolique du  désir inavoué  de démonter la qualité d’une politique d’intégration sociale constamment manquée suite à des dérapages et autres lapsus linguistiques significatifs d’un refus d’’accommodation des inévitables incidents de parcours qui marquent indéniablement le processus d’assimilation ( ?) de ces intrus massivement arrivés sur le territoire quand les leurs ont été détruits au nom de l’ingérence humanitaire.   
Pour l’autre partie, l’aspect représentatif est aussi indubitablement présent. Ils sont les artifices qui permettent à certains de parader dans les colonnes des journaux et les plateaux de télévision. Présentant les résultats obtenus sous le sceau d’une perception nationalistes souverainistes, ils font appel, comme dans la sphère économique, à l’importation de sportifs importés affublés du label « made in Bladi ».

De jeunes joueurs (Benzia, Ounas, Mechach,etc.), à peine apparus à la périphérie de la planète football professionnel, ayant tout juste signés leurs premiers contrats ou disputés quelques minutes de leurs premières rencontres de haut niveau, toujours en formation, sont annoncés dans le sein des sein, l’équipe nationale A, celle des Verts et des Fennecs dont ces pré-adultes savent pertinemment qu’ils en sont encore loin car n’ayant pas encore fait leurs preuves sur le terrain. Une occasion pour certains leaders d’opinion de faire entendre leurs voix (dans un sens et dans l’autre) quand les intéressés n’ont même pas touché leur premier salaire, leur première prime.     

mercredi 13 janvier 2016

Démission du président de la CRL, Otage de pratiques malsaines


I
l y a quelques jours, en début de semaine, nous avions ressenti un malaise infini et indéfinissable en constituant et en compulsant le corpus sur le mercato hivernal et la part (et les formes) que prenait le RC Arbaâ dans ce dossier. Cela nous avait incité à rédiger une chronique intitulée « Mercato et RCA, Dans la lignée des ₺cartoons₺ de Tom et Jerry » qui se voulait à la fois une synthèse de ce qui était publié et un coup de gueule à propos d’un sentiment de dérive.
Les informations relatives à la question des plaintes déposées, par une demi-équipe d’éléments considérés par la majorité des observateurs comme essentiels dans la composition de la formation de l’Arbaâ , auprès de la commission de résolution des litiges nous avaient laissé perplexes. Bien que dans cet univers du football le nombre de joueurs n’ayant pas perçu leurs salaires soit important (le président de la FAF, dans sa récente conférence de presse, évoque quelques 130 cas à l’étude au niveau de la CRL), le nombre de plaintes émanant des joueurs du RCA nous a semblé effarant avant que nous revienne le souvenir d’autres clubs (sans idée de tenir d’une comptabilité) ayant connu une vague semblable (USM Bel Abbés, ASO Chleff, RC Relizane). L’embarras  provenait de certaines ambiguïtés  que nous avions pu déceler dans le rapport de situation fait par nos confrères couvrant l’actualité de différentes équipes (Arbaâ, Alger, Sétif, Tizi Ouzou, etc. ) impliquées, à un titre ou à un autre dans les mouvements de joueurs, ces mutations qui s’activent , deux fois par an, pendant les deux mercato, avec une frénésie non dissimulée. Nous avions in petto pesté contre des relations qui, toutes, sans aucune exception, n’auraient pas permis à une poule de retrouver ses poussins. 
Globalement, les règles sont connues. Un joueur n’ayant pas perçu ses salaires pendant une période de 3 mois est en droit de saisir la CRL et d’ouvrir droit, par l’entremise d’une décision prononcée par cette instance de la FAF, à la fois sa libération (le droit de s’engager avec un autre club et de rompre réglementairement le contrat) et de percevoir les salaires dus.
Les instances du football (FAF, LFP et CRL) ont décidé (cette décision a été médiatisée et les concernés en ont  pris acte, du moins nous le supposons) que, contrairement aux habitudes ancrées dans l’esprit des joueurs algériens, les plaintes pourraient être déposées dès que le délai de 3 mois sans salaire aurait été atteint (se référer également à la plainte déposée par Medjani auprès de l’a FIFA). Cette décision est confortée par une autre qui stipule (toujours selon les responsables de la FAF) que les litiges salariaux relevant de l’exercice (saison précédente) ne sont pas considérés par la CRL. Une autre manière d’apurer les situations litigieuses. Par ailleurs, il est constaté et affirmé que cette décision extrême n’est pas mise en œuvre puisque les instances footballistiques privilégient les solutions de conciliation (inciter les clubs à payer les joueurs) plutôt que de trancher dans le vif : apprendre aux dirigeants de clubs à respecter leurs engagements et inciter les joueurs à défendre leurs droits.
Sue ce plan-là (celui de la réglementation) la situation  a le mérite de la clarté.  Si ce n’est que la majorité des clubs sont en retard de paiement et que leurs joueurs se retiennent de saisir la CRL pour préserver les relations avec le club employeur et également percevoir la totalité de leurs salaires dont une partie ne pourrait pas être  payée s’ils faisaient appel à cette structure. 
C’est ce sentimentalisme ambiant qui profite aux clubs qui bénéficient de l’annulation des salaires antérieurs dus (du moins l’exclusion de l’examen de cette partie de la plainte), de la possibilité de payer par un chèque (de garantie) ou par un prélèvement sur les droits de retransmission télévisée à venir, et s’arrogent le droit de procéder à la cession des droits de contrat négociés via une mutation vers un autre club puisque la relation est définitivement détériorée.

Avec la bénédiction de la CRL, les dirigeants de clubs jouaient gagnant sur tous les tableaux à tous les coups. Une explication vraisemblable à la démission du président de la CRL, otage de ces pratiques (habilement menées par les dirigeants de clubs) et du consentement des joueurs.   

mardi 12 janvier 2016

Sélections, Choix contestés et (éternellement) contestables

N
otre dernière chronique (« Domiciliations du MCA, Un Mouloudia riche et très malheureux ») s’est intéressée à la domiciliation du prochain derby algérois MCA-CRB. Une lectrice, apparemment supportrice inconditionnelle du Mouloudia, nous a gentiment interpellé pour nous faire part de détails historiques qui, de son point de vue, sont primordiaux pour contredire l’opinion que nous avons formulée sur l’insistance des dirigeants de ce club (faisant partie de l’élite sportive footballistique nationale depuis l’acquisition de l’Indépendance) à domicilier ce match (et les autres derbies) au temple du football algérien, le complexe olympique du 5 juillet.
Mais, ce ne sont que des détails historiques dans une longue trame temporelle dans laquelle d’autres détails construisent ce que nous avons appelé le comportement (devenu presque un conditionnement) des dirigeants du Mouloudia surmédiatisé par la grâce des nouvelles technologies de l’information et de la communication par des fans de ce même club qui se posent en défenseurs déterminés et quasi sectaires des couleurs de ce club. C’est cette dimension dominatrice de l’espace communicationnel et de l’effet subliminal de répulsion que ce matraquage provoque chez les autres lecteurs qui est décrit.
L’interpellation de notre lectrice nous incite à revenir sur cet espace journalistique qu’est la chronique. Un mode d’écriture qui autorise beaucoup plus de libertés que les articles informatifs mais aussi et surtout exprime une sensibilité, un point de vue, une opinion, un ressenti, en un mot  une forme de subjectivité qui n’est pas possible ailleurs.
Dès la première livraison, nous avions indiqué que malgré cet ancrage, avoué dès le départ, nous tenterions de lui donner une dimension plus objective qu’elle ne l’est habituellement en élargissant le contexte dans lequel s’inscrit un fait sportif (qui n’est qu’un autre détail actuel de ce que sera l’histoire), dans quelques unes des dimensions qui l’accompagnent et qui viennent à l’esprit à ce moment-là.
Cette chronique est donc le ressenti qui fait suite à la lecture d’événements liés à la vie sportive dans les colonnes de la presse. Un ressenti qui peut être (ou ne pas être) celui d’autres lecteurs. Bien entendu, la chronique « Sous l’olivier » est produite en léger décalage avec le flot événementiel. Bien loin de la scène où ils se déroulent et de l’ébullition émotionnelle qui en découle chez leurs acteurs. Dans une forme de bulle esquissée par son titre. Sous les branches d’un olivier, dans une campagne exempte d’effervescence.
L’émotion est pourtant présente dans le matériel documentaire qui sert de support à notre lecture. Elle est aussi présente dans les pensées et les idées qui affluent. Nous ne sommes à cet instant-là qu’un lecteur (comme des milliers ou des millions d’autres) qui réagit intuitivement aux faits qui sont exposés.
Comme tout un chacun, les réactions varient en fonction de ce que nous sommes (sur les plans psychologique, sociologique, culturel, philosophique, idéologique, cognitif, etc.) et de l’interaction quasi permanente des menus faits de la vie quotidienne (un thé qui n’est pas tout à fait celui qu’on apprécie, une rafale de vent, une goutte de pluie, une olive qui tombe sur vos genoux, l’arrivée d’une personne importune, etc.). Elles peuvent être positives, ou malheureusement le plus souvent, négatives. Nous sommes (encore et toujours) dans une dimension qu’il est difficile de contrôler et incontrôlable. Celle du bouillonnement intellectuel qui naît de ce que l’on lit.
C’est dans cette fermentation que se formalise, s’énonce diraient certains, la chronique. Un texte jamais abouti. Toujours à la recherche d’un équilibre (jamais trouvé) thématique, structurel, syntaxique, sémantique. Un texte qui n’est, au moment où il est achevé et transmis, qu’un compromis. Un texte qui, s’il était réécrit plus tard (une heure, un jour, une semaine), serait différent aussi bien dans sa formulation que dans les idées retenues ou écartées parce qu’elles répondent ou pas à l’état d’esprit du moment ou tout simplement suite à l’apparition de faits nouveaux.  

Il y a bien longtemps, à l’époque de l’insouciance sur les bancs de l’université, il nous avait été enseigné que l’énonciation (l’acte de dire ou d’écrire) était le produit d’un cheminement, en forme d’entonnoir, allant de « l’à dire » (savoir universel emmagasiné par l’humanité depuis qu’elle existe), d’un « dire » (connaissances de la personne qui parle ou écrit) et un « dit » (ce que l’on dit ou écrit au moment où l’on parle ou écrit).   

lundi 11 janvier 2016

Domiciliations du MCA, Un Mouloudia riche et très malheureux


L
e Mouloudia d’Alger domine médiatiquement le football national. Le phénomène est connu depuis la nuit des temps, en fait depuis que le pays a recouvré sa souveraineté et que les médias lui ont accordé une importance surdimensionnée par rapport aux autres clubs.
Le fait d’être né dans le centre populaire d’Alger de la période coloniale (où l’USMA  lui dispute cependant la masse des supporters dans ce périmètre où aujourd’hui se mêle, étroitement liés, la Casbah et les quartiers, rues et ruelles environnantes du poumon de la capitale) lui a attribué une forme de préséance (qui n’est pas seulement protocolaire) confinant à une sorte de légitimité historique à laquelle a grandement contribué le passé révolutionnaire de cette zone urbaine. Pourtant d’autres quartiers d’Alger (en particulier ceux de l’Est de la mégalopole avec Laâquiba et Clos Salembier, fiefs de ce CR Belcourt devenu CR Belouizdad en souvenir d’un des grands martyrs de la Révolution et de l’OM Ruisseau) et d’autres clubs de la capitale se revendiquent avec autant de pertinence de ce passé glorieux et du décompte macabre des joueurs, dirigeants, supporters, adhérents et autres sympathisants qui ont donné leurs vies pour la renaissance de la nation algérienne.
Cette position du club (populaire par sa naissance et son essence)  dans l’histoire du mouvement sportif national lui a permis de devenir le centre d’un univers dominateur qui a envahi au fil des années le monde des médias (dont on ne peut ignorer qu’ils furent au départ, et pendant une très longue période publics, avant de devenir gouvernementaux puis indépendants via l’essaimage intellectuel) installés à leurs créations dans les fiefs mouloudéens de l’Alger Centre, dans le cœur médiatique, politique et économique d’Alger et donc du pays où règne  un algéro-centrisme phagocytant et où les institutions nationales ont été géographiquement proches.
Le Mouloudia d’Alger, il faut en convenir, serait pour ces considérations et pour d’autres liées à l’importance de sa capacité à rameuter ses milliers de supporters, a longtemps été perçue à travers sa proximité avec les pouvoirs de décision ce que confirmerait, selon certains observateurs, le parrainage pendant plusieurs décennies de la plus importante entreprise industrielle, commerciale et financière du pays et du continent africain.
Malgré tous ces atouts, nous dirons environnementaux, le Mouloudia, par la faute d’une histoire de la gestion approximative du club à écrire où justement interfèrent tous ces aspects plutôt subjectifs, n’a pas la capacité à agir comme tous les autres clubs (de la capitale et d’ailleurs) qui ont su au moins se faire attribuer par qui de droit (les autorités publiques locales) les moyens infrastructurels et financiers minimaux à la pérennité de l’entité.
Le MCA, par la démesure outrancière qui le caractérise que nous qualifierons de congénitale puisque reposant sur un socle temporel de plus d’un demi siècle marqué par des avantages superficiels et ostentatoires de toutes sortes, s’est retrouvé, en ces temps où la puissance s’analyse en terme de possession de biens mobiliers et immobiliers durables, démuni d’un stade où s’entrîiner régulièrement et surtout où jouer sans quémander l’appui, l’aide, le soutien d’autrui.
C’est dans ce contexte qu’il faut poser un regard sur la polémique renouvelée lorsque s’approche les nombreux derbys algérois que propose le championnat de Ligue 1. Une polémique qui, ces dernières années, s’appuie sur de nouveaux arguments tels que l’accessibilité en grand nombre (souvent supérieur à celui des dispositions réglementaires régissant la répartition des places dans une enceinte sportive) de leurs supporters à tous les stades d’Algérie et la sécurité à laquelle ils ouvrent droit lors de leurs déplacements en dépit des conduites comportementales, pour le moins irrévérencieuses (caractéristique des déplacements de foules importantes autorisant l’anonymat ) qui sont les leurs, vis-à-vis de leurs hôtes d’un jour.                 

Les dirigeants du Mouloudia ne sont pas satisfaits du changement de domiciliation de la rencontre qui opposera leur club au CR Belouizdad, dans l’antique stade du 20 août au lieu de ce 5 juillet qu’ils veulent s’approprier et sur la pelouse duquel ils espèrent jouer la quasi-totalité de leurs matchs. Histoire de se constituer, devant leur public, un palmarès que leurs prédécesseurs et les autres clubs n’ont pu leur permettre de réaliser.