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epuis le début du mouvement de professionnalisation du football
national, celui est devenu le terrain de chasse accaparé par des ₺investisseurs privés₺ d’un caractère particulier, un
conglomérat d’industriels, de commerçants de haute voltige, de négociants en
tous genres, d’importateurs de tout acabit.
Comme, il est de coutume,
en pareille situation, ceux qui sont animés par la bonne foi sont invisibles.
Leurs équipes fétiches progressent, il est vrai cahin-caha, mais elles avancent
dans leurs projets pas toujours bien définis en évitant la médiatisation et la
spectacularisation que procurent la ₺presse people foot₺ qui, nous lui en
savons gré, nous procure au quotidien des thèmes de réflexion.
Dans un contexte économique
de plus en plus vacillant où deux ministres se sont médiatiquement donnés en
spectacle l’un (le ministre du commerce) en avançant le chiffre de 20 milliards
de dollars évaporés en surfacturation et, semble-t-il par un cheminement à
travers les institutions nationales habilitées aux transferts de devises, en
fuite de capitaux, tandis que l’autre (son collègue du ministères des finances)
tente d’amener vers les coffres des banques quelques 3 000 milliards de
dinars qui seraient en circulation dans la sphère économique informelle.
Concomitamment, les marchés des changes (bancaire et à nouveau informel) ont
pris leur envol vers des taux que l’histoire du pays n’a jamais connu même dans
ses heures les plus noires.
Les sphères
footballistiques et économico-financières sont étroitement connectées. Dans les
deux, l’inflation est galopante et les mœurs - par la contamination que
supposent la porosité et la juxtaposition de leurs frontières intimement mêlées
- permettent la constatation d’un discours quasiment identique. Les psychologues béhavioristes du début du 20ème
siècle (Watson et Pavlov) expliqueraient certainement cette disposition par un
conditionnement langagier qui partant de la sphère économico-financière
rebondirait dans la sphère sportive. Fortement marqué par des pratiques itératives,
on ne peut que les reproduite ad aeternam dans tous les domaines de la vie quotidienne.
Hassan Hammar fait partie
de cette catégorie d’investisseurs. On ne pourra guère reprocher au big boss de
l’₺Aigle
noir sétifien₺ son inégalable plasticité intellectuelle et son adaptation
quasi-caméléonesque aux multiples avatars qui scandent le déroulement des
activités de l’Entente.
La ₺presse people foot₺ a
rapporté, ainsi que l’avons vu ici même, que le président de l’ESS avait
résilié le contrat qui liait le club à son entraîneur Kheireddine Madoui,
auteur d’un parcours envié par beaucoup de ses pairs, en contre partie d’une
indemnisation libellée, selon les déclarations faites à nos confrères, en
devises. Nous avons souligné cette incongruité dans le fonctionnement normal d’une
société où une seule monnaie a cours dans les relations commerciales et
contractuelles entre nationaux, le dinar algérien.
Pour succéder à Madoui,
Hammar s’est tourné vers la filière étrangère. Une manière très diplomatique
d’affirmer, sans offusquer quiconque,
comme le font beaucoup de ses pairs, que les entraîneurs algériens n’ont pas la
compétence nécessaire pour conduire son équipe. Sans y prendre garde, ils
recyclent dans un mouvement perpétuel des coachs lâchés précédemment par
d’autres clubs nationaux.
Hammar a fait appel à un
entraîneur suisse connu et reconnu dans le championnat national pour avoir déjà
dirigé, avec ce bonheur qui conduit aux honneurs, des équipes dont justement
(il y a quelques années) cette ESS à la recherche d’un conducteur qui la
hisserait à nouveau au firmament continental.
Par un curieux concours de
circonstance demandant à être expliciter, Hammar ayant accepté sans sourciller
de lui verser le même salaire que celui offert par précédent club algérien
employeur a émis pour unique condition que la rémunération soit libellée en
dinars. Peu importe (pour ce qui nous concerne) que l’entraîneur ait accepté
une condition aussi aberrante. Nous remarquerons simplement cette gestion à
géométrie variable qui oblige à avoir recours aux réseaux informels de
transferts d’argent. Nous serions prêt à parier un dinar algérien contre un
euro que toute cette comédie est fondée sur la différence de change. Hammar joue
gagnant sur les deux tableaux.
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