dimanche 2 août 2015

Enregistrement des entraîneurs, Les dirigeants toujours hors jeu


A l’issue de sa dernière réunion (celle qui avait vu l’interdiction de recrutement de joueurs étrangers), le bureau fédéral de la FAF décidé qu’à « compter de la nouvelle saison sportive 2015/2016, et conformément à la législation en vigueur, les entraîneurs n’auront droit qu’à un maximum de deux licences durant la saison pour exercer, cela afin de lutter contre l’instabilité des techniciens ».
Elle a été prise, nous dit-on, afin de mettre fin à la valse des entraîneurs dans les championnats algériens.  Cette décision aurait été précédée par la présentation d’un bilan de la DTN faisant ressortir ses activités en matière de formation d’entraineurs. Le directeur technique national, après avoir porté à la connaissance des augustes membres de cette assemblée le bilan des opérations des opérations de formation engagées, montre que le pays dispose d’un réservoir d’entraîneurs amplement suffisant pour satisfaire les besoins des équipes de football de performance et de pré-performance et de leurs équipes de jeunes : plus de 700 entraîneurs détenteurs de la licence ₺CAF A₺, 900 ₺CAF B₺et 1400 ₺CAF C₺.
Nous pensons et l’avons écrit, les instances sportives du football national (FAF et LFP) sont  la représentation sommitale d’un système dans lequel les dirigeants sont profondément enracinés, un système qui ne vit que par et pour les dirigeants. Une organisation conçue à l’avantage des dirigeants de clubs et de ligues. Nous devons reconnaitre que beaucoup d’entre eux furent, en de temps bien lointains des acteurs directs du football (joueurs, entraîneurs, arbitres) et que au fil des années, ils ont troqué la tenue du sportif pour le costume du dirigeant.
Il n’y a que dans l’esprit d’un dirigeant que l’on peut trouver l’idée de l’instabilité notoire des entraîneurs. Comme si ceux-ci, bénéficiant d’avantages certains, auraient une tendance maladive à nomadiser et à se poser dans tous les clubs connus et inconnus du pays. S’il est vrai aussi et malheureusement que certains d’entre eux sont en phase avec l’esprit de mercenariat qui a domestiqué tous les rouages de la société, il n’en demeure pas moins, pour beaucoup des membres honorables de cette corporation, la transhumance est liée à des décisions managériales souvent impulsées par des cercles périphériques dont les médias et les supporters et/ou les médias-supporters sont les plus visibles et forment des lobbies.
Les entraîneurs (comme les joueurs traités également de mercenaires motivés uniquement par l’argent lorsqu’ils ne répondent pas aux attentes démesurées placée en eux) sont au cœur de la réussite ou de l’échec d’une équipe formée de bric-et-de-broc par des dirigeants monopolisant le pouvoir de décision dans les clubs au nom de l’apport financier en dépit de leurs méconnaissances maintes fois avérées des principes et des règles élémentaires de gestion d’un club.
A regarder de près, la mesure prise pour réduire le « vagabondage » des entraîneurs est la copie conforme de la règle appliquée aux joueurs de football leur interdisant de porter les couleurs de deux clubs au cours d’une même saison sportive (Règlement du statut et du transfert de joueurs de la FIFA, chapitre 3, article 5.3 qui stipule qu’un «joueur peut être enregistré auprès de trois clubs au maximum au cours d’une même saison. Durant cette période, le joueur ne peut être qualifié pour jouer en matches officiels que pour deux clubs).
Dans un club algérien, les éléments erratiques sont les joueurs et les entraineurs. Ils sont ceux qui ont la propension à changer de couleurs. Ne serait-ce que par la durée des contrats qui les lient aux clubs. Ceux-ci (malgré la volatilité des personnes physiques qui constituent le staff dirigeant) donnent un sentiment de pérennité, de permanence dans le temps qui forcerait l’exemplarité des structures mais qui cependant n’est que factice. L’instabilité des conseils d’administration et des présidents de CA de SSPA, garants de la bonne marche du club, est la preuve que ce dernier est bâti sur des sables mouvants.
En fait, la mesure la plus judicieuse serait d’interdire aux clubs de changer de staff technique au cours d’une saison sportive.


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