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e Mouloudia d’Alger est en permanence au cœur de conflits, de
guéguerre dont beaucoup sont fomentés
dans des officines médiatiques ou leurs adjuvants intéressés par la
pérennisation de ces situations troubles propices aux bonnes affaires. Il est
aussi le lieu où s’exhibent, comme une danseuse de cabaret, les médias
appartenant à cette ₺presse
people foot₺ qui a envahi le champ médiatique se délectant
(quand elle n’est pas à l’origine de la manigance) des réactions émotionnelles
des starlettes (une catégorie sociale comprenant certes et en premier lieu les
joueurs mais aussi les dirigeants, les techniciens et les consultants) qui se
pavanent devant les caméras de télévision dans un remake de la presse étrangère
d’antan façonnée autour du mythe médiatique des « 3 S » (₺sand,
sun and sex₺) qui fit
florès et s’abreuvant, à l’heure actuelle, de l’instabilité notoire des clubs
professionnels et de ces à-côtés superficiels, épidermiques qui égaieraient (selon
les dogmes économiques de la nouvelle religion médiatique) l’existence
quotidienne des passionnés du ballon rond.
Dans ce domaine, le Mouloudia occupe indéniablement la première place.
Il vient tout juste de s’extirper, avec mille et une difficultés, d’un
tourbillon qui aurait pu l’envoyer par le fond et même rejoindre cette ligue 2
qu’on lui prédit chaque saison malgré les moyens mis à sa disposition au nom
d’un turn over accéléré des staffs administratif et technique qui a son équivalent
dans la rotation rapide de l’effectif des joueurs.
Après le chambardement de l’équipe dirigeante, le Mouloudia a eu droit
à son changement d’encadrement technique accompagné, comme il se doit en de
pareilles circonstances, d’une campagne de dénigrement des techniciens en place
et d’actions de lobbying pour chasser les uns et placer sur la voie de
recrutement les postulants souhaités.
Dans quelques semaines s’ouvrira le mercato hivernal qui,
malheureusement pour certains (agents de joueurs, dirigeants et
accompagnateurs-associés médiatiques) n’est pas aussi prolifique que celui de
l’intersaison. Il n’empêche que pourtant…..il sera encore fructueux.
La dernière prétendue crise du Mouloudia d’Alger serait, à en croire
cette ₺presse people foot₺ avide de scandales inexistants, une
segmentation (qui fait l’affaire de beaucoup de commentateurs et d’impresarii)
des joueurs en deux clans constitués à partir de leurs lieux d’origine : les
₺locaux₺ vs les ₺émigrés₺ ou les ₺franco-algériens₺. Une réédition modernisée
de la guerre entre les familles romaines antiques des Horaces et des Curiace et
de toutes ces batailles mythiques qui alimentèrent le théâtre naissant et se
poursuivent dans les sagas télévisuelles d’aujourd’hui.
Dans ce football national
en régression, la survie des clubs professionnels (et pour ouvrir la voie de la
réussite internationale celle de l’équipe nationale) a été assurée par la venue
en grand nombre de joueurs Algériens nés à l’étranger dans cette diaspora (à la
fois adulée et haïe, selon les circonstances, pour tout ce qu’elle représente
dans l’imaginaire populaire) aujourd’hui mise à l’index par des commentateurs à
petite vue parce qu’elle dérange la promotion des chouchous au talent
déconsidéré par leurs mentalités de mercenaires et à l’égo démesuré.
Le Mouloudia, comme
beaucoup d’autres clubs algériens, est devenu un club cosmopolitique dont les
« enfants du club » (les joueurs formés dès leurs jeunes
âges dans les structures du club) ont quasiment disparu laissant à juste raison,
semble-t-il, la place à ces franco-algériens et à encore quelques joueurs de
nationalités étrangères mieux préparés à une carrière footballistique
professionnelle, souvent sous payés et malgré cela, dans le cadre de cette ₺émigration
à rebours₺ qui ne dit pas son nom, abonnés auprès des intermédiaires en
transferts de devises.
Comme dans toute émigration, les déracinés se regroupent. D’abord par
l’affinité qui nait du partage des habitudes de vie et de cette langue honnie
(pour de multiples raisons sociologiques et historiques) qu’ils pratiquent et
les isolent du reste de la société. Souvent aussi par un souci de se protéger
de la société dans laquelle ils sont immergés et qui n’est pas toujours aussi accueillante
qu’elle le prétend et se refuse à les prendre tels qu’ils sont et les incitent à une nouvelle forme d’assimilation qui dans le
seul domaine footballistique se caractérise par une régression.
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