A partir de cette publication, la chronique « Sous
l’olivier » revient au concept initial. Elle retrouve l’idée
originelle qui avait porté la chronique sur les fonts baptismaux. Ses premiers
lecteurs furent essentiellement des amis de longue date (quelques-uns de
plusieurs décennies dont des condisciples de lycée, des coéquipiers et des
membres de la sphère sportive nationale rencontrés au cours de plus de trois
décennies de pérégrinations dans le milieu). Ils ont en
mémoire qu’à l’origine il s’agissait d’une entreprise de lecture et de
compréhension de l’information, d’une
tentative de décrypter autrement l’actualité sportive. D’aller au-delà de ce
qui se dit dans la presse quotidienne.
Cette démarche a été certes maintenue (en prenant une dimension assez
inattendue) lorsque, en plusieurs circonstances, dont les escarmouches ayant
accompagnée entre autre l’aventure olympique et l’affaire Samira Messad, elle a
pris ses aises dans une dimension ne répondant plus aux normes volumétriques
initiales.
La démarche s’était inscrite dans un échange d’idées, entre amis
éloignés par les distances, sur des thèmes qui, peu ou prou, intéressaient
chacun de nous. Une démarche qui s’est « structurée », car
écrite et obligeant à organiser la réflexion et à la rendre cohérente, lorsque
nous avons repris du service dans les
rangs de la presse sportive, ceux d’un nouveau quotidien sportif confronté aux
mêmes difficultés financières que ses confrères et peinant à prendre son essor
et à trouver une place pérenne.
Ces informations et actualités, traitées dans ces échanges
initialement amicaux, sont celles qui font les « Une »
de la presse sportive écrite nationale, celles qui reviennent dans tous les
débats, celles qui sont quelque fois étalées sur les réseaux sociaux.
Mais en vérité, peut-on parler de débats alors qu’il s’agit, pour les
titres qui font notre nourriture informationnelle quotidienne, avant tout de fomenter
des polémiques, des discussions le plus souvent stériles et inutiles, des mises
en exposition d’épiphénomènes, de faits sociaux montés en épingle pour faire
vendre du papier par l’exploitation d’un traitement de l’information puéril et
antédiluvien déterminé à faire perdre le Nord aux lecteurs.
Un traitement qui est le reflet d’une politique éditoriale ayant
planté ses crocs et racines dans un lectorat déstabilisé par les fanatismes
polymorphes de tous bords, le conditionnement politico-religieux, la perte de
repères moraux, éducationnels et sociaux.
Ce traitement de l’information, basé sur la mise en valeur du
sensationnel ayant puisé sa « substantifique moelle »,
très rabelaisienne, dans le triptyque très connu de la presse à scandales,
celle du « Triple "S" » anglo-saxon du milieu
du siècle dernier, accordant la préséance rédactionnelle « au sang,
au soleil et au sexe » qui seraient les fondements basiques des
rapports socio-médiatiques.
Cette presse - essentiellement consacrée au football-roi est celle que
nous avons qualifiée par le néologisme de « presse people foot »
- a d’ailleurs fait ses premiers pas, en Algérie, avec l’amorce de « l’aventure
intellectuelle » apparue au tournant des décennies 1980-1990.
Elle est, à la réflexion, contemporaine de la création du
multipartisme (prenant la forme de la multiplicité à l’infini d’associations dites
à caractère politique) accompagné de la libération de la parole, longtemps mise
sous le boisseau.
Ce traitement de l’information, dont la destination
programmatique a été sciemment dissimulée, a eu pour fonction (si ce n’est
mission et ambition) essentielle d’exacerber les passions latentes (réprimées
par l’organisation socio-politique antérieurement en place, produit de
l’idéologie de l’unicité ayant prévalue pendant les années de la guerre de
libération et de la construction de la nation à vocation sociale) qui ne
demandaient qu’à s’exprimer au nom de l’acquisition toute récente du droit à la
parole.
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