samedi 1 août 2015

Ecrits journalistiques, Oh rage ! Oh désespoir ! Oh ignorance ennemie


« Oh rage ! Oh désespoir ! Oh….. », nous allions continuer sur la lancée, la célèbre tirade de la pièce théâtrale de Pierre Corneille par « vieillesse ennemie », lorsque les doigts se sont arrêtés de tapoter sur le clavier du « lap-top ». Ce n’est pas la vieillesse qui est en cause dans ce qui suivre mais l’ignorance crasse dont font preuve certains confrères, certains  journalistes qui émargent dans les colonnes de la presse sportive. Donc, notre tirade inspirée de Corneille devient, lorsqu’on la termine, « Oh rage ! Oh désespoir Oh ignorance ennemie !».
Loin de nous de nous heurter à des confrères pour des opinions ou des tendances politiques, métaphysiques ou autres qu’ils auraient pu formuler. Loin de nous également de leur reprocher ce penchant fortement marqué qui apparait dans les couvertures de matchs ou de faits qui font partie de la vie quotidienne des clubs pour lesquels ils éprouvent une si forte attraction qu’ils en perdent toute objectivité. Loin de nous de les sermonner pour cette complicité qu’ils entretiennent avec les leaders d’opinions (stars du jeu, dirigeants ou entraineurs) qui fait que leurs écrits sont remplis de cette subjectivité dont les linguistes de la fin du siècle dernier disaient qu’ils font partie du langage, du discours, de l’écrit.
Nous avons appris sur les bancs de l’université (il y a bon nombre d’années), en cours de sémiologie de l’information que les médias exerçaient une fonction essentielle mais aussi des fonctions annexes dont celle d’apporter de connaissances aux lecteurs : informer et former !
L’objet de notre colère  d’aujourd’hui est une phrase qui est sans doute passée inaperçue du lecteur lambda, des confrères et ne porte pas à conséquence grave (il n’y a pas mort d’homme) mais démystifie la fonction journalistique auprès de certains intervenants ayant un certain niveau de compétences dans la sphère sportive et alimente ou  perpétue indirectement le dédain qu’ils ont pour la corporation.
Après plusieurs heures d’un voyage décrit comme éreintant et un match amical joué dans le cadre de la préparation précompétitive, une équipe de football est rentré au camp de base, au centre de préparation. Pour le lendemain de la rencontre et des voyages en bus, le préparateur a concocté, nous dit notre confrère une séance normale ou du moins telle que prévue dans le programme de la préparation ou du moins, ce qui serait plus exact il ne compte pas revoir son programme à la baisse.
Jusque-là, tout va bien. Sauf que notre confrère emporté par le lyrisme ajoute « le technicien a préparé une séance intense pour effectuer un travail d’endurance et de renforcement physique ».
Le problème car il y a problème est qu’ « un travail d’endurance et de renforcement physique » sont à l’opposé d’un travail intense. Nous lui concéderons tous les adjectifs qualificatifs du dictionnaire qu’il voudra : lassant, ennuyeux, éreintant, usant, épuisant, harassant, etc. Tout sauf ₺intense₺.
Dans la hiérarchie des efforts, le travail d’endurance (à l’exception de la ₺sortie longue₺ du marathonien) est celui qui éprouve le moins le sportif. Il s’agit de la petite course ₺en petite foulées₺ que nous les voyons faire au début et/ou à la fin de chaque séance d’entrainement, cette petite ballade de joggers pendant lesquelles ils continuent les discussions entamées avant que l’échauffement ne commence.          
Un entraîneur (préparateur physique) évalue l’intensité de l’effort par deux approches. La première, la plus simple, la plus rapide, la plus commode pour tous est celle qui s’appuie sur la fréquence cardiaque au moment de l’effort. Pour la mettre en pratique, il faut un petit matériel, une aide technologique peu onéreuse (une centaine d’euros maximum par joueur) certes mais au-delà des moyens des clubs polarisés sur d’autres aspects de la gestion.
La seconde existe partout, se pratique partout pour peu que l’on sache travailler avec la VMA (vitesse maximale aérobique) dont certains nous rabâchent les oreilles sans savoir de quoi il s’agit.
Avec la première approche, le travail d’endurance correspond à un effort au cours duquel la fréquence cardiaque n’excède pas 75% de la fréquence cardiaque maximale théorique qui est déterminée par un simple calcul arithmétique (220 moins l’âge) ou pour plus de précision (ce qui est quand même préférable) par une épreuve d’effort (imposée normalement au moment de la visite médicale obligatoire avant l’enregistrement des licences).

La seconde consiste à courir sur une distance déterminée (ce fut le ₺test de Cooper₺ puis le ₺demi-Cooper₺ puis sur des distances de 1 200 mètres, 1 600 mètres, 2 000 mètres et même 3 000 mètres). A partir du temps réalisé sur la distance retenue, la vitesse est calculée. Avec l’approche dite de la VMA,  le travail d’endurance ne dépasse pas 70% de lla vitesse. 

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