mardi 12 juillet 2016

Bataille des minima (4), Comprenne qui….pourra !

A
u moment où nous rédigeons cette chronique, la liste des athlètes retenus par la FAA et le COA pour la participation aux jeux olympiques de Rio n’est pas encore connue, n’est pas encore diffusée. La date limite de réalisation des niveaux de performances définis par l’IAAF est dépassée de quelques heures. Ceci nous amène à anticiper la décision finale algérienne.
Trois athlètes, dans les jours qui ont précédé la date et l’heure fatidiques du 10 juillet minuit, ont approché  sérieusement, les  minima posés sur la table par la FAA à l’intention des athlètes désireux d’être du voyage au pays de la samba et du carnaval. Amina Bettiche est à une seconde et quelques dixièmes du minima de participation du 3 000 mètres steeple olympique féminin. Malek Lahoulou et Miloud Rahmani  en sont à quelques centièmes (5 pour Lahoulou et 25 pour Rahmani) de celui du 400 mètres haies. Salim Keddar quant à lui est un peu plus éloigné de la marque que ne le sont ses compères.
Gageons, d’ores et déjà, qu’ils seront retenus et que leurs noms (en ce moment) figurent sur la liste des passagers qui seront à bord du vol en partance pour Rio. Comme le sont aussi incontournablement les leaders avoués et désignés de l’athlétisme national que sont Toufik Makhloufi et Larbi Bourraâda qui eux n’ont pas réalisés les minima sur les épreuves où ils seront engagés, le 1 500 mètres et le décathlon.
Ne nous voilons pas la face, cette liste, qui nous réconciliera un instant avec les autorités sportives, est le fruit, nous n’en doutons pas un seul instant, d’une compréhension extensive comme un élastique de ce mot inscrit dans le communiqué fédéral médiatisant les niveaux de performance retenus par la FAA : « confirmer ». Comme dans la posture des Byzantins et des théologiens de tous bords débattant inlassablement sur le sexe des anges, ce sémème a connu un glissement sémantique. Ce qui au départ, aussi bien dans les explications que dans la compréhension générale, était « réaliser à nouveau les minima » est devenu « s’en approcher ». 
Trop d’argent a été dépensé en stages, prises en charge de voyages et séjours, trop d’ambitions ont été hâtivement dévoilées pour que l’on envoie au Brésil qu’une délégation maigrelette. En effet, comment justifier auprès des pouvoirs publics, que le niveau de la représentativité nationale (16 à 18 athlètes) ne soit pas atteint ? Comment expliquer que malgré tous les moyens mis à disposition, seul un petit groupe figure parmi le « top 50 mondial » de leurs disciplines ?
Ailleurs, le processus de sélection est mûrement réfléchi. Les Français ont choisi des niveaux de performances qui, dans leurs esprits, permettraient à leurs athlètes d’atteindre les finales. Du moins des finales théoriques. Celle qui ne sont pas encore disputées mais transparaissent dans les bilans mondiaux expurgés de certains éléments, de certaines conditions de participation aux jeux (ou aux championnats du monde), tels que la limite de 3 athlètes par nation. Des finales dont on sait  pourtant qu’elles seront (du moins pour les courses) tactiques et donc éloignées des meilleures performances de l’année.
Dans d’autres pays, ceux où la population candidate à la participation est importante, des barrages, des écluses sont mises en place pour ne retenir que la super élite, celle qui concourt pour une médaille. Ce seront comme aux USA, en Jamaïque, au Kenya, en Ethiopie, ces fameux « trials », un genre de « Jugement Dernier » incontournable qui permet, lors d’une compétition décisive, couperet de choisir le trio (nous avons bien dit le trio, ce qui signifie que ces pays ont une possibilité très large de choix) retenu. Un juge de paix associé ou pas aux classements des championnats nationaux ou d’autres compétitions nationales ou continentales mettant ainsi dans les mêmes conditions tous les postulants au voyage. La Jamaïque, pointilleuse sur les aspects de droit hérités de la culture anglo-saxonne, a prévu une échappatoire, une exception à la règle générale : le dernier champion peut être repêché s’il figure dans le « top 3 mondial ».   
Chez nous, la certitude permet à certains d’échapper à ces contraintes procédurales imposées à d’autres. Pour dire vrai, nous avons ri dans notre moustache en lisant sur le site de la FAA que Lahoulou et Rahmani (qui viennent de participer à deux compétitions en quelques jours, s’approchant chaque fois des minima) seront présents aux championnats nationaux organisés après la date limite de réalisation des minima.
Note du rédacteur :

Au moment où nous nous apprêtons à publier  cette chronique  sur les réseaux sociaux (elle figure sur l’édition papier de ce 12 juillet 2016), nous apprenons (par la presse nationale) que l’athlétisme algérien sera représenté à Rio par 15 athlètes dont le quatuor (Bettiche, Lahoulou, Rahmani et Keddar). N’ayant pas pris connaissance de la liste des athlètes retenus, il  reste en suspens la liste des coureurs de 3 000 m steeple dont sera certainement exclu Zerifi, auteur du moins bon chrono. Wait and see !  

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