Les fédérations ou plutôt les
présidents de fédérations ont signé des contrats-programme annuels et
pluriannuel. Un bien grand mot pour ce qui n’est en fin de compte qu’un contrat
d’objectifs engageant deux partie qui sont les fédérations sportives nationales
(démultipliées à l’infini) et leur ministère de tutelle (le ministère de
la jeunesse et des sports).
En contrepartie de milliards de
centimes alloués annuellement à ces associations sportives par le Trésor
Public, le MJS demande aux fédérations contractantes qu’elles lui indiquent,
qu’elles lui désignent (par écrit et non via les médias) des objectifs sportifs
à atteindre, des résultats quantifiés en titres et des médailles, niveau de
participation (demi-finales, finales) à des compétitions et manifestations
sportives internationales.
En plus évidemment de la
participation de ces mêmes fédérations à la politique nationale de la promotion
et du développement de la discipline sportive. Un discours relevant de la politique
politicienne certes mais qui appartient aux servitudes d’utilité publique ou
sociale qui sont celles de ces entités sportives nationales dans le cadre de la
délégation du service public qui leur est confiée.
De cet aspect important, on ne le
met presque plus en valeur puisque cela fait partie intégrante du discours récurrent
que les présidents de fédération produisent à chacune de leurs rencontres avec les pouvoirs publics, les
médias ou de la cour de sujets qu’il s’agit de subjuguer. Le baratin tant de
fois ressassé, est devenu inaudible.
Ce type de discours (bien rodé,
bien appris comme sur les tapis des écoles coraniques et mis à toutes les
sauces) sonnait creux, n’a plus eu d’effets tangibles sur les actes des
gestionnaires du mouvement sportif…quand le MJS et les pouvoirs publics d’une
manière générale, aussi bien en temps de prospérité qu’en temps de crise
économique et d’austérité, ne demandaient pas réellement de rendre compte.
Les caisses des fédérations ont été
continuellement alimentées et les pertes épongées. Sans qu’il n’y ait
parallèlement un enrichissement en ces breloques synonymes de réussite
sportive. Un échec généralisé masqué par une logorrhée témoignant
rétrospectivement de l’incompétence des uns et de la suffisance hautaine des
autres s’adressant à la valetaille.
Ces fédérations - dans un contexte
où le sport, dans sa perception globale réunissant tant l’aspect relatif à la
pratique sportive proprement dite que celui porté par le spectacle mimant la
logique romaine du pain et du cirque, s’est astreint à proposer ad
aeternam au public populaire des référents anesthésiants - ont su drainer des
sommes folles sans véritables résultats probants.
Ils (les présidents de fédération)
ont su admirablement jouer un jeu dans lequel la poudre aux yeux, admise en
tant qu’accessoire prépondérant, a permis l’établissement d’un vaste réseau invisible
d’écrémage des fonds publics, de prise de pourcentage diront des observateurs
n’ayant pas froid aux yeux ou connaissant le milieu.
Le constat négatif est que les
canaux de distribution n’ont pas (ou insuffisamment) irrigué les structures
vitales de la base, les clubs. La fameuse « Excellence »,
dont on nous rebat les oreilles depuis plusieurs décennies, n’a été en fait
qu’un subterfuge employé soit pour recouvrir d’un voile un pillage organisé
soit pour masquer les incompétences individuelles et collectives. Le choix
malheureusement n’est pas large.
« Contrat-programme »,
« contrat d’objectifs » : deux expressions
grandiloquentes, en phase avec la modernité, suscitant l’incompréhension
sémantique des lecteurs qui n’y connaissent rien, ne veulent pas également faire
l’effort d’en connaître le sens et auxquels la connaissance n’a pas été
apportée. Sans compter cette indifférence cognitive, la marque de nos temps
modernes, dans laquelle se plaisent ceux qui ont atteint leurs objectifs
personnels.
A se demander aussi si quelques
fois il n’y a pas eu rétention volontaire (avec le consentement complice des intéressés)
pour faire des membres de l’AG (principalement concernés, gestionnaires principaux des ligues, parfois immatures ou
aveuglés par le sentiment d’impunité débridée donné par l’exercice du pouvoir
au niveau local où le contrôle des structures décentralisées est minée par le
népotisme et le clientélisme) des moutons
de Panurge que l’on conduit à l’abattoir ou au spectacle.
Ces deux expressions sont utilisées
avec forfanterie pour éblouir les badauds et les ignares dont nous avons fait
partie. Jusqu’à ce que nous ayons eu la possibilité de lire quelques lignes
(les premières) de celui de la fédération algérienne d’athlétisme.
Le contrat-programme est un
document dont la simplicité effraye et rassure à la fois. Il est la matérialisation
d’un engagement acté par les représentants des deux parties dans lequel chacune
d’elles promet pour l’une (le MJS) de dégager des moyens financiers afin de
permettre à la seconde (la fédération) de réaliser les objectifs qu’elle s’est
donnée ou qu’elle a habilement négocié.
(A suivre)
merci pour ces informations pertinentes; je mène une étude critique sur le dit contrat d'objectif. vos suggestion svp
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