jeudi 14 juillet 2016

Bataille des minima (6), L’imprévoyance pour ligne de conduite


D
epuis 1990 et le changement de l’idéologie dominante, le concept de « planification » a été mis au oubliettes. Il rappelle trop qu’il fut le support de l’économie socialiste algérienne. Un concept critiqué par tous les intervenants y compris ceux qui en furent les laudateurs acharnés. Il est vrai que sémantiquement parlant, il est lourd à invoquer. Pourtant, les économies à dominante libérale, l’utilise ou le remplace, sans distorsion péjorative, avec « programmation » et « gestion prévisionnelle », porteurs aussi de l’idée d’un processus d’anticipation de faits et d’actions à entreprendre en vue d’atteindre un objectif fixé.

« Planification » et « programmation » font aussi partie du discours  et de la démarche académique enseignés à nos heureux diplômés de l’enseignement supérieur en méthodologie et technologies du sport. Des concepts qu’ils utilisent à tout vat quand il s’agit de se faire valoir auprès de leurs pairs, des médias et du public qu’ils veulent épater. Des concepts que l’on oublie lorsque l’on franchit la barrière qui sépare le terrain des bureaux. Comme si, les tâches administratives de gestion et d’organisation, ne méritaient pas qu’on les programme, les planifie. Comme si l’anticipation et la prévision  n’étaient pas le moteur de la gouvernance d’une fédération.
Les critères de qualification des athlètes aux grandes compétitions d’athlétisme sont d’essence administrative avant d’être un repère technique. Ils permettent de n’accepter que ceux qui ont atteint un niveau de performance. La fédération algérienne n’a certainement pas saisi que l’IAAF (et le CIO dans le cas présent) a (en acceptant de prendre en compte les performances réalisées au cours de la saison sportive européenne précédant les JO) peut être  estimé que cela permettrait aux athlètes de se préparer correctement (sans précipitation, sans tension nerveuse, sans hantise de la blessure) d’atteindre un niveau supérieur à celui qui leur était connu. Un atout que pourront mettre à profit les entraîneurs pour concevoir leurs plans d’entraînement, planifier les moments de charge et ceux de récupération, les lieux et les durées de stages, de prévoir un calendrier de compétitions pour évaluer l’état de préparation. Sans oublier de réfléchir aux arguments susceptibles de faire pencher en leurs faveurs les hésitations des décideurs fédéraux dont la charge est aussi de se pencher sur le financement de cette préparation, sur les questions de logistique, de convaincre les décideurs ultimes, ceux qui en dernière instance sont ceux qui délient les cordons de la bourse, autorisent les décaissements en devises.
Nous remarquerons que les deux chouchous de la fédération (Larbi Bourraâda et Toufik Makhloufi) s’inscrivent, peu ou prou, dans une telle démarche. Il leur suffit d’exprimer un besoin quelconque pour qu’il soit satisfait. Ils ne sont pas contraints aux mêmes exigences que celles que l’on oppose à d’autres. D’ailleurs, ils (eux ou leurs entraîneurs) ne se privent pas de se faire entendre, si besoin est, en ameutant les pouvoirs publics et le grand public via les médias.
L’imprévision est le mot d’ordre de la fédération algérienne d’athlétisme. Des faits récents démontrent malheureusement qu’elle est en effet incapable d’honorer ses engagements vis-à-vis des tiers qu’ils soient entraîneurs, athlètes et prestataires de service. 2015 a montré qu’elle n’a pu financer, par ses propres deniers, l’intersaison et la préparation foncière (sur le territoire national) de T. Makhloufi sans avoir recours à une aide du comité olympique algérien qui exigeait que les dépenses antérieures soient justifiées.

Peut-on aussi concevoir que la préparation de l’ensemble des athlètes algériens précédemment recensés pour une participation possible aux JO (ceux ayant réalisé les minima en 2015) et d’autres athlètes de talent n’ont pu participer à des stages à l’étranger que parce que ce même COA (que l’on houspille à qui mieux-mieux dans la corporation des entraîneurs d’athlétisme parce qu’il est regardant sur ce qu’on fait avec son argent) à contribuer à leurs réalisations en avançant des fonds aux fédérations sportives algériennes ayant consommé l’enveloppe financière 2015 octroyée par le ministère de la jeunesse et des sports et que celles-ci ont été dans l’incapacité de fonctionner normalement attendant (comme sœur Anne ne voyant rien venir à l’horizon) celle de 2016 n’aboutissant (pourtant on devrait le savoir depuis le temps) dans les comptes bancaires qu’à la fin du premier trimestre ?  

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