« Oh rage ! Oh désespoir !
Oh….. », nous allions continuer sur la lancée, la célèbre tirade
de la pièce théâtrale de Pierre Corneille par « vieillesse ennemie »,
lorsque les doigts se sont arrêtés de tapoter sur le clavier du
« lap-top ». Ce n’est pas la vieillesse qui est en cause dans ce qui
suivre mais l’ignorance crasse dont font preuve certains confrères,
certains journalistes qui émargent dans
les colonnes de la presse sportive. Donc, notre tirade inspirée de Corneille
devient, lorsqu’on la termine, « Oh rage ! Oh désespoir Oh ignorance
ennemie !».
Loin de nous de nous heurter à des
confrères pour des opinions ou des tendances politiques, métaphysiques ou
autres qu’ils auraient pu formuler. Loin de nous également de leur reprocher ce
penchant fortement marqué qui apparait dans les couvertures de matchs ou de
faits qui font partie de la vie quotidienne des clubs pour lesquels ils
éprouvent une si forte attraction qu’ils en perdent toute objectivité. Loin de
nous de les sermonner pour cette complicité qu’ils entretiennent avec les
leaders d’opinions (stars du jeu, dirigeants ou entraineurs) qui fait que leurs
écrits sont remplis de cette subjectivité dont les linguistes de la fin du
siècle dernier disaient qu’ils font partie du langage, du discours, de l’écrit.
Nous avons appris sur les bancs de
l’université (il y a bon nombre d’années), en cours de sémiologie de
l’information que les médias exerçaient une fonction essentielle mais aussi des
fonctions annexes dont celle d’apporter de connaissances aux lecteurs :
informer et former !
L’objet de notre colère d’aujourd’hui est une phrase qui est sans
doute passée inaperçue du lecteur lambda, des confrères et ne porte pas à
conséquence grave (il n’y a pas mort d’homme) mais démystifie la fonction
journalistique auprès de certains intervenants ayant un certain niveau de
compétences dans la sphère sportive et alimente ou perpétue indirectement le dédain qu’ils ont
pour la corporation.
Après plusieurs heures d’un voyage décrit
comme éreintant et un match amical joué dans le cadre de la préparation
précompétitive, une équipe de football est rentré au camp de base, au centre de
préparation. Pour le lendemain de la rencontre et des voyages en bus, le
préparateur a concocté, nous dit notre confrère une séance normale ou du moins
telle que prévue dans le programme de la préparation ou du moins, ce qui serait
plus exact il ne compte pas revoir son programme à la baisse.
Jusque-là, tout va bien. Sauf que notre
confrère emporté par le lyrisme ajoute « le technicien a préparé une
séance intense pour effectuer un travail d’endurance et de renforcement
physique ».
Le problème car il y a problème est
qu’ « un travail d’endurance et de renforcement physique » sont
à l’opposé d’un travail intense. Nous lui concéderons tous les adjectifs
qualificatifs du dictionnaire qu’il voudra : lassant, ennuyeux, éreintant,
usant, épuisant, harassant, etc. Tout sauf ₺intense₺.
Dans la hiérarchie des efforts, le travail
d’endurance (à l’exception de la ₺sortie longue₺ du marathonien) est celui qui
éprouve le moins le sportif. Il s’agit de la petite course ₺en petite foulées₺
que nous les voyons faire au début et/ou à la fin de chaque séance
d’entrainement, cette petite ballade de joggers pendant lesquelles ils
continuent les discussions entamées avant que l’échauffement ne commence.
Un entraîneur (préparateur physique) évalue l’intensité de l’effort
par deux approches. La première, la plus simple, la plus rapide, la plus
commode pour tous est celle qui s’appuie sur la fréquence cardiaque au moment
de l’effort. Pour la mettre en pratique, il faut un petit matériel, une aide
technologique peu onéreuse (une centaine d’euros maximum par joueur) certes
mais au-delà des moyens des clubs polarisés sur d’autres aspects de la gestion.
La seconde existe partout, se pratique partout pour peu que l’on sache
travailler avec la VMA (vitesse maximale aérobique) dont certains nous
rabâchent les oreilles sans savoir de quoi il s’agit.
Avec la première approche, le travail d’endurance correspond à un
effort au cours duquel la fréquence cardiaque n’excède pas 75% de la fréquence
cardiaque maximale théorique qui est déterminée par un simple calcul
arithmétique (220 moins l’âge) ou pour plus de précision (ce qui est quand même
préférable) par une épreuve d’effort (imposée normalement au moment de la
visite médicale obligatoire avant l’enregistrement des licences).
La seconde consiste à courir sur une distance déterminée (ce fut le ₺test de Cooper₺ puis le ₺demi-Cooper₺
puis sur des distances de 1 200 mètres, 1 600 mètres, 2 000 mètres et même
3 000 mètres). A partir du temps réalisé sur la distance retenue, la
vitesse est calculée. Avec l’approche dite de la VMA, le travail d’endurance ne dépasse pas 70% de
lla vitesse.
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