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a fédération algérienne d’athlétisme semble trouver un malin plaisir à
s’embourber dans des polémiques interminables. En fait, il semblerait qu’elle
ne puisse s’en passer en les enfilant les unes après les autres comme le ferait
un cancre avec des perles.
L’ « affaire Lahoulou » n’est même pas
en voie d’être oubliée que la FAA fait l’objet d’une attaque médiatique de la
part de l’organe de presse qui l’avait mise à la "une". Un quotidien
qui ne la porte plus dans son cœur et dont le journaliste est en guerre
déclarée avec Ahmed Mahour Bacha. Le quotidien est connu dans l’espace
médiatique algérien pour être édité par le patron des patrons algériens,
propriétaire d’un groupe de presse (proche des décideurs) - représenté aussi bien
dans la presse écrite francophone et
arabophone que dans l’audio
visuel – qui est également un magnat de la construction, détenteur de nombreux
marchés publics tant dans le domaine de la construction de stades (Tizi Ouzou)
que des travaux hydrauliques et routiers,
un oligarque – selon ses adversaires politiques - en charge en particulier d’une portion de la
réhabilitation de l’autoroute Est-Ouest. C’est également ce groupe qui a procédé à la mise à niveau de la RN 43
(Jijel-Bejaïa) et entreprend l’élargissement, sur la RN 9 (Bejaia-Sétif), de la
route touristique dite la « route des gorges » du côté de
Kherrata.
Cette fois-ci, le débat semble être engagé sur la question des
participants aux jeux olympiques de Rio et sur ce qui semble être un passe
droit évident et, pour corser le tout, de la mise œuvre d’une politique de « deux
poids et deux mesures ». Comme trop souvent malheureusement, il
s’avère qu’il s’agit encore une fois d’un de ces ratages communicationnels que
la fédération semble apprécier à plus d’un titre ou d’un de ces ballons sondes
destinés à tester la réactivité du public dont certains milieux sont friands.
Cette polémique a débuté il y a quelques jours, après la réalisation
des minima de participation aux jeux olympiques, qui se disputeront au mois
d’août prochain, par deux athlètes (Ali Messaoudi puis Yassine Hathat). Ces
deux performances ont incité la fédération à publier (certainement dans le
cadre de sa politique de communication), à la fois sur son site et sa page
Facebook, la liste « des athlètes qualifiés ». Cette
liste est, contrairement à ce qui est pompeusement annoncée, la liste des
athlètes ayant réalisés, pendant la période définie par elle (1 janvier 2015-10
juillet à minuit), les niveaux de performance exigées par l’IAAF et deux autres
athlètes.
Nous noterons que cette publication n’est pas la première bavure de la
fédération. En début de saison, elle avait fait connaitre d’autres standards. Puis,
elle était revenue sur sa décision tout en maintenant la période de réalisation
de ces performances antérieurement
publiée. Une période qui, précisons-le, ne correspond pas à celle retenue par
l’instance faîtière de l’athlétisme prenant en considération les performances
établies à compter du 1er mai 2015. Nous dirons que, comme trop
souvent et dans de nombreux secteurs d’activités, la fédération a voulu
apporter son grain de sel, sa spécificité. Une sorte de label national.
La première liste d’athlètes ayant réalisé les minima selon les
conditions définies par la FAA (malgré son appellation) était conforme aux
performances établies pendant la période de référence (à compter du 1er
janvier). C’est ainsi que Taoufik Makhloufi était porté sur le 800 mètres. La
seconde, plus récente retire T. Makhloufi du 800 et le porte sur le 1 500
mètres. La distance qui l’avait vu remporter la victoire en 2012 et sur laquelle il espère conserver le titre
olympique décroché à Londres. Sauf que (c’est là où le bât blesse, permet à
notre confrère de relever cette bévue et, à juste raison, prendre à défaut la
fédération) Taoufik n’a pas couru de 1 500 depuis la fin de la saison
dernière. Il n’a participé qu’à des 800 et des miles. Cette distance (le mile)
n’est pas répertoriée sur la liste des performances minimales exigées par
l’IAAF.
Ainsi que le note notre confrère « la Fédération algérienne
d’athlétisme (FAA) est tombée dans son propre piège ». Il peut
donc s’en vanter par un claquant : « on l’avait prédit ».
Il se fait aussi une joie de rappeler que, dans une interview que lui avait accordée
en début d’année le champion olympique, Makhloufi avait informé « qu’il
comptait bien défendre à Rio son titre olympique du 1 500m ». Un
choix confirmé dernièrement par son coach français Philippe Dupont.
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