Youssef Belaili pourrait être
qualifié malheureusement et sans exagération,
souvent malgré lui (mais pas toujours) de prototype du joueur de football que
l’on retrouve au cœur de toutes les formes de mésaventures et d’expériences
désagréables jalonnant l’existence des stars algériennes du ballon rond. Bien
que ces dernières ne soient pas impliquées dans quelques-uns des excès
imputables au jeune Oranais qui dans ce domaine a fait fort.
Il fut pendant quelques années le
grand espoir du football algérien celui qui, comme beaucoup d’autres avant lui,
aurait pu ou aurait dû être le futur champion attendu, tel le Messie ou le
Mehdi, par ce microcosme qui s’est à la
fois autant replié sur lui-même qu’il s’est ouvert à tous les errements et
égarements d’une société à la recherche d’elle-même, de sa spécificité qui
serait la marque apposée au fer rouge sur son arrière-train et se retrouve , au
bout du compte, à la dérive guettant le
cap que lui proposerait un capitaine, pilote averti tenant le timon.
Comme tous les jeunes
footballeurs qui émergent, de temps à autres, d’un football devenu, disent les
spécialistes, insipide, Youssef Belaili a été considéré comme le successeur possible
des Belloumi, Madjer, Assad, les héros des heureuses flamboyantes de Gijón, de
cette Coupe du Monde de 1982 qui s’éternise dans la mémoire collective des
Algériens.
Youssef Belaili, un talent
indéniable aidant, a fait partie de ces joueurs qui ont su exploiter la
notoriété acquise sur les terrains de foot algériens et les opportunités
offertes par l’affairisme footballistique pour faire une carrière à l’étranger lui
permettre d’accéder à ce statut de « joueur professionnel »
tant fantasmé.
Observons que ce statut ne peut décemment
être décerné en dépit d’une participation régulière au championnat national
organisé sous l’égide d’une Ligue dite du Football Professionnel qui vient de
se voir ôté la délégation d’activité attribuée par une Fédération Algérienne de
Football se débattant elle-même dans une tourmente consécutive à la mauvaise
gestion des sociétés commerciales sportives (SSPA), porteuses du projet de
football professionnel. Des société placées simultanément sous la tutelle
pesante et éternelle des codes sociaux et juridiques issus de l’amateurisme et liées
par l’ombilic aux clubs sportifs amateurs, majoritaires dans les capitaux
sociaux et intermédiaires, par dérogation administrative, de la distribution
étatique.
Le statut de footballeur
professionnel en Algérie, allant de pair juridiquement parlant avec la licence
délivrée et les contrats signés par les joueurs et les SSPA, n’apporte pas la
considération et la caution morale qui devraient l’accompagner après plusieurs
dizaines (ou centaines) de matches joués. Il se traduit essentiellement par un
salaire insensé pour les finances des clubs et procédant d’un renversement des
valeurs en phase toutefois avec l’évolution de la société.
L’aura diffuse surmontant le chef
de quelques joueurs (Soudani, Slimani, Ferhat) issus du championnat national pratiquant
aujourd’hui dans des clubs moyennement huppés d’Europe ou celle des joueurs
formés dans les centres de formation étrangers brillant sous les couleurs
nationales ou en Ligue Européenne des Champions ou en Europa Ligue n’est pas actuellement
en sa faveur.
Son escapade de trois saisons
footballistiques en championnat tunisien s’est finalement révélée n’être qu’un
marchepied pour une réapparition en fanfare, escortée par « la
presse people foot », et pire une tentative rapidement avortée de
retour en championnat de Ligue 1 algérienne.
L’histoire récente, celle des
deux dernières décennies du football algérien, regorge de ces essais non
transformés ainsi que le diraient les amateurs de ce rugby, se jouant avec un
ballon à la forme inhabituelle, reprenant place sur le territoire national en
fondant une fédération nationale et en créant une équipe nationale qui, pour
ses premiers pas internationaux, fait quelques étincelles.
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