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l nous a été reproché, par des lecteurs-commentateurs, d’avoir inclus
Ahmed Mahour Bacha dans la liste des quelques personnes ayant honoré
l’athlétisme national. On lui tiendrait rigueur d’être à l’origine de ce que
nous avons qualifié de « glacis athlétique ».
Notre chronique « Regards sur l’athlétisme (1), Un passé
revigorant » a voulu rappeler, le temps d’un article
journalistique trop bref, que l’Histoire de l’athlétisme algérien fut brillante.
Quelques noms ont été cités, trop peu à notre goût. Mais, dans l’espace
restreint qui est imparti nous avons tenté de cibler quelques noms (nous les
avons tous rencontré et majoritairement apprécié) sur lesquels le plus grand
nombre peut se regrouper, faire consensus ainsi que de survoler plus d’un demi siècle. Il en est
quelques uns (heureusement très rares) qui nous laissent un souvenir mitigé.
Ahmed Mahour Bacha en fait partie.
Ce que nous avons voulu, à travers les noms que nous avons mis en
avant, c’était de rappeler quelques uns des pionniers dont on ne salue que très
rarement la mémoire, des villes, des athlètes, des épreuves et dans un vaste
mouvement de montrer que l’athlétisme, sport individuel par excellence, a été
porté au pinacle par tout le pays, que toutes les régions ont participé à son
développement même si (nous ne l’avons pas écrit), le Mouloudia d’Alger (dans
toutes ses variantes, en particulier postérieurement à 1976) en fut la
locomotive et très souvent le tremplin vers les équipes nationales et les
podiums internationaux.
Quoiqu’on en dise, Ahmed Mahour Bacha a objectivement sa place dans
cette Histoire. Il est difficile à quiconque de lui dénier d’avoir été le
premier Africain à plus de 8 000 points au décathlon et d’avoir détenu le
record d’Afrique du lancer du javelot. On ne peut lui enlever aussi d’avoir
participé au succès mondiaux (finales des championnats du monde) de ces mêmes
épreuves combinées de Yasmina Azzizi et de Larbi Bouraâda. Cependant, certaines
vérités (le sont-elles vraiment lorsque la subjectivité se mêle à
l’objectivité) doivent être dites.
Dans ce milieu où la passion domine, où l’on se permet tous les excès langagiers
(où l’on en vient quelque fois même aux mains sous les yeux de responsables
fédéraux sans que ceux-ci ne réagissent), on ne se gêne pas pour affirmer
péremptoirement et sans détours qu’Ahmed Mahour Bacha est un entraineur qui, au
cours de sa carrière, a « massacré » des athlètes au talent
prometteur et qu’il n’a rien produit entre ces deux athlètes (Azzizi et
Bouraâda) au cours d’un parcours professionnel d’un quart de siècle. Un
parcours décrit par ailleurs comme s’étant toujours situé dans la proximité
immédiate soit de la DTN soit du bureau fédéral dont il aurait été depuis
longtemps l’éminence grise. Certainement un discours de jaloux enviant ce
personnage haut en couleurs devenu incontournable et, pour les plus virulents,
le deus ex machina de la fédération.
On entend souvent des récits scabreux dont il est le personnage
central. Surtout lorsqu’est abordé le sujet (particulièrement présent, en ces
derniers mois, dans le mouvement sportif national, en athlétisme comme en
football) du dopage. Des propos qui l’accompagne depuis le temps où il fut
athlète d’abord avant que ces propos, pour le moins désobligeants lorsqu’il
s’agit du respect de l’éthique sportive,
ne soient accolés également à Yasmina Azzizi (notons que AMB et son athlète ne furent jamais
contrôlés positivement à une époque où la lutte contre le dopage n’était pas
aussi développée qu’actuellement) et que Larbi Bouraâda ne soit attrapé par les
contrôleurs et suspendu durant deux ans (juin 2012-juin 2014). C’est de la même
sanction qu’écopa la championne d’Afrique du 800 mètres, Zahra Bouras qui fut
également positive (à la même période)
juste après qu’elle ait quitté son groupe d’entraînement pour s’entraîner avec
son père, Ammar Bouras, président de la FAA. Celui-ci, sur ce plan, n’est pas
indemne de tous reproches. Il fut, en sa qualité de technicien, un partisan de
la préparation biologique, de la complémentation alimentaire dont on voit avec
le cas du footballeur Kheireddine Merzougui qu’elle conduit, même
involontairement, au dopage, ou du moins à un contrôle positif.