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ar un de ces hasards (pas toujours heureux) des calendriers sportifs, on
perçoit que les deux protagonistes pour la détention du titre emblématique et
si symbolique de doyen des clubs algériens de football que se disputent, avec
force âpreté, les Chenaoua du Mouloudia d’Alger et les Sanafirs du Chabab de
Constantine, vivent une période d’instabilité qui prend ses racines dans un
passé lointain qui ne fut guère serein.
Disposant de tous les atouts (en particulier de ce nerf de la guerre,
objet d’une quête sans fin de leurs rivaux du championnat de Ligue 1 qui leur
envient le soutien que sont censées leur apporter la compagnie nationale
pétrolière Sonatrach et sa filiale, le
Groupe Tassili), ces deux clubs de football de l’élite qui n’ont pas voulu se
mettre au diapason des réalités économiques, managériales et organisationnelles
qu’implique le professionnalisme naissant végètent, tout en étant dans le haut
du tableau de classement (et même le podium pour le Mouloudia). L’un (le
Mouloudia) se faisant remonter trois buts dans le dernier quart d’heure dans
une confrontation avec la lanterne rouge (RCA) et l’autre (le CSC) se voyant
infligé une déroute (4-0) par un mal classé (ASMO).
Il semblerait que ces clubs, leurs dirigeants, leurs supporters, leurs
joueurs et leurs entraîneurs apprécient (on se demande bien pourquoi) évoluer dans
une ambiance délétère qui provoque constamment ces remous qui empoisonnent
leurs quotidiens.
Il apparaît de plus en plus que l’environnement de ces deux clubs ne peut
se passer de ces dissensions qu’exploitent avec une habileté d’une rare
pugnacité et efficacité les correspondants de presse dévoués aux manigances des
lobbies, aussi nombreux que pervers, qui divisent la pseudo-homogénéité de ces
associations sportives dont les centres d’intérêts particuliers sont incontestablement
divergents.
Le quotidien mouvementé de ces équipes qui, comme celui de leurs
homologues ne peut être celui de l’écoulement un long fleuve tranquille, est
l’objet d’une exaspération passionnelle qui fait feu de tous bois, s’adapte aux
situations en constante évolution pour en freiner le développement. C’est dans
ce contexte qu’il faut certainement inscrire la polémique intra-mouloudéenne
suscitée, par la presse sportive, entre
les deux gardiens de but (Faouzi Chaouchi et Jonathan Matijas) dont la nouvelle
recrue (Matijas) n’était même pas consciente avant d’en être informée par ces
coéquipiers et évidemment les ₺bonnes âmes₺, suscitant en outre une intervention de bons offices de
l’entraîneur nouvellement venu qui aurait certainement préféré se pencher sur
des questions techniques et tactiques plus importantes qu’un différent
relationnel factice, tout en se laissant trop rapidement compromettre (malgré
son expérience) dans un autre conflit interne antérieur à son arrivée. Le tout
sur un fond de mauvaise passe sportive et d’absence de victoires. Pour
couronner le tout, les dirigeants sportifs dont le statut les place au niveau
de la hiérarchie la plus élevée occupent
une grande part de l’espace médiatique dévolue à ce club au lieu de vaquer, à
l’abri des regards indiscrets, à des affaires plus sérieuses.
Du côté du Rhummel, c’est quasiment la même ambiance, que nous serions
tenter de qualifier d’apocalyptique si une telle épithète n’était pas inadéquate
et susceptible d’aggraver la situation déjà explosive, qui prévaut. Un
entraîneur prend la poudre d’escampette en constatant que le terrain est miné
et finalement s’en tire à bon compte dans un monde où les entourloupes les plus
inimaginables pour un esprit rationnel sont nombreuses. Des dirigeants
incapables de tenir les promesses faites de régler dans les meilleurs délais
les arriérés de salaire des joueurs, mis au pied du mur pour trouver les fonds
nécessaires pour ce faire et que l’actionnaire majoritaire répugne à mettre à
leur disposition parce que trahi par ceux en qui il avait accordé sa confiance.
Un président du CA désavoué par ses pairs qui, à son insu, prennent attache
avec le postulant au poste de coach pour le dissuader de contracter une
relation professionnelle avec le club en bonne voie de concrétisation. Des
joueurs qui menacent de boycotter une rencontre de championnat pour faire
aboutir leurs revendications salariales avant de revenir sur leur décision.
Pendant ce temps-là, le cendrillon du championnat, le DRB Tadjenanet
s’est installé aux avant-postes.
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