lundi 30 novembre 2015

Rebondissement à l’IAAF, La rupture « chevaleresque » de Sir Sébastian Coe


J
eudi 26 novembre, au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du conseil de l’IAAF devant examiner les suites des affaires de dopage, d’extorsion de fonds et de corruption qui ternissent la fédération international d’athlétisme et son membre (la fédération de Russie, l’ARAF), et comme pour clôturer en un bouquet final digne des arts pyrotechniques, une semaine mouvementée ayant vu le président de l’instance sportive internationale être malmené par la presse de son pays, puis d’Europe à la suite de la découverte d’un courriel, lord Sébastian Coe a annoncé qu’il abandonnait ses fonctions d’ambassadeur de la firme équipementière américaine Nike. Le siège social de cette entreprise se trouve à une centaine de kilomètres d’Eugène, dans l’Etat de l’Oregon,  qui s’était  vue confier, contre toute attente et en dépit des règles de procédure, l’organisation des championnats du monde d’athlétisme de 2021. Sébastian Coe avait été pointé du doigt dans une affaire de conflit d’intérêts. Il aurait du lobbying pour le compte de cette entreprise de fabrication d’équipements sportifs auprès de Lamine Diack, président de l’IAAF jusqu’au mois d’août dernier et auquel il a succédé.
Sébastian Coe, en position défensive, continue de soutenir fermement que pour lui, contrairement aux allégations qui sont apparues avant et après son élection à la tête de l’instance faîtière de l’athlétisme, « il n’y avait pas de conflit d’intérêts ». Cependant, nous devons observer que la position de l’ « honorable » (c’est le qualificatif que l’on accorde aux pairs d’Angleterre) lord Sébastian Coe était devenue de plus en plus délicate avec la médiatisation des affaires de dopage et de corruption dans lesquelles sont impliquées quelques uns des plus hautes responsables du système de gouvernance de la première discipline olympique qui risque même (si les dirigeants de l’AMA réussissent leur plan) à être interdite des prochains jeux olympiques.
L’ « affaire Sébastian Coe- Nike » portait en elle un risque supplémentaire d’implosion. Au sujet de la désignation d’Eugène, Sébastian Coe (alors vice-président de l’IAAF, avait eu au moins l’intelligence de reconnaitre qu’ « il est clair que la perception (des choses) et la réalité ont été horriblement altérées ». Il poursuit donc sa démarche de réinsertion dans la normalité en affirmant  rompre une relation devenu compromettante avec une entreprise industrielle et commerciale qui a généré en 2014 un bénéfice de 25 milliards de dollars. Il déclara à ce propos,  « J’ai quitté mon rôle d’ambassadeur pour Nike que j’avais depuis 38 ans » par ce que la situation n’était « pas bonne pour l’IAAF et pas bonne pour Nike».  Avec cette rupture, Sébastian Coe a fait un choix qui entraîne la perte de la rétribution (12 000 euros/mois) que lui versait, la marque d’équipement « à la virgule ». Bien que n’étant pas rémunéré également en tant que président de l’IAAF, le lord anglais n’est cependant pas sans ressources  puisqu’il serait président d’une société de marketing sportif.
Bien évidemment, la décision prise par l’ancien champion de demi-fond (1 500 et mile) a été saluée par ses pairs, ceux qui l’avaient élu à cette haute fonction.  Parmi ceux-ci, le président de la Fédération française d’athlétisme croit fermement que «ce qu'il a fait est courageux ». Il remarque aussi qu’avec une telle décision, Coe « a clarifié la situation alors que la commission d'éthique ne l'obligeait pas à prendre cette décision ». Dans un lyrisme très français hérité de la littérature médiévale et de cape et d’épée, le président de la FFA répète que cette décision est « courageuse et chevaleresque » et que « c'est un sujet de polémique qui s'éteint tout d'un coup ».

En Algérie, ce genre de situations très équivoques existerait. Des informations devant être toutefois confirmées laissent entendre que l’athlétisme national (une discipline secoué par quelques cas de dopage dont un a touché de très près le président de la fédération) serait confronté à une situation similaire (toutes  proportions gardées bien sur) et que certains dirigeants n’auraient pas cette clairvoyance en mêlant fonction élective avec intérêts personnels et/ou familiaux. Sur ce plan, il doit être reconnu que Sébastian a, de tous temps, fait preuve de transparence et n’a jamais caché ses rapports avec Nike.

dimanche 29 novembre 2015

Coordination à la FAF, Un nouveau tour de toupie


A
près que les Mohamed Raouraoua, président de la FAF, et Christian Gourcuff, sélectionneur de l’équipe nationale, aient confirmé la poursuite de leur collaboration en vue des prochaines échéances du contrat d’objectifs qui lie les deux parties et sans que des conditions (nouvelles et particulières subodorées par certaines parties qui ont allégrement manigancées pour les amener à la rupture) aient été formulées après la campagne été-automne 2015 préludant au grand chantier qui attend « les Verts », le grand timonier des Fennecs est parti, en France, poursuivre ses vacances interrompues par la rencontre-bilan et prospective qui a permis à ces deux responsables de discuter (en toute quiétude) des échéances futures de l’E.N. Les relations (y compris par les oiseaux de mauvais augure) qui en ont été faites indiquent que cette rencontre a été tout à fait anodine ou du moins bien loin des attentes de ceux qui se désolent de la réussite un tant soit peu mitigée de la sélection nationale.
Rappelé d’urgence, Christian Gourcuff a donc débattu avec le président Raouraoua (dont l’agenda aurait provoqué  l’accélération des événements). Ils auraient profité de ce rendez-vous impromptu (pratiquement à la descente de l’avion) pour aborder certaines sujets  sensés, selon les sources considérées comme généralement bien informées, être litigieux et clarifier des rapports rendus confus par le manège médiatique.
On ne sait pas si, dans un coin de son esprit, Gourcuff avait envisagée une virée au Sénégal où évoluera l’équipe nationale locale, qui est aussi et simultanément l’équipe nationale Espoirs et olympique, qualifiée pour le tournoi final de désignation des équipes africaines  participantes aux jeux olympiques de Rio). Il aurait pu en effet (ainsi que le suppose certains qui l’auraient certainement eu s’ils avaient été à sa place) avoir cette prétention puisque désigné, par le président de la FAF, en tant que superviseur (chargé d’apporter son expérience et son vécu en matière de formation à  toutes les équipes nationales).  Une chose est sure, Gourcuff était dans son cocon familial (rejoint juste après la très large victoire contre la Tanzanie ayant modifié en sa faveur le rapport de force qui penchait nettement pour la résiliation du contrat) lorsque les formalités administratives du déplacement ont été entreprises. Pour caricaturer la situation, on pourrait presque, dans un scénario de film romancé sur le football national dignes des majors cinématographiques à gros budgets, les faire se croiser à l’aéroport d’Alger ou aux portes du centre technique national de Sidi Moussa, l’un entrant confortablement assis dans son véhicule de service et les autres plaisantant dans le car grand luxe les conduisant vers le salon d’honneur de l’aéroport international.
On apprendrait dans la séquence suivante que la décision d’épargner à Gourcuff le déplacement sénégalais aurait été prise après un flash-back montrant le précédent entraineur de l’équipe nationale (Vahid Halilhodzic) piétinant les plates bandes  de l’entraîneur des Olympiques. Cet épisode (un fait anodin, ne portant normalement à aucune incidence particulière, lorsque les rapports, entre les responsables des différents staffs, sont cordiaux) est bien sur ramené à la surface pour éliminer Gourcuff du voyage. Mais, nul n’a signalé que les esprits des entraîneurs concernés étaient surdimensionnés et que la « passe d’armes » avait pour arrière plan la guerre médiatique entre un entraîneur étranger fort de ses convictions et les entraîneurs locaux mégalomanes soucieux de redorer leurs blasons ternis par la médiocrité ambiante.
En évitant à Gourcuff le déplacement sénégalais, le président Raouraoua annihile toute velléité contestataire (l’actuel entraîneur des olympiques, le Suisse Schürmann n’aurait sans doute pas eu la même réaction intempestive que ses collègues algériens) et redonne au DTN (membre de  la délégation algérienne) le rôle qui est organiquement le sien à savoir donner de la forme et de la consistance (et pourquoi pas une identité) au football national dont la représentativité est quasi nulle au niveau international. Encore une fois, l’exception nous la trouvons (encore et toujours)  dans l’équipe nationale militaire où les contingences déstabilisantes du « sport civil » n’ont pas autant de place.
Gourcuff et Raouraoua se sont donnés pour ordre du jour d’intégrer en Equipe Nationale, à doses homéopathiques, les joueurs locaux qui montreraient qu’ils en ont le potentiel. L’entraîneur national perd une occasion de les voir à l’œuvre en situation réelle. Il se contentera de visionner les retransmissions télévisées et les vidéos, de lire les rapports du DTN et  de les convoquer pour les prochains stages de l’EN où ils feront (pour beaucoup) de la figuration. Mais, l’honneur de la fédération sera sauf.  

         

samedi 28 novembre 2015

Scandales à l’IAAF, Sir Sébastian Coe aurait goûté à la confiture !


L’
IAAF, la fédération internationale d’athlétisme est au cœur de la tourmente. Les dossiers de dopage et de corruption ouverts cet été ne sont pas encore clos qu’une nouvelle polémique s’est mise en branle et risque de la secouer fortement dans les jours, les semaines et les mois à venir. Son nouveau président, le Britannique lord Sébastian Coe, élu au mois d’août dernier à la place de son mentor le Sénégalais Lamine Diack (depuis mis en examen par la justice française pour corruption et blanchiment d’argent) fait face à des accusations de conflit d’intérêts qui risquent de s’aggraver en d’autres accusations plus graves.
La Russie a été écartée pour quelque temps. Le temps de la mse en conformité avec les conditions de » l’AMA et de l’AAF. La participation de ses athlètes aux jeux olympiques de Rio de Janeiro (en août prochain) est plus qu’incertaine. Ils  seront d’ores et déjà absents des championnats d’Europe de cross country (début décembre) et des championnats du monde d’athlétisme en salle. Une absence qui fera les affaires d’au moins trois nations (les Etats Unis, la Grande Bretagne et l’Allemagne) qui bénéficieront également des suspensions quasi-probable des nations qui, ces dernières années, dominent outrageusement les courses de demi-fond et de fond (Kenya) et les courses de sprint et de haies (Jamaïque) rongées , au même titre que la Russie par le fléau du dopage. Ce qui ne signifie pas que les nations porteuses de la bonne parole en soient totalement exemptes. La liste des athlètes inéligibles à la compétition diffusée régulièrement par l’IAAF en fait foi.
La Russie est suspendue de toute activité pour s’être tue sur les pratiques de dopage alors que des accusations d’extorsions de fonds ont été émises par des athlètes russes, des coachs et des managers d’athlètes de la même nationalité qui auraient pu poursuivre leurs pratiques de dopage en glissant la pièce (en fait des centaines de milliers d’euros) à des dirigeants corrompus de connivence avec de hauts responsables de l’IAAF dont le président sénégalais de cette institution internationale sportive, ses conseillers en marketing et juridique (dont son fils) et le premier responsable du département de lutte contre le dopage. La décision a été prise par le conseil de l’IAAF sur recommandations d’une commission indépendante (dirigée par un vieux dirigeant américain Dick Pound) de l’AMA (agence mondiale de lutte anti dopage), présidée par sir Craig Reedie, un autre vieux dirigeant britannique également membre du CIO, organisation sportive internationale éclaboussée à plusieurs reprises par des scandales.  
Sébastian Coe, élu sur un programme de remise en ordre d’une fédération internationale à la dérive, était visé par des allégations de laxisme. Avant son élection, il était très proche de son président Lamine Diack et du président de la FIFA, « Sepp » Blatter mis en examen par la justice suisse qui l’avait choisi pour présider un temps le comité d’éthique de la FIFA. Sa présence à la tête du comité de candidature puis du comité d’organisation des jeux olympiques de Londres entaché par un nombre important de cas de dopage (réels et suspicieux) lui a fait ces derniers mois de l’ombre.
Mais, bien avant son élection à la tête de l’IAAF, sa proximité avec l’équipementier Nike, avait fait débat. Ambassadeur de Nike, qui le rémunérerait à 142 000 euros par an, il aurait facilité l’attribution (sans que ne soit respectée la procédure et donc sans examen des autres candidatures) des championnats du monde d’athlétisme 2021 à Eugène (Etats Unis), berceau de l’équipementier qui avait été devancée de peu  par Doha lors de l’attribution des championnats du monde de 2019.
La polémique a été relancée mardi  dernier par le site de la BBC affirmant détenir un courrier électronique (daté du 30 janvier 2015) dans lequel des responsables de Nike suggéreraient que Coe aurait fait du lobbying auprès de Diack. L’attribution s’est faite, à la surprise générale, lors de la réunion d’avril 2015 alors que la décision aurait du être prise en novembre 2016.
Les révélations de la BBC tombent très mal. En effet, une réunion du conseil de l’IAAF devait se tenir pour avancer sur le dossier du dopage en Russie. Après la décision de suspension provisoire de ce pays de toutes compétitions à neuf mois des Jeux olympiques de Rio, la fédération internationale devait faire connaitre les modalités devant permettre à la Russie de réintégrer le giron de l'IAAF.


vendredi 27 novembre 2015

Gestion du foot, Rencontres autour d’un repas aux restaurants

O
ran, capitale de l’Ouest du pays, est précédée d’une réputation, que nous avons dernièrement ici même évoqué,  de ville de tourisme balnéaire, urbain et nocturne où il fait bon vivre. Une grande cité où les plaisirs de la table, de la bonne chair font partie des traditions de bonne hospitalité que l’on retrouve d’ailleurs dans toutes les villes historiquement marquées par les civilisations antiques et féodales et dans les caravansérails. Oran est ville portuaire depuis la nuit des temps, une ville d’escales maritimes qui ne peut déparer l’image que l’on connait de  ces cités qui lui ressemblent et qui bordent les côtes de « la mer intérieure » et des océans que l’on voit dans les œuvres de l’art cinématographique.  
Nous ne pourrons affirmer que la gestion des clubs professionnels de football oranais soit véritablement différente de celle des clubs existants sur le reste du territoire national. Nous  ne sommes pas  tenter de le faire puisque les variations culturelles sont, nous dit-on, très peu importantes. La gestion à partir des bureaux du siège social des entreprises des premiers responsables de club semble être une pratique courante, bien ancrée et bien partagée. A Oran, la presse sportive attribue à ce fait une importance essentielle à la critique, savamment dissimulée, du mode de gestion du MCO, dont l’actuel premier responsable respecte des horaires de travail plutôt indus (obligations professionnelles obligent) comparativement aux horaires de la majorité du commun des mortels et des responsables d’entreprises et de clubs.
Cette même presse sportive locale a signalé, à maintes reprises, du temps où les relations entre le président du club Ahmed « Baba » Belhadj et l’entraîneur en chef, Jean-Marie Cavalli, étaient au plus beau, que les deux compères se rencontraient régulièrement au restaurant pour discuter des affaires du club. Une façon qui peut paraitre tout à fait fonctionnelle puisqu’elle permet de joindre l’utile à l’agréable aussi bien pour l’expatrié (Jean Marie Cavalli), certainement enclin à  préférer diner périodiquement en bonne compagnie, que pour le chef d’entreprise aux horaires de travail hors normes (« Baba » Belhadj) trouvant par là même une commodité pour s’informer de la vie du groupe sportif. On comprendra bien sur que ce rituel gastronomique ait pu déranger certaines mauvaises langues et de ceux qui, camouflés dans les rouages mouloudéens, sont aux premières loges lorsque apparaissent les situations conflictuelles. Il semblerait, notons-le, que ce cérémonial  ait été aboli depuis la détérioration des relations entre les deux anciens complices. Ce qui démontre l’importance et la place que revêt ce repas dans le mode de gouvernance du Mouloudia d’Oran actuel puisque, pour une tentative de départ anticipé, Jean Marie Cavalli a du forcer la porte du « bureau de Belhadj », en réunion avec certains membres du CA au restaurant de son complexe touristique.
Le même jour (ou presque), les principaux gestionnaires (Mohamed « Moumouh » Saâdoune et Merouane Baghor) du second grand club d’Oran, celui de Medina Djedida pour le différencier du club chers aux Hamraoua, ont rencontré leur entraineur en chef (Kamel Mouassa) pour discuter des modalités de résiliation (à l’amiable) du contrat de travail les unissant. Le lieu de la rencontre ? Un restaurant de la place d’Oran (plus exactement un haut lieu du tourisme oranais qu’est « la corniche oranaise », comme se plait à l’écrire un de nos confrères pour situer le lieu du rendez-vous et sans doute pour indiquer que sur ce plan-là du moins le MCO et l’ASMO sont très proches) une manière très appropriée de signifier la valeur symbolique que prend ce lieu de rencontre et de convivialité dans les mœurs du football professionnel et certainement du monde des affaires puisque les gestionnaires du football en sont issus.

Alors que dans le cas de l’ASMO, le repas au restaurant autorisait de conclure en toute convivialité une relation appelée à être rompue et pour Mouassa d’avaler la pilule, ailleurs, les présidents de clubs ou les premiers responsables de l’entreprise propriétaire du club  rencontrent les joueurs et les membres du staff technique dans des restaurants pour les motiver, les transcender avant un match important, leur annoncer le paiement de primes, de salaires, la régularisation d’arriérés, etc.

mercredi 25 novembre 2015

Ouverture de la saison de cross, Dans une brume de vérités ou de médisances

C
onstantine a abrité, le weekend dernier, la première étape du challenge national de cross country. Une très grande surprise au niveau national puisque Constantine (bien qu’elle ait fourni de nombreux et surtout de nombreuses championnes d’Algérie de ce genre de courses) n’a jamais été une wilaya qui s’est véritablement intéressée à cette pratique sportive. En effet,  de tous temps, la ligue de wilaya d’athlétisme a privilégié l’organisation des épreuves sur piste ou sur route.
Cet effet de surprise nous le devons à l’APC d’El Khroub qui abrite un très beau parcours (dans la forêt de Baâraouïa) et organise chaque printemps, depuis près de trois décennies, le ₺semi-marathon Chihani Bachir₺ devenu incontournable dans le calendrier national de la course à pied sur route. Nous noterons cependant que cet effet de surprise s’inscrit dans une démarche de valorisation qui s’exprime à travers des organisations culturelle, sportive, etc. dans une cité et d’une commune (en pleine expansion démographique et de renaissance industrielle) qui fut, il y a plusieurs millénaires la capitale du royaume de Massinissa et où se dresse le mausolée de l’aguellid. Une démarche moderniste empruntée depuis l’élection d’un président d’APC d’obédience FFS, professeur en médecine et ancien ministre.
Premier grand rendez-vous de l’année athlétique qui culminera l’été  avec les jeux olympiques de Rio de Janeiro, la première édition du ₺cross Abdelmadjid Oubida₺  a attiré environ 700 participants et participantes licencié(e)s auprès des clubs affiliés aux ligues de wilayas d’athlétisme, aux sport scolaire et sport universitaire ainsi que leurs entraîneurs et accompagnateurs qui ont profité de cette première rencontre pour échanger les nouvelles. Aussi bien les bonnes que celles qui le sont moins. Ce rassemblement multi sectoriel renvoyait aux grandes et belles heures de l’athlétisme national qui faisaient que l’athlétisme scolaire (et ses enseignants d’EPS dévoués) était le vivier de l’athlétisme en club.
Dans le registre des nouvelles peu agréables à attendre, au bord d’un parcours champêtre ensoleillé, les plus persistantes ont été celles relatives à un potentiel important scandale de dopage. Il suffit d’amorcer la discussion sur  la corruption et le dopage à l’IAAF, la suspension de la fédération russe pour que certains laissent entendre que la FAA pourrait bien faire l’objet d’un esclandre aussi retentissant. On rappelle, avec une certaine insistance, que trois cas de dopage auraient été détectés cet été (durant les épreuves du championnat d’Algérie Open) impliquant trois athlètes licenciés respectivement à Alger, Bordj Bou Arreridj et Béjaïa. Mais, l’officialisation  de ces cas serait en attente de la comparution des concernés devant la commission nationale et ne serait pas encore intervenue. Toutefois, il est remarqué par ceux qui se disent proches du dossier que deux d’entre eux pourraient s’inscrire dans la catégorie des « positifs avec AUT » (athlètes disposant d’une autorisation d’utilisation à usage thérapeutique de produits dopants) en s’interrogeant quand même sur la date de la prescription en laissant soupçonner des tentatives de constitution a posteriori d’un dossier médical.
Toutefois, certaines voix laissent attendre que ces cas de dopage peuvent être liés à plusieurs affaires « scabreuses » (qui seraient encore en phase d’investigations à différents niveaux dont à celui du ministère de la jeunesse et des sports) concomitantes au déplacement de la délégation algérienne qui avait pris part aux championnats du monde d’athlétisme de Moscou (2013). Parmi ces multiples « affaires » est citée celle de l’acquisition équivoque de produits médicamenteux  (non identifiés) pour une valeur estimée à 3 000 euros. Le rapprochement avec les événements de cet automne (suspension d’athlètes russes, suspension de la fédération russe, retrait d’agrément du laboratoire anti dopage de Moscou) est facilité par le silence des autorités fédérales qui éviteraient le débat. Evidemment, de telles allégations nuisent à la crédibilité d’une discipline qui malheureusement, depuis quelques années,  souffre d’un déficit (3 cas en 2012 et 3 cas à confirmer officiellement en 2015) et de résultats sportifs en demi-teinte.

Ce dossier (achat de médicaments) ainsi que celui de la restitution tardive (après plusieurs mois et plusieurs relances des structures habilitées) de 16 000 euros en espèces  aurait conduit à la suspension de ses activités au sein de l’athlétisme national du chef de la délégation algérienne….qui, en ce début de saison, aurait retrouvé son poste au bureau fédéral.     

mardi 24 novembre 2015

Gourcuff et la FAF, A la quête du Graal


T
out juste après les deux matchs amicaux de cet automne ayant précédé la double rencontre qualificative jouée par les Verts contre la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires à la Coupe du monde, Christian Gourcuff n’avait pu retenir un cri d’exaspération en l’endroit d’abord de la presse nationale et des critiques émises à son encontre. Ces deux rencontres amicales n’avaient pas connu le déroulement espéré par certains adorateurs de la représentation nationale lesquels, comme tous les supporters de part le monde, attendent énormément et souvent beaucoup trop de sélections pas toujours dans leurs meilleures formes et se retrouvant donc en situation compliquée suite à l’inassouvissement des fantasmes des uns et des autres.
Gourcuff n’était pourtant pas en terrain inconnu. Son intégration comme sélectionneur national, en lieu et place de Vahid Halilhodzic, lui a sans doute montré ce qu’il aurait à supporter. Souvenons-nous des moments difficiles qu’a vécus Vahid  pendant toute la durée de son contrat. En  lutte constante et  âpre, quasiment en solitaire face à des opposants s’appuyant sur tous les moyens possibles et imaginables pour lui lier les mains, il est devenu en fin de parcours un héros national grandi par la campagne brésilienne honorable où l’équipe nationale a réalisée une série de matchs qui effacèrent le mythe de la coupe du monde de 1982  avec un moment important ponctué par une qualification au second tour et une défaite plus que vaillante face à l’ogre allemand qui remportera ensuite le titre mondial.
Ennemi public n°1 de la corporation journalistique à cause de  son intransigeance et de son attitude quasi militaire pour le respect de la discipline du groupe,  Vahid s’était mis à dos une grande partie de la presse sportive (la ₺presse people foot₺) qui lui vouait une animosité non dissimulée pour avoir réduit à presque néant les sources de fuites d’informations. La versatilité étant la caractéristique essentielle et fondamentale de la médiocrité, ces mêmes opposants se sont transformés en prêcheurs laudateurs quant la gloire a choisi son camp, celui de Vahid, toujours droit dans ses bottes, toujours écorché vif mais insensible aux propos de ses détracteurs.  On connait la suite, le retournement de situation et la manière dont Vahid, indisposé par les pratiques et vexations qu’il a eu à subir, quitta  le confort formellement offert par l’appui du premier magistrat du pays.
Christian Gourcuff, à cette époque-là était quasiment dans la place. Même s’il n’était pas encore le sélectionneur national, il était pressenti si fortement qu’il fut du voyage brésilien à titre d’invité-observateur de ses futurs poulains. Il a pourtant accepté, lui qui avait été couvé dans le cocon du FC Lorient, un challenge difficile. Remplacer un Vahid ayant conduit les Fennecs sur les sommets du football mondial n’était pas une sinécure. D’autres entraîneurs en ont fait le constat après les grands moments du football national (1982, 1986, 1990).
Le sélectionneur national a conclu en apothéose, comme le fit Vahid, la première partie de son contrat d’objectifs. Il savait que l’élimination de l’EN se serait soldée inexorablement par la mise fin à ses fonctions. Après les deux matchs amicaux d’octobre, c’est la voie qui lui était montré par les mêmes personnes qui avaient pris à partie Vahid. Les matchs qualificatifs n’avaient pas encore été joués que la cause était entendue et que ses futurs points de chute étaient évoqués et les potentiels successeurs désignés par ceux qui n’ont pourtant aucun pouvoir de décision. 
Fort du résultat du match retour contre la Tanzanie et son score fleuve (7-0), devant une FAF, des supporters et des journalistes admiratifs, Christian Gourcuff est en position de force pour la reconduction-poursuite de son contrat programme et le fait savoir provoquant, par ses ₺conditions₺, ses ₺exigences₺, l’indignation immédiate de  ses contradicteurs toujours à l’affut. 
Gourcuff et le président de la FAF doivent se rencontrer pour discuter. Il est à parier que ces conditions, ces exigences ne seront pas abordées en terme de moyens financiers et logistiques (disponibles à profusion) mais via un assainissement de la périphérie immédiate de l’EN, celle qui empoisonne le climat, l’ambiance et déstabilise le groupe qui n’est, encore une fois et comme de tous temps, qu’un commando qu’on envoie à la quête du Graal.         


lundi 23 novembre 2015

Centres de préparation, La crise logistique des doyens


I
l y a quelques semaines, le manager général du CSC, surprenait tout son monde en faisant part de l’intention de réaliser un centre de préparation. L’explication qu’il avait fournie à titre de justification de ses propos est que le CSC de la ₺Réforme sportive₺ n’avait rien laissé en héritage au CSC d’aujourd’hui qui, à un moment donné de son existence pratiquement (deux décennies) fut le CMC, pourtant considéré en ce temps-là, par les fameux ₺dirigeants civils₺, comme  non-représentatif du ₺Club₺ historique. Le CSC professionnel, celui de la SSPA, aurait voulu hériter de la ₺Réforme₺, de l’Etat algérien. Un raccourci très surprenant de la part de dirigeants prônant la liberté de gestion, le libéralisme effréné matérialisé essentiellement par l’inflation des salaires versés aux joueurs et aux entraîneurs et réclamant l’aide financière permanente de l’Etat pour survivre. Une illustration de l’économie de marché spécifique aux mœurs algériennes : faire des affaires avec l’argent de l’Autre.    
Il va s’en dire qu’une telle déclaration ne pouvait sembler qu’iconoclaste à une période où les ₺dirigeants opérationnels₺  du CSC, les membres sanafiriens du conseil d’administration, s’étaient réunis en association pour ₺plumer₺ (au moins par leurs agissements empreints de duplicité) l’actionnaire principal (le groupe Tassili) et étaient confrontés à une impasse résultant du blocage des fonds par celui-ci.
C’est la même intention (réaliser un centre de préparation) qui fait partie du programme des nouveaux dirigeants de l’autre doyen, ce Mouloudia d’Alger placé sous la tutelle de l’entreprise publique mère du Groupe Tassili, la compagnie pétrolière nationale Sonatrach. Empêtré également dans des situations aussi cauchemardesques (crise de résultats, changements du staff technique, joueurs décriés par le ₺peuple mouloudéen₺) que celle vécue par le CSC, le nouveau président du CA de la ₺SSPA/ Le doyen₺ (pourtant ancien cadre de l’entreprise, accessoirement supporter et frère d’une ancienne idole vénérée à ce jour du club)  n’a trouvé pour seule issue que l’annonce d’un projet de réalisation d’un centre de préparation qui, il faut le reconnaitre, s’avère indispensable et décisif pour la pérennité  d’un club quasi-centenaire  en situation de SSF (sans stade fixe), mis par ses anciens dirigeants dans une position d’éternel quémandeur de créneaux d’entrainements. 
Parole, parole₺ chantait la diva égypto-italo-française de la chanson de variété Dalida. Les déclarations de ces deux responsables de clubs de football professionnel s’inscrivent, nous semble-t-il, dans le registre des discours de propagande électoraliste en direction de masses populaires dopées au football et sevrées de résultats sportifs probants. Discours propagandistes puisque ces fameux centres de préparation font partie du programme de l’Etat à destination des clubs de Ligue 1 et 2 en vue de leurs insertions dans ce véritable professionnalisme qui ne veut pas montrer le bout de son nez, les efforts de l’Etat (et de ses démembrements que sont les collectivités locales) étant annihilés par l’impéritie et la folie dépensière à courte vue des dirigeants sportifs.
L’effort de l’Etat étant conséquent (attribution gracieuse de l’assiette foncière sur laquelle sera érigé le futur centre de préparation ainsi qu’une enveloppe de 35 milliards de centimes pour les études et la réalisation proprement dite de ce centre), on se demande à quoi peut être utilisé le concours financier sollicité des deux entreprises publiques. Cependant, nous concevons que certaines installations logistiques (les hôtels) ne soient pas comprises dans le cahier de charges retenus par le ministère de la jeunesse et des sports. Du moins dans la perception que peuvent en avoir les dirigeants de ces deux clubs (et bien d’autres encore) qui voient dans cette structure d’hébergement de standing un outil de création de ressources financières et non un lieu d’hébergement des joueurs ou des stagiaires. Dans ce contexte, il est évident que la localisation de la ₺base de vie du club₺ envisagée par les structures étatiques de soutien au développement du football professionnel ne pourra  pas être en adéquation avec le projet commercial des dirigeants du club.

Pendant ce temps, le PAC, club qui vient de remonter en Ligue 2, après s’être morfondu dans les divisions inférieures, possède, à Tessala El Merdja, dans la Mitidja,  sa propre base qui n’a pas attendue l’aide de l’Etat. Les responsables du club l’ont réalisée avec leurs fonds propres (une quinzaine de milliards de centimes). Une initiative qui porte ses fruits avec un de ses ₺footballeurs aux pieds nus₺ (Bensebaïni)  devenu professionnel en Europe et nouveau capé de l’équipe nationale. A à peine 20 ans !  L’âge moyen des joueurs de l’équipe qui occupe présentement une place honorable dans la hiérarchie de la Ligue 2. 

samedi 21 novembre 2015

Le paternalisme dans le football pro, L’inféodation érigée en système de gestion


L
es relations dans l’univers du football algérien sont versatiles et hypocrites. Les détours, les évitements, les contournements sont légions. La prétendue autoroute du professionnalisme n’est pas une longue ligne droite. Le parcours est parsemé d’échangeurs………d’alliances. En particulier quand le relationnel est en crise et que d’autres considérations (essentiellement personnelles) prennent l’ascendant sur l’intérêt général. 
Au Mouloudia d’Oran, où depuis quelques semaines les relations entre les différents groupes d’activités se sont détériorées entraînant des situations critiques portées sciemment dans la rue à la fois pour parader devant ses partisans (ou en  attirer de nouveaux qui viendraient renforcer les rangs de la force populaire mise en branle), pour une exposition délibérée des menus faits et gestes (surtout ceux qui pourraient déstabiliser l’opposant) et modifier le rapport de force interne, comme dans beaucoup d’autres associations, c’est dans le bureau du « big boss), le président du conseil d’administration que se traitent les dossiers les plus importants, ceux qui le plus souvent ont un lien avec le paiement des salaires ou des indemnités ou, en début de saison, la contractualisation de la relation entre le nouveau joueur (ou entraîneur) et le premier responsable. Précisons ici pour éviter toute équivoque, que le bureau du « big boss » est celui de son entreprise et non celui à partir duquel il est sensé diriger le club professionnel. Une explication aussi à la transhumance du ₺siège social₺ nomadisant avec les changements incessants de président du club. Un bureau dont l’apparat est étudié pour impressionner les visiteurs (dans le cadre de l’activité professionnelle) et surtout les futurs subalternes (que sont, dans leurs esprits de dirigeants-actionnaires-propriétaires, les joueurs  et les entraîneurs convoités) et dissimuler les difficultés très réelles rencontrées par l’association à but lucratif qu’est la SSPA. Dans beaucoup de club, les bureaux du siège social, respirant l’indigence, est fait pour faire tourner la boite et y sont installés les employés du club.
C’est un système d’inféodation qui régit le fonctionnement des clubs de football professionnels  dont les présidents se délectent des relations d’asservissement de ceux censés être leurs partenaires dans la réalisation d’un projet sportif transformé en moyen de sujétion. Une explication de psychologie de bas étage qui pourrait expliquer les retards de paiements des rémunérations  qui maintiennent les joueurs (et les différents staffs) dans une situation de perpétuelle attente de la prochaine échéance, toujours reportée et d’instabilité mentale propice à une forme de servage…footballistique et aux discours de motivation promettant le paiement d’un salaire ou d’une indemnité si…., en cas de victoire.
C’est à Oran que le système d’allégeance a pu s’illustrer dans toute sa dimension. Il a été de notoriété publique, qu’il y a quelques saisons (au début de l’aventure du professionnalisme), les recrutements n’étaient pas faits par le club, en tant que personne physique, mais par des actionnaires qui s’engageaient à régler les salaires, le faisaient pendant quelques mois avant de disparaitre dans la nature à la moindre anicroche avec les associés, laissant le joueur ou l’entraîneur se débattre dans un véritable marais administratif dont la première victime (outre le salarié) était le club soit disant employeur. Pour la défense d’Oran (et surtout du MCO qui en a pâti plus que d’autres), disons que la pratique a eu cours sur tout le territoire national et que de grands clubs l’ont expérimenté chaque fois que les caisses étaient vides. La JSK, le CSC et le Mouloudia d’Alger (d’avant la Sonatrach) n’auraient pas fait exception à cette règle.
Les crises et les alliances sont passagères. Oran, à son corps défendant, le prouve. Les ₺disputes ménagères₺ et les réconciliations sont fugaces. Des hochets (voyager dans le bus de l’équipe, pouvoir être proche des joueurs) suffisent à étouffer des ressentiments que la vox populi dit inextinguibles. Mais, la rancune peut être tenace attendant, comme un aspic  tapi dans la corbeille de fruits de Cléopâtre, que l’opportunité se présente. Dévoiler le numéro de compte bancaire à des créanciers, ses propres partisans, ses hommes-liges ou des commerçants appartenant à son cercle personnel, pour se faire payer des dettes restées impayées.      

vendredi 20 novembre 2015

Les Hamraoua troublés, Le résultat d’approximations


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ran ₺El Bahia₺ ou plus exactement le MCO, club phare de la ville,  cher aux Hamraoua, souffre de la maladie qui touche tous les clubs professionnels algériens de football se caractérisant pratiquement sans exception par l’absence justement de professionnalisme (ou du moins du formalisme) dans la gestion administrative et financière emportée par un puissant tourbillon d’amateurisme qui n’est qu’une forme dévoyée de l’approximation qui occupe les esprits des prétendus gestionnaires qui font office de dirigeants.
En fait, c’est une confusion généralisée qui a envahi les politiques managériales qui président au fonctionnement intellectuels de supporters incontestables et incontestés dont l’Amour pour le club peut être difficilement remis en question mais dépassés par le pouvoir que donne la détention de moyens financiers relativement importants matinée à une absence totale de la maîtrise des fondements de la gestion des entreprises puisque produits le plus souvent dans des activités à dominante informelle . Une critique certes acerbe mais qui explique plus que milles discours l’incapacité notoire à la délégation de la responsabilité. Il semblerait que les multiples embuches qui se sont dressées devant eux dans la longue quête de la possession fiduciaire soit à l’origine à l’impossibilité manifeste à faire confiance à ces autres amoureux invétérés des couleurs de l’équipe à qui on confierait des milliards de centimes. Il est vrai également que la conjonction d’opportunismes divergents n’est pas un soubassement adéquat pour la mise sur pied d’un club à prétention professionnelle. Le club est une trop belle vitrine pour ne pas profiter des avantages qui découleraient de sa proximité dont la moindre serait l’acquisition d’une notoriété locale et quelques fois nationale.
Les entreprises algériennes, quelques soient leurs formes juridiques (Eurl, Sarl, SPA, SNC, etc.) et le secteur (étatique ou privé) auquel elles appartiennent, sont de type familial. La confiance ne peut être accordée par le plus haut dirigeant de l’entreprise (qui en est le plus souvent son fondateur) qu’aux membres de la famille (au sens le plus élargi du terme) permettant ainsi l’extension (pour ce qui concerne notre propos d’aujourd’hui) aux membres de la famille des supporters. Celui qui n’est pas supporter ne peut pas, dans cette perception restrictive, être un dirigeant du club. L’amour du club prime sur toute autre considération y compris la compétence professionnelle. Ces deux aspects pour le grand malheur n’allant pas souvent de pair et quelque fois même inconciliable tant m’amour du club est prépondérant. Le royaume du népotisme et du clientélisme dans leurs splendeurs.
Dans un club professionnel, la famille fondatrice est celle composée par les membres du conseil d’administration, propriétaires d’actions et ayant déposé des fonds dans la corbeille de mariage, pour la constitution du capital social. De par cette position prééminente, certains actionnaires se croient donc tout permis et en particulier de la préoccupation à s’inquiéter de tout y compris de ce qui n’a pas d’importance. Ne les accablons pas trop ils se sont placés dans une attitude de pater familias, d’ascendant à qui l’on doit rendre compte de tout et à tout moment. Un rôle que le patriarche dans les grandes familles  jouait à la perfection. Cela explique en partie le rôle primordial des membres de la famille (frères et cousins), des proches d’une manière générale et, de fil en aiguille, de  proches des proches formant une longue chaîne de clientèle, dans le fonctionnement du club mais aussi de ceux qui sont des associés dans des affaires communes en dehors du sport.

C’est ce mode de fonctionnement qui pendant un temps, à travers une relation privilégiée entre le président du CA et l’entraîneur en chef a permis au MCO de se sortir d’un pétrin dans lequel il était englué depuis des saisons. Ce monde de fonctionnement s’établit aussi sur la base d’alliances éphémères au nom d’avantages réciproques  en constantes fluctuations, constructions, destruction et reconstructions, d’un paternalisme réducteur de coût au détriment de la performance.

Chez les Hamraoua, Cavalli sans peur et sans reproche


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ran ₺El Bahia₺est précédée d’une réputation qui en fait la ville des plaisirs multiples, de la belle vie et du tourisme balnéaire et nocturne. A tort ou à raison nous n’en savons trop rien. Une certitude cependant les habitants de la capitale de l’Ouest sont des bons vivants, de joyeux drilles dont le sens de l’hospitalité est rarement démenti.
Les Oranais, comme les habitants de toutes les villes du pays (grandes et petites), aiment le football. Ici plus qu’ailleurs, la population s’abreuve du beau football, celui qui permet aux porteurs des couleurs des deux équipes-phare de la grande métropole de l’Ouest, celle d’El Hamri et celle de Medina El Djedida, rivales traditionnelles, d’offrir aux spectateurs un ravissement sans pareil. Du jeu, du beau jeu, l’expression d’une technique individuelle sans égale qui puiserait son origine dans ce qui fut le football d’antan dont on dit que le spectacle y avait autant d’importance que le résultat final. Finalement, Oran, même (et peut être surtout) en football, est une ville où le spectacle prévaut. Une des caractéristiques des villes côtières de la Méditerranée que l’on retrouve avec la même ferveur, à des centaines de kilomètres de là, du côté de la bordure orientale, dans l’âme de Skikda et d’Annaba, s’il ne fallait en citer que deux.
C’est cette notion si particulière de spectacle qui fait que le football d’aujourd’hui, dans sa perspective professionnelle, n’a pas encore trouvé la place qui devrait être la sienne dans la capitale du raï. En fait, ailleurs le football a tissé des relations privilégiées avec les secteurs de la vie économique qui lui donne une vitrine de sérieux, trop souvent galvaudé, par la proximité d’activités industrielles et commerciales.
A Oran, du moins pour ce qui concerne le MCO, club des Hamraoua, ce serait le monde de la vie nocturne qui y serait associé. Selon certains confrères, au commencement de la crise qui a secoué (et continue d’en perturber le fonctionnement,) les principaux responsables auraient des difficultés à se rencontrer et de débattre des dysfonctionnements réels ou factices. Les horaires de travail des uns et des autres ne pouvant être en conjonction. Certains avaient même prétendu,  au plus fort de la crise,  que l’actuel président aurait été injoignable aux heures où le commun des mortels rentre chez lui son labeur accompli.
Dans ce club en pleine débandade, les formes juridico-administratives ne semblent pas être observées. L’illustration en a été faite lorsque certains ₺petits actionnaires₺ parmi les plus activistes associés au président du CA ont voulu dégommer l’entraîneur. Alors que dans les autres clubs, une lettre de mise fin aux fonctions signée du premier responsable, remise en mains propres à l’intéressé par ce même premier responsable au terme d’un entretien de pure forme ou revêtant une forme protocolaire aurait amplement suffi, il a fallu associer tous les membres du conseil présents par l’apposition d’une signature, à laquelle ne manquait peut être que l’empreinte digitale pour authentification.
Il est à noter aussi que les responsables du MCO ont la faculté incroyable de se retrouver et de discuter des affaires du club loin de la ville, comme par exemple dans des hôtels espagnols où leurs affaires de tout ordre leur permettent de se rencontrer.

Pendant que les dirigeants du MCO s’étaient mis d’accord pour ne pas être d’accord, Jean-Michel Cavalli, reconduit à la fin de la saison précédente, à la suite des résultats les plus probants depuis plusieurs saisons sportives et ayant sauvé l’équipe d’une relégation quasi-certaine et de belles prestations qui ont réjoui des cœurs sevrés, les a poussé, dressé sur ses ergots, dans leurs derniers retranchements. Les joueurs, les supporters et les autorités locales se sont joints à son action. Pourtant, en cette même période, il était annoncé dans d’autres clubs à la recherche désespérée d’un sauveur. Impassible bien que déstabilisé, Cavalli a su retourner à son avantage une situation mal engagée. Les ₺bons conseillers₺ du président  ayant, par la force des choses, pris le dessus sur les ₺mauvais conseillers₺ qui hantent, depuis des années, les couloirs du siège, en constante mobilité, du Mouloudia.      

lundi 16 novembre 2015

Salaires des entraîneurs, La superposition des sphères


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epuis le début du mouvement de professionnalisation du football national, celui est devenu le terrain de chasse accaparé par des ₺investisseurs privés₺ d’un caractère particulier, un conglomérat d’industriels, de commerçants de haute voltige, de négociants en tous genres, d’importateurs de tout acabit.
Comme, il est de coutume, en pareille situation, ceux qui sont animés par la bonne foi sont invisibles. Leurs équipes fétiches progressent, il est vrai cahin-caha, mais elles avancent dans leurs projets pas toujours bien définis en évitant la médiatisation et la spectacularisation que procurent la ₺presse people foot₺ qui, nous lui en savons gré, nous procure au quotidien des thèmes de réflexion.
Dans un contexte économique de plus en plus vacillant où deux ministres se sont médiatiquement donnés en spectacle l’un (le ministre du commerce) en avançant le chiffre de 20 milliards de dollars évaporés en surfacturation et, semble-t-il par un cheminement à travers les institutions nationales habilitées aux transferts de devises, en fuite de capitaux, tandis que l’autre (son collègue du ministères des finances) tente d’amener vers les coffres des banques quelques 3 000 milliards de dinars qui seraient en circulation dans la sphère économique informelle. Concomitamment, les marchés des changes (bancaire et à nouveau informel) ont pris leur envol vers des taux que l’histoire du pays n’a jamais connu même dans ses heures les plus noires.
Les sphères footballistiques et économico-financières sont étroitement connectées. Dans les deux, l’inflation est galopante et les mœurs - par la contamination que supposent la porosité et la juxtaposition de leurs frontières intimement mêlées - permettent la constatation d’un discours quasiment identique.  Les psychologues béhavioristes du début du 20ème siècle (Watson et Pavlov) expliqueraient certainement cette disposition par un conditionnement langagier qui partant de la sphère économico-financière rebondirait dans la sphère sportive. Fortement marqué par des pratiques itératives, on ne peut que les reproduite ad aeternam  dans tous les domaines de la vie quotidienne.
Hassan Hammar fait partie de cette catégorie d’investisseurs. On ne pourra guère reprocher au big boss de l’₺Aigle noir sétifien₺ son inégalable plasticité intellectuelle et son adaptation quasi-caméléonesque aux multiples avatars qui scandent le déroulement des activités de l’Entente.
La ₺presse people foot₺ a rapporté, ainsi que l’avons vu ici même, que le président de l’ESS avait résilié le contrat qui liait le club à son entraîneur Kheireddine Madoui, auteur d’un parcours envié par beaucoup de ses pairs, en contre partie d’une indemnisation libellée, selon les déclarations faites à nos confrères, en devises. Nous avons souligné cette incongruité dans le fonctionnement normal d’une société où une seule monnaie a cours dans les relations commerciales et contractuelles entre nationaux, le dinar algérien.
Pour succéder à Madoui, Hammar s’est tourné vers la filière étrangère. Une manière très diplomatique d’affirmer,  sans offusquer quiconque, comme le font beaucoup de ses pairs, que les entraîneurs algériens n’ont pas la compétence nécessaire pour conduire son équipe. Sans y prendre garde, ils recyclent dans un mouvement perpétuel des coachs lâchés précédemment par d’autres clubs nationaux.
Hammar a fait appel à un entraîneur suisse connu et reconnu dans le championnat national pour avoir déjà dirigé, avec ce bonheur qui conduit aux honneurs, des équipes dont justement (il y a quelques années) cette ESS à la recherche d’un conducteur qui la hisserait à nouveau au firmament continental.

Par un curieux concours de circonstance demandant à être expliciter, Hammar ayant accepté sans sourciller de lui verser le même salaire que celui offert par précédent club algérien employeur a émis pour unique condition que la rémunération soit libellée en dinars. Peu importe (pour ce qui nous concerne) que l’entraîneur ait accepté une condition aussi aberrante. Nous remarquerons simplement cette gestion à géométrie variable qui oblige à avoir recours aux réseaux informels de transferts d’argent. Nous serions prêt à parier un dinar algérien contre un euro que toute cette comédie est fondée sur la différence de change. Hammar joue gagnant sur les deux tableaux.    

dimanche 15 novembre 2015

Mouloudia d’Oran, La passion enivrante du football


A
 Oran que l’on surnomme « El Bahia », le football comme partout ailleurs dans le pays et peut être plus que partout ailleurs, est une passion enivrante qui fait perdre à tout un chacun  les limites de la raison.
Il nous faut reconnaitre avant tout qu’Oran et sa région sont un espace géographique où le talent na jamais été absent. L’histoire regorge du nom des magiciens de la balle ronde. Pas seulement l’histoire. Le vivier oranais est si prolifique et les clubs de renom (ou du moins continuant à faire partie de l’élite nationale) si peu nombreux qu’ils en ont été contraints à des mouvements migratoires internes si nombreux que beaucoup d’observateurs ont transformé cette mobilité professionnelle en une sorte d’instabilité. Certains d’entre eux se sont même interrogés sur les motivations qui les animaient. Sans trop les trouver. Ou peut être sans trop approfondir la question au risque de se retrouver dans des situations ambigües dont il serait difficile de s’extirper.
Les sciences sociales et humaines expliqueront, sans doute un jour quand les universitaires algériens voudront bien se pencher sur les thématiques sportives, la passion envoutante, enivrante qui animent les supporters et les dirigeants du Mouloudia d’Oran, nés par un curieux hasard dans les quartiers populaires de la vieille ville avant que les migrations intra urbaine ne les conduisent vers les cités dortoirs des nouvelles villes. Les mouloudéens à Oran comme à Alger ou encore Béjaïa ont, de longue date, fait leurs nids dans les ruelles étroites, sinueuses et protectrices des casbahs médiévales, dans ces maisons mauresques popularisées par Dar Sbitar de Mohamed Dib.
Dans ces fiefs de Mouloudia, marqueurs d’une naissance ou de renaissance, résonnent (selon les circonstances) les cris de joie ou de colère mais essentiellement cette effervescence synonyme de vie en communauté, de microsociétés repliées sur elles mêmes, intimement isolées du reste l’univers bien qu’utilisant, comme outils de communication, les gadgets modernes mis à leurs disposition.
Depuis quelques années, le Mouloudia d’Oran survit. Il vit en réalité sur les vestiges de son passé, ressassant dans des récits sans fin un passé footballistique plus qu’honorable, ressuscitant les exploits sportifs d’hier, les jours heureux d’une période légendaire où de subtils et alertes manieurs de ballon formés des légions.
La version actuelle du Mouloudia d’Oran est à classer dans l’inénarrable sur un fond d’histoires qui auraient, il y a quelques décennies, ravi les bambins, regroupés dans les mansardes autour de kanouns aujourd’hui remplacés par des chauffages au gaz, apprenant de leurs ainés l’autodérision et le sens du ridicule qui ne tue plus. Des récits, empreints de cet humour populaire corrosif qui seyait si bien aux supporters inconditionnels prompts à tous les excès langagiers, où figurerait la narration hautement picaresque de ce jour désastreux où cette équipe chère au cœur des Hamraoua se présenta sur un stade en double : deux équipes de joueurs chacune ayant son staff technique et son groupe d’accompagnateurs. Une situation si guignolesque que leurs adversaires du jour, qui recevaient le Mouloudia, crurent un instant que c’était les effets visuels dévastateurs  d’une piquette. Les amoureux du Mouloudia appréhendent un retour à ce gente d’agissements préjudiciables à l’honorabilité des couleurs du club.
Depuis quelques semaines, des dissensions sont apparues. D’abord, entre les membres du staff dirigeant classés entre les membres « actifs », excessivement présents,  et les autres que, par un de ces raccourcis qu’apprécient les esprits aiguisés, on pourrait qualifier de « passifs », si peu présents qu’ils sont souvent en situation d’absentéisme lorsque leur présence est nécessaire. Ensuite, entre les membres si actifs et si représentatifs qu’ils en viennent à piétiner les territoires où, dans la logique des relations fonctionnelles régissant le bon fonctionnement de l’organisation, leur activisme n’est pas souhaitable.

Pour agrémenter la pièce théâtrale relevant du répertoire de la comédie de boulevard, les acteurs principaux se cherchent et ne se trouvent pas. Leurs emplois du temps se chevauchent, leurs horaires ne concordent pas….Pendant ce temps, les décisions importantes ne se prennent pas, sont repoussées aux calendes grecques, les réunions de travail sont reportées et, les personnages….. ne peuvent et ne veulent pas se parler.

Boudjaadar dépouillée de la médaille d’argent, Intrigues réglementaires à l’IPC


A Doha, où se sont tenus à la fin du mis d’octobre les championnats du monde d’athlétisme handisports, l’athlète algérienne, sociétaire de l’Union sportive handisports de Constantine qui s’est fait une réputation mondiale dans les lancers avec une liste interminable de titres (et de records)  nationaux, arabes, africains, mondiaux et paralympiques. Asmahan Boudjaadar appartient à la relève. Avec deux années de pratique, la jeune athlète constantinoise est déjà la terreur des concours mondiaux. Tous les coups sont permis pour l’empêcher d’émerger.

C
omme tous les êtres humains, les handicapés, ceux que pudiquement on désigne par l’expression de « personnes aux besoins spécifiques », se sont engagés dans la voie de l’activité physique, dans le sport qui ailleurs n’est pas, comme c’est le cas chez nous , l’ «handisports » après avoir été le « sport pour handicapés » mais le « sport adapté ». Un euphémisme qui dit bien, du point de vue de ceux qui ne sont pas complexés par leurs situations, qu’il s’agit bien de sports adaptés à leurs multiples handicaps.  Une explication également à cette multitude de classes ou de catégories qui permettent de les différencier les uns des autres et bien évidemment de valoriser leurs performances.
Comme les « valides », une autre formule expressive entendue dans leurs bouches en marge de ces compétitions spécialisées qui sont quelque fois organisées ici et là sur le territoire national, les sportifs handicapés regroupés au sein d’associations, ligues et de la fédération de l’handisport pratiquent un très large éventail de disciplines sportives dérivées de celles auxquelles nous avons l’habitude d’assister pour les uns et de participer pour les autres.
Eux aussi se disputent des titres nationaux, continentaux, mondiaux et mêmes olympiques. La complexité de la réglementation technique produit ici aussi des tensions. Il semblerait que celle-ci (en particulier pour la distribution des médailles) fasse l’objet d’accommodements faisant la part belle à la subjectivité lorsqu’il s’agit d’opérer des regroupements de classe en fonction des potentialités athlétiques des nations organisatrices et de celles influentes dans les rouages de la fédération internationale avant que n’intervienne celle des arbitres (dont la majorité sont des « valides » rapidement recyclés ou mis à niveau). Dans beaucoup d’épreuves, cette combinaison provoque des incidents qui font partie des mœurs, traditions et habitudes du patinage artistique, de la gymnastique, du plongeon, de la marche nordique, du biathlon et.. (pour rester dans le domaine de l’athlétisme) de la marche athlétique.
C’est ce qui s’est passé lors des championnats du monde d’athlétisme qui se sont disputés à Doha à la fin du mois d’octobre dernier. N’en soyons pas offusqués, il semblerait que cela soit monnaie courante. Chez les handicapés, les rapports de force entre fédérations nationales existent également. Ce n’est pas l’apanage des autres fédérations sportives.

La foire aux embrouilles

Nombreux sont ceux qui ont encore en mémoire la récente mésaventure de la jeune athlète nationale (et accessoirement constantinoise) Asmahan Boudjaadar (à peine deux années de pratique et déjà recordwoman du monde du lancer du javelot et recordwoman d’Afrique du lancer du poids dans la classe  F33), disqualifiée au pied du podium, après avoir été annoncée deuxième du concours du lancer du poids, suite à une réclamation formulée par la fédération grecque.
La participation aux plus hautes compétitions de l’athlétisme handisports (championnats d’Afrique, du monde ou jeux olympiques) implique la présentation d’une licence internationale (délivrée après un véritable parcours du combattant mettant à rude épreuve administrative et médicale le postulant à cette licence) et ensuite à des compétitions internationales répertoriées permettant l’établissement d’un classement mondial (ranking) privilégié à la performance pure. Sur ce plan, l’athlétisme handisports se différencie de l’athlétisme « valide » et se rapproche du tennis qualifiant pour le Master, les meilleurs athlètes de l’année.
Dès le départ, dès la sélection, Asmahan a été handicapée par la règlementation de l’IPC. Recordwoman du monde du lancer du javelot, elle n’a pas été retenue dans cette spécialité mais pour le lancer du poids où elle n’est que la meilleure africaine.  Les chances algériennes de médailles d’or ont été donc réduites avant que la compétition ne débute. Nous observerons également que les possibilités d’Asmahan de concourir à ce championnat auraient été dérisoires si son entraîneur-président de club (Abdelmadjid Kahlouche) n’avaient pas cru en son potentiel en la faisant participer à quelques compétitions internationales (Dubaï, Tunis, Paris, Talence) qui l’autorisèrent à figurer dans ce fameux ranking.
Au meeting de Dubaï, en début de saison, Asmahan et quelques membres de la délégation de l’union sportive handisport de Constantine (certains avaient été pris en charge par la fédération algérienne) avaient financé sur leurs propres ressources leur déplacement. Pour un coup d’assai ce fut un coup de maître. Asmahan, lors de sa toute première compétition internationale, s’était payé (au sens propre et au sens figuré) le record du monde du lancer de javelot.
A Doha, lors de la 5ème journée des championnats du monde, Asmahan Boudjaadar, fut victime des règlements et de son émotivité compréhensible puisqu’il s’agissait de sa première compétition à un tel niveau. Dans une épreuve avec huit concurrentes (les qualifiant théoriquement toutes pour 6 jets), Asmahan rata deux essais avant de réussir un lancer à 5m35 la classant à la seconde place. C’est l’essai de la controverse. Déclaré fautif, il fut juste après validé par le même juge et suivi d’un épisode houleux. Ses 5ème et 6ème essais, mesurés à 5m75, la confortèrent dans la seconde place confirmée par la réception d’une convocation pour la cérémonie protocolaire de remise de médaille. Hélas, la délégation grecque dont la représentante s’était classée à la 4ème place (4m85) avait déposée une réclamation conduisant à l’effacement de toutes performances d’Asmahan. L’appel de la délégation algérienne n’eut aucun effet. Asmahan était dépouillée de sa médaille d’argent.
Pourtant, le réexamen préliminaire de l’enregistrement vidéo montrait bien qu’il n’y avait pas, contrairement aux allégations des Grecs, faute technique. Le maintien de la décision de la commission technique du concours l’a privé d’une consécration sportivement méritée.

Le rejet de l’inconnue

La médaillée d’argent déchue et attristée dira un peu plus tard que "C'est une année de dur travail qui part en fumée. J’ai fais beaucoup de sacrifices pour réaliser une bonne performance au Mondial de Qatar, mais hélas, je retourne bredouille à la maison". L’athlète, dont c’est la première participation à un mondial, se voulait, malgré ce désagrément de taille qui déstabiliserait n’importe quel autre champion, vaillante, assurant à ceux qui voulaient la réconforter que cet incident ne l’affectera pas outre mesure. Mieux encore, elle donne rendez-vous à ceux qui lui font confiance et croient en ses potentialités, aux jeux Paralympiques de Rio (une compétition pour laquelle la fédération algérienne l’a déjà sélectionnée) promettant de redoubler d’efforts et d’obtenir, envers et contre tous,  une consécration paralympique.
Alors qu’Asmahan se remotive pour des échéances à venir, son camarade de club, Karim Bettina, sélectionné lui aussi pour ses championnats du monde de Doha où il décrocha une médaille d’argent, se morfond dans des pensées attristées. Tous les autres médaillés de ces championnats ont été honorés, chacun dans son environnement immédiat, par les autorités locales. Sauf lui.

Comme beaucoup de sportifs de haut niveau de la ville aux huit ponts, il sait qu’il n’a rien à attendre d’une ville qui ne vit que du foot et ne parle que d’un CSC qui se complait dans les profondeurs du classement. Le stade d’athlétisme qui jouxte le stade Chahid Hamlaoui (le ₺stade annexe₺ qui porte la plaque indiquant ₺stade d’athlétisme₺) leur ait périodiquement interdit comme le fut la salle de musculation.

Kheireddine Madoui, Une fin en queue de poisson

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heireddine Madoui est entré dans l’histoire de l’Entente de Sétif. Avec quatre titres remportés en tant qu’entraîneur principal, il s’est rapproché de l’icône sétifienne que fut Mokhtar Aribi qu’il rejoint, si l’on en croit les statistiques, avec deux autres conquis avec le costume d’adjoint. Il ne s’agit nullement ici de comparer inutilement ces deux symboles sétifiens ayant vécu à deux époques différentes et des contextes tout à fait opposés. Tout comme nous ne pourrons oublier de citer entre autres grandes figures Abdelhamid Kermali et Rachid Makhloufi, et tant d’autres que l’on oublie souvent. Par ailleurs, notre propos n’est pas de nous engager dans une comparaison qui, de notre point de vue, n’a aucune raison d’être au vu de l’apport de chacun au football sétifien et national.
Kheireddine Madoui est un de ces footballeurs algériens qui méritent de porter dignement le titre usurpé par beaucoup d’«enfant du club ». Pendant toute sa carrière en catégorie sénior, il eut une courte infidélité avec les couleurs du club emblématique d’Aïn Fouara en rejoignant le CR Belouizdad avant de revenir ses chaussures à crampons au mythique stade du 8 mai 1945 et y endosser la tenue d’entraîneur-adjoint. Madoui fait partie des exceptions de cette corporation. Celles qui coachent et remportent des titres sans détenir les diplômes requis par l’administration footballistique nationale et continentale. Le personnage mérite le plus grand respect que malheureusement ne lui ont pas accordé ceux qui ont festoyé et défilé dans les rues de la ville lors des moments fantastiques qu’il leur a offert ces dernières années. Particulièrement à l’occasion de la conquête de la Ligue des champions d’Afrique et de la dernière super-coupe d’Algérie.
Kheireddine Madoui a résilié à l’amiable le contrat que le liait à l’Entente de Sétif. Poussé au départ par l’incompréhension des supporters déçus par un moment de flottement compréhensible par les seuls véritables sportifs et inconnu des sportifs de pacotille qui ne peuvent appréhender que, dans le contexte actuel de décrépitude du football national, il est difficile de se maintenir au plus haut niveau de la hiérarchie nationale et africaine.
Avant de rejoindre El Wihda en Arabie Saoudite qui lui aurait proposé des avantages financiers inférieurs à ceux octroyés par l’Aigle noir mais en lui assurant la sérénité,  Madoui a procédé, au siège du club, à la résiliation officielle de son contrat de travail. On raconte que l’un des dirigeants aurait, sous le coup de l’émotion, n’avait pu retenir ses larmes. Quant au président Hassan Hammar, il eut l’outrecuidance de déclarer à des confrères qu’il avait eu des difficultés à apposer sa signature officialisant cette résiliation mettant fin à une relation de travail avec celui qu’il considère comme son petit frère.
Nous voudrions bien le croire. Mais, tout milite pour le contraire. Hassan Hammar fait partie de ces personnes qui ne savent pas mesure gardé. Quelques jours auparavant, alors que la rumeur du départ de Madoui était à peine naissante, il eut une réaction qui montre bien que le triste sire vit sur une autre planète en affirmant péremptoirement que le contrat pourrait être résilié après paiement d’une contrepartie financière. Ce qui dans le fond (et les règles régissant les relations contractuelles dans l’univers du football) tout à fait légitime sauf que Hassan Hammar qui paie en dinars (monnaie du pays qu’est l’Algérie) s’est exprimé en dollars, une monnaie qui ne peut servir à des transactions entre nationaux sur le territoire national. Il est vrai qu’au fil des jours, le montant a connu une diminution importante en passant de 150 000 dollars à 50 000 dollars, soit le tiers du montant initialement exigé… par voie de presse. Il sera donc intéressant de connaitre les modalités exactes de cette rupture de contrat.  


samedi 14 novembre 2015

Domiciliation de l’E.N, Vraie-fausse candidature de Constantine

L
e match de la super-coupe, ayant opposé l’Entente de Sétif (vainqueur du championnat de la Ligue 1) au MO Béjaïa (vainqueur de la Coupe d’Algérie), s’est disputé à  Constantine dans un contexte de grande confusion et de polémique, sur un fond de rivalités culturelle et linguistique entre deux cités (Constantine et Béjaïa) ayant porté, dans un passé plus ou moins lointain, le statut envié de ₺capitale₺, de ₺centre d’un empire₺ et de ₺lieux de connaissances₺, déclenchée sans doute par des communicants avides de rehausser le prestige de ce match (anecdotique en d’autres circonstances) en l’intégrant dans le programme des manifestations de « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe ».
Bien que rémunérateur (1.5 milliard de centimes pour le vainqueur et 1 milliard pour son adversaire), les supporters les plus inconditionnels et les plus politisés du MO Béjaïa ont fait pression sur les dirigeants de leur équipe pour boycotter le rendez-vous inscrit le jour d’une date commémorative (1er novembre) symboliquement porteuse. Ce match était donc un cocktail très explosif composé autour de divergences linguistiques, culturelles et politiques.
En marge de cette rencontre de gala attirant comme il se doit les notables locaux et nationaux, le wali a proposé au président de la fédération algérienne de football d’envisager de programmer une rencontre de l’équipe nationale sur ce même stade Chahid Hamlaoui. Pour les autorités administratives et sportives de cette wilaya, le retour à Constantine de l’EN qui n’y a plus joué depuis les beaux jours du football national et des stars formés par les clubs algériens, soit trois décennies), serait une victoire indicible, un accessit à porter à leur actif.
Pendant longtemps, la capitale de l’Est a été lourdement handicapée par l’absence d’infrastructures hôtelières d’un standard susceptible d’assouvir les besoins de confort de plus en plus élevés des décideurs nationaux et internationaux et de leurs armées d’accompagnateurs tout aussi exigeants sur ce plan-là et bien d’autres. Depuis la mise en service des hôtels Ibis, Novotel et Marriot à qui revint l’insigne honneur d’héberger les deux équipes (auxquels il faudrait ajouter à quelques encablures de la ville aux 8 ponts)  les hôtels Arc en ciel d’El Khroub ou Hocine (nouvelle ville Ali Mendjeli), les installations du tourisme, urbain relevant du secteur étatique (Cirta et Panoramic) ne sont plus orphelines.  Le mal rédhibitoire d’antan ayant été effacé, les passionnés de ballon  se permettent de rêver de voir en action, balle au pied, les joueurs actuels. Un changement formidable pour les Sanafirs  qui n’en seraient plus à se contenter d’admirer des ₺has been₺, les dribbles et les passes  de ceux qui en firent partie et terminent grassement payés leurs carrières dans les rangs d’un CSC sans éclat particulier (Mansouri, Bezzaz et Meghni).
Le stade de Constantine se prévaut aussi d’une capacité importante, à mi-chemin entre celle du stade Tchaker de Blida et du stade du 5 juillet et d’une pelouse en gazon naturel dont on fait les éloges. Un stade qui serait (avec une telle affiche) rempli comme il ne le fut jamais avec les seuls aficionados débordant d’enthousiasme du ₺Club₺. Mais, voila la programmation d’une rencontre internationale de l’EN à Constantine dérangerait beaucoup de petites habitudes logistiques solidement ancrées et rodées dans les sphères du football national.  

Le premier responsable de la wilaya de Constantine, dans une de ces discussions qu’impose le protocole, s’est certainement laissé emporter par l’ambiance envoûtante qui enveloppe ce genre de manifestations. Porté par ce sentiment animant le  supporter qui sommeille en tout Algérien lorsqu’il s’agit des Fennecs, il a indubitablement perdu de vue qu’un tel match bouleverserait la quiétude conservatrice des responsables locaux du secteur des sports qui n’ont su, depuis des lustres, mettre à niveau les installations sportives de la ville avec un stade d’athlétisme-annexe anémié, un stade Benabdelmalek qui ne répond à aucune norme, un projet de ₺grand stade₺ toujours dans les tiroirs, la nouvelle salle Berchache inachevée près de 6 ans après le début du chantier, le nouveau siège (prévu initialement pour être une auberge de jeunesse) de la DJS toujours fermé, des disciplines sportives autrefois louées par les instances nationales et internationales quasiment disparues ou en voie de l’être.

jeudi 12 novembre 2015

La guerre des langues, Quand la frénésie fait loi


L
a  dernière dissension  au sein du Mouloudia a été déclenchée le jour même de la défaite dans le match derby qui opposait les Chenaoua aux Kawassirs de l’USM El Harrach. Une défaite lourde de conséquences tant sur le plan de la comptabilité qui détermine la hiérarchie footballistique que sur celui des relations internes au sein d’un Mouloudia éternellement confus  et, prétendument, de la relations entre les joueurs et les supporters chauffés à blanc à longueur d’année par des correspondants de presse chauvins et souvent irresponsables.
La fracture interne, si l’on en croit la chronologie des événements, serait apparue avec le comportement atrabilaire et les propos incongrus (auquel il nous a malheureusement accoutumé depuis 2010) du gardien de but Faouzi Chaouchi, héros valeureux d’Oum Dourman qui ne s’est aucunement assagi malgré les multiples sanctions prises à son encontre. Dans cet emportement qui le caractérise aujourd’hui, Chaouchi s’en est pris, dans ses déclarations d’après-match, à son camarade de club (l’autre gardien de but de l’équipe) qui lui aurait, selon l’enfant terrible de Bordj Menaïel, manqué de respect en se levant pour s’échauffer après le second but harrachi. Les déclarations intempestives et épidermiques du bouillant Chaouchi ne pouvaient que donner du grain à moudre à des confrères avides de ces situations médiatiquement à la fois savoureuses et ennuyeuses.
Jonathan Matijas, la « doublure » de Chaouchi, un franco-algérien ayant transité par l’USM Bel Abbés quitté après des péripéties pour le moins troubles (passage par la CRL pour faire valoir ses droits et une relégation de l’équipe) ne fut informé des propos acidulés de Chaouchi que le lendemain de la rencontre par d’autres joueurs du club et les journalistes venus aux nouvelles et prêts à recueillir une déclaration  aussi vindicative et fracassante que celle de Chaouchi qu’ils auraient pu monter en épingle. Il n’en fut malheureusement rien. Il n’avait pas lu la presse et su se montrer, en professionnel, raisonnable dans ses déclarations.
Il n’empêche que les vagues médiatiques, obligèrent l’entraîneur en chef fraichement nommé, Meziane Ighil, à intervenir et à discuter en aparté avec ses deux joueurs pour aplanir un différent qui n’en était pas un. Quant au stage qui devait permettre la mise à niveau physique et tactique il devint un stage de raffermissement des liens.  Pour relancer un incendie éteint dès sa première flammèche le sujet est revenu sur le devant de la scène à travers l’interview d’autres franco-algérien révélant qu’il n’y avait pas de conflit « locaux « » vs «  franco-algériens » mais seulement des rapports distants suite à des difficultés de communication langagière. Comment ne pas l’être quand on ne peut se parler et se comprendre ?
La politique du Mouloudia (et des clubs professionnels algériens) fait que trois langues (arabe, français et amazigh) sont en présence. Les antagonismes socio et psycholinguistiques présents dans la société algérienne seraient donc inévitablement reproduits dans cette équipe et l’on nous fait comprendre qu’il serait impossible d’y échapper.  Si cette théorie fumeuse était exacte, c’est l’esprit d’ouverture et de communion qui normalement préside à la naissance et au bon fonctionnement des clubs qui est remis en question. Ces clubs seraient donc des juxtapositions de groupes sociaux étanches répartis en unilingues (arabophone, théoriquement le plus important sur le plan numérique, amazighophones et francophone) et de groupes bilingues (arabo-francophone, amazigho-francophone) ou plurilingues (arabo-amazigho-francophone) permettant la soudure avec les groupes unilingues. En persévérant dans cette voie  nous entrons de plain-pied dans une autre polémique celle qui a trait à la maitrise des langues maternelles nationales (amazigh et arabe dialectal) et à l’enseignement des langues étrangères et à des problématiques plus complexes que cette apparence de simplicité.   
Dans d’autres circonstances, le dossier aurait été clos en un tour de main. De telles situations existent dans tous les grands clubs professionnels où se côtoient diverses nationalités et diverses langues. Le Réal de Madrid, le FC Barcelone, les Manchester (United et City), le Bayern de Munich, la Juventus de Turin ou le Dynamo de Kiev  et tant d’autres clubs de tous les continents  sont confronté à des effectifs cosmopolites et obtiennent des résultats probants en utilisant une seule langue (celle du ballon rond qui se déplace dans les limites d’un terrain de football) qui transcende toutes les autres.

Si les faits révélés étaient avérés, cela signifierait simplement en fin de compte que les dirigeants ont failli. Mais, cela nous le savons depuis longtemps. Pour d’autres considérations.